08
**Nathalie MOUKOURY**
6h tapantes j’étais devant ma chambre. Dans mes vêtements de départ et juste mon fourre-tout sur moi. Le temps que je sorte mon téléphone pour l’appeler, il a apparu au bout du couloir. Mes battements de cœur se sont accentués. Je ne sais même pas pourquoi ! J’aime bien son style vestimentaire. Ça doit sans doute être pour ça. Mais je ne dois pas m’égarer. Il m’a manqué de respect hier ! Il m’a même méprisée à la limite! Il s’est tenu à bonne distance de moi
- Bonjour
- …..
- Es-tu prête ?
- Ça ne se voit pas ?!
- Elle est où ta valise ?
- (Faussement surprise) Une valise ?! Il ne me semble pas être venue ici avec une valise !
Je l’ai toisé puis je suis descendue l’attendre dans le hall. Il m’a rejointe, portant ladite valise qu’il a mise dans sa malle arrière. Le trajet jusqu’à mon domicile s’est fait en silence. Silence lourd, tension palpable je pestais intérieurement contre lui tout au long du trajet. J’aurais mille fois préféré rentrer en transport en commun plus tôt que d’être avec « Monsieur Je me suffis » avec « Monsieur on fait ce que je dis ». Il a garé 3h et quelques plus tard devant le portail de mon immeuble. Je suis descendue sans un mot et j’ai claqué sa portière avec rage !
J’ai passé ma clé dans la serrure et Rose était devant moi, plus surprise que contente de me voir
- Ekie ! Tu n’avais pas parlé de rentrer soit le soir soit demain ?
- (Enervée) Quelques imprévus !
Je me suis dirigée vers la chambre des garçons
- (Derrière moi) Ils dorment encore
- (J’ouvre la porte) Ekie ! A presque 10h ?!
- (Ken émerge) Maman ???
- (J’entre et porte le petit) Il s’est pas encore lavé ?
- Pose-le il dort ! Me disent simultanément Rose et Ken
- (Je le repose délicatement) Oukoulou ! Pardon excusez-moi ! Ta vraie mère et ton vrai père veillent sur toi mon petit-fils !
- Mais pourquoi sitôt ? Ça s’est pas bien passé ? Demande Ken
- Je dis hein donc dans cette maison personne n’est content de me voir ?
- (Il se lève) ce n’est pas ce que j’ai dit ! On a quand même le droit d’être un peu surpris norrr
- Mais pourquoi il dort au juste ? Il a pris son bibi de 5h ?
- (Ken le regarde soucieux) Oui, même celui de 8h mais il a très mal dormi. Il pleure dans son sommeil
- (Rose intervient avec assurance) Ce sont les coliques. Ça se soigne à l’indigène tout comme à l’hôpital
- (inquiète) Vous auriez dû m’appeler. Rose stp mets de l’eau au feu je le douche et je l’emmène chez un pédiatre. Faut encore que j’en trouve un de disponible un samedi à 10h !
Je suis allée troquer mon jean et mon chemisier contre un kaba et j’ai donné son bain à mon petit prince qui a pleuré un petit peu puis il est resté tranquille. J’ai appelé une collègue, jeune maman, qui m’a donné le numéro de son pédiatre. J’ai appelé 700 fois il a fini par prendre et m’a demandé de passer de suite car il partait bientôt de la clinique. Kendrick et moi y sommes allés et après consultation, le pédiatre a corroboré la version de Rose. Il s’agit bel et bien de coliques mais ça passe avec le temps et de la patience. Tous les nourrissons passeraient par cette case. L’époque de bébé Kendrick est tellement loin de moi ! En plus c’était plus maman que moi qui s’en occupait. Tout ceci est un peu nouveau pour moi. Il lui a prescrit des sirops et même des vitamines. Il a dit que l’allaitement maternel était idéal pour aider le nourrisson à ne pas perdre l’appétit. C’est juste dommage. 13h nous étions de retour à la maison. Rose a décidé de rester avec nous jusqu’au lendemain. Je suis allée me coucher dans mon lit et j’ai pris le petit avec moi. J’avais besoin de candeur, de beauté, de douceur, et de pouvoir voir et toucher Nathanaël arrivait à m’apaiser. L’après-midi a été très mouvementé car Nathanaël pleurait pour un rien, nous avions beau nous le passer à tour de rôle il pleurait. Ken a reçu une amie à lui, une certaine Ornella qui a essayé comme nous autres de le calmer mais rien n’y a fait. Il s’est endormi tout seul au bout d’un moment que je l’avais avec moi dans ma chambre
- (Ken passe le seuil de la porte) Il s’est calmé ?
