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04

****Nathalie MOUKOURY****

J’ai passé la matinée au téléphone avec Ken pour lui dire comment procéder avec le petit. Il a été aidé dans sa tâche par Rose, encore heureux ! Tout ce qu’il devait faire c’était de le langer et lui faire des biberons. Mais apparemment le petit aurait beaucoup pleuré un moment et toutes les tentatives de le calmer ont été infructueuses jusqu’à ce que Rose lui donne de l’eau à boire. Il venait à peine de se rendormir quand Alvine est venue se tenir devant moi

- Tu sais quand même qu’ici c’est un lieu de service et non une crèche ?

- …..

- Qu’est-ce qu’il y’a là qu’on entend juste ta voix et tes directives depuis le matin pour un bébé ?

- (Ironique) Je suis désolée grand boss. Je ferai l’effort que cela ne se reproduise plus

- (Me toisant) Tsiiuuupppp ! Tu fais toujours tes conneries là quand personne d’autre que moi ne te voit. Que M. AMBASSA passe et t’attrape au téléphone ta bouche que tu sors maintenant ci va finir une fois. Si tu préfères rester à la maison et pouponner restes-y ! Tu ne te gênes même pas devant les clients en plus ! Ce n’est absolument pas professionnel !

- (Sandra, une autre collègue qui passait par là intervient) Nath qui a accouché ?

- (Je lui réponds sans ciller) Une cousine

- (Elle s’accoude sur mon bureau) Et elle ne sait pas s’occuper de son enfant ?!

- Elle est morte hier on est venu me laisser l’enfant

- Ce n’est pas possible !

- Comme je te dis là !

- Et tu vas faire comment ? Ta cousine-là n’a pas de famille proche ?

- Hélas non ! Je suis la seule cousine germaine qu’elle ait. Ce sont ses voisins qui m’ont emmené l’enfant

- C’est quelle histoire ça ?! Le père de l’enfant est où ?

- Aux abonnés absents. Comme toujours !

- Maaaaama ! Et qui donc gérer ses obsèques ?

- La grande famille

- Mais façon tu cries que c’est fort sur toi-là personne de la grande famille ne peut prendre l’enfant ?!

- (Je hausse les épaules) Tout le monde décline sa responsabilité. Je vais faire comment ?

- Eeeee aaaaa ! Les choses de ce monde ! Là maintenant l’enfant est avec qui ?

- Mon fils. Il n’a pas pu partir en classe

- Diiiiissss donc ! Tu as eu un coup !

- Je ne te le fais pas dire ! Je dois même sortir pour faire établir un acte de naissance au petit

- (Elle écarquille les yeux) Parce qu’il n’en avait pas encore ????

- (Je secoue la tête) Même pas ! Il faut que je lui en fasse un de toute urgence

- Attends…J’ai mon tonton qui est adjoint au maire de la commune de Douala 4e je peux me renseigner auprès de lui et te dire

- Ça serait vraiment très gentil de ta part

- Tu dis que l’enfant a combien de mois ?

- 3 mois

- Weke ! Quasiment un nouveau-né !

- Je te dis

- (Alvine qui ressort de son bureau) Sandra tu n’as rien à faire ?!

- (Sandra me fait un sourire d’excuses) Bon je vais l’appeler et te dire….

- Merci oooo Merci beaucoup !

En milieu d’après-midi, je reçois un appel d’une ligne non répertorié. Je vais encore prendre cet appel l’autre fille-là qui a les radars à la place de ses oreilles va sortir bavarder. Je rejette l’appel et fais un sms

« Faites un sms svp je ne peux pas parler »

Réponse immédiate

« C’est Christian AMBASSA. Décroche »

Il a aussitôt rappelé

- Oui ?

- Bonsoir Nathalie

- Bonsoir

- Ce soir 19h ?

- (Consciente de l’environnement plutôt indiscret): 20h

- Ok. Où ?

- A vous de décider

- Je passe te chercher ?

- Non. Où ?

- Restaurant Les 5 Fourchettes à Bonamoussadi tu connais ?

- Non

- Donnes cette destination au taxi arrive-là-bas à 20h tu m’appelles

- Ok

- Sois ponctuelle

- Ok

Avant la fin de la journée j’avais mes informations relativement à l’établissement de l’acte de naissance de Nathanaël. Il nous fallait juste trouver le temps et l’argent. Mais je l’espérais, l’argent ne serait pas un problème. Je suis rentrée à la maison trouver un Ken plutôt calme. Il m’a raconté ses débuts en tant que père.

