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Chapitre 4 : Il faut la trouver !

Yves n’alla pas au bout de sa phrase, mais Lisa arriva tout de même à relever le sous-entendu, et la menace évidente, qui s’y tapissait. Elle était un peu en rogne, car elle a déjà démissionné de son ancien travail pour lui, mais était encore obligée de supporter son mauvais comportement envers elle.

« Il n’est pas le seul à ne pas apprécier la décision d’Olivier. » bouda-t-elle secrètement.

Bien vrai qu’ils avaient décidé de ne pas interférer dans les affaires de l’un et l’autre, de respecter la non-ingérence mutuelle. Et maintenant qu’ils étaient forcés de se côtoyer , cela troublait également Lisa. Pourtant, elle ne dit rien.

« Comme sa situation pouvait être si embarrassante ! » se lamenta-t-elle en silence.

Les trois personnes se tenaient là debout dans la rue en silence, quand la voiture d’Yves arriva. Assis dans son fauteuil roulant, Yves fut aidé à prendre place dans sa voiture privée. Lisa aussi à son tour, voulut monter dans la voiture, quand Bastien tendit la main pour l’en empêcher.

— Madame Clélie, c’est la voiture privée de monsieur Yves. L’arrêta-t-il.

Elle s’arrêta sur le coup, stupéfaite.

— Que voulez-vous dire par là ? chercha-t-elle à comprendre.

Yves se tourna alors vers elle pour la fixer de ses yeux calmes et profonds, mais pourtant remplit de sournoiserie.

— Pour être mon assistante, tu n’es pas qualifiée ! déclara Yves.

A ces paroles, Lisa pâlit.

— Quoi ? se troubla-t-elle. Alors, pourquoi n’as-tu pas dit non à ton grand-père, quand il t’en a fait la demande ?

Il ne lui répondit pas, et se contenta juste de lui tourner le dos, tout en détournant son regard froid. Bastien resta indifférent face à la situation, et voulut refermer la portière quand ;

— Tu pars ? l’arrêta Lisa. Alors, que dirai-je à ton grand-père si...

L’entendre mentionner son grand-père, fit plisser les yeux d’Yves de colère, ce qui lui donna un air dangereux.

— Bastien ; montre-lui le chemin, et laisse-la y aller à pied ! ordonna-t-il à son assistant, et interrompit ainsi Lisa.

Cette dernière était sans voix.

« Comment pouvait-il être à ce point méchant ? » s’outra-t-elle en silence.

Sans expression, Bastien s’entreprit de lui indiquer le chemin menant à l’entreprise, puis referma la portière de cette manière indifférente.

— Madame Clélie ; bon voyage ! lui balança Bastien, avant que la voiture ne démarre de suite, pour enfin quitter les lieux.

Lisa se retrouva seule devant le portail, l’esprit remplit de sentiments mitigés. Vu sa situation, le concierge fut désolée pour elle, et lui adressa un regard plein de compassion. Cette pitié, lui fit de nouveau avoir mal au cœur. Elle serra les poings.

— Bon ; je vais y aller toute seule ! se résigna-t-elle.

***

Dans la voiture...

— Monsieur Yves, avons-nous dépassé les bornes en faisant cela ? demanda Bastien.

Yves fronça les sourcils, et son visage devint sombre et froid.

— Et si alors, tu descendais et l’accompagnais ? rétorqua Yves, à la question de Bastien, avec un air goguenard.

La mine de Bastien changea immédiatement.

— Bah ; je retire alors ce que j’ai dit ! se rétracta-t-il.

Yves ne voulait plus lui adresser la parole, et jeta un regard froid dans le rétroviseur. Il vit alors, la petite figure devant le portail s’éloigner. Mais peu de temps après, il détourna ses yeux. Juste quelques secondes plus tard, il se rappela de quelque chose, et ses lèvres minces s’ouvrirent légèrement.

— A propos, y a-t-il des nouvelles de la femme que je t’ai demandé de chercher ? chercha-t-il à savoir.

Pour cette affaire, Bastien forma un poing, et le posa au coin de sa bouche, en toussant légèrement.

— Monsieur Yves, c’est qu’il n’y avait pas de surveillance sur cette rue là. Ce jour-là, il pleuvait fort, et il faisait trop noir, donc impossible d’identifier les passagers. Toutefois, avec plus de temps, tout s’éclairera.

