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07

***Kendrick MOUKOURY***

Maman tape un coup bref à ma porte avant d’y entrer. Je suis en train de langer Nathanaël qui comme à l’accoutumée est en train de crier toute sa colère de la faim au monde.

- Donne-le-moi je vais le nourrir

Elle me l’a pris des mains et s’est assise sur ma chaise d’étude en lui mettant son biberon dans la bouche. La pièce est tout à coup devenue silencieuse.

- Je vais voyager ce soir

- (surpris) Pour où ?

- (gênée) Pour Kribi

- (mâchoire serrée) Avec lui ?

- Oui

- C’était d’actualité quand tu sortais hier soir ?

- Non

- Hum

- Tu sais, nous… c’est important qu’on apprenne à mieux se connaître…

- Je suis juste surpris que les choses soient décidées à la va vite ! Et comment je fais avec Nathanaël ?

- Quelqu’un viendra ce matin à qui j’expliquerai comment faire avec lui

- Quelqu’un ? Ça sera pas Maman Rose ?

- Non. Euhhh on m’a proposé quelqu’un de disposée à passer les nuits ici….

- NON ! Si c’est pas Maman Rose je préfère rester à la maison avec lui !

- Shuuutttt ne crie pas ! Ok je verrai donc avec Rose si elle peut rester avec vous jusqu’à mon retour

- Tu rentres quand ?

- Samedi soir ou dimanche matin

- Ok…

Il a fait son rot et elle l’a pris avec elle pour que je dorme encore un peu. Le matin je suis parti en cours après avoir écouté ses mille et une consignes. Pour couper court, je lui ai rappelé que je suis joignable donc s’il y’a un problème nous en parlerons par téléphone.

Je suis peut-être possessif mais je n’aime pas beaucoup savoir qu’en l’espace de quelques heures, quelqu’un peut se pointer de l’extérieur et changer nos habitudes. Maman n’a jamais voyagé. Si une fois quand même pour aller aux obsèques d’une sœur à ma grand-mère. Mais depuis là on a toujours été ensemble. De mémoire je ne l’ai jamais vu avec un homme, ça me fait tout bizarre de l’imaginer avec celui-ci. Non content de l’enjoindre à garder leur relation pour eux maintenant il chamboule ses habitudes avec sa famille.

J’arrive au bahut et m’installe chez le vendeur de sandwich. Finie l’époque où je me contentais d’un bol de bouillie quand les temps me le permettaient sinon d’un morceau de pain sec avec de l’eau sucrée. Aujourd’hui je m’assois et je mange normalement le petit matin. Je vais ensuite en cours. A la pause de 10h Ornella passe me voir. Elle me trouve en pleine discussion avec des camarades de classe sur la champions’ league. C’est Arthur qui attire mon attention en me demandant de regarder un instant derrière moi

- Ah Salut !

- Salut ! Je t’ai fait signe mais visiblement tu n’as pas entendu

- (Je me rapproche) Oui désolé.

Silence gênant.

- (Je la tire hors de ma salle de classe) Tu… tu voulais me dire quelque chose en particulier ?

- Si. Je voulais savoir si ça te dirait qu’on se fasse un cinéma samedi après-midi puis un chill out avec des amis juste après

- Je crains fort que ça ne soit pas possible Ornella

Je vois sa mine s’assombrir

- Ma mère a dû se déplacer. Je garde mon petit frère

- Oh ! Mais tu fais donc comment pour être ici aujourd’hui ?

- Il y’a une nounou oui mais il… il n’en est pas aussi proche que ça ! Il est plus habitué à ma mère et à moi

- Bon beh je passe donc samedi en aprem et on le garde ensemble si tu veux ?

- Ça serait avec plaisir.

Nous sommes restés silencieux, adossés sur le balcon regardant nos différends camarades de classe monter et descendre. Puis, elle s’est déplacée de sa posture près du balcon pour venir s’adosser tout contre moi, son dos collé contre mon torse, prenant mes mains pour entourer sa taille

- (Je lui chuchote à l’oreille) Tu n’as pas besoin de faire ça tu sais ? Trop nous exposer pourrait aussi nous créer des problèmes

- (Elle chuchote elle aussi) De quel ordre ?

- Même l’administration n’acceptera pas. On est ensemble norrr ?

- (souriante) Oui…

- Je le sais tu le sais. Et tu ne me verras pas avec une autre fille

- Celle qui osera va me sentir passer !

- Voilà donc retourne en classe on se voit tout à l’heure

- On passe la grande pause ensemble ?

- Si tu veux

Elle est repartie dans sa salle de classe m’adressant un large sourire radieux. Je suis retourné en classe juste à temps avant la sonnerie signalant la fin de la 1ère pause. C’est pendant le cours de Maths qu’Arthur a refait son courrier

- Type je te vois un genre un genre là avec Ornella ! Tu n’as rien à me dire ?

- Tu es baby-sitter ? Toi et Sandy ici là qui parle ?!

- Ça va ! Tu as même déjà répondu à ma question

M. AZEBA ZE : MOUKOURY, ZANG ! On vous dérange peut-être ?!

- Nooo Monsieur ! Dit Arthur

- Visiblement si ! Partagez avec nous ce que vous vous disiez qui semble très captivant

- Monsieur vous savez que MOUKOURY c’est notre génie de la math ici. Je ne comprenais pas la fonction que vous avez posée au tableau. Il essayait de me l’expliquer

- MOUKOURY je vous ai toujours dit ici qu’il ne faut pas être égoïste dans la vie ! Monte au tableau partager ton savoir avec tout le monde

J’ai fait les gros yeux à Arthur avant d’aller au tableau montrer les résultats de ma propre recherche qui se sont retrouvés au final plutôt concluants. A la pause de midi Ornella est de nouveau venue et m’a rejointe sur mon banc. Arthur par chance est sorti dès la sonnerie. Nous avons passé la pause ensemble et en avons profité pour faire ample connaissance. Avant de partir elle m’a demandé si on rentrerait ensemble

- Ok, pas de soucis

Nous sommes également rentrés ensemble et son chauffeur m’a déposé devant l’immeuble

- Tu es un cachotier hein ! Tu déménages tu ne me dis même pas !

- (Je hausse les épaules) Je n’en voyais pas vraiment l’intérêt

- En tout cas à demain, et cette fois-ci, je t’attends dans ma salle de classe

Elle m’a dit faire partie d’un groupe de filles qui se connaissent depuis leur entrée en 6ème au collège et des 6 qu’elles sont, juste 2 ont eu le probatoire et sont en Tle. Elle m’a donné leur nom mais comme je ne suis pas très social je n’ai pas pu mettre un visage sur ces noms.

Quand je veux passer ma clé dans la serrure, je réalise qu’elle ne peut pas. Celle de maman y est encore. La porte s’ouvre aussitôt

- Tu es encore là ???

- Oui oui ! Mais ne restes pas planté sur le perron entre !

- Mais il est 16h passées ! Tu vas arriver à Kribi à quelle heure ?

- Nous partons bientôt, il est en route pour ici

Je vais direct au salon et mon bonhomme est endormi dans son transat

- Bonsoir Maman Rose

Je me penche sur lui et veut le prendre

- Laisse-le ! Quelqu’un dort tu veux le porter pourquoi ?!

- Ah han ! J’ai bien parlé l’affaire ci ici !

- En plus tu rentres des cours ! Vas d’abord te laver puis tu manges !

- Vraiment je peux partir le cœur léger ! Rose je sais pouvoir compter sur toi en mon absence !

Je suis allé me doucher en râlant puis je suis revenu pour le prendre

- Tu n’as même pas remarqué que vous avez un nouveau salon ? Me demande Maman Rose

- Ah ? C’est bien ça !

- (Maman Rose s’adresse à moi comme si elle parlait à un attardé mental à qui elle veut expliquer les choses) Et sur la table il y’a ton repas

- (Toujours penché sur mon fils qui dort à point fermé) Je vais le manger plus tard

- Tu ne touches pas cet enfant tant qu’il dort.