- (Je chuchote) Parle-moins fort. Il dort.
- Je sors un moment, avec Ornella
- Pardon achète des préservatifs
- (Il roule des yeux) Maman !
- Quoi ?! J’ai dit quoi ? Je peux supporter les coliques de celui-ci mais pas du prochain !
Il m’a fait une grimace avant de s’en aller. Je salue le fait que Rose soit restée. Franchement elle m’a été d’une très grande aide. Ce n’est qu’en soirée, après son bain qu’il s’est calmé. Il a peu mangé, mais il est resté dans son transat, les yeux rivés comme nous sur les dessins animés. Tu changes il pleure tu remets il se tait et croise ses petits doigts là sur son ventre
- (Rose le regarde avec un faux air mauvais) Hum ! En voici un qui refuse la misère ! Regarde-même la pose : un digne successeur du Président Popol !
- (Je ris) Je te dis ! Regarde comment il est là-bas on dirait un patron !
- Mais ce n’est pas alors un patron ?!
Ken est revenu sur ce fait
- Depuis depuis là ?! Vous étiez jusqu’où ?
- On est allé prendre une glace puis elle voulait que je la rejoigne à un chill out là. (Regard rivé sur son enfant) Ça a l’air d’aller ce soir
- Tchi quoi ? C’est quoi l’autre-là ?
- Il va mieux. Les médicaments commencent à faire effet
- Une rencontre entre amis
- Massa ! C’est dire ça qui est difficile ?!
Nous avons passé le reste de la soirée très calmement en famille. En allant me coucher, j’ai quand même lorgné mon téléphone espérant un message. Rien.
Le lendemain matin j’ai emmené tout mon monde à l’église ensuite on est revenu à la maison. Rose a pris congés et mon fils et moi nous sommes apprêtés pour affronter le début de la semaine.
*
**
*
Nous sommes lundi matin, je prends une grande bouffée d’air avant de rentrer dans le bâtiment et de m’installer à mon poste. Les collègues qui arrivent après moi passent tous me faire un coucou et s’étonnent de mon absence prolongée. Je ne confirme ni n’infirme rien. Vers 9h il fait son entrée et m’adresse un simple bonjour en passant, auquel je ne réponds pas. Plus tard en milieu de matinée, Grégoire, un collègue de la compta qui partait aux toilettes sursaute en me trouvant à mon poste
- Euye ! MOUKOURY tu es là ?
- Comme tu peux le voir
Il vient et me fait 2 baisers sonores
- Rhhhoooo vraiment ce hall reprend vie maintenant que tu es revenues ! La stagiaire qu’on a mise là pour te remplacer pendant ce laps de temps était une vraie catastrophe ambulante ! Pardon ne pars plus aussi longtemps !
- (Alvine sort de son bureau) Qu’elle avait d’abord le choix ?! Tu penses qu’elle est partie en vacances ?
- En tout cas j’en ai profité pour me reposer
- La prochaine fois tu vas te reposer plus longtemps
- Mais je dis hein NONO, la fille-ci t’a même fait quoi ?! Tous les jours tu es derrière elle !
- (Je fais ma faussement fâchée) Eish ! Pardon laisse ma meilleure ennemie en paix ! Tous les jours comment ? Rien que les 3 jours-ci loin d’elle et de ses insultes je n’en pouvais plus ! Elle me manquait grave !
Greg éclate de rire tandis qu’Alvine me lance un regard meurtrier, net au moment où la guérite m’appelle pour m’annoncer une Mme AMBASSA pour Monsieur AMBASSA. A l’évocation de ce nom je sens de nouveau les battements de mon cœur s’accélérer. Comme la procédure le demande, je l’appelle lui
- Oui ?
- Une Mme AMBASSA pour vous Monsieur….