« C’était étrange ! » soliloqua-t-il en secret

Quoi qu’Yves avait demandé à Bastien par le passé de faire, il l’avait très bien accompli, et dans des délais assez restreints.

« Alors, pourquoi c’est cette affaire, qui lui tarda de résoudre ? » essaya-t-il de comprendre en silence.

Sans surprise, l’air autour d’Yves devint plus froid encore. De ses yeux perçants, il déclara :

— En un mois, si elle était mal intentionnée, elle serait déjà enceinte en ce moment.

Bastien parut étonné.

« Une femme non identifiée serait peut-être enceinte du bébé de monsieur Yves ? » réfléchit-t-il pour lui-même.

C’était sérieux. Son expression devint alors grave. Il faut qu’il retrouve cette mystérieuse personne pour son patron.

— Compris monsieur ; je vais redoubler d’effort et arranger cette situation. Promit-il à son patron. Je vais aussi faire des recherches aux niveaux des hôpitaux.

A cette promesse de son assistant, Yves poussa un soupir, avant de fermer lourdement les yeux, aux souvenirs de cette nuit. Il n’avait jamais auparavant couché avec femme. Cette nuit-là, cette femme était sa première expérience.

« Donc, il était nécessaire de la retrouver ! » se décida-t-il.

***

Après un long chemin d’une demi-heure de marche, Lisa arriva enfin au Groupe Chevotet. Cependant, à son arrivée à l’entreprise, elle fut bloquée au dehors, faute d’obtention d’un rendez-vous.

Dans la Cité du Nord, le Groupe Chevotet occupait une place capitale. Comme tout empire commercial, le Groupe Chevotet avait donc facilité le développement économique de la Cité du Nord, qui était autrefois, il y a 15 ans de cela, une petite ville inconnue. Mais aujourd’hui, grâce au groupe Chevotet, elle se classait parmi presque toutes les villes de première ligne. Donc, pas facile d’avoir accès à un tel empire, sans avoir un pas, ou un rendez-vous, au préalable.

— Excusez-moi d’insister ; mais veuillez contacter Yves Chevotet et lui expliquer, s’il vous plaît ! essaya de convaincre Lisa, la réceptionniste. Je suis vraiment sa nouvelle assistante.

Cette dernière lui lança un regard plein de mépris.

— Arrêtez de dire des bêtises. Lui cracha cette dernière. Monsieur Yves n’a jamais eu besoin d’assistante. Cette information est connue de tout le monde au Groupe Chevotet. Si vous avez dans l’intention de vouloir séduire les hommes, vous devez bien vous renseigner d’abord.

A ces mots, Lisa parut si stupéfaite. Si elle l’écoutait vraiment, elle n’arriverait pas non plus à entrer dans l’entreprise. Elle avait pensé qu’Yves les aurait avertis de sa venue.

— Allez-vous-en ! la congédia la réceptionniste. Vous ne serai jamais qualifiée pour travailler en tant qu’une employée ordinaire, jusqu’à parler d’assistante du P.D.G.

Le regard de la réceptionniste devint plus dédaigneux. Les autres à côté d’elles, se mirent aussitôt à ricaner en synchronisation.

— Oh là-là ; regardez ce qu’elle porte ! pesta l’une d’entre elles. Comment ose-t-elle prétendre être une assistante. Elle ne porte même pas d’uniforme, mais plutôt ces frusques viles.

— Il vous est peut-être déjà arrivé de croiser dans la rue, des gens qui promènent leur chat en laisse, n’est-ce-pas ? la dénigra une autre.

— Décampez, sinon on appellera le garde de sécurité ! la chassa, la réceptionniste.

Face à une telle humiliation, Lisa rougit de honte, et se mordit les lèvres en regardant la robe qu’elle portait. En effet, cette robe avait été achetée à vil prix sur un étal, quand elle faisait du shopping dans un marché de nuit. A cette époque-là, son salaire n’était pas assez suffisant, et elle vivait dans une précarité financière. Mais pendant toutes ces années, elle avait toujours cru, qu’elle vivait heureuse. Mais à cet instant, la voilà être offensée par ce petit monde, en public. Lisa se trouvait dans une situation embarrassante.

— Va-t’en ! répéta la réceptionniste. Va changer tes vêtements, puis pare-toi bien !

Tout le monde porta sur elle, un regard moqueur. Vu qu’elle ne pouvait trouver nulle part où se cacher de la honte, elle se mordit les lèvres sans trop savoir quoi faire. Soudainement, pas loin derrière elle, résonna une voix douce.

