Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

CHAPITRE HUIT : LA OÙ TOUT COMMENCE

Après une heure de route, je sentis le moteur de la voiture s’arrêter et quelques secondes plus tard, je sentis quelqu'un se pencher derrière moi et enlever rapidement le bandeau autour de ma bouche. Surprise, je me retournai précipitamment et rencontrai la carrure de Fiodor, assis, sans sourire, sur le siège face à moi alors que la voiture redémarrait de nouveau.

Mes yeux sortirent presque de leurs orbites en voyant deux armes enfoncés dans les poches du jean de Fiodor, comme si c'était la chose la plus décontractée au monde. J'essayai de regarder par la vitre teintée, mais tout ce que je pouvais voir, c'étaient les formes et les contours des arbres alors que nous roulions.

Je tournai de nouveau mon regard vers Fiodor et l'analysais. Il aurait pu être incroyablement beau... Vous savez, s'il n'était pas exactement qui il était. Il affichait des yeux noirs et des cheveux noirs, avait un fin nez et des yeux en amandes, un peu tirés. Son épiderme était remplit de tatouages les unes plus impressionnant que les autres. Je dirigeai mon regard vers son coup et remarquai alors le même tatouage que j’avais vu il y’à quelques heures.

— Tu es un mensonge et je suis une vérité... marmonnai-je doucement, répétant les mots russes qui étaient tatoués sur son épiderme.

Ses yeux se dirigèrent directement vers moi et je compris aussitôt mon erreur et plaquai rapidement mes mains à ma bouche.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Je me reculai sur mon siège avec raideur, la panique me rattrapant.

— R-rien ? tentai-je doucement de dire.

Il se pencha vers moi, ses yeux devenant de plus en plus sombres.

— C'était putain de quelque chose. Qu'est-ce que tu viens de dire ?! se répéta-t-il plus sérieusement, son regard ne lâchant pas le mien.

Je secouai la tête, tétanisée.

— C'est juste ton tatouage ! je fis un rapide signe vers son cou.

Sa main se porta directement à son cou, cachant les mots russes et une seconde ne passa pas que sa main se retrouva sur mon coup, bloquant ma respiration.

— C'est en russe. Comment tu sais ce que ça signifie ? me demanda-t-il en me lançant des lasers avec ses yeux. Je secouai de nouveau la tête.

Merde. Merde. Merde.

Pourquoi je ne gardais jamais ma putain de bouche fermée ? J'ouvris la bouche pour essayé de dire quelque chose mais aucune explication n'en sortie.

Fiodor serra encore plus sa main autour de mon coup alors que ma respiration se bloquai et que je commençai à suffoquer, mon visage virant au rouge. Je me mis à taper sur ses mains, lui faisant comprendre ma détresse et celui-ci me fixa encore pendant quelques secondes avant de doucement desserrer sa main, les larmes se mettant à couler sur mes joues.

— Tu comprenais tout ce qu'on disait ? Tu parles russe ? me demanda-t-il entre ses dents en suivant les ruissellements de mes larmes de ses yeux.

Je n'avais absolument plus aucune chance de m'en sortir.

— J-je... euh..

— Govori blya ! Parles putain ! il dit en resserrant de nouveau sa main sur mon coup.

Ma lèvre se mit à trembler de stresse et je hochai la tête, m’ayant déjà fais prendre.

Fiodor jura dans sa barbe.

— Tu n'es pas une putain d'espionne, n'est-ce pas ? il dit, son regard devenant de plus en plus mortel.

— Non, non, non, je le jure. je dis difficilement et secouai la tête en sanglotant.

— Si tu es une espionne, je te jure de te trancher la gorge tout de suite. Je ferais une faveur à Morozov. continua t-il à dire.

Je laissai échapper un sanglot silencieux et détournai le regard.

— Je vous jure, je vous en prie, je ne suis pas une espionne. suppliai-je alors que lui, ne lâchait pas mon regard.

Fiodor resta silencieux pendant quelques secondes et finit par prendre la parole :

— Arrête de chialer bordel ! Ne le communique à personne ! Est-ce que tu m'entends putain ? Ils te tueront s'ils le découvrent, ils penseront que tu es une espionne envoyé pour tuer le patron. il dit de sa voix grave en lâchant violemment mon coup et en détournant son regard de moi alors que ma tête heurtait la fenêtre, me faisant grimacer.

— Oui...Oui. je dis et ravalais mes larmes, sentant le soulagement m'envahir.

— Tu ne ressemblais pas à une New-Yorkaise. De un, travaille ton accent, quand tu pleures, ton accent russe ressort et arrête de pleurer, c'est ennuyeux comme l'enfer. me marmonna-t-il en se replaçant sur son siège.

Je hochai la tête et serai ma mâchoire pour l'empêcher de trembler.

— Pourquoi étais-tu en Floride et non en Russie ? il demanda, sa main frôlant ses pistolets, me faisant maladroitement sursauter.

— Il y a quelques années. Mes parents son décédé et... J'avais juste besoin de changer d’air. je dis et haussai nonchalamment les épaules.

Il ne dit rien, pas de condoléances, pas de questions, rien, au lieu de ça, il ferma juste ses yeux et posa sa tête sur le dossier du siège puis secoua la tête, les yeux toujours fermés.

— La vie est un beau mensonge que tout le monde vit et choisit de croire, et la mort est la mauvaise vérité que les gens refusent d'accepter. La mort est la seule vérité dans ce monde, et les gens vivent en croyant en la vie pour éviter de faire face à la vérité crue de la mort. Je me surpris à dire.

Je ne savais si ce que je disais c'était vrai, mais c'était la seule chose qui avait du sens dans ce monde pour moi. Je ne savais même pas pourquoi je lui disais tout ceci, j’avais juste peut-être besoin de m’évader et de penser à autre chose ?

Je regardai du coin de l'œil Fiodor pour voir ses yeux me fixer, la seconde où je tournai les yeux vers lui, il le remarqua, les détourna et les refermaient. Mais je remarquai le bout de ses lèvres pointer très légèrement vers le haut, comme s’il m’avait en quelque sortes comprise.

Quelques heures plus tard, je sentis la voiture s'arrêter de nouveau et les portes de la voiture s'ouvrirent. Fiodor me jeta un rapide coup d'œil puis sortit de la voiture. Je remarquai des hommes entourer la voiture et d'un coup, les portes à mes côtés s'ouvrirent, révélant des hommes entourer la voiture. Tous habiller en noir.

D'un mouvement, je sentis mon corps se faire tirer alors que les talons que je portais heurtaient violemment le béton, me faisant trébucher et heurter quelque chose de dur, qui me semblait être une sorte de mur. Je tombai au sol et je me raidis quand je regardai l'ombre de ce que j'avais pensé être un mur. Ce n'était pas un mur. C'était la carrure d’un homme.

Mes mains se mirent à trembler et ma respiration à se saccader alors que je relevai lentement la tête jusqu'à ce que je croise les yeux de l'homme qui détruira ma vie à jamais.

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.