Chapitre 6 : Jodie est un peu trop ivre

Je décide de me lever de mon lit pour prendre un verre de vin. L’envie d’oublier cette soirée en me soûlant me tente beaucoup. Pour moi, ce qui se passe, c’est juste un moyen de me déstabiliser. Entre mon père et ses mots blessants et maintenant lui. Est-ce que les gens peuvent essayer de me comprendre, de comprendre ma douleur. L’homme de ma vie, celui avec qui je pensais durer le restant de mes jours à abandonner sa famille, me laissant seule avec notre fils. Pendant six moi, j’ai fait la femme forte, qui ne montre aucune émotions mais maintenant j’en ai plus que assez.

Je rentre dans la cuisine et me dirige vers mon armoire où je mets toutes mes bouteilles de vin. Je prends la bouteille de Penfolds et je remplis mon verre les larmes aux yeux.

Mon père avait raison. Il avait senti depuis le début que William me cachait quelque chose. Mais moi par amour je n’ai pas voulu l’écouter. Maintenant, je suis en froid avec mon père et mon ex mari. Quelle idiote que je suis. Je ne peux pas me contenter d’aimer les hommes simples, il a fallu que je tombe sur.. sur un homme cruel et sans coeur. Mes larmes ne cessent de couler sur mon visage, mon état actuel ne peut pas s’améliorer. Demain, je travaille mais aurai-je la motivation de me concentrer ? Je me resserre un deuxième verre de vin,les mains tremblantes. Tout le monde sait que je ne supporte pas l’alcool, il m’arrive de faire des choses pas très nettes lorsque j’en consomme mais actuellement j’ai besoin de se remonter.

D’ailleurs que feriez-vous à ma place ? Peut-être que vous auriez prie la décision folle de le suivre au Mexique pour l’enterrer vivant, ou vous aurez décidé de faire plus simple l’empoisonner ?

Écoutez... je suis moi même l’actrice principale de ma propre vie et je ne sais même pas ce que je compte faire. Mon fils est probablement en train de dormir et demain je vais devoir faire comme si de rien était. C’est déjà trop pour moi. De plus, je pense que Jolan est trop jeune pour que je lui annonce que son père nous a abandonné volontairement pour vivre sa meilleur vie sur un Yacht torse nue au Mexique. Quelle honte...

-Ah... il me faut un dernier verre. Je dis en me servant de la bouteille de vin qui commençait à se vider.

D’un seul coup une chaleur insupportable m’envahit, je finis mon dernier verre d’un trait pensant que ça allait me soulager. Mais j’avais toujours ces bouffées de chaleur. J’enlève alors mon peignoir et c’est de là, d’où me vient une brillante idée. Dehors, en plein été, il fait encore frais. Quoi de mieux que de sortir pour prendre l’air. Je sors donc de ma cuisine les jambes toutes engourdies. Ma vision n’est pas nette mais je tente tant bien que mal de marcher correctement pour atteindre ma porte d'entrée.

Je m’appuie quelques secondes sur un mur en me tenant la tête. J’ai à peine bu trois verres que je commence déjà à avoir des maux de tête. Ma respiration commence à devenir de plus en plus lente. Je crois que je suis ivre. Après une longue pose, j'appuie sur la poignée et ouvre la porte d’entrée. Je respire tranquillement le vent doux d’été qui me procure une satisfaction inimaginable. Voyant que mes jambes commencent à me lâcher, je m’assieds sur les marches les yeux fermés, laissant le vent jouer avec mes cheveux, les balançant de droite à gauche sur mon visage.

- Jodie ?

Je sursaute et regarde autour de moi en essayant de trouver la personne qui m’appelle. Ne voyant personne à l’horizon, je referme mes yeux. Je ne sais même pas qu’elle heure il est, mais tout ce que je veux c’est rester dans cet état un peu plus longtemps. J’ai l’impression de revivre pendant quelques instants.

-Madame Salomé ?

Je fronce les sourcils en entendant une deuxième fois la même voix de tout à l’heure. Suis-je folle ou c’est juste mon imagination ? Qui est-ce qui peut m’appeler à cet heure-ci ? En ouvrant un peu plus les yeux je vois une silhouette s’approcher de moi et je finis par reconnaître le charmant voisin de l’autre fois.

-Monsieur Mory. Dis-je en essayant de garder les yeux ouverts.

Mory : Que ce que vous faites là ?

-Je bronze et vous ?

Mory : Euh...Bégaye t-il.Vous allez bien ? Dit-il en me prenant par la main pour me redresser.

-Bien sûr que oui...Dis-je en rigolant. Venez vous amuser avec moi...monsieur le BEAU GOSSE ! Je dis en touchant son visage.

Mory : Vous m’avez l’air ivre... Jodie. Dit-il en essayant de m’éloigner de lui.

-On vous a déjà dit que vous étiez beau ? Et puis vos lèvres. Je dis en les touchant. Elles sont tellement pulpeuses...j’envie votre copine.

Mory : Vous avez les yeux rouges. Dit-il en enlevant ma main de son visage.

-PARFAITEMENT BIEN...mon... mari m’a abandonné pour refaire sa vie au Mexique, bien sûr que je vais bien !

Mory : Entrons chez vous, je pense que vous avez un peu trop bu.

-Non, c’est faux ! Je dis en l’arrêtant. Vous avez tort...je n’ai bu que euh... Je lui montre mes doigts. Que trois verres.

Mory : Très bien. Allons-y à l’intérieur, vous allez finir par réveiller les voisins.

-J’ai réussi à réveiller le plus beau, on dirait. Je dis en rigolant.