— Que se passe-t-il ?

Lisa tourna aussitôt la tête, et croisa des yeux gentils. C’était Brunoi, le frère aîné d’Yves.

— Monsieur Brunoi. Murmura-t-elle, tandis que ;

— Bonjour, monsieur Brunoi. Saluèrent les autres.

Lisa était un peu surprise de le rencontrer. Il se dirigea directement vers elle, et d’un ton doux, il demanda :

— Vous venez chercher Yves ?

Lisa hocha positivement la tête en signe de réponse de cette manière gênée, car elle pensait que n’importe qui, la voyant dans une telle gêne, la dédaignerait du fond du cœur.

N’est-ce pas ?

A ces pensées, même ses oreilles devinrent rouges.

— Désolée, je... s’excusa-t-elle en baissant inconsciemment les yeux. Il me semble que j’ai causé des ennuis.

— Ce n’est pas grave. La rassura Brunoi, en la prenant par la main. Je vous emmène à lui !

— Ah !!! s’écria-t-elle stupéfaite.

Dès qu’il lui prit la main, les employés rassemblés autour d’eux, poussèrent un léger cri de surprise, ne croyant pas au spectacle qu’assistèrent leurs yeux. Le sourire des réceptionnistes s’étaient instantanément figés sur leur visage. Elles avaient prise Lisa pour une quelconque femme banale, raison pour laquelle, elles l’avaient humiliée à tel point.

« Mais qui pouvait savoir qu’elle connaissait Brunoi Chevotet ?

Etait-ce vraiment la nouvelle assistante du P.D.G. ? »

Montée dans l’ascenseur, Lisa était toujours gênée par la situation précédente. Elle baissa la tête, et quand elle vit sa main emprisonnée dans celle de Brunoi, son cœur se mit aussitôt à battre à la chamade. Elle retira alors sa main de la sienne, avant de faire quelques pas sur le côté, prenant ainsi ses distances de lui. Ce dernier remarquant cela, n’en fut pas troublé, mais au contraire, sur son beau visage, émergeait un sourire léger. Lisa se mit à l’épier discrètement. Sa peau était blanche, et sur son visage rayonna des yeux doux aux éclats singuliers. Sur ses lèvres légèrement charnue, se dessina un sourire tendre. Quant à sa chemise blanche, elle était si bien soignée, qu’on ne remarquerait aucun repli.

« C’est très agréable, de regarder un tel gentilhomme. » Pensa Lisa.

A l’instant même qu’elle finit de contempler la beauté de Brunoi, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent.

« Ils sont arrivés ! » constata-t-elle in petto.

— Contournez ici à votre droite, et marchez jusqu’au bout. Vous y trouverez le bureau d’Yves. Lui indiqua son beau-frère. J’ai encore des affaires à régler, donc je vous laisse y aller seule. D’accord ?

A ces paroles, Lisa s’empressa d’accepter de la tête.

— Oui ! acquiesça-t-elle, avant de lui être reconnaissante. Merci Brunoi.

— De rien ! sourit ce dernier.

L’ascenseur se referma devant elle, et l’entourage retrouva sa tranquillité. Ayant respiré profondément, elle se mit à marcher le long du chemin jusqu’au bout, comme le lui avait indiqué Brunoi. Enfin, elle vit la porte du bureau d’Yves. Quand elle voulut tendre la main pour frapper dessus, cette dernière s’ouvrit directement, et quelqu’un fut chassé au dehors. Par inadvertance, elle n’a pu éviter le choc, et fut entrainée dans la chute avec cette personne.

Les voilà tous deux, à terre !

— Ah !!! s’écria l’inconnue. Yves Chevotet, pourquoi me traites-tu de la sorte ?

A ce moment-là, Lisa s’aperçut que, la personne qui l’avait heurtée, était une femme avec un maquillage outrancier, et un habillement désordonné. Elle se releva tout de suite, puis pointa avec colère, son doigt désapprobateur, dans la direction de l’homme dans le bureau. Cet homme, n’était nul autre qu’Yves, Yves aux yeux noirs et effrayants. Malgré son handicap, et malgré le fait qu’il soit coincé dans un fauteuil roulant, il dégagea quand même autour de lui, un air menaçant. Ses lèvres minces s’ouvrirent légèrement pour aboyer ;

— Va-t’en !

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