Silence
- Faites-la entrer directement dans mon bureau
Je rappelle la guérite et leur passe l’info. Puis j’attends quelques secondes avant de les rappeler. J’ai besoin d’en avoir le cœur net
- Oui, Sophie tu pourrais me donner le prénom de Mme AMBASSA aussi stp ?
- Oui oui, un instant…. (la dame ouvrait la porte en enlevant sa paire de lunettes de soleil. J’en ai eu le souffle coupé tellement elle semblait raffinée ! Je me suis sentie bien pouilleuse devant elle ! On trompe le genre ci pourquoi même norrrr) Oui ! Allô ?
- (Je souris à la dame gardant mon combiné bien calé contre mon oreille) Oui Sophie ?
- C’est Mme AMBASSA Eléonore
C’était bien elle. J’avais un double appel. J’ai senti ma tension montée, j’avais peur de faire un malaise. J’avais même le sentiment de voir flou. J’ai agi par automatisme et j’ai décroché le second appel toujours en affichant un sourire figé à la dame qui m’a à peine lancé un regard
- Elle est là ?
- Oui Monsieur
- Faites-la entrer svp !
- (Je me lève) Mme, après vous
Elle m’a adressé une formule de politesse dénuée de toute chaleur puis a marché devant moi jusqu’au bureau de son mari où j’ai cogné une fois
- Oui !
J’ai ouvert et elle est entrée. Si j’écoutais mon cœur je serai restée près de la porte, l’oreille collée dessus, pour entendre ce qu’ils se disaient mais je ne le peux pas. Elle vit à Yaoundé. Que fait-elle à Douala un lundi matin ?
- Merde ! La go du type ci est belle massa ! Rien à redire ! Dit Sandra
- Comment tu sais que c’est sa go ? Demande Alvine
- Elle a la même alliance que lui
- Ikiiii Inspecteur Derrick tu es trop forte !
- En fait je l’ai avais déjà aperçu ensemble à Yaoundé. Avec leur fille elle doit avoir entre 7 et 8 ans
- (Les yeux luisants d’intérêt) Ah ! Il a une fille hein ?
- En tout cas je les ai vus avec un enfant
- Et il t’a salué ? Ou alors il t’a ignoré ? Et c’était où comme ça ?
- Mahima warda
- Ah ! Ok ! Il t’a salué ?
- Oui oui juste bonjour puis il est passé
- Maaama ! Hum ! Il était habillé comment ?
Je suis tranquillement retournée à mon poste ne voulant plus entendre la suite. J’ai essayé de me concentrer sur ma tâche et de réguler les battements de mon cœur. Je suis déjà sortie avec des hommes mariés. Mais jamais encore je n’ai vu leurs épouses d’aussi prêt. Elle est vraiment raffinée ! On sent toute de suite une aussi qui a voyagé ! Le temps est passé très lentement, entre les différents visiteurs et les appels externes et même internes. J’ai même appelé Rose à la maison pour avoir des nouvelles de Nath qui avait recommencé à pleurer, malgré la télévision figée sur les Cartoon. Mais le pédiatre nous a exhortés à la patience. Nul besoin de s’alarmer.