- Mais j’ai passé toute la journée sans le voir !

- Le voici que tu vois ! Laisse-le dormir ! Ne le touche pas.

- Tsiup !

Je suis allé m’assoir l’air enragé devant mon plat bien appétissant, les yeux tout le temps rivés sur mon fils guettant le moindre signe de réveil

- (Maman sort de sa chambre toute belle et sentant bon) Bon j’y vais !

- Je t’accompagne en bas

- (Elle devient tout à coup rouge comme une pivoine) Quoi ? Non ! Ne te dérange pas ! Tu as vu que je n’ai que mon fourre-tout ci rien d’encombrant

Je me suis levé sans rien rajouté et je suis allé ouvrir la porte d’un air décidé en la regardant. Elle se rapproche de moi et cette fois-ci me chuchote

- Reste avec ton fils. Tout va bien se passer pour moi tu n’as pas à t’inquiéter

- Je ne suis pas inquiet. Je veux voir qui c’est

- Ken…

- Non maman ! On y va ensemble un point c’est tout !

- Hum….

Je lui ai cédé le passage et elle est passée devant moi. Une fois hors de l’immeuble elle s’est avancée vers un véhicule et je l’ai suivi. Le conducteur en est descendu et est venu à notre rencontre l’air très avenant

- Christian, voici mon fils, Kendrick, il a insisté, il voulait te voir

- (Il me serre chaleureusement la main, un sourire sincère aux lèvres) Je suis enchanté de te voir, enfin !

- (Sobrement) Bonsoir. Vous revenez quand ?

- Samedi soir normalement, au pire des cas dimanche. Ne t’en fais pas, je vais te ramener ta maman. Comment va le petit ?

- Il va bien, il dort

- C’est très courageux ce que tu fais. Bravo à toi !

- … Merci

- Passe-moi ton numéro. Si tu n’arrives pas à joindre ta maman tu pourrais essayer ma ligne. Une chose est sûre je ne la lâcherais pas, elle sera toujours avec moi….

- (Méfiant) Ok…. C’est le 6……

Maman est ensuite venue me serrer très fort dans ses bras comme jamais je n’ai le souvenir auparavant.

- Tu m’écris ou m’appelles si jamais il y’a un souci. T’es un grand garçon. Je suis très fière de toi !

- Fais signe quand vous arrivez et donne régulièrement de tes nouvelles

- Tu peux compter là-dessus !

- (Je m’adresse ensuite au Monsieur) Aurevoir !

Il a juste fait un signe de tête et est rentré dans son véhicule, maman en a fait autant. Je suis remonté à la maison, Nath s’était enfin réveillé et c’est avec tout le plaisir du monde que je l’ai sorti de là pour le lover dans mes bras. Une fois de plus il m’a souri. Il me semble qu’il me connaît, qu’il sait que je suis son père. Ça a été toute la soirée une vraie bataille entre Maman Rose et moi pour qu’elle me laisse le garder dans mes bras aussi longtemps que je souhaitais. Mais pour la première fois, c’est moi-même qui lui ai donné son bain, sous le regard bienveillant de Maman Rose. Elle est restée à côté tout le temps et me disait comment procéder quand elle sentait que je tremblais un peu. J’ai eu la peur de ma vie quand il a failli me glisser des mains un moment mais le petit malin s’est mis à glousser genre la secousse lui a plu. Vers 19h, nous étions tous les 3 devant la TV quand j’ai commencé à me faire du mouron pour elle

- Maman Rose il faut combien de temps pour arriver à Kribi ?

- 2h – 2h30 quand la route est bonne

Je suis allé sortir mon téléphone de mon sac. Je l’avais carrément oublié celui-là ! J’avais 6 SMS d’Ornella venant aux nouvelles, je lui en ai donné tout en m’excusant de ne pas avoir répondu plus tôt. Elle m’a appelé sur whatsapp et a pris des nouvelles de Nathanaël aussi. Maman m’a appelé à un moment, mettant un terme à l’appel vidéo d’Ornella:

- Nous sommes bien arrivés. Ça va là-bas ?

