Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

6

*****Anissa Traoré.

Moi : (derrière lui) Mohamed, je te parle. Mohamed ! Mohamed.

Il fait son entrée dans la chambre et me claque la porte au nez. Je tape le sol du pied toute furasse. Grrr! Il faut que je me calme. Je dois me calmer.

Je respire avant de quitter les couloirs en larmes. Pourquoi est-ce qu'il me traite comme ça ? Pourquoi ? J'ai l'impression qu'il est de plus en plus distant avec moi et ce, chaque jour qui passe. Je décide d'aller me confier à sa mère car c'est elle seule qui me comprend. Je toque à sa porte.

«Entrez!»

Je m'exécute et referme la porte derrière moi.

Elle : Oh ma chérie c'est toi? Mais pourquoi tu pleures ? Me demande t-elle.

Elle se lève du lit et vient à mon niveau. Je pleure de plus belle.

Elle : Viens! Allons-nous asseoir. Qu'est ce qui s'est passé ?

Moi : (voix cassée) C'est Mohamed maman. Je ne le reconnais plus. C'est comme s'il a changé maman. J'ai peur.

Elle : Oh viens là. Calme-toi s'il te plaît. Raconte-moi. Qu'est ce qui s'est passé ?

On prend place sur le lit. Elle m'essuie mes larmes. J'affiche un sourire pâle.

Moi : J'ai demandé à ce que je lui tienne compagnie lorsqu'il discutera avec ses femmes de tout à l'heure. Chose qu'il a accepté. Sauf que pendant qu'il leur parlait, j'ai remarqué qu'il regardait l'une d'elle avec insistance et pour vous dire vrai maman, j'étais vraiment jalouse. Alors je voulais que ces femmes partent le plus vite possible. Mais lui, il semblait ne pas le vouloir. Puis quand elles sont parties, j'ai dit "bon débarras". Et je crois qu'il n'a pas apprécié. Il m'a ensuite dit de lui coller la paix maman. Vous vous en rendez compte ? C'est la première fois qu'il me dit ça maman. Qu'est ce qui se passe avec lui? J'ai peur maman.

Mes pleurs s'intensifient au fur et à mesure que je parle. Ma future belle-mère essaie de me consoler.

Elle : Tu sais comment est Mohamed n'est-ce pas? Il est toujours reconnaissant envers ceux qui l'ont aidé et peut être le fait d'avoir dit à ces jeunes femmes de partir ou d'avoir dit bon débarras après leur départ, l'a sûrement énervé. Tu n'aurais pas dû agir ainsi.

Moi : Je reconnais maman. Mais comprenez moi s'il vous plaît. Vous auriez dû voir la manière dont il regardait cette jeune femme pour comprendre ma réaction. Je suis une femme maman et je sais reconnaître certaines choses. C'est mon fiancé maman. Nous allons bientôt nous marier alors c'est tout à fait normal que je sois jalouse.

Elle : Jalouse oui mais contrôle ta jalousie s'il te plaît. Les hommes n'aiment pas se sentir envahir. Surtout Mohamed. Tu es bien placée pour le savoir. C'est ton fiancé et tu dois le connaitre mieux que quiconque. Enfin, pas mieux que moi parce que je suis sa mère mais tu dois connaître l'essentiel. C'est à dire ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas. D'accord ?

Moi : (hochant la tête) D'accord maman.

Elle : Bien! À présent, cesse de pleurer je te prie. Mohamed est à toi donc tu n'as pas à t'en faire. Vous avez été unis depuis l'enfance. Son défunt père ainsi que ton défunt père vous a unis. Alors ne t'inquiète pas. Il est à toi. Tu peux être tranquille.

Je souris.

Moi : Merci maman. Vous êtes la meilleure.

Elle : Je t'en prie ma fille. Tu sais que je suis toujours là pour toi. Allez viens là !

On se fait un câlin. Je me sens plus rassurée. Elle a raison. Je n'ai aucune raison de m'inquiéter. Mohamed est à moi et à personne d'autre.

Nos pères qui ne sont malheureusement plus de ce monde, nous ont déjà unis. Même si à la base, notre union était strictement pour les affaires, l'amour a fini par naître entre Mohamed et moi.

Ou devrais-je dire, Mohamed a fini par m'aimer puisque moi je l'ai toujours aimé. Son père et mon père étaient associés. Ensemble, ils ont créé l'entreprise "CIRÉ COMPANY". Qui est une entreprise spécialisée dans la commercialisation et la transformation du caoutchouc. Nos pères respectifs possèdent chacun une moitié des parts de l'entreprise.