- Ça ne semble pas plus compliqué que ça au final. Il dort la majeure partie du temps. Je lui ai changé sa couche 4 fois aujourd’hui. Maman Rose par chance m’a aidé à tout faire tout au long de la journée.

- (Je porte Nathanaël qui avait les yeux ouvert) C’est bien mon fils !

- Il n’a pas dérangé de toute la journée. Il n’a fait que manger et dormir, manger et dormir.

- Il n’a pleuré que lorsqu’il avait soif et faim ?

- Et aussi quand il était mouillé. Si Maman Rose ne me le disait pas je n’aurais même jamais su ! J’ai développé le réflexe de lui mettre un biberon dans la bouche dès qu’il braille. Mais là il ne voulait ni eau ni lait. C’est elle qui m’a suggéré de lui enlever sa couche

- (Je caresse le visage de Nathalie) J’espère que tu utilisais à chaque fois un biberon stérilisé

- (Il se lève les yeux au ciel) Mais oui qu’est-ce que tu crois ?!

- Ok ! Où sont les biberons sales ?

- (Ken Pointe la marmite neuve) Dans la marmite-là

- Ok je vais lui donner son bain

Il m’a aidé à apprêter les affaires du bain de Nat et m’a observé le faire ensuite je lui ai donné son biberon puis je lui ai fait faire son rot et l’ai recouché

- Tu devrais voir des camarades de classe demain pour les cours que tu as manqués

- Oui, je vais voir l’un d’eux demain, Arthur.

- Bon, je dois sortir

- (Il est surpris) Tu sors ?! Tu vas où ?

- Je dois voir quelqu’un là…

- Qui ?

- Quelqu’un qui pourrait nous aider

- Mais encore ??

- Ken tu poses trop de questions ! Restes juste à veiller sur ton fils. Je reviens !

Il n’a rien dit je suis allée me doucher et je me suis apprêtée pendant qu’il attendait dehors

- (Il rentre dans la chambre au moment où je mettais mon fond de parfum) Hum ! Tu dis que tu vas où ?

- MOUKOURY ici là c’est toi qui est jeune père hein ce n’est pas moi !

- Noooo parce que façon tu es habillée là je n’ai pas le souvenir de t’avoir déjà vu habillée ainsi

- (Je me regarde) Elle a quoi ma tenue ?

- Elle te rajeunit

- (Je regarde ma montre) Bon à tout à l’heure. Au moindre problème fais signe ok ?

- Ok

Je suis sortie pour le lieu du rdv et à 20h05 j’appelais M. AMBASSA. Il ne m’a pas fait attendre longtemps. Je l’ai juste vu devant moi au bout de 10 min d’attente, ne sachant pas de quel côté il est venu

- (Il me sourit) Bonsoir

- Bonsoir

- Je suis garé là (m’indiquant la voiture) Tu viens ?

Je l’ai suivi sans broncher. Nous avons roulé en silence jusqu’à un immeuble. Il a garé contre le mur de clôture, en position de départ puis a entrepris de défaire sa ceinture de sécurité

- On est où ici ?

- Chez moi

- (Je suis choquée) Vous m’emmenez chez vous ?! Et votre femme ????

- Nathalie tu ne me vouvoies pas quand on est juste 2. Et j’habite seul ici. Viens sortons

- Moi (Je défais ma ceinture) Votre famille est où ?

- Tu me tutoies….

Je n’ai plus rien dit et nous sommes montés chez lui. Très belle déco d’intérieur, lumières tamisées

- C’est beau ici

Il ne me répond pas et se dirige vers ce qui me semble être un mini bar, me tournant le dos

- Je te sers quelque chose à boire ?

- Quelque chose d’alcoolisé de préférence… de fort !

Il s’arrête dans son élan se retourne et me regarde

- Pourquoi ?

- (Je surprise par la question) Pourquoi quoi ?

- Pourquoi une boisson alcoolisée ?

- Vous… tu es musulman ?

- Tu réponds à quelle question ?

- Je veux comprendre pourquoi tu as posé ta question !

- Tu as l’habitude de l’alcool ou c’est juste pour ce soir qu’il t’en faut ?

- J’ai l’habitude de l’alcool

Il me regarde un moment l’air de me sonder. Il se retourne vers son mini bar et me rapporte un verre d’une liqueur toute claire puis s’assoit à bonne distance de moi

- Si nous nous mettons ensemble tu devras perdre cette habitude.

- Si… ?

- (Il avale d’un coup sec son verre de whisky) Oui, si. Je veux que tu me parles de toi.

- Avant toute chose j’aimerais savoir pourquoi m’avoir fait toute cette pression au boulot pour ensuite me parler au conditionnel ce soir. Je pensais que c’était acquis

- (Il a un rire sec) Qu’est ce qui était acquis ?

- (J’avale d’un coup sec ce que j’ai reconnu comme du cognac) Vous…Toi…moi….

- (Il se lève et me prends mon verre des mains) Il n’y aura de nous que lorsque je l’aurais décidé. Pour le moment je veux que tu me parles de toi.

- (Je suis perdue) Que veux-tu savoir au juste ?

Silence. Il nous ressert à boire et revient s’assoir sur son fauteuil et me tend mon verre

- Ta condition de vie, Pourquoi n’avoir jamais passé ton baccalauréat, ton histoire sentimentale

- (Je vide de nouveau d’un cul sec mon verre) Hum

- J’ai commandé à dîner. Ça ne devrait plus tarder. Tu ferais mieux d’attendre que ça soit là pour un 3e et tout dernier verre.

- Et je fais quoi en attendant donc ?

- (Il regarde le fond de son verre vide) Comment voyais-tu la soirée ?

- (Je hausse les épaules) Très honnêtement je ne sais pas

- Tu nous voyais aller au lit ?

- Je n’ai pas exclu cette éventualité

- Tu aurais eu envie qu’on le fasse ?

- (Tout de go) Non

- (Il rit) Parles-moi de toi.

- Je ne sais pas quoi dire.

- On peut procéder par un jeu de questions réponses si tu veux

- A condition que tu me laisses t’en poser une ou deux aussi

Il a levé les mains genre pour dire je n’ai pas de soucis avec

- Combien d’amants à ton actif ?

- Beaucoup

- Combien en as-tu en ce moment ?

- Aucun

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas une vie de débauche : J’ai un fils que j’éduque seule et maintenant un… non… non ! Ça va !

- Maintenant un quoi ?

- Rien d’important

- Pourquoi un seul enfant ?

- La vie ne m’a jamais vraiment souri alors je ne vais pas en rajouter avec des charges que je ne peux assumer

- Le père de ton fils est où ?

- Aux abonnés absents

Klin Klong

- (Il se lève) Ça doit être le dîner

Il est reparti vers la porte d’entrée et j’en ai profité pour balayer la pièce du regard. Aucune photo de famille.

- (Il indique la table à la dame qui entrait) Posez ça là, merci

Il a fouillé ses poches et est ensuite allé je ne sais où et est revenu avec un plateau rempli de couvert. Je l’ai regardé faire. Loin de ses ensembles vestes, simplement vêtu d’une longue culotte d’un tee-shirt et d’une babouche de sport il n’est plus aussi impressionnant qu’au bureau. Il est plutôt bel homme je trouve. Mais quand je repense à ma dernière expérience, vraiment je ne suis pas de celles qui croient au mariage. Il est bon pour certaines pas pour toutes. Un homme en passant c’est bien de préférence un qui aide financièrement. Mais les contraintes qui allaient avec m’ont découragé. J’ai appris à ne vivre qu’à mes dépends car ces hommes pour un peu qu’ils te savent dépendantes ils te font un de ces chantages ! Ici tout ce que je veux c’est de l’argent. De l’argent pour prendre soin de mes enfants. Je n’ai rien contre le fait de coucher avec lui en contrepartie.

- Tu viens ?

Sortant de mes pensées, je me suis levée de mon fauteuil et me suis installée sur la place qu’il m’a proposée

- Merci

Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu quelque chose d’aussi beau. Une salade de crustacés, de la volaille grillée et un dessert à base de crème au chocolat. Du temps de ma vie de débauche je suis sortie avec un blanc qui m’avait aussi fait goûter la vie. Mais il se contentait de me faire découvrir de belles choses et de manger de chics choses sans jamais me donner de l’argent. J’avais fini par le banquer. Si je m’écoutais j’en aurais emballé un peu pour Ken. Mais je dois me comporter

- (Pour meubler le silence) Ça a l’air bon…

- Si ça l’est je le dirai pour toi à la dame qui a le restaurant

Nous avons mangé en silence puis il a débarrassé tandis que je suis retournée sur mon fauteuil. Il me rejoint sur le siège que lui aussi occupait

- Bien Nathalie je vais te dire comment je voudrais notre relation

- ………

- Au bureau ça sera toujours M. AMBASSA mais à huis clos tu pourras me tutoyer et m’appeler Christian

- ……………

- Je ne coucherai pas avec toi tant que tu ne le veux pas. Je vais d’ailleurs te laisser en émettre toi-même le besoin. En contrepartie je te veux à mon entière disposition quand je le décide

- ….

- Je te l’ai dit mais je vais me répéter je ne partage pas. Je veux l’exclusivité. Tu penses que tu peux le faire ? Fais bien attention à ce que tu t’apprêtes à dire. Parce qu’une fois que nous aurons scellé notre accord tu ne pourras plus faire marche arrière. Si tu me trompes et que je le découvre tu devras en assumer les conséquences

- Mais toi tu auras le droit de me tromper ?

- Je suis marié et tu le sais

- En dehors de ta femme je veux dire

- Ça te poserait un problème ?

- Oui

- Pourquoi ?

- Parce que je n’apprécierai que tu m’interdises quelque chose que toi-même tu fais

- Si je te demande d’arrêter de boire tu voudras également que j’arrête de boire ?

- Un homme ça boit

- Un homme ça couche aussi. Mais une femme doit respecter sa vertu

- Je serai ta maîtresse et te serai fidèle uniquement si tu m’es aussi fidèle. J’entends par là n’avoir que 2 femmes : ton épouse et moi

- Nous en reparlerons. Pour ce qui est de ton salaire je ne peux rien y faire, mes mains sont liées. Mais je te verserai une rente mensuelle de 250.000 mille francs. Le premier versement se fera d’ailleurs demain.

- (Je sens mon cœur danser la lambada mais essayant de paraître naturelle) Ok….

- Des questions ?

- Ta famille est où ?

- A Yaoundé

- Combien d’enfants ?

- 3 filles

- Quel âge ?

- 9, 5 et 3ans

- C’est donc toi qui monte sur Yaoundé ?

- (Il hoche la tête) C’est cela

- Ta femme ne descend pas ici ?

- Très rarement. Elle me prévient avant

- Je suis la quantième femme que tu emmènes dans cette maison

- La 3ème

- Il s’est passé quoi avec les 2 autres ?

- Elles m’ont trompé

Je n’ai plus rien dit

- Si tu veux déjà partir je peux te raccompagner. Tu as tout le temps de mieux réfléchir à ma proposition. Si tu es d’accord avec le concept un simple SMS ferait l’affaire

- Je pensais que cette relation n’existerait que si tu le décides

- Oui mais avant tu dois me dire si les conditions t’arrangent

Je me suis levée et il en a fait autant et je me suis dirigée d’emblée vers la porte de sortie. Une fois devant sa porte je me suis retournée

- J’oubliais ! Lundi matin j’ai un document à faire. Très important avec mon fils. Je serai en retard

- Quel document ?

- C’est personnel

- Nathalie quel document ???

- Je ne suis pas prête à en parler ! Stp respecte-le !

- Si relation il doit y avoir entre nous je veux être au courant de tout. Si tu me caches quelque chose on arrête tout

- (Surprise) C’est ma vie privée !

- (Il me répond posément): Je ferai dorénavant partie de ta vie privée. Tu es en train de parler à ton DRH d’une absence lundi matin. Si tu veux que ton retard de lundi soit validé tu ferais bien de te justifier. Et ne t’avise pas de me mentir : je le saurai

- (Boudant) Un acte de naissance

- (Lui toujours posément) Je ne comprends pas

- Mon fils et moi devons faire établir l’acte de naissance de son fils !

- (Il fronce les sourcils) Il a 16ans je crois ?

- Oui

- L’enfant a combien de mois ?

- 3

- Et tu vas le faire établir où cet acte ?

- A la mairie de Douala 4e

- (Il semble réfléchir) Ok….

Nous sommes sortis en silence et nous sommes de nouveau rentrés dans son véhicule. Son téléphone a sonné, il a cliqué sur un bouton sur la voiture et la voix d’une femme a tout de suite envahi les lieux

- Oui !

- Bonsoir Christian

- Bonsoir Eleonore. Vous allez bien là-bas ?

