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La rencontre : partie 1

Il est 19h, je suis actuellement chez Nina. Ce soir nous nous retrouvons tous dans notre club habituel, le " White Paradise ".

C'est un lieu où l'on peut manger, boire et discuter tout en profitant d'une ambiance cosy et festive. La plupart du temps il y a une soirée à thème mais aujourd'hui, c'est fredance !

Nous nous y rendons tous les week-ends histoire d'évacuer la pression de la semaine. De plus, étant très connus Salim et moi pour nos danses endiablées, le patron nous y accueille chaleureusement et avec fierté.

Donc je suis chez Nina, dans un peu moins d'une heure Salim va venir nous chercher donc nous devons nous activer pour nous préparer.

Nina vient de choisir une merveille vestimentaire qu'elle a spécialement acheté pour l'occasion. C'est une robe cintrée couleur ivoire de chez Chanel. À première vue elle a l'air toute simple mais sur une femme comme Nina, elle paraît prestigieuse. Je suis éblouie par la beauté et la prestance que dégage mon amie dans cette tenue.

Moi : " Tu es tellement belle ma chérie. Si j'étais un homme je t'épouserai direct ! " lui dis-je, complètement émerveillée.

Elle me regarde timidement, malgré toutes ces années elle reste toujours aussi gênée face à mes compliments. Elle est tellement mignonne.

Nina : " C'est toi la plus belle Nana... " me répond-elle en me prenant dans ses bras.

Moi : " Ma blonde... "

Nina : " Ma brune... "

On s'aime tellement si vous le saviez. Une amitié comme la nôtre, ça ne court pas les rues.

On finit par se séparer à contre-coeur, je me dirige vers son lit où j'y ai soigneusement déposé ma tenue de soirée. Je ne suis pas une grande fan de robes, je trouve ça beau hein mais sur les autres. Nina à pourtant tenté de me convaincre mais j'ai vite refusé. De plus, je suis plus à l'aise dans un bon vieux jean pour danser.

J'ai donc choisi un jean bleu clair effet délavé taille haute, de marque Salsa. Il me fait un fessier d'enfer ! Je l'accomode d'un chemisier dos nu en soie blanc, sans manches, qui se boutonne à la nuque. Ayant une poitrine assez ferme et pas trop volumineuse ( comparé à Nina ), je me permets de ne pas mettre de soutien gorge, pour mon plus grand confort. En espérant qu'il ne fasse pas trop froid sinon... Enfin bref, vous avez sûrement compris la suite. Je rentre le devant du chemisier dans mon jean, j'enfile une paire de sandales blanches à talons et me voilà au top du top niveau vestimentaire. Je suis à TOMBER.

Pour la coiffure je laisse Nina s'en charger. Mais je la guette quand même car je sens qu'elle va tenter de les attacher alors que je déteste ça. Je la regarde à travers le miroir, elle me fait un petit sourire plein de malice et me fronce les sourcils.

Moi : " Tu rêves meuf, c'est mort ! "

Nina : " Oh, aller, stp, Nana, je te jure que ça va être trop beau ! Et puis tu seras plus à l'aise pour danser ! "

Moi : " Non, non, non. Je ne me laisserai pas corrompre ! "

Vous l'avez deviné, je finis par céder. Elle décide de coiffer mes cheveux en une queue de cheval haute, enroulant une mèche à la base, ce qui la rend divine. Je suis assez surprise par le rendu mais j'adore. Question maquillage je suis très soft. Déjà pas de fond de teint car ( j'ai de la chance ) j'ai une peau superbe donc je mets seulement un peu de mascara et une fine couche de rouge à lèvres couleur rose poudré pour donner un style frais et naturel.

Je maquille Nina très légèrement aussi, elle est naturellement belle et je ne veux pas qu'elle gâche sa beauté en y ajoutant une couche de peinture. Le but n'étant pas de ressembler à une figure abstraite de Pablo Picasso. Une fine couche de poudre libre matifiante, du mascara, du rouge à lèvres et le tour est joué. Je lui lisse les cheveux et y attache un joli noeux en soie blanc. MAGNIFIQUE !

À peine ai-je le temps de finir que mon téléphone sonne. C'est Salim qui me dit qu'il est devant la maison.

On prend nos sacs, on vérifie que tout y est et on sort de la chambre.

Les parents de Nina sont dans la salle à manger en train de savourer leur repas. Je les vois rire joyeusement tous les deux et je me plais à penser qu'un jour moi aussi, je goûterai à ce bonheur.

On les embrasse avant de partir, ils nous souhaitent une bonne soirée et nous disent de faire attention sur la route. Nina a vraiment des parents parfaits.

Nous sortons et nous nous dirigeons vers la voiture de Salim. Ce soir il conduit un luxueux SUV Lamborghini, il a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Nina s'installe à l'arrière où se trouve déjà Anthony et Medhi, quant à moi, je m'installe à l'avant aux côtés de Salim.

À peine entrée, je me retourne pour saluer les garçons et je les complimente sur leur tenue. Ils ont sorti la chemise et le pantalon à pinces, ils sont sexy à souhait. Anthony se penche vers moi pour me gratifier d'un baiser sur le front, quand à Medhi il me pince la joue.

Moi : " Aïe ! Pourquoi tu fais ça ?! " lui demandai-je en me frottant le visage.

Medhi : " Mais c'est toi là ! C'est quoi cette coupe là on dirait une strip-teaseuse ! " me dit-il avec mépris.

Je suis choquée ! Quel connard !

Moi : " Pfff, vas te faire foutre ! " Je me retourne et fais mine d'être vexée.

Nina : " Abuse pas toi, elle est sublime comme ça. " Elle me caresse l'épaule pour me soutenir. Ça, c'est une vraie amie, pas comme cet ingrat qui se trouve à côté d'elle.

Anthony : " Oui Ana, elle a raison. Tu es sublime. Écoute pas les vendeurs de tapis " Nina éclate de rire. Medhi frappe Anthony sur la cuisse en guise de vengeance. Ils me font bien rire ces deux-là.

Soudain, je me rends compte d'une chose, j'ai pas du tout fait attention à Salim. Je tourne la tête vers lui, lentement, il est adossé à la portière, les bras croisés, une main sur la bouche. Il a l'air légèrement ( et j'insiste bien sur le légèrement ) contrarié. Je lui fais mon plus beau sourire qui paraît très faux d'ailleurs.

Salim : " Oh ba, ça alors, elle remarque enfin que je suis là ! " dit-il sur un ton mi-sérieux, mi-blagueur.

Je baille presque pour lui dire quelque chose quand je remarque sa tenue. Je suis agréablement surprise. Lui qui est un fervent défenseur du costard cravate, il porte un t-shirt blanc à manches longues Calvin Klein qui fait ressortir sa peau mate. Il est divin. Ses muscles sont en plus très visibles, bizarrement j'ai plus trop envie qu'il sorte comme ça. Les femmes vont le mater toute la soirée et ça me met déjà en rogne. Non mais attendez une minute ! Pourquoi je réagis comme ça d'un coup ? Étrange...

Il porte également un jean de la même couleur que le mien. Sans le vouloir, on est habillé quasiment pareil. La synchronisation d'esprits ça ne s'invente pas !

Mon âme divague, je la scrute intégralement. Comme si je n'étais plus maître de moi-même, ma main se lève, se pose sur son torse et je le caresse légèrement. Il me sort de ma transe en s'agrippant le poignet. Je lève les yeux et je croise son regard sombre.

Salim : " Attention à ce que tu fais Anastasia. " me somme t-il d'une voix rauque.

Oups, je viens de faire la boulette du siècle. Je rougis de honte, je ne sais pas ce qu'il m'a pris tout à coup.

Moi : " Hum, hum ! Désolée, je, je... " Merde j'en perds mon latin.

Je me tais et me tourne pour regarder dehors. Les trois autres à l'arrière sont muets, choqués. Des yeux gros comme des ballons. C'est la première fois que j'agis ainsi car malgré le fait que je sois une femme libre d'esprit et de paroles, je suis pure et chaste. Difficile à croire hein ? C'est pourtant la vérité. Je n'ai jamais eu de petit copain, jamais embrassé un homme ( et encore moins une femme ) et je suis aussi vierge que la Sainte Marie. Que voulez-vous, j'ai encore des principes dans la vie.

Salim sourit me voyant si mal à l'aise, il jubile intérieurement même. Il démarre la voiture et nous quittons le quartier luxueux où vit Nina pour nous rendre au club.

Le White Paradise se situe en périphérie de la ville. Il porte vraiment bien son nom. Il est entouré d'une magnifique forêt, des fontaines à eau émettent des lumières de toutes sortes et des effets sonores de chants d'oiseaux sont perceptibles. Quand on pénètre dans la cour, on se croirait au paradis. Des statues de divinités grecques y sont exposées, des petits chérubins dodues sont disposés de parts et d'autres. C'est juste à couper le souffle.

Sur le côté du club, il y a une immense terrasse ouverte qui donne sur un lac artificiel, la vue est juste magnifique. On peut y observer le coucher du soleil, c'est magique.

Après avoir confié notre voiture à un voiturier ( service pour les clients fortunés bien entendu ), nous nous dirigeons tous les cinq à l'entrée du club. Hassan et Gabriel nous y attendent. Alors que nous marchons, Salim pose sa main sur ma nuque et embrasse mes cheveux.

Salim : " Tu es magnifique ce soir, Ana. " me chuchote t-il.

Moi : " Seulement ce soir ? " dis-je en faisant la moue.

Salim : " Ça va, ne monte pas sur tes grands chevaux non plus ! "

Je me disais bien aussi, trop gentil le mec.

On rit comme deux idiots et je me sens chanceuse tout à coup.

Dieu, merci d'avoir mis cet homme sur mon chemin.

Hassan et Gabriel nous attendent comme prévu au point de rendez-vous. Ils sont accompagnés de deux autres personnes. Quand Gabriel nous voit, il siffle et fait un signe de la main. Je le vois et on se fraye un chemin jusqu'à lui.

Salim : " C'est qui, les deux mecs avec eux ? " demande-t-il à Anthony et Medhi.

Anthony : " Je sais pas, des potes à eux sûrement. "

Pour ma part, je ne me pose pas trop de question car étant très sociable, les amis de mes amis sont mes amis.

Arrivés devant eux, tout le monde se salue chaleureusement et comme à mon habitude, je serre Hassan et Gabriel dans mes bras et les embrasse. Oui, nous les Russes on aime faire des bisous et des câlins !

Gabriel nous présente les deux personnes qui l'accompagne :

" Les gars, je vous présente de bons amis à moi, Lucien et Joseph. Ils sont tous les deux inspecteurs de police. "

Rien que ça ! V'la qu'il mêle la police à tous ça maintenant. Non, je rigole, j'ai rien contre les forces de l'ordre même si je trouve que la plupart jouent plus aux cowboys qu'autre chose mais bon...

Les gars leur serrent la main, Nina fait de même. Je m'avance également pour les saluer quand je rencontre leur regard, je déchante immédiatement.

Moi : " Salut. " Pour le coup je fais preuve d'aucune politesse, aucun sourire et ma face de poker.

Gabriel me regarde avec curiosité, il a bien remarqué que quelque chose clochait. Moi qui suis toujours enthousiaste à rencontrer d'autres personnes, là je suis plutôt en mode hostile.

Gabriel : " Vous vous connaissez ? " Nous demande t-il en regardant également ses amis.

Joseph : " Effectivement oui. " Il me fait un sourire amer.

Dommage, la soirée commençait bien. Le monde est vraiment petit.

Lucien : " Si je ne me trompe pas, tu es Anastasia ISSAÏEVA, n'est-ce pas ? " J'acquiesce d'un signe de tête. Lucien regarde Gabriel et continue " Nous sommes intervenus plusieurs fois à l'hôpital suite à des blessures " accidentelles " à l'encontre d'Anastasia. Elle nous a gentiment envoyé bouler à chaque fois." dit-il en mimant des guillemets.

Je m'impatiente sérieusement là. Parler de tout ça me gave. Je leur jette un regard noir, je passe devant tous le monde sans dire un mot et entre dans le club.

Mes amis comprennent mon malaise, ils se regardent tous et décident de ne plus en parler.

Hassan : " Désolé, les gars, sujet tabou. " s'excuse t-il en tapant sur l'épaule de Lucien.

Il entre dans le club et les autres finissent par le suivre.

À peine suis-je entrée que le proprio, Paulo Estanti, me saute dessus.

Paulo : " Anastasia ISSAÏEVA ! La reine de la soirée est enfin arrivée ! "

Je roule des yeux et l'embrasse. C'est un homme très chaleureux et très gentil mais un peu trop bruyant pour moi. Il a une grande gueule et aime se faire entendre, un italien quoi !

Du coup tous les yeux sont rivés sur moi mais je fais genre de ne rien voir. Certains habitués viennent me saluer et je leur rends leurs salutations avec plaisir.

Salim me rejoint après avoir discuté avec Paulo, il me caresse le dos et me regarde quelque peu inquiet.

Salim : " Ça va ? " Il a un regard triste mélangé à de l'incertitude.

Moi : " Oui, oui, t'inquiète pas. C'est un peu soulé que mon monde soit si petit mais bon, profitons de la soirée ! " Je lui souris et lui prends le bras pour nous rendre à notre table habituelle.

Tout le monde s'installe, je suis en bout de table tout comme Salim, nous nous faisons face. À ma droite se trouve Nina et à ma gauche Anthony. J'ai une vue bien exposée sur la salle, ainsi je peux voir les gens entrer et circuler librement. Soudain on me fait signe de loin, je me lève, m'excuse auprès de mes amis et pars saluer le couple que je connais.

Ce sont deux personnes d'une incroyable gentillesse, ils viennent danser aussi presque tous les week-ends, c'est là que nous avons sympathisé. Je discute quelques instants avec eux puis je me dirige vers le bar pour commander des boissons et des snacks pour tout le monde.

Soudain j'entends une voix familière provenant de derrière moi :

" Anastasia ISSAÏEVA, la plus belle femme de l'univers, nous fait donc l'honneur de sa présence ce soir ! "

Je souris comme idiote avant de me retourner. L'homme qui se tient devant moi porte un sublime costume noir fait sur-mesure. Il a les mains dans les poches et sourit à pleine dents.

Moi : " Jérémy MILOSOVICH, l'homme le plus séduisant de cette ville, vous voilà enfin ! "

Il me pince le nez et me prends des ses bras.

Jérémy : " Ça fait tellement longtemps, Ana, je suis heureux de te voir. Tu es splendide. " me dit-il, les yeux brillants d'admiration.

Moi : " Tout pareil, mon petit chat. " Il miaule à son petit surnom et nous rions de bon cœur.

J'ai rencontré Jérémy il y a quelques mois alors qu'il venait passer une soirée au club avec des amis. Nous avons longuement discuté ce soir-là et depuis nous sommes devenus de très bons amis. Il fait partie de la haute société et ça se voit au premier coup d'œil, il est d'une élégance à couper le souffle. Il a 28 ans et est déjà PDG de sa propre entreprise. Un ambitieux et à mes yeux, un homme très respectable.

Jérémy : " Je suis venu avec des amis, me feriez-vous l'honneur de vous présenter à eux ma chère Holmes ? " me demande t-il sur un ton très théâtral.

Moi : " J'en serai tout à fait honorer, mon cher Watson ! "

Oui, nous avons pris l'habitude de surjouer nos conversations et on adore ça !

Il m'entraîne alors à une table non loin de la mienne. Cela fait déjà trente minutes que je suis parti et je vois du coin de l'œil que Salim s'impatiente.

J'arrive à la table de Jérémy où ses amis rient chaleureusement et bruyamment. Ils ne me remarquent pas car, du haut de son mètre 83, Jérémy est comme le mur de Berlin à côté de moi qui est petit donc il me bloque la vue.

Jérémy : " Messieurs, je vous ai raconté récemment que, ici même, j'avais rencontré la plus belle femme de tous les temps. Vous en souvenez-vous ? " demande-t-il, dans l'attente de les scotcher sur place.

Ses amis rient de lui et l'un d'eux se moque même : " T'es sûr que t'avais pas trop bu ce soir-là ? Que c'était pas une illusion post gueule de bois ? " Je ris également à l'entendre et Jérémy me pince le bras alors que je suis tout près de lui, dans son dos.

Jérémy : " Et bien non, bande de petits bâtards que vous êtes, ce n'était pas un rêve ! ( il est tout aussi charmant que moi dans sa façon de s'exprimer). Il se racle la gorge, bombe le torse et sur un ton fier m'annonce. Je vous présente la sublime, la talentueuse et surtout ma tendre amie Anastasia ! "

Il fait un pas sur le côté pour me laisser apparaître, je suis toute gênée de me retrouver face à huit hommes, tous aussi beaux les uns que les autres.

Je suis embarrassée et j'ose à peine les regarder. Jérémy voit mon malaise secouer la tête en souriant.

Ses amis me regardent avec étonnement, ils se lèvent tous à l'unisson comme si leur tout puissant patron venait d'arriver. Je glousse légèrement et décide enfin de me présenter. Je tends la main vers l'homme à ma gauche : " Bonsoir, je suis Anastasia, enchantée. "

Il me salue, abasourdie. Allô la Terre y'a plus personne ! Il croise mon regard mais il baisse aussitôt les yeux. Paraît-il que mes yeux clairs sont assez intimidants et qu'il est difficile de tenir le regard. Je n'y ai jamais vraiment fait attention mais apparemment c'est bien le cas.

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