Cette porte a fini par s’ouvrir. Ils en sont sortis tous les deux et ils sont passés devant moi. Il n’a eu comme à son entrée, aucun regard pour moi. Christian n’est pas revenu au bureau de la journée. La soirée à la maison était soirée bébé. Ken et moi avons géré notre petit trésor. Mardi au bureau la nouvelle avait déjà fait le tour des bureaux soit disant Mme AMBASSA est venue voir son mari au bureau. La conjoncture allait bon train. Chacun y mettait son grain de sel. N’y tenant plus, à une certaine heure de la journée, je lui ai fait un SMS
« Bonjour Christian ; tu vas bien ? »
Mon SMS est resté sans réponse. Je ne sais pas pourquoi j’ai passé la journée à guetter mon téléphone espérant une réponse. Il était pourtant là, dans un bureau non loin du mien. Mais m’ignorer aussi facilement me secouait plus que je ne l’aurais imaginé. Je suis rentrée à la maison l’esprit troublé. J’ai toutefois su faire la part des choses et gérer mes gamins. A 21h mon téléphone a sonné, je me suis précipitée pour le prendre mais c’était juste Adèle, une vieille connaissance. Nous avons papoté un peu puis j’ai raccroché. Cette fois je l’ai appelé. Il a aussitôt décroché
- Bonsoir Christian
- (Doux) Bonsoir Nathalie
- Je… tu vas bien ? Je t’ai écrit en journée mais tu n’as pas répondu
- C’est vrai. Je te demande pardon. J’ai été pris par quelque chose d’important…
- Ok… Si tu veux on peut se voir (puis parlant plus vite) juste pour parler ! Si… si tu veux…
Silence
- Ok, je passe te prendre dans 30 minutes
- (Heureuse) Ok
Je ne savais même pas pourquoi j’étais aussi contente mais je l’étais. J’ai vite mis de l’ordre dans mes cheveux et un rouge à lèvre nude. Quand son SMS a signalé je n’ai même pas eu besoin de le lire, je savais qu’il était de lui. Je suis descendue tout en prévenant Ken que je ne mettrais pas long. Sa voiture était bel et bien là, garée, allumée de l’intérieur. Je suis entrée
- (J’ai le regard fixé devant moi) Bonsoir
Il m’a retourné le visage vers lui et a délicatement posé ses lèvres sur les miennes. J’ai eu comme des papillons dans mon ventre. Le baiser timide est vite devenu fougueux, passionné ! Il m’a lâché et nous haletions tous les deux
- Je déteste ta façon de m’ignorer au bureau
- Je te salue pourtant quand j’arrive
- Je sais mais…
- Nous devons rester discrets Nathalie
- Je sais. Ecoute, je veux… je voudrais faire l’amour avec toi
Il a d’abord gardé le silence
- (Il me sourit timidement) Moi aussi je voudrais faire l’amour avec toi
C’était bien la première fois que j’avais l’impression que nous communiquions vraiment. A partir de ce moment-là tout a changé entre nous. La glace s’est brisé, nous avons débuté une relation sincère et basée sur la franchise et la communication. Christian est devenu mon ami, mon homme mon partenaire de vie.
PLUSIEURS MOIS PLUS TARD
**Ken MOUKOURY**
- Non Nath ! Ne touche pas ! Je vais te taper !
Le tintamarre n’en fait qu’à sa tête. Tsiup ! Je le porte et il proteste de toutes ses forces et je pars le donner à sa grand-mère !
- Weeekeeeee ! Nathanaël tu as encore fait quoi ?!
- Il fait du désordre dans la chambre ! Je dois y aller !
- Ok. Que Dieu veille sur toi.
- Amen
Je compose le baccalauréat ce matin. J’ai déjà reçu les appels et souhaits de Christian et d’Ornella tard hier soir. Ornella m’a d’ailleurs réveillé ce matin avec sa longue prière envoyée dans SMS auquel j’ai répondu par un simple merci.
Ornella et moi n’avons pas pu rester chastes très longtemps. 6 mois plus tard malgré toute ma bonne volonté et mes tentatives de résistance, j’ai fini par céder à une de ses multiples approches et nous l’avons fait chez moi, pour la première fois. Maman était encore au travail, Maman Rose partie, Nath dormait. Depuis lors, elle comme moi y avons pris goût et nous l’avons régulièrement fait. Mais je ne marche plus sans préservatif.
Sauf qu’Ornella commence sérieusement à devenir lourde. Elle veut être au courant de ma vie à la minute près. Ce que je mange ce que je fais quand je pars dormir quand je me lève. J’ai l’impression qu’elle ne calque sa vie que sur la mienne. Je ne veux pas de ça. J’ai besoin d’autonomie, pas de pression ou d’une quelconque forme de prison.