- Très bien. Merci.

- Il s’est déjà lavé au moins ?

- Il va bien tout est sur contrôle. Si tu veux je te passe Maman Rose ?

- Je l’appelle directement sur son numéro de téléphone

- Ok. Amuse-toi bien, bye !

J’ai déposé mon téléphone pour aller faire le bibi de 21h de Nathanaël avant qu’il ne commence à chanter. Quand je reviens et prends mon téléphone, j’ai 4 SMS dont 3 de mon opérateur et un de l’ami de maman. Je commence par le sien, bien curieux

« Just a token to make sure you can call your mom anytime you like »

J’ai ensuite regardé ceux de mon opérateur : il m’a transféré 10.000 de crédit. J’ai répondu très simplement :

« Merci »

***Nathalie MOUKOURY***

Je n’ai jamais vu Christian aussi prolixe que pendant tout le trajet. Il m’a posé des questions sur Ken. Quand a-t’il marché pour la première fois, quand a-t ‘il parlé pour la première fois ? Ses premiers mots ? Son premier jour d’école ? J’ai répondu à des questions en allant fouiller très loin dans ma mémoire. Il semblait comme subjugué par Ken. Tout le long du trajet il n’a fait que parler de lui, de lui et rien que de lui. Me demandant quelles études j’aurais voulu qu’il fasse plus tard. A un moment il s’est tu et s’est concentré sur la route. Une demi-heure plus tard nous garions devant un très bel hôtel. Un des vigils est venu nous prendre la clé des mains pour mieux garer pour nous. Christian a mis sa main de façon possessive sur le dos et nous avons gagné la réception, puis notre chambre. Un garçon d’étage nous a rejoints avec 2 mini valisettes

- Vous pouvez les poser là. Merci. A’t-il dit

Je me tenais debout au centre de la pièce admirant la beauté de l’endroit, la salle de bain avait même une baignoire, et il y’avait une porte annexe qui donnait sur un balcon et des escaliers au loin devant nous, il y’avait la mer. L’hôtel avait visiblement réussi à privatiser son coin de mer. On y avait accès en passant par l’arrière de nos chambres.

- La valisette blanche est à toi. Tu peux prendre une douche et te changer. J’attendrai à la réception.

Il est sorti et m’a laissé la chambre. Je suis rentrée sous le jet d’eau chaude puis j’ai sorti une tenue au hasard de la valisette : une combinaison blanche en tissu crêpe. Je l’ai mise et elle m’allait comme un gant. Comment fait-il ça ??? J’ai sorti de mon fourre-tout mon seul collier de valeur, précieux relique d’une relation avec un haut gradé de l’administration. Je me suis légèrement maquillée, puis, quelques gouttes de mon eau de parfum récemment achetée et je suis descendue le rejoindre dans le hall. Mais il n’y était pas. J’ai eu beau fouillé le hall du regard et même le restaurant de l’hôtel du regard je ne l’ai vu nulle part. J’ai sorti mon téléphone pour l’appeler

- (Sentant sa présence derrière moi) C’est moi que tu cherches ?

- (Je me retournant) Tu t’es changé ? Comment tu as fait ça ? Et où ?

Il s’est contenté de sourire et m’a traversé pour rentrer dans le restaurant de l’hôtel. Je l’ai suivi sans un mot jusqu’à une table et tout galant qu’il est, il m’a tiré un siège.

- Merci

Il s’est ensuite assis tout près de moi et chacun a s’est concentré sur la carte. Nous avons passé nos commandes et le personnel plutôt professionnel n’a pas tardé à nous servir. Le repas s’est déroulé en silence.

- Ça te dit qu’on aille écouter de la bonne musique ailleurs ?

- (Je hausse les épaules) Moui… pourquoi pas ?

