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Chapitre 7 : Peut-être elle était enceinte ?

A l’hôpital, Lisa se fit enregistrer, puis fit la queue. Et quand arriva son tour, elle décrivit ses symptômes au docteur, et ce dernier lui jeta un drôle de regard.

— Êtes-vous somnolente ? lui demanda-t-il.

Elle lui répondit d’un hochement de tête.

— Et nauséeuse lors du brossage des dents ?

Elle hocha encore la tête.

— Souffrez-vous parfois de la pollakiurie ? continua le docteur.

Un peu perplexe, elle réfléchit quelques secondes, avant d’hocher de nouveau la tête.

— Mais toutes ces questions, sont-elles liées ma maladie ? ne put-elle s’empêcher de demander.

Impuissant, le docteur lui jeta un regard, et continua de demander :

— A quand remonte vos dernières règles ?

A ces paroles, elle se mit à compter un peu.

— Peut-être plus d’un mois... répondit-elle.

Avec une pause, une idée lui vint en tête, et son air changea lentement. Le docteur n’y prêta pas attention, et continua avec sourire.

— Avez-vous fait l’amour récemment ?

Il n’attendit pas qu’elle lui réponde, et ajouta :

— Faites attention à votre santé. Je ne vais pas vous prescrire un traitement, mais plutôt vous demander de vous refaire enregistrer, et vous confier à un autre médecin.

***

C’est presque déprimée, qu’elle sortit de l’hôpital. Elle n’a pas pu oser se refaire enregistrer, mais au contraire, alla à la pharmacie pour s’acheter des tests de grossesse.

« Si elle se fie aux questions et attitude du docteur ; il lui faut se rassurer. » se décida-t-elle.

A son retour chez les Chevotet, elle s’enferma dans les toilettes. Ayant patientée anxieusement longtemps, son visage pâle de maladie, devint plus sombre, quand elle vit le résultat du test de grossesse s’afficher. Lisa baissa aussitôt la tête sur son ventre toujours plat, ne pouvant pas encore accepter ce qui lui arrivait.

« Non ; elle ne devait pas se laisser aller à la panique ! » s’exhorta-t-elle au calme.

Peut-être le résultat du test de grossesse était erroné. Elle devait retourner à l’hôpital pour subir un examen. Cette résolution prise, elle ramassa la boîte ainsi que le stylet, puis les jeta dans la poubelle, avant de prendre la porte. Peut-être c’est en raison de la grossesse, que Lisa se sentit paranoïaque. En voulant sortir des toilettes, elle regarda autour d’elle à plusieurs reprises, avec la peur qu’Yves n’apparaisse soudainement devant elle. Heureusement, il n’était pas revenu de toute la journée.

***

Dans la soirée, Lisa devint de nouveau nerveuse. Elle se pressa de finir sa douche, et ensuite alla attendre devant la porte, avec sa valise et une chaise. Yves dès son retour, la trouva en train de s’assoupir sur la chaise devant la porte.

Elle n’avait pas d’autres solutions.

Comme le docteur ne lui avait pas prescrit de pastilles pour le rhume, et qu’elle s’inquiétait d’être vraiment enceinte, elle n’avait bu qu’un peu d’eau tiède pour se soulager. Elle avait attrapé froid, mais n’avait pris ni médicament ni repos, donc le rhume s’était empiré.

***

Yves regarda calmement cette petite figure pendant un moment.

« Était-elle restée ici toute la journée ? » s’interrogea-t-il en silence.

Evidemment que non ! Elle avait changé de vêtements, et avait même pris une douche. C’était évident qu’elle était rentrée et s’était reposée dans la chambre pendant son absence, et puis avait repris sa place devant la porte, avant son retour.

« Hum ; comme elle est bien futée ! » pensa-t-il.

— Monsieur Yves ? murmura Bastien confus. Faut-il...

— Laisse-la ! l’interrompit-il.

— D’accord. Obtempéra Bastien, avant de le pousser dans la chambre.

***

Quand la porte se claqua, Lisa se réveilla en sursaut. Sa tête était si lourde, et aussi, elle était trop somnolente. Se frottant les yeux, Lisa se leva, et descendit l’escalier pour aller se faire une tasse d’eau tiède, dans la cuisine. Mais après quelques gorgées, elle se sentit encore nauséeuse. Si effrayée était-elle, elle déposa tout de suite la tasse, et sortit de la cuisine. Juste à sa sortie, Lisa rencontra Olivier et Brunoi, qui étaient en pleine discussion.

— J’ai confiance en ta capacité. Donc t’envoyer faire cette chose, me rassure bien ! déclara Olivier.

— D’accord, grand-père. Lui répondit Brunoi.

Quand leur regard se croisèrent, celui d’Olivier devint sérieux.

— Clélie ? s’étonna-t-il de la trouver là.

