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**CHAPTERS 05**

Il se glisse de nouveau dans son lit confortable mais petit, cette fois en tapotant son oreiller et en éteignant les lumières. Il tend la main pour attraper un verre d’eau, soufflant de frustration quand sa main ne trouve rien.

Encore une fois agacé, il se lève et se dirige vers la cuisine, choisissant un verre pour y verser de l’eau. Pendant qu’il fait cela, Nathaniel pense à quel point il est seul. Il ne peut pas se permettre d’avoir un animal de compagnie, encore moins un copain. Cette pensée lui arrache un sourire triste, le ramenant à Lucas. Lucas est sûrement hétéro. Nathaniel n’a aucune chance.

Il retourne lentement à son lit, se sentant à nouveau seul et isolé. Nathaniel a été seul toute sa vie. Sa mère est morte, et il ne sait pas où se trouve son père.

Il a ensuite été envoyé dans le pire orphelinat imaginable, où il a rencontré le garçon qui le hante encore à ce jour. Frissonnant en repensant à son passé, il pose son verre sur le côté et se laisse aller à se reposer, s’allongeant sur le lit.

Nathaniel ne souhaite rien d’autre qu’être seul, surtout une nuit comme celle-là. Avant de sombrer dans le sommeil, son esprit vagabonde jusqu’au garçon qui avait fait glisser un pistolet le long de sa mâchoire, une rose rouge tatouée sur sa main.

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Nathaniel sait qu’il est en retard. Il a manqué le bus ce matin et traverse actuellement la bibliothèque en courant, esquivant les gens pour ne pas les heurter.

Les gens le regardent courir en hâte, certains gloussant doucement. Le cœur de Nathaniel bat à toute vitesse, environ deux cents battements par minute, l’adrénaline pompant dans ses veines étant sa seule chance de ne pas se faire virer.

Il rit, essoufflé, ralentissant en apercevant la bibliothèque. Il est épuisé. C’est la punition qu’il doit endurer pour avoir traîné au lit ce matin, appuyant plusieurs fois sur le bouton « snooze » avant de réaliser qu’il devait aller travailler.

Il reprend son souffle en entrant dans la pièce, se précipitant vers Mme Lavender et s’excusant abondamment, les mains sur ses genoux, plié en deux, haletant.

Ce n’est rien, mon cher. Pourrais-tu reprendre l’organisation des livres ?

Nathaniel lui sourit gentiment, hochant la tête.

Je m’en occupe tout de suite, madame.

Il se dirige vers l’échelle qu’il connaît bien maintenant et commence à grimper, aidé par un collègue qui lui passe les livres qu’il doit ranger sur les étagères.

Toute la matinée passe ainsi, laissant Nathaniel complètement vidé de son énergie. Son collègue, Gabriel, doit s’occuper de son propre travail, alors Nathaniel monte et descend l’échelle comme un exercice, saisissant des livres et les rangeant avant de répéter le processus.

Mme Lavender, généreuse comme toujours, a préparé des cookies pour ses employés et propose aussi du thé à certains. Nathaniel en prend quelques-uns, souriant à la dame généreuse et la remerciant pour ses attentions.

En plaçant le dernier livre pour la lettre « L », il remarque Lucas entrant dans la boutique, son cœur commençant à battre plus vite. Nathaniel sent ses joues rougir et détourne rapidement le regard, serrant un livre dans ses mains en descendant de l’échelle.

En jetant des regards furtifs vers le garçon, leurs yeux se croisent. Lucas lui fait un clin d’œil accompagné d’un sourire malicieux, passant ses doigts fins dans ses cheveux, des gestes qui font trembler Nathaniel de nervosité.

Nathaniel lui adresse un sourire timide et nerveux, agitant la main. Il se dirige alors vers Mme Lavender pour lui demander si elle a besoin d’aide pour quelque chose de particulier.

Alors qu’il marche vers le bureau, il sent l’atmosphère autour de lui changer lorsque la porte vitrée s’ouvre derrière lui. Il ne prend pas la peine de regarder derrière lui pour voir qui est le nouveau client qui entre dans la bibliothèque.

Tout le monde s’arrête et fixe la personne qui vient d’entrer, des filles gloussant et montrant du doigt, certaines prenant même des photos sans gêne.

Certains garçons vacillent, d’autres envient l’attention portée à cette personne. L’individu les ignore, se dirigeant vers le « chaton » qui ne se rend pas compte qu’un visage familier vient d’entrer dans la boutique.

Lentement, l’inconnu s’approche du « chaton ».

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Nathaniel est déjà passé à la lettre suivante dans l’alphabet, mais doit mettre de côté son travail pour un moment. Lucas l’a appelé pour demander de l’aide pour trouver un certain livre.

T-Tu m’as appelé ? demande Nathaniel, bégayant nerveusement en se frottant le bras.

Lucas lui sourit, son doigt pointant un livre dont il lit le titre.

Je cherche la série « Cinquante Nuances de Grey », tu sais où elles sont rangées ?

Nathaniel détourne le regard, rougissant à l’idée de son coup de cœur lisant un livre aussi érotique.

J-Je vais vérifier rapidement. Je reviens tout de suite.

Il se précipite vers l’ordinateur qu’ils utilisent pour localiser les livres.

Il tape « Cinquante Nuances de Grey » rapidement, ses joues toujours aussi roses. Ajustant les lunettes qu’il porte parfois, il retourne vers Lucas.

Ça devrait être par ici, dit-il en conduisant Lucas vers une étagère plus éloignée, scannant les titres. Puis, il sort le livre que Lucas cherchait, une chaleur montant à ses joues tandis qu’il le tend.

T-Tiens. Profite bien du livre.

Lucas lui fait un clin d’œil rapide, arborant son habituel sourire en coin.

Fais-moi confiance, Nathan. Je vais en profiter.

Puis il s’éloigne, Nathaniel observant sa démarche. Il adore la manière dont les gens marchent, gracieusement, avec assurance, tandis que lui se déplace presque en trottinant comme un pingouin, ses pas courts mais rapides.

Alors qu’il se remet de sa rencontre avec Lucas et retourne à son poste, Mme Lavender l’appelle. Un soupçon d’agacement sur son visage, il se reprend et marche jusqu’à sa patronne.

Oui, Mme Lavender ?

Un client s’est plaint que les toilettes pour hommes semblent endommagées. Il a dit qu’une chasse d’eau déborde. Peux-tu t’en occuper, mon cher ? Je te paierai un meilleur salaire ce mois-ci pour te remercier.

Nathaniel s’illumine, acceptant de faire le travail, ses magnifiques yeux bleu clair pétillant de joie.

Bien sûr. Merci beaucoup !

Sur le chemin, il attrape des gants et un débouchoir, se préparant à l’odeur nauséabonde. Il entre dans les toilettes, surpris de respirer un parfum pour homme coûteux qui flotte lourdement dans l’air.