La période d’examen m’a permis de souffler un peu. Je lui ai dit que j’avais besoin de rester concentré sur mon examen. Cela n’a pas empêché qu’elle écrive toutes les minutes ensuite toutes les heures pour prendre des nouvelles. Des fois je répondais d’autres non. Wendy a passé pour la 4ème avec 12/20 ce qui m’a valu une petite gratification de sa mère que j’ai mis dans le compte que maman et moi avons ouvert et surnommé le compte secours. Nous vivons depuis de la générosité de Christian et de la migration de maman. Elle a quitté le secrétariat et est depuis quelques temps affecté au département d’audit. Son comportement exemplaire et sa passion pour les chiffres lui a valu de voir son salaire augmenté de 100.000frs. Samedi a tôt fait d’arriver. Pour mon plus grand déplaisir. A peine je sors de la salle d’examen qu’Ornella est déjà en bas du bâtiment, à m’attendre. Je roule des yeux quand je la vois mais affiche un faux sourire une fois près d’elle
- (Elle me saute dessus) Oh mon beubeuuuuhhhhh ! Maman a dit que si tu as ton bacc et moi mon probatoire elle va fêter ça en grande pompe !
- (Ca m’inquiète) Tu lui as dit pour nous ?!
- Quoi ?! T’es fou ?! Je tiens à la vie moi ! Non mais plus sérieusement elle sait que tu es en classe d’examen aussi donc elle attend nos résultats
- (J’ai un rire jaune) Ah ok ! ok !
- Bon ! On va où ?
- Orné, je suis surtout très épuisé. J’ai besoin de dormir un peu
- D’accord allons-y alors ! Bébé Nath est avec sa mère ?
- Orné je pense que je couve quelque chose. Laisse je dors d’abord un peu ensuite je te reviens ok.
- (Déçue) Oh ! Ok….
- Je te raccompagne à la maison ensuite je pars dormir puis je t’appelle en début de soirée ok Bébé ?
- (Dépitée) Ok….
- Allez viens ! Ne sois pas triste ! Le soir je saurai me racheter
- (Boudant) J’espère bien !
Je l’ai ramené chez elle j’ai tout de suite eu le sentiment de respirer de nouveau une fois seul dans le taxi. J’ai tout de suite appelé ma bande de potes de classe qui m’a dit où les trouver. Je suis rentré me changer et je les ai retrouvés dans un snack. Nous avons pris des boissons alcoolisées ; moi j’ai pris des Ice. Je suis rentré à la maison bien éméché et je suis tombé sur mon lit tel une masse. Je me suis oublié. C’est quand la lumière s’est allumée dans ma chambre que j’ai sursauté en criant la douleur de mon mal de crâne.
- (Sèchement) Tu n’as même pas encore le baccalauréat tu me sors déjà l’alcoolisme ! Ta chambre pue l’alcool ! Ton téléphone est où ?! En tout cas prends déjà ton fils ! Moi aussi je dois sortir ! Y’a ta copine qui t’attend au salon ! Elle dit elle t’appelle depuis sans succès!
Elle me l’a tendu alors qu’il sentait mauvais
- Wesh Maman il pue !
- Et alors ?! C’est ton fils norrr lange-le !
Elle est partie et avec mon mal de crâne je me suis tiré jusqu’au salon
- (Je regarde Nath qui jouait en criant) Nath tais-toi
- (Rire espiègle) Nan !
- (Faussement sévère) Su !
- Nan !
Nous avons joué à cela jusqu’à ce que je trouve Ornella au salon, la mine renfrognée
- (Je viens lui faire la bise) Coucou
- Kendrick j’ai vu Arthur aujourd’hui et il m’a dit que vous étiez ensemble
- Oui oui après toi il a insisté pour que je le rejoigne
- Avec lui c’est vite décidé ! Moi on me remet à demain. Je ne suis pas une priorité c’est ça ?! Je ne suis pas une priorité Kendrick ?
- Ne dis pas de conneries Babe. Bon écoute aide-moi à le langer et le changer je me douche et on sort.
- On sort et on le laisse où ?
- (Je me tape la main sur le front) Mince ! Mais écoute on peut sortir avec lui (souriant à Nath) hein bonhomme ?! On va manger un bout et on revient ici…
- (Elle redevient souriante) : Ok !
Elle a géré le petit et nous sommes sortis tous les 3 prendre du poulet et nous sommes revenus à la maison manger et rigoler avec le petit dans les pattes. Elle s’en est occupée tandis que je reposais mon crâne. J’ai fait des efforts pour sortir pour lui faire plaisir. Mais sérieux je l’ai appris aujourd’hui à mes dépends, l’alcool et moi ne sommes pas faits pour être amis. Nath une fois endormi, elle m’a rejoint sur le canapé
- Babe ?
- Hum ?
- C’est quoi les projets après bacc ?
- (Je hausse les épaules) J’ai fait des concours je te l’ai dit
- Oui, je sais ; la Catho, UDM, ISTDI. Mais tu préfères laquelle ?
- La Catho
- Celle de Douala ou Yaoundé ?
- La filière que je veux faire est à Yaoundé
- (Petite voix) : Et nous alors ?
- Bah quoi nous ?
- Toi loin à Yaoundé moi ici à Douala. Tu penses que notre couple résistera ?
- Babe tu visualises trop loin. Concentrons-nous sur le présent.
- Hum !… Ok….
Maman est rentrée le lendemain matin et elle semblait préoccupée. Les jours sont passés, lentement, les uns après les autres et plus le temps passait, plus elle me semblait encore plus préoccupée. Jusqu’à ce fameux dimanche, où nous célébrions en même temps l’anniversaire de Nath et mon Baccalauréat. Ornella était là elle aussi, elle avait eu son probatoire, tout comme 3 de ses copines qu’elle m’avait présenté au tout début de notre relation. Il y’en a une, Aîda qui a manqué de chance et qui s’est retrouvé triplant la classe.
Maman et moi avons célébré les 2 évènements uniquement avec nos très proches, Christian, Ornella Maman Rose, Arthur et Adèle, une amie de Maman de longue date. Ornella était plus en cuisine que parmi les invités. Elle m’a vraiment été d’une très grande aide. Nath s’étant endormi à un moment, je l’ai pris pour aller le coucher dans ma chambre. En sortant de là, j’ai constaté que la porte de la chambre de maman était entrouverte. Je me suis rapproché pour la fermer mais j’ai entendu quelque chose qui m’a fait tiquer
- (Maman qui chuchote) Non Christian ! Je ne peux pas… Je ne peux pas faire ça ! Je t’en prie ne me demande pas ça !
- Je t’en prie Nathalie fais-le pour moi. Je ne t’ai jamais rien demandé. C’est si…. C’est si important pour moi
- Christian stp…
- Nathalie c’est moi qui te supplie. Tu veux me voir à genoux ? Alors Je le fais tout de suite !
- Christian non ! Non ! Lève-toi vite ! Qu’est-ce que tu fais au sol ?!
- (Voix brisée) Stp Nathalie. Fais-moi cet honneur ! Donne-moi cette grâce !
- Et ma famille ? Tu y as pensé ? Je leur explique ça comment ?
Je n’ai pas voulu en entendre plus et je suis retourné faire la fête. J’ai essayé de faire le vide et de savourer le moment présent. J’ai attendu que tous partent. Ornella a tenu a resté et à nettoyer après tout le monde. Mais n’y tenant plus, je suis allé retrouver maman assise sur son lit dans sa chambre, elle tenait Nath tout près d’elle et le berçait frénétiquement en regardant le sol
- Maman….
- Hum ?
- Il se passe quoi entre Christian et toi ? Vous allez vous séparez ?
- (Elle a le regard toujours rivé vers le sol) Je ne sais pas…. Pourquoi tu le demandes ?
- Je vous ai entendu tout à l’heure
- (Elle lève enfin un regard perdu vers moi) Tu as entendu quoi ?
- Rien de bien cohérent justement. Dis-moi ce qui se passe…
- Je suis enceinte de 4 mois Ken
- 4 mois ???? Et ce n’est que maintenant que tu me le dis ?!
- Je l’ai moi-même confirmé tout récemment. J’avais certes des doutes mais comme je voyais toujours mes règles je ne m’en suis pas vraiment faite. Mais je ne me sentais pas bien tout récemment et je suis allée consulter et on m’annonce une grossesse vieille de 4 mois.
- Tu… tu comptes faire quoi ?
- Tu n’es plus un enfant à toi je peux le dire. Adèle m’a dit à cet âge de grossesse c’est encore possible d’avorter. Mais Christian ne veut pas…. C’est un garçon. Il en a toujours rêvé
- Pourquoi tu ne le gardes pas ?
- Kendrick vous avez pensé à comment sa femme réagirait si elle apprenait ça ?!