Lisa se figea inconsciemment, et lui hocha la tête, l’air totalement paniqué.

— Pourquoi tu es ici, au lieu de t’occuper d’Yves dans la chambre?

— Euh... commença-t-elle gênée, quand elle ouvrit ses lèvres rouges.

Elle voulut dire quelque chose, mais fut interrompue par l’intervention de Brunoi pour lui venir en aide.

— A propos, j’ai entendu les domestiques dire que tu t’es couchée devant la porte. Tu as l’air si pâle. Est-ce que tu aurais attrapé froid ?

— Quoi ? s’offusqua direct Olivier.

Le visage de ce dernier se changea.

— Tu t’es couchée devant la porte ? répéta-t-il. Que s’est-il passé ?

Lisa stupéfaite, se mordit les lèvres. C’était fini pour elle !

« Pourquoi Brunoi a dit une chose pareille devant beau grand-père ? Si Yves se fait gronder, ou subit des remontrances de la part de son grand-père, ne dénoncerait-il pas ma vraie identité ? » s’alarma-t-elle in petto.

A ces pensées, Lisa s’empressa d’expliquer en agitant la main ;

— Beau grand-père, c’est pas vrai ! mentit-elle. J’étais tellement fatiguée hier soir, que je me suis évanouie devant la porte, sans être remarquée. Après, quand je me suis réveillée, je suis rentrée dans la chambre.

Bien que les yeux d’Olivier soient brumeux, ils étaient perçants et semblaient pouvoir la pénétrer jusqu’au fond du cœur. Un peu plus tard, il poussa un soupir.

— Ma pauvre Clélie, n’essaie pas de le couvrir. En tant que son grand-père, je connais mieux Yves et ses sauts d’humeur. Être sa femme est vraiment pénible.

À ces mots, Lisa releva la tête un peu surprise. Elle avait pensé qu’étant sérieux et difficile, il serait furieux. Mais, il a su se mettre à sa place, et la comprendre.

— Allez ; je t’accompagne pour voir Yves ! l’exhorta-t-il.

Après ces mots, Olivier monta l’escalier à l’aide de ses béquilles. Revenue à elle, l’air de Lisa changea légèrement et elle le suivit vite.

— Non, beau grand-père ! l’arrêta-t-elle.

Olivier fit une pause dans sa marche, quand il entendit cela.

— Non ? reprit-il surpris. Est-ce que tu veux toujours te coucher au dehors, et subir les moqueries des domestiques ?

Brunoi qui les suivait également, intervint à ce moment.

— Oui ; grand-père a raison. Renchérit-il. Outre les moqueries des autres, rester coucher au dehors, nuira à ta santé.

Lisa se mordit les lèvres, puis secoua la tête.

— Ce n’est pas grave ! les rassura-t-elle. Hier soir, il est vrai que je me suis évanouie accidentellement. Mais ce soir, je dormirai dans la chambre. Ne vous inquiétez pas de notre relation. Puisque je suis mariée chez les Chevotet, je vais bien m’occuper de lui.

Ces paroles laissèrent Olivier sans voix pour quelques instants. Ensuite, ne trouvant rien à redire à cela, il la délaissa. Après son départ, Brunoi regardait la jeune femme devant elle, et se sentit impuissant.

— Clélie, pourquoi tu fais ça ? chercha-t-il à comprendre.

Lisa porta sur lui, un coup d’œil discret.

— C’est rien ! lui fit-elle savoir, avant de se retourner et monter les escaliers.

***

Bien qu’Yves ait des problèmes d’immobilité de jambes, sa beauté et son exécution avec rigueur et sans délais, forçaient l’admiration des uns et des autres sur ses capacités, même s’il est cloué dans un fauteuil roulant. Mais autour de lui, il n’y avait jamais de femmes. Il y avait eu cette fois où, Olivier lui avait imposé un mariage, mais il ne s’y était même pas présenté. Donc tous les domestiques jasaient en secret sur le fait que madame Clélie était négligée.

Quand Lisa monta l’escalier, elle rencontra par hasard quelques domestiques. L’une d’entre elles, la heurta sciemment à l’épaule, l’obligeant ainsi à reculer de quelques pas. Heureusement, elle se cramponna à la barre de l’escalier, évitant ainsi de tomber.

— Toi ! lança-t-elle interdite

— Désolée, madame Clélie. Ironisa la domestique ? Je ne vous avait pas vue. De loin, vous ressembler à une domestique. Je suis encore désolée.

Un ange passa.

— Dois-je vous donner une main ? ajouta-t-elle, sans effectuer le moindre mouvement dans ce sens.

Derrière les mots de cette domestique, on sentait bien de l’arrogance, ainsi que son ironie et son sarcasme. Elle n’avait aucune envie l’aider.

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