Nous avons pris la route pour le centre-ville et sommes rentrés dans une espèce de pub. La soirée a été bonne, très bonne. Entre bonne musique et vin vraiment je n’ai pas vu le temps passer. J’ai dansé pour toutes mes années de privation et parfois, je dansais pour lui, devant lui d’un air sexy, avec des gestes sexy. Il me regardait avec ce regard brillant que je lui avais déjà vu. A un moment donné il a demandé qu’on m’apporte de l’eau à boire

- Tu as bu suffisamment d’alcool pour la soirée

- Juste 4 ou 5 verres. Ce n’est pas tuant

- C’est ton 8ème verre Nathalie. Tu vas boire de l’eau maintenant

- Dans ce cas rentrons !

- (Il se lève) C’est comme tu veux

J’ai marché droitement ou du moins j’ai essayé de rester droite jusque dans la voiture. Le reste n’était plus que brouillard. A mon réveil, j’étais toute seule dans le lit. Je ne me suis pas souvenue de si nous avons partagé la même couche ou encore de si nous avions…. Je suis allée prendre un bain. J’ai porté une robe de plage trouvée également dans ma valisette et je suis descendue prendre mon petit déjeuner au restaurant de l’hôtel. J’ai ensuite appelé la maison, Ken était en cours et Rose était avec Nathanaël, tout allait bien. Je suis remontée et le sommeil n’a pas tardé à se re-pointer. Quand j’ai rouvert les yeux, il n’était toujours pas là. Il était 15h déjà. Je l’ai appelé sans succès. Alors je me suis mise en tenue de plage et je suis descendue sur notre espace privé, derrière notre chambre, où j’ai retrouvé bien d’autres occupants de l’hôtel eux aussi déjà sur des serviettes de plages. J’ai installé mes affaires et j’ai profité du bon temps, mes lunettes de soleil aux yeux. La vie parfois sait être belle ! Là encore je me suis assoupie un moment et c’est mon ventre gargouillant qui m’a ramené sur terre. Je n’avais mangé que plus tôt en journée, aux environs de 10h. J’ai de nouveau essayé sa ligne mais à la première sonnerie il coupé

- Tu me cherches ?

J’ai sursauté et me suis retournée

- Tu m’as fait peur ! Je te cherche depuis le matin !

- (Il se tient debout derrière moi les yeux rivés sur la mer) Désolé, j’étais en réunion toute la journée

- (Je me lève) En réunion ? Pour la compagnie ?

- Non. Je voudrais ouvrir ma propre boîte, je devais rencontrer de potentiels actionnaires ici

- Moi qui pensais que c’était pour mes beaux yeux que nous sommes là…

- (Il élude ma remarque) Tu as appelé à la maison ?

A la maison, il le dit si naturellement que je pourrais presque croire que nous habitons la même maison. Et l’idée ne me déplaît pas.

- Oui, ils vont bien

- (Il hoche la tête) Tu as mangé ?

- Non justement j’ai un peu faim

- Ça tombe bien. Moi aussi j’ai faim. Je nous ai commandé à manger ils ont servi dans la chambre. Tu viens ?

Il m’a tendu sa main et je l’ai prise impressionnée. Nous avons marché main dans la main jusqu’à la chambre. Je n’avais jamais pris la main d’un mec avant. Encore moins publiquement. Il me tourne le dos, il marche devant moi. Il a de larges épaules carrées. Il est très bien bâti. Il m’impressionne, je l’avoue. De retour dans la chambre je suis allée me recouvrir et je suis revenue m’installer en face de luis sur le lit.

- (Il me dit très sobrement) Tu étais mieux sans tes vêtements

J’ai juste souri et le regardant dans les yeux, je me suis levée et je me suis dessapée

- (Je lui réponds d’un air de défi) Comme ça c’est mieux ?