Mais lorsqu'ils sont morts, Mohamed a pris la place de son père en tant que PDG et puisque moi je suis la seule fille de mon père, j'ai également hérité de sa place au sein de l'entreprise. Cependant, une fois que se sera marié Mo et moi, je lui cèderai mes parts et il deviendra de ce fait le seul et unique propriétaire de CIRÉ COMPANY. Ce qui était la volonté de nos deux papas.

Mon nom est Anissa Traoré. Je suis la fille de Djénaba Tahirou et de Djibril Traoré. Je suis avocate de profession. Je fais dans les 1m87. Je suis claire de peau.

J'ai une fine taille. Mère nature a été un peu généreuse avec moi. Madame Cissé ! Retenez bien ce nom parce que c'est comme ça que vous allez bientôt m'appeler.

Anissa Cissé ! J'ai tant hâte que ce jour arrive.

*****Zahara Touré.

Stella et moi sommes sur le chemin de retour. Elle est tellement heureuse. Elle ne cesse de regarder le chèque qu'on nous a donné tout à l'heure.

Stella : Hé seigneur. Merci ! Merci pour tout oh! Mon Dieu. Je savais que mes prières ne tombaient pas dans les oreilles d'un sourd. Tu m'as entendu et tu m'as exaucé. Merci mon Dieu. Merci papa!

Elle rit aux éclats et embrasse pour la énième fois le chèque.

Moi : (riant) Tu vas le déchirer.

Stella : 10M mon Dieu. Zahara, 10M. Je suis millionnaire Zahara. Je suis millionnaire. Et tout ça, grâce à toi. Merci ma chérie. Merci d'avoir insisté pour qu'on aide cet homme ce jour là. Merci !

Elle saute à mon cou. Elle me soulève. Ce n'est pas croyable.

Stella : Merci Zahara. Dorénavant, je vais porter assistance à toute personne qui en aura besoin.

Moi : Et pourquoi ? Pour espérer recevoir de l'argent d'eux ? Laisse-moi te dire que tous les jours ne sont pas dimanche. Riai-je. Aider parce qu'on espère quelque chose en retour n'est pas aider.

Stella : Kpô (regarde en mina) laisse ça ! De toute façon, je suis millionnaire. Terminé la prostitution. Je vais pouvoir faire quelque chose de ma vie.

Moi : Tu abandonnes déjà la prostitution ?

Stella : Bien sûr ! Tu poses encore la question ? Je suis millionnaire et tu veux que je me prostitue encore ? Dis-moi, as-tu déjà vu une millionnaire se prostituer ? C'est fini tout ça. Je suis riche maintenant.

Moi : (tristement) Donc tu vas me laisser ?

On fait une pause dans notre marche. On se regarde.

Stella : On sera toujours amies ma chérie !

Moi : Oui mais ça ne sera plus pareil. Avec qui je vais encore faire chemin pour rentrer ?

Elle soupire.

Stella : Zahara !

Moi : Ne m'abandonne pas s'il te plaît.

Stella : Pourquoi tu n'arrêtes pas toi aussi ?

Moi : Tu sais bien que je dois le faire pour nourrir ma mère et ma sœur. De plus, ma mère ne sera pas d'accord.

Stella : Quel âge as-tu Zahara ? Allez! Dis-moi. Tu as 22ans. 22ans Zahara. Tu n'es plus un enfant s'il te plaît. Tu peux prendre tes propres décisions. Ta mère n'a pas à décider de ta place. Et depuis que tu te prostitues, tu as déjà gagné assez pour prendre soin de ta famille. Tu peux investir dans un business Zahara. Écoute, tu es comme une sœur pour moi. Tu es jeune, belle et innocente. Ce métier ne te correspond pas ma chérie.

Moi : Mais je n'ai pas d'argent pour investir dans quoi que ce soit. Tout l'argent que je gagne, je le remets à ma mère. Je n'ai rien Stella.

Stella : Et les 10M que le monsieur vient de nous donner. Tu peux utiliser ça non ?

Moi : Je prévois de les donner à ma mère.

Stella : Quoi! Pourquoi ? Pour.. pourquoi tu veux remettre tout cet argent à ta mère ?

Moi : Parce qu'elle en a besoin plus que moi.

Stella : Je te jure que des fois, j'ai juste envie de te gifler. Qu'est ce qui te passe par la tête au juste ? Ne donne pas cet argent à ta sorcière de mère. Elle t'a envoyé te prostituer alors remets-lui juste l'argent que tu as gagné en te prostituant et non ce que le type nous a donné. Tu m'as bien comprise ?

Moi : Mais...

Stella : Écoute ce que je te dis. Tu as compris ?

Moi : D'accord. Tu as raison. Je vais garder cet argent. Après on parlera pour que tu me dises dans quoi je pourrai l'investir.

Stella : Voilà qui est bien. Allons-y maintenant. Et range bien le chèque. Il ne faut pas que ta mère tombe sur ça. Ou donne je vais le garder pour toi. C'est mieux.

Moi : Ne t'inquiète pas. Je vais le garder.

Stella : D'accord. Comme tu voudras. Rentrons ! Il fait jour déjà.

Moi : Oui. Je suis tellement fatiguée. Quelle nuit !

Stella : M'en parle pas.

On a fait chemin ensemble puis on s'est séparé une fois que je suis arrivée devant notre portail. Stella a continué seule.

Je fais mon entrée à l'intérieur et vous connaissez déjà la chanson. Ma mère faisait les comptes. Je lui ai remis ce que j'avais gagné cette nuit. J'étais aussi sur le point de lui remettre le chèque lorsque je me suis rappelée des propos de Stella.

J'abandonne donc l'idée de lui remettre le chèque.

Ma mère : Il reste quelque chose ? Me demande t-elle.

Moi : Non mère !

Ma mère : Bien. C'est pas mal. Tu peux disposer.

Moi : Merci.

J'ai donc regagné ma chambre. Je décide de prendre une douche. Mais avant ça, il faut que je range le chèque dans un endroit sûr. Un endroit où ma mère ne pourra pas le retrouver.

Après maintes réflexions, j'ai décidé de le cacher sous le lit. J'ai soulevé le matelas puis en voulant le déposer, j'entends le bruit de ma porte qui s'ouvre. C'est ma mère qui vient de faire son entrée.

Je panique et laisse tomber le matelas sur le chèque. Je lui souris nerveusement.

Moi : Ma.. maman c'est toi? Il y a un problème ?

Je suis devenue tout à coup nerveuse. La vérité est que je n'avais jamais menti à ma mère auparavant. C'était la première fois. Donc je ne m'en sortais pas trop bien.

Ma mère : Qu'est ce que tu caches? Qu'est ce que tu as mis sous le matelas ?

Moi : Rien maman.

Ma mère : Tu es sûre ?

Moi : (nerveuse) Oui maman. Il n'y a rien.

Ma mère : Ok laisse-moi voir. Je te préviens, si jamais je découvre que tu voles mon argent, ça va mal se passer pour toi. Depuis que tu es rentrée, tu es bizarre. Et ça sent le vol.

Moi : Je...je..je n'ai jamais volé ton argent mère. Je t'ai toujours tout remis. Je te jure.

Ma mère : On verra.

Elle s'avance vers le lit puis soulève le matelas. Elle remarque le chèque. Elle le prend. Je déglutis nerveusement. Je tremble comme une feuille. Je ressens une envie pressante d'aller uriner.

Ma mère : Ça c'est quoi? Dit-elle en regardant le chèque. 10M? Donc tu me voles réellement inh? Tu voulais voler mes 10M? Un client t'a payé 10M et tu veux le cacher?

Moi : Non mère. Ce n'est pas ce que tu crois. Laisse-moi t'expliquer s'il te plaît. Ce n'est pas un client qui m'a remis ça. Au fait c'est...

Splash ! Je viens de recevoir une gifle en plein visage.

Ma mère : Tais-toi petite voleuse ! Tu vas regretter ton acte je le promets. J'arrive pour toi. Est-ce que tu me connais d'abord ? Attends-moi là.

Elle est partie en furie. J'ai tellement peur. La dernière fois où elle m'a frappé, j'en fais encore des cauchemars.

Que vais-je faire ?

Ma mère : Tu as décidé de me voler c'est ça non? Dit-elle en débarquant avec une lanière.

Moi : Non s'il te plaît maman. Laisse-moi t'expliquer. Je ne t'ai pas volé.

Le coup de lanière que je viens de recevoir au dos m'a amené à hurler. Elle enchaîne avec les coups. C'est douloureux mon Dieu.

Je pleure, la suppliant de m'épargner mais elle n'a aucune pitié. Elle m'a tellement frappé avec la lanière que j'ai l'impression que mon corps est entrain d'être brûlé par un feu.

J'ai les traces de lanières sur tout le corps. Certains coups m'ont fendu la peau. Je pleure toutes les larmes de mon corps.

Ma mère : Ça t'apprendra ! La prochaine fois, tu vas réfléchir à deux fois avant de me voler. Idiote.

Elle est partie. Je m'effondre sur le sol en larmes. J'ai mal mon Dieu.

Moi : (hurlant) Noooonnnn!

Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Qu'ai-je fait ?

Ma propre mère vient de me battre sauvagement et encore pour une chose que je n'ai pas faite. Toute ma vie, je lui ai toujours obéi. J'ai toujours fait ce qu'elle m'a dit mais j'ai comme l'impression qu'elle ne sera jamais satisfaite quoi que je fasse. Comment une mère peut-elle faire ça à son enfant ?

Je n'arrive pas à comprendre ? Quel péché ai-je commis de si grave pour ne pas mériter de pardon ?

J'ai si mal. Mon cœur saigne. Je pleure abondamment. Toute cette souffrance m'est insupportable.

Je n'en peux plus. Je ne veux plus de cette vie. Je n'en veux plus.

*****Le soir

*****Mohamed CISSÉ

C'est l'heure du dîner. Je me trouve à table avec ma famille. Anissa est assise à ma droite. Les domestiques nous sert. Pendant ce temps, on discute de ce qui s'est passé un peu plus tôt aujourd'hui.

Je veux parler de la tenue des deux jeunes femmes qui m'ont sauvé la vie. Ma mère est toujours choquée par leur style vestimentaire.

Ma mère : Elles étaient nues. Elles n'étaient pas habillées. Pas du tout.

On éclate de rire.

Bintou : Quand moi je mets une robe qui m'arrive au niveau des genoux, tu commences à crier, tu vois maintenant ? Tu vois ce qu'on appelle tenues sexy et osées ?

Elle rigole. Moi également.

Moi : Bintou, pour ton anniversaire, je vais t'offrir ces genres de tenues.

Ma mère : Jamais de la vie. Ma fille ne portera pas ses vêtements du diable. Ça jamais.

Je ris aux éclats. Bien évidemment, c'était pour rigoler quand j'ai dit que j'allais offrir des tenues pareilles à ma sœur.

On a dîné dans la bonne humeur. Après le dîner, chacun de nous a regagné la chambre. Je suis de retour dans la chambre de Anissa et moi. Elle s'est excusée pour son comportement de ce matin et on a fait la paix.

Présentement, elle dort. Moi je suis sur mon ordinateur. J'y travaille. Ouf, j'ignore pourquoi mais je ne fais que penser à Zahara. La fille qui m'a sauvé la vie.

Je n'ai fait que penser à elle. C'est bizarre.

À bout, je décide de l'appeler. J'ai juste envie d'entendre sa voix.

Je prends mon téléphone et descend du lit. Je suis allé au balcon pour pouvoir être tranquille. Je lance son numéro.

Ça sonne. Elle prend du temps avant de décrocher.

Zahara : Oui allô !

Sa voix mon Dieu ! Tellement douce ! Cependant je ressens une immense tristesse dans sa voix. Comme quelqu'un qui a beaucoup pleuré.

Moi : Allô. Bonsoir Zahara. C'est Mohamed CISSÉ. L'homme à qui vous avez sauvé la vie.

Zahara : Ah d'accord. Bonsoir monsieur. Tout va bien j'espère ? Il y a un problème pour que vous m'appeliez à cette heure de la nuit ?

Moi : Non il n'y a aucun problème. Ne t'inquiète pas. Je voulais juste entendre votre voix. Et pour une raison que moi même j'ignore. Mais vous, ça va ? Tu m'as l'air bien triste.

Zahara : Ça va.

Cette fois, elle pleure carrément.

Moi : Vous pleurez ? Qu'est ce qui se passe s'il vous plaît ? Pourquoi pleurez-vous?

Elle ne dit rien et continue toujours de pleurer.

Moi : Vous voulez que je vienne vous voir pour qu'on parle ?

Zahara : Pourquoi feriez-vous cela ?

Moi : Parce que je suis reconnaissant envers vous. Vous m'avez sauvé la vie alors je vous dois bien ça.

Zahara : Ne faîtes pas ça. Je ne mérite pas qu'on s'inquiète pour moi. Au-revoir.

Elle a raccroché.

Moi : A..a.. allô ! Allô !

Merde! Je soupire. Qu'est ce qu'elle avait au juste ? Pourquoi pleurait-elle?

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.