- Ça va bien. Elles veulent te parler

- Je suis au volant. Je prends la route le matin. Tu le sais déjà

- Oui mais ce sont les filles qui veulent te parler

- D’ici à ce que je me gare elles seront au lit. Dis-leur que je serai là demain matin

Silence

- (Il poursuit) Je prendrai la route à 4h

- Ok. A demain

- A demain !

Clic

- C’était ta…

- Ma femme, oui. Je te dépose où ?

Je lui ai indiqué les lieux et une fois garés devant mon allée il m’a dit

- Je suis en train de te chercher un appartement. Tu déménageras certainement la semaine prochaine. Cet endroit n’est pas sécuritaire pour une famille.

- Ok. Bonsoir

- Bonsoir

***Kendrick MOUKOURY***

J’ai entendu une voiture garée dehors et quelques minutes après maman rentrait dans la chambre. Elle avait un air étrange

- On dirait que tu ne t’es pas amusée

- (Elle me dit d’un air distrait) Si… si ça a été !

- (Je lui lance un regard de biais) Si tu le dis

- (Elle regarde le Nat) Sinon ça va ici ? Il n’a pas dérangé ?

- Il a peu pleuré dans son sommeil mais ça va

- Lundi on ira établir son acte de naissance. Il doit voir un pédiatre aussi

- On va prendre l’argent là où ?

- (Elle a toujours le regard rivé sur lui, lui caressant le visage) T’occupe pas de ça

- Maman d’où va sortir l’argent ?

- (Elle me regardant énervée) Kendrick je suis ta mère et non ta fille donc des questions du genre tu ne m’en poses pas !

- Je ne veux juste pas qu’on ait des problèmes sur le long terme ! J’ai le droit de m’inquiéter

- Mais de quels problèmes parles-tu ?! Tu n’as pas de souci à te faire !

- Si je n’ai pas de souci à me faire dis-moi donc où tu comptes trouver l’argent pour faire l’acte de naissance et voir un pédiatre

- Je ne suis pas obligée de te répondre. Dors !

Le week-end je l’ai passé à pouponner Nathanaël, et à recopier les cours que j’ai manqués vendredi. Ornella est passée à la maison samedi en après-midi et m’a dit que ses parents veulent me rencontrer lundi soir. Elle m’a rassuré toutefois que c’est dans la poche. C’est juste une formalité d’usage. Elle m’a aidé à prendre soin du petit. Le weekend est passé tranquillement, et mon fils est devenu la star de la mini cité. La chambre ne se vidait presque jamais. Plus les heures passaient plus cette idée qui me trottait dans l’esprit ne me quittait pas. Pour moi c’était la seule chose à faire. Lundi matin nous sommes sortis maman et moi pour le centre d’état civil de douala 4e où maman devait faire établir son acte de naissance par le biais d’un contact à elle. Il est au courant du problème, maman lui a tout expliqué, elle lui a même montré la lettre de Sydney

- Parce que Mme vous savez avec ces histoires de vol d’enfants là sans déclaration de naissance vraiment ça ne sera pas facile !

- Je m’en doute bien mais comme je vous l’ai expliqué nous-même avons été pris au dépourvu. Ce n’est pas comme si nous avons volé ce bébé. Au contraire je viens le reconnaître car sa mère s’est désistée. Elle a quitté le pays. On fait comment on le donne à un orphelinat alors que voici le père ?

- Je vous comprends Mme mais vous aussi essayez de me comprendre. Pour que le maire signe un acte sans la déclaration ça ne sera pas facile

- Je vois (elle fouille son sac et sort une liasse de billets violets sous mes yeux écarquillés). Avec ça, ça sera facile alors ?

- (Il a le sourire carnassier) Je pense que ça devrait pouvoir se faire

- Ok. L’acte sera prêt quand ?

- Revenez dans 2 semaines et il sera prêt. Mais où sont vos témoins ?

- (Maman fronçant les sourcils) Mince ! Je n’y ai pas pensé !

- Allez prendre même 2 personnes là dehors n’importe qui vous revenez. Laissez-moi une fois votre CNI pour que je remplisse déjà le formulaire

- Prenez ma carte scolaire plutôt

- (Maman me regarde surprise) Pourquoi faire Ken ?

- C’est mon fils. C’est à moi de le reconnaître pas à toi.

- (Il nous regarde tour à tour) Jeune homme vous êtes sûr que c’est ce que vous voulez faire ?

- Oui. Je veux reconnaître mon fils.

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