Je te tuerai
Il était environ 19h quand Gabrielle pu enfin se doucher et se poser dans son lit. Les yeux au plafond, elle repensait à sa dernière conversation avec Ashley. Elle trouvait ses réactions excessives et jamais il n’avait refusé de venir la chercher à l’aéroport.
- Qu’est ce qui ne va pas avec lui ? Pourquoi se comporte-t-il ainsi avec moi ? aime-t-il une autre ?
Elle fut tirée de ses pensées par la voix d’Evelyne devant la porte.
-Gabrielle : Entre Evy !
-Eve : tu as un visiteur, c’est colocataire. Elle dit qu’est arrivée ce matin avec toi.
-Gabrielle : Patricia ? Mais elle fait quoi ici à l’heure-là ? on avait dit qu’on se voyait demain non ?
-Eve : Va falloir lui demander toi-même, moi je n’en sais rien. Elle m’a dit qu’elle voulait juste te voir donc je l’ai installé à la terrasse et je lui ai demandé de m’aider à attacher les cadeaux des invités pour la cérémonie.
-Gabrielle : kiakiakia Evy tu es comme ça pourquoi ? la pauvre fille, tu ne la connais même pas et tu la mets déjà à la tâche.
-Eve : si elle vient te voir à cette heure, elle doit surement s’ennuyer chez elle, alors je l’occupe. Allez vient.
***
Gabrielle trouva Patricia sur la terrasse attelée à aider Evelyne.
-Gabrielle : ma Co on dit quoi ? Je te manquais déjà ?
-Patricia : Je te dis, à la maison je suis seule. J’ai essayé de t’appeler sur what apps pour te dire que j’arrivais, mais ça ne passait pas.
-Gabrielle : je ne suis pas connecté.
-Patricia : j’ai hésité un peu avant de venir à cause de l’heure, j’espère que je ne dérange pas.
-Eve : tu as bien fait de venir, ne te dérange pas, attache tes dragées si tu finis tu me dis. Toi (Gabrielle) assieds-toi à coté et tu vas me couper les bouts de tissus là, comme ça vous pouvez faire votre kongossa tranquillement.
-Patricia : Les parents sont là, j’aimerai les saluer.
-Gabrielle : ils sont à l’hôtel tu les verras samedi, on a préféré qu’ils aillent à l’hôtel se reposer et nous permettre aussi de bien préparer l’évènement.
-Eve : mais ça c’est qui vient chez les gens à l’heure-là ?
Leur attention était attirée désormais par une voiture qui entrait dans la cour en face de la terrasse.
-Eve : ohhh mais c’est Ashley, c’est sa voiture.
En entendant les mots que prononçaient sa sœur, le cœur de Gabrielle se mit à battre la chamade, Ashley était venu la voir.
Mais une autre personne était tout autant excitée qu’elle, c’était Patricia
-Patricia : Quel Ashley ? Ashley Otondo l’acteur ?
-Eve : tu ne connais pas le copain de ta copine ? C’est Ashley l’acteur.
-Patricia : Si je connais mais je ne réalise pas. Oh Seigneur mon Dieu, je vais enfin le voir en vrai.
-Gabrielle : Kiakiakia
-Eve : Ça t’amuse ?
-Gabrielle : mais oui ! elle est fan d’Ashley, elle connait tous ses films
-Eve : ok ! Mais tu fais quoi là assise ? va l’accueillir. Normalement quand ça fait longtemps que tu as vu ton chéri comme ça, dès que tu aperçois sa voiture, tu ne lui laisses même pas le temps de se garer hein !
La cour n’éteint pas très éclairée et il était difficile de voir ce qui s’y passait. Mais il devint évident que quelqu’un était descendu du véhicule lorsqu’elles entendirent une portière claquer.
Gabrielle était partagée entre la joie de revoir Ashley et la tristesse de leur dispute de la veille. Elle ne bougea pas. Elle sentait le stress monter, alors elle se mit à couper nerveusement ses bouts de tissu
Un jeune garçon apparut sur la terrasse
-Ehh ! Gaby
Elle détacha lentement ses yeux des tissus qu’elle coupait et lâcha les ciseaux. Cette voix, elle la connaissait très bien et elle lui était chère. Elle courut dans la direction du jeune homme qui lui tendait déjà ses bras.
-Gabrielle : Thierry, Thierry, Thierry, Thierry, Thierry…
Pendant qu’elle répétait inlassablement le prénom de Thierry, les larmes lui coulaient des yeux
-Gabrielle : Thierry c’est toi !
Elle se détacha de sa poitrine pour mieux le regarder.
-Thierry : c ’est moi, je voulais te faire une surprise.
-Gabrielle : elle est réussie en tout cas. Mais on discutait encore lundi et tu me disais que tu ne serais pas là, menteur !
-Thierry : je suis rentré d’Afrique du sud depuis 2 semaines déjà, kiakiakia.
-Gabrielle : tu as vu comment tu es un voyou et tu m’embrouilles.
-Thierry : si je t’avais dit tu ne serais pas en train de pleurer comme ça.
-Gabrielle : kiakiakia, je suis tellement contente de voir au mon Dieu !
Elle retomba dans ses bras. Ces retrouvailles respiraient l’amitié, la fraternité et l’amour,
Evelyne et Patricia observaient sans dire un mot à cette scène de retrouvailles entre deux amis qui ne s’étaient plus vus depuis 4 ans et demi.
Après que Giscard ait demandé à Nathalie de fermer sa gueule, elle n’avait plus osé prendre la parole jusqu’à la maison. Une fois arrivée, elle se précipita dans la chambre pour éviter la confrontation.
Mais c’était mal connaitre Giscard qui la suivi et ferma la porte à clé. Nathalie sentait que l’orage arriverait inévitablement, si seulement elle savait ce qu’elle avait fait de mal.
-Nathalie (apeurée) Giscard pourquoi tu es fâché comme ça ?
-Giscard : Tu oses me poser cette question ? qu’est-ce que tu as raconté à tes parents à mon sujet ? que j’ai surement oublié de donner l’argent c’est ça ? Tu crois que c’est l’argent qui me manque ? tu veux me faire passer pour un fauché devant ta famille c’est ça hein !
-Nathalie : Non Giscard, je n’ai pas dit ça ? c’est parce que tu n’as pas entendu ce que j’ai dit au début. J’expliquais juste à Vincent que tu travailles énormément voilà pourquoi tu as peut-être oublié la cotisation. Je n’ai rien dit de mal.
-Giscard : Et quand il t’a demandé si je devais venir tu as dit quoi ?
-Nathalie : Mais j’ai dit quoi ? j’ai dit que je ne sais pas !
-Giscard : ahhhhh tu ne sais pas ! tu ne sais pas, c’est ça ? ton mari, tu ne sais pas s’il sera là ou pas ? C’est pour qu’on pense quoi de nous ? De notre couple ?
-Nathalie : Mais Giscard ça fait trois jours que je ne te vois pas, trois jours que tu ne réponds pas à mes messages, trois jours que tu ne rentres pