2.
La fête de mes 15ans était enfin venue. J'étais excitée comme une puce. Je faisais partie de ses enfants là qui ont hâte de grandir et donc j'étais très enthousiaste à l'idée de fêter mes un an de plus. À ma fête d'anniversaire, était convié mes camarades de classe et certains enfants du quartier avec qui je jouais. Ma mère n'acceptait jamais que j'invite quelqu'un à ma fête d'anniversaire mais exceptionnellement pour mes 15ans, elle avait accepté.
Imaginez donc mon bonheur. J'étais magnifiquement habillée.
J'avais porté une jupe et un habit à paillettes que ma mère m'avait acheté la veille. À mes pieds, brillaient des ballerines roses à paillettes également. Une couronne était posée sur ma tête comme pour dire que j'étais la reine du jour. Et je l'étais.
J'étais aux anges. J'avais reçu plein de cadeaux de mes amis. On a mangé, bu et dansé. La fête avait continué jusqu'aux alentours de 15h et pour une raison que j'ignorais à l'époque, ma mère avait mis un terme brusque à la fête et avait demandé à tous mes amis de rentrer chez eux. Ce qu'ils ont fait.
Moi : Mais qu'est ce qui se passe maman ? Pourquoi tu as arrêté la fête ?
Ma mère : Viens! M'a t'elle dite.
Elle m'a tiré la main et m'a amené dans sa chambre.
Ma mère : Si j'ai coupé la fête c'est parce qu'on est sur le point de sortir.
Moi : Youpi ! On va sortir pour continuer la fête alors? On va aller manger des glaces ? Dis-je toute contente croyant qu'elle me réservait une autre surprise.
C'était une surprise mais pas ce que moi j'imaginais. C'était la plus horrible des surprises.
Ma mère : Quand je dis, nous allons sortir, je parle de ta sœur et moi. Toi tu vas rester ici et tu vas passer le reste de la journée avec un tonton qui va prendre soin de toi.
Je fronce les sourcils.
Moi : Comment ça maman ?
Ma mère : Tu te souviens de ce que je t'avais dit. J'avais dit que tu allais commencer à travailler lorsque tu auras tes 15 ans n'est-ce pas ? Eh bien tu l'as maintenant. Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.
Et comme si je redoutais déjà ce qui allait se passer, j'ai commencé à pleurer..
Moi : Non maman. Je ne veux pas travailler s'il te plaît. Je suis désolée d'avoir tué papa. Je ne veux pas travailler.
Ma mère : (criant) Arrête de chialer petite idiote. Et asseois-toi là j'arrive.
Elle se dirige vers la sortie. Je la suis. Elle s'arrête et se retourne.
Ma mère : Ne t'ai-je pas dit de t'asseoir et de m'attendre ?
Moi : Je ne veux pas travailler s'il te plaît maman. Dis-je en continuant toujours de pleurer.
Elle ressort et m'enferme à l'intérieur. Je pleurais. J'avais tellement peur. Qu'est ce qui allait m'arriver ?
Je n'allais pas tarder à le savoir.
(...)
[Toc, toc, toc]
[Toc, toc, toc]
[Toc, toc, toc]
Je sors subitement de mes pensées puis ferme le robinet. Je ressors de la salle de bain, une serviette nouée à la poitrine.
C'est sûrement ma mère qui toque. Je suis allée ouvrir la porte et je tombe sur ma petite sœur. Rien qu'en la voyant, je souris. Je l'aime tellement. Vous n'avez pas idée. Elle est la raison pour laquelle, je tiens toujours malgré l'enfer que je vis.
Elle est le rayon de soleil qui illumine ma vie. Je pose un bisou sur son front.
Je vous la présente. Elle s'appelle Timaya TOURÉ Vous pouvez l'appeler Timi. Mon nom à moi c'est Zahara TOURÉ. Nous sommes maliennes cent pour cent.
Naturellement, on réside au Mali. Avant, on habitait dans un quartier modeste mais après la mort de mon père et après que ma mère a commencé à gagner beaucoup d'argent à travers mon travail de prostituée, on a quitté notre quartier pour un plus modeste en plein cœur de Bamako.
On mène la vie de luxe et tout ça parce que je me prostitue. Tant que ma petite sœur est heureuse, moi ça me va. Je n'ai pas eu la chance de terminer l'école mais elle, elle fera de longues études croyez-moi. Même si je dois me prostituer toute ma vie, je le ferai pour elle.
Pour qu'elle n'ait pas à souffrir dans ce monde rempli de méchanceté. Elle me salue avant de faire son entrée dans ma chambre.
Timi : Maman a dit de te remettre ça. Me dit-elle en me tendant une boîte de médicaments.
Ça doit être les comprimés dont m'a parlé ma mère tout à l'heure.
Je le reprends de sa main.
Moi : Merci beaucoup.
Je me suis dirigée vers la carafe en verre qui contient de l'eau puis me suis servie dans un verre. J'ai pris les comprimés.
Timi : Tu ne te sens pas bien grande sœur ?
Moi : J'ai juste un peu mal à la tête ma princesse. Rien de bien grave.
Timi : C'est parce que tu travailles trop grande-sœur. Même la nuit tu travailles. Il faut que je parle à ton patron. Il t'exploite. On doit porter plainte.
J'explose de rire. Les mots qui sortent de la bouche de cette fille franchement. Moi même ça me dépasse. Son innocence me fait tellement chaud au cœur. Si seulement elle savait ce que je faisais comme travail.
Moi : Madame l'avocate, si tu portes plainte contre mon patron et qu'on l'arrête, comment moi je suis censée faire pour qu'on mange dans cette maison.
Timi : Tu es la plus intelligente et je suis sûre que tu trouveras un autre travail.
Je ris de plus belle. Tout à coup, j'entends la sonnette de la maison qui raisonne. C'est sûrement le client que m'a réservé ma mère.
Moi : Bon va jouer dans ta chambre. Je dois me reposer.
Timi : Je veux rester avec toi s'il te plaît.
Moi : Euh tututu, on ne discute pas. Allez!
Elle soupire dégoûtée.
Timi : Bon bah d'accord. À plus tard alors. Repose-toi bien.
Moi : Merci ma princesse.
Je rigole de sa démarche nonchalante. Elle est partie. Je soupire. S'il y a une chose que je déteste le plus au monde c'est que ma petite sœur tombe sur les hommes que ma mère fait venir chez nous. Je veille toujours à ce qu'elle soit dans sa chambre.
Et si par mégarde, elle tombe sur eux, je trouve toujours une excuse. La santé psychologique de ma petite sœur est importante pour moi. Ça l'anéantirait si elle savait ce que je faisais pour nous.
J'ai plusieurs fois demandé à ma mère de ne plus faire venir des gens chez nous. Je lui ai même dit que j'étais prête à sortir pour les retrouver à l'endroit où ils désiraient mais elle a toujours fait ce qu'elle voulait. À croire qu'elle s'en fout de ma sœur.
J'entends toquer à la porte de ma chambre quelques minutes après que ma sœur soit partie. Je suis allée ouvrir et c'est ma mère.
Ma mère : Tu es prête ? Me demande t-elle.
Moi : Oui.
Ma mère : Ok je le fais venir. Amuse-toi bien et n'hésite pas à lui demander tout ce que tu veux. Demande-lui une voiture.
Moi : Mais je n'ai pas besoin de voiture.
Ma mère : Moi si! Alors demande-lui cela.
Moi : Tu as déjà deux voitures maman.
Ma mère : Et je veux une troisième. Il y a un problème à cela ? C'est un homme riche et il veut tout te donner alors profite et arrête de bavarder inutilement.
Moi : Compris.
Ma mère : Bien. Je te laisse.
Elle est parti. La minute qui a suivi, l'intéressé est arrivé. Il entre et je ferme la porte.
Encore un vieux riche milliardaire !
Finissions-en.
Je fais tomber ma serviette et m'approche de lui. Ça se voit qu'il aime ce qui s'offre à sa vue. On commence à s'embrasser. Il est dans tous ses états.
Lui : Oh oui! Oh bébé ! Grogne t-il.
Il descend dans mon cou et m'embrasse. Il tape mes fesses. Je grimace.
Mes pensées sont ailleurs pendant que ce vieux profitent de mon corps.
[Flashback..]
[Quelques années plus tôt...]
Des heures étaient passés et ma mère n'était toujours pas de retour. Elle m'avait enfermé dans la chambre et je n'avais d'autres choix que d'attendre son retour.
Étant lassée d'attendre, j'avais fini par m'endormir puis des bruits provenant de la serrure de la porte m'avait réveillé. On dirait que quelqu'un était entrain d'ouvrir la porte de l'autre côté. Je me redresse en me frottant les yeux.
Je croyais que c'était ma mère qui était revenue mais c'était un homme que je ne connaissais nulle part qui était entré. J'avais pris peur. Je le prenais pour un voleur et j'ai commencé à crier.
Je pleurais en criant. C'était un homme assez âgé, élancé et de teint noir. Avec des barbes.
Lui : Oh calme-toi poupée. Je comprends que tu aies peur mais je ne te veux aucun mal tu sais ?
Moi : (pleurant) Mamannnnn! Au secours maman ! Mamannnnn ! À l'aide.
Lui : Ta maman ne viendra pas et tu sais pourquoi ? Elle n'est pas là. On est seule et elle est déjà au courant de ce qui doit se passer. Alors calme-toi. Je vais être gentille avec toi si tu es sage. Dans le cas contraire, je n'hésiterai pas à employer la violence. J'ai payé une fortune pour avoir ta virginité alors je ne te permettrai pas de faire du n'importe quoi tu m'entends ?
Il parle en s'avançant.
Moi : Non restez où vous êtes ! Ne vous approchez pas.
Lui : Oh oui! Si tu savais comme ça m'excite de te voir ainsi ma poupée. On va passer un bon moment tous les deux je te le promets.
Je le vois qui commence à enlever ses vêtements. Pendant ce temps, mon cœur battait à mille à l'heure. J'étais terrorisée.
Je pleurais. Je ne savais pas quoi faire.
Il était à présent dans un sous vêtement et il continuait toujours de s'approcher du lit où j'étais assise. Je reculais pour aller me réfugier un peu plus haut. Mais ça ne servait à rien. Très bientôt, il était déjà sur le lit et m'à violemment traîné par le pied.
J'étais à présent en dessous de lui, toute tremblante et terrassée par la peur. Je pouvais le voir souriant et se mordant les lèvres.
Je n'étais plus un enfant à 15ans donc je savais ce que ce type me voulait. J'étais en classe de quatrième et j'avais déjà commencé par étudier la biologie et la reproduction humaine en cinquième. Je n'étais donc plus la petite fille ignorante de 6ans. Mais ce qui m'intriguait c'était de savoir pourquoi ma mère me faisait-elle cela ?
Est-ce pour me punir parce que j'avais commis l'erreur de tuer mon père ? Pourquoi ? Que pouvais justifier cela?
Je pleurais mon sort. Je pleurais ma faiblesse et pleurais le fait que je ne pouvais pas changer mon destin. J'étais impuissante. Je n'étais pas de taille à lutter contre cet homme. Si j'essayais, il allait me tuer.
Je ne faisais pas le poids. J'ai compris que mon destin était scellé lorsqu'il a commencé à me faire des attouchements et à m'embrasser sur la bouche.
Sa grande et large bouche qui puait l'alcool me dégoûtait. Mais que pouvais-je faire ?
Rien!
Alors je ne faisais que pleurer lorsque cet homme m'a déshabillé et m'a fait des choses horribles. Je vous épargne tous ses détails parce que ça dépasse tout ce que vous avez pû voir dans les films d'horreur.
Et le plus horrible était qu'il m'avait frappé malgré le fait que je n'ai pas essayé de lui faire résistance. À chaque fois qu'il allait et venait en moi, il me frappait au visage en criant comme un animal sauvage. Je hurlais, traumatisée.
Ce calvaire, cet enfer sur terre avait duré pendant des heures. Après avoir fini, il s'est rhabillé et est parti. Je pleurais toujours mais aucune larme ne sortait.
J'étais couchée sur le lit comme une loque humaine.
On venait de voler mon innocence, mon enfance. Bref tout. Je venais de tout perdre.
Je suis resté dans la position où il m'a laissé jusqu'à ce que ma mère soit rentrée.
En me voyant, elle n'a rien dit. Et m'a plutôt porté pendant que je pleurais comme une enfant. Que dis-je.
J'étais une enfant ! Une gamine. J'avais juste 15ans. Et encore je venais à peine de l'avoir.
Une fois dans la douche, elle m'a donné mon bain et toujours sans rien dire.
Elle m'a une fois de plus porter pour m'amener dans la chambre où elle m'a posé sur le lit avant de se saisir d'une serviette pour m'essuyer le corps. Elle m'a ensuite habillée puis a commencé à nettoyer les égratignures que les coups de ce vieux pervers m'ont laissé au visage à l'aide d'un coton imbibé d'alcool.
J'essayais de croiser son regard. Je voulais qu'elle me regarde. Je voulais qu'elle me dise pourquoi elle m'avait fait cela mais elle n'a jamais eu le courage de le faire.
Malgré cela, j'attendais tout de même des excuses de sa part mais à la place elle m'a plutôt dit:
Ma mère : Ne t'inquiète pas. Tu vas t'habituer avec le temps.
Les larmes ruisselaient sur mon visage comme un torrent. Je venais de comprendre que le cauchemar ne faisait que commencer.
Moi : Pourquoi maman ? Pourquoi tu me fais ça ? Lui demandai-je pleurant comme une madeleine.
Ma mère : Nous avons besoin d'argent et tu as tué ton père. Tu as la réponse maintenant ? À présent, cesse de pleurnicher. Tu es belle, tu as un beau corps et tu dois faire bon usage de ce corps ma chérie. C'est comme ça. Et il n'en sera pas autrement.