Il s’est levé et est venu se poser 1mm devant moi. Il a levé mon visage de son index et a rapproché son visage du mien, si près que j’ai entrouvert les lèvres attendant notre premier baiser. Mais il a atterrit dans le creux de mon cou. Sans un mot il est retourné s’assoir me laissant pantoise

- Viens t’assoir, c’est pratiquement froid

Je me suis assise et j’ai mangé mais pas grand-chose. Je n’avais vraiment plus d’appétit. A la fin du repas, il est allé s’allonger sur le lit et m’a demandé de l’y retrouver. Ce que j’ai fait. Mais avec le climatiseur et mon ensemble 2 pièces, j’ai vite fait de me coller contre lui car j’avais froid. Nous avons regardé je ne sais quel programme ennuyeux sur des animaux ensuite il s’est assoupi. Je l’ai senti à la régulation de sa respiration. J’ai appelé le room service qui est venu débarrasser et je suis allée sur le balcon parler avec mon fils qui m’a ensuite rappelé sur Whatsapp vidéo. J’ai pu voir mon petit-fils. Je ne sais combien de temps je suis restée là, sur le balcon mais à un moment, voyant qu’il dormait toujours, je suis repartie me poser devant la mer. L’hôtel a eu l’ingénieuse idée de mettre des lampadaires donc c’était bien éclairé. Christian m’a retrouvé là, vers 20h. Il s’est juste assis, jambes repliées sur elles-mêmes, le regard comme moi, fixé sur la mer. Le silence chez nous est visiblement notre forme de communication la plus sûre.

Au bout d’un moment interminable il s’exprime enfin

- On rentre ?

Je me suis levée et je suis allée dans la chambre sans un mot. Il s’est rallongé sur le lit, les mains derrière la tête

- Tu veux bien danser pour moi ?

- (J’ouvre grand les yeux) Comment ?

- (Il me dévore du regard) Danse pour moi

- ……….

- Tu m’as dit avoir joué la vie. Montre-moi ce que tu sais faire. Oublies ma présence danse pour toi, exprime-toi. Je veux te voir comme tu étais avant et comment tu es maintenant

J’ai eu un petit rire nerveux puis réalisant qu’il ne cillait même pas des yeux, j’ai compris qu’il était vraiment sérieux. Je suis entrée dans la salle de bain et je me suis regardée dans la glace

- Tu peux le faire, tu peux le faire.

Je suis revenue dans la chambre vêtue et me suis dirigée vers l’armoire où j’ai fouillé ma valise à la recherche de quelque chose à me mettre

- Il y’a un haut en grillage dans cette valise

Effectivement je suis tombée sur ce haut là

- Tu avais tout prévu….

Je l’ai enfilé sous ses yeux. Du zook passait à la tv. Je me suis mise droite devant lui et j’ai commencé à me mouvoir, lentement, sensuellement au rythme de la musique. Je me suis retournée au bout de plusieurs secondes, posant mes mains sur la table de la chambre et lui tendant mon derrière d’un geste en même temps sensuel et aguicheur. Je me suis mise à me déhancher et à bouger de façon cadencé et de façon rythmée, descendant en remuant puis remontant. Ensuite je me suis assise sur la table, lui faisant de nouveau face d’abord les pieds croisés ensuite je les ai écartés un peu, un sourire provocateur aux lèvres le regardant droit dans les yeux. D’un geste de la main, il m’a encouragé à plus les élargir, mais voulant continuer de jouer, je n’ai poussé que de quelques centimètres encore. Il m’a encore fait signe et j’ai reproduit la même scène. Il m’a regardé et de ses 2 mains a créé un grand espace entre elles et là, riant je les ai ouvertes plus grandes. Alors il s’est levé et est venu se placer juste devant moi, sa bosse protégée par son pantalon frottait sur mon mont de venus protégé par mon slip. Je me suis approchée de lui et j’ai posé mes lèvres sur les siennes. La musique était en mode ivoirienne cette fois-ci.

- (Il se dégage) On a tout le temps pour ça. Tu veux sortir ce soir aussi ? Mais attention tu ne prendras que de l’eau

- (Moi, boudant) C’est mieux que de rester ici à ne rien faire

- Ok, apprête-toi je suis dans le hall. Il y’a une robe jaune dans cette valisette : mets-là

J’ai attendu qu’il sorte pour le singer en l’insultant dans mon cœur. Il ne me semble pourtant pas impuissant ! Je l’ai bien senti sur moi là tout à l’heure ; pourquoi refuser de faire avancer les choses ?

De nouveau dans le hall j’ai pris un verre au bar en l’attendant car une fois de plus il n’était nulle part. Il est revenu tout propre, tout élégant dans son jean sa chemise sur mesure et sa paire de mocassin. Là il faisait vraiment mbenguiste en vacances.

Nous sommes allés dans un autre endroit, un espèce de pub très branché avec des filles super sexy, si sexy que pour certaines ça frisait même de l’indécence. Et là, là j’ai senti qu’il n’était pas impuissant, en tout cas de ses mains. Dans l’obscurité du lieu éclairé par des lumières mal tamisé il m’a peloté comme jamais on ne me l’avait encore fait. Nous nous sommes peu assis. Nous étions debout, moi braquée contre un mur et lui collé à moi. Son front contre le mien, sa main droite entre mes cuisses et la gauche sur mes tétons qu’il avait réussi à extirper de leur coffret. Je haletais tellement c’était bon ! Par chance la musique couvrait mes cris de bonheur. Comme un maître d’art martial il m’a tiré de ma position et m’y a remplacé, me plaçant sur lui, mon dos contre son torse, ses lèvres sur mon cou. Mais surtout sa main qui s’est mise à me caresser de façon de plus en plus intrusive les grandes lèvres puis les petites. J’ai écarté mes pieds, prête à l’accueillir

- (Dans le creux de mon oreille) referme les jambes !

Je me suis exécutée mais toujours subjuguée par l’envie de lui. J’avais les yeux fermés, cherchant à savourer chacune des sensations qu’il me prodiguait. Ses doigts (je ne sais quels nombres) cette fois me pilonnait tandis que de sa main libre il me pinçait les tétons à tour de rôle ; Je n’en pouvais plus je sentais ce tremblement que je n’avais plus connu depuis longtemps revenir me secouer le bas ventre

- Christian…

- (D’un ton doux) Tu aimes ?

- Oh ! Christian !

Je me suis sentie explosée sur lui, sur sa main. J’étais comme déchaînée, j’avais envie de plus ! J’avais envie de lui. Je me suis retournée vers lui

- Ramène-moi à la chambre

- (Il en rit presque) Je me lave les mains d’abord. Attends-moi ici

Je suis restée adossée à ce mur revivant ma minute d’extase quelques secondes plus tôt. Il est revenu de de son même geste possesseur, il m’a pris la main. Une fois devant la chambre il me retient, me retourne et me fait un tendre baiser sur le front

- Dors bien, à demain

- QUOI ?!

- (Très sérieux) Pourquoi tu cries ?!

- Mais comment ça dors bien ? A quoi tu joues ?

- De quoi tu parles ?

- Tu ne fais que m’allumer depuis pour me sortir un dors bien à la dernière minute ?! Dis-moi tout de suite que tu as une faiblesse sexuelle ou même que tu es impuissant je comprendrais

Il a pris ma main et la posé sur sa bosse

- Quelqu’un d’impuissant peut être aussi dur ?

- (Je suis perdue) Mais alors c’est quoi le problème ? Pourquoi tu ne veux pas qu’on passe à l’acte depuis ?

- (Posément) Premièrement parce que tu n’es pas prête et deuxièmement parce que tu ne me l’as pas demandé. Souviens-toi, Je t’avais dit que je ne coucherai avec toi que si tu me le demandes

- Mais ce n’est pas ce que je fais depuis là Christian ?

- Non ! Tu te contentes de réagir par pulsion. Je veux que ton cœur en ait envie, et non que les conditions t’en donne envie. Vas-y rentre te coucher !

- (Rouge de colère) Je veux rentrer chez moi !

- (Il plisse les yeux) Soit prête à 6h demain. Nous prendrons la route

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