04
**CHAPTERS 04**
Valentino a toujours été, toute sa vie, le centre d’attraction et d’attention partout où il allait. Il brisait des cœurs, faisait tourner les têtes, détournait les regards. Mais il était aussi si dangereux qu’il pouvait te tuer intérieurement avec un seul regard, une seule phrase.
Il utilise son aura pour réussir, menant deux vies : celle d’un milliardaire prospère et celle d’un chef de gang mafieux. Tout le monde connaît son nom.
S-S’il te plaît, laisse-moi partir, balbutie Nathaniel.
Valentino a l’impression qu’il pourrait écouter cette voix douce pendant des jours entiers. Elle est si soyeuse, si captivante.
Je ne crois pas, mon chou. Après tout, tu as entendu une partie très importante de mon appel, pas vrai ?
En effet, il l’a entendue. Mais pour se sauver la peau, Nathaniel ment effrontément :
J-Je n’ai rien entendu, je te le jure.
Mentir est un péché, chaton. Je te conseille de ne pas me mentir.
J-Je ne dirai rien à personne ! Je te promets ! S-S’il te plaît, ne me tue pas.
Bon sang, si Valentino voulait que Nathaniel se mette à genoux et le supplie pour sa vie, il le ferait sans hésiter une seconde.
Alors que le garçon plus grand voudrait jouer un peu plus avec le chaton apeuré, il roule des yeux, son regard devenant soudainement plus sombre. Il attrape les joues de Nathaniel d’une main, lui pinçant les lèvres pour lui donner l’air d’un poisson.
Je te préviens. Si tu oses parler de ça à qui que ce soit, je te garantis que tu le regretteras pour le restant de tes jours.
Nathaniel hoche la tête rapidement, si soulagé qu’il a l’impression de pouvoir s’envoler de bonheur.
À la prochaine, chaton.
La prochaine ? Nathaniel est confus mais commence à courir avant de s’arrêter pour dire :
A-Ah, s’il te plaît, pense à verrouiller la porte en partant. Mme Lavande serait furieuse si je la laisse ouverte. Tu peux mettre les clés sous le paillasson. Merci !
Il s’enfuit alors de la bibliothèque comme si sa vie en dépendait. Valentino reste là, appuyé contre le mur, croisant les bras sur sa poitrine. Il commence à allumer une cigarette lorsque Zaire et Jackson arrivent.
Qu’est-il arrivé à la souris ?
Chaton, corrige-t-il. Je l’ai laissé partir.
Quoi ?! s’exclame Jackson, choqué.
Tu crois que je fais quelque chose sans raison ? Zaire, efface les enregistrements des caméras.
Zaire acquiesce silencieusement, fixant le sol d’un regard sombre en marchant. Il traîne un passé difficile et nourrit une rancune envers la vie elle-même.
Je vais avoir besoin de beaucoup de fil pour jouer, pas vrai ?
La fumée de la cigarette monte dans les airs tandis que Valentino rit doucement, esquissant son plan dans son esprit de stratège.
Nathaniel se met à courir dès qu’il referme la porte vitrée derrière lui, terrifié par sa rencontre avec ces trois garçons. Il ne sait même pas qui ils sont, surtout celui qu’il suppose être leur chef. Et il a même eu la bêtise de demander un service à Valentino.
Dehors, il fait nuit noire, quelques étoiles scintillent dans le ciel au-dessus de lui, et la légère brise est glacée sur sa peau moite, en particulier sur la nuque.
Il se serre dans ses bras, son pull ne fournissant pas assez de chaleur à son corps gelé, couvert de chair de poule comme une fine couverture qui ne fait qu’amplifier le froid.
Il se frotte le bras, ralentissant alors qu’il regarde en arrière, vers la rue vide. Des lampadaires tous les quelques mètres illuminent les rues sombres pour les rares passants tardifs. Sans eux, il serait terriblement malheureux de devoir errer dans l’obscurité totale.
Nathaniel continue de marcher sur le trottoir, le bruit de ses pas sur le sol lui procurant une étrange satisfaction.
Des arbres l’entourent, leurs feuilles se frottant les unes aux autres sous l’effet de la brise. Nathaniel sourit, les bras serrés autour de lui alors qu’il aperçoit son immeuble.
Il déverrouille la porte d’entrée et salue le gardien de sécurité à la réception avant de monter les escaliers. Il souffre d’une légère claustrophobie et refuse d’entrer dans des espaces exigus comme un ascenseur.
Il grimpe les escaliers en courant, déjà essoufflé. Il n’est pas exactement ce qu’on pourrait qualifier de garçon sportif. Une fois arrivé au quatrième étage, il s’arrête pour reprendre son souffle, haletant sans relâche. Il s’approche ensuite de sa porte, insère la clé dans la serrure et la tourne.
Il entre dans son petit appartement bien organisé. Il inspire profondément l’odeur familière et chaleureuse de chez lui. Bien que très modeste, Nathaniel adore son chez-lui.
Il enlève ses chaussures après avoir verrouillé la porte, encore secoué par les événements de la nuit. Il est bouleversé et refuse de croire que tout cela n’était qu’un simple rêve. Plutôt un cauchemar.
Avec un soupir, il retire son pull, dévoilant son corps mince et délicat. Il tient le pull dans sa main, se dirigeant vers sa chambre et passant devant les tableaux qu’il a accrochés au mur. Il sourit tendrement, impressionné par la perfection de ces œuvres. Pour une fois, il est fier de lui.
Il se laisse tomber sur son lit, inspirant profondément tout en se pelotonnant dans ses draps froids, fraîchement lavés. Il soulève ses hanches et enlève aussi son pantalon, puis ses chaussettes.
En restant en boxers, il se force à lever son corps endolori. Il se traîne jusqu’à sa garde-robe, qui ne contient que très peu de vêtements. Il attrape un sweat à capuche bleu pastel, ample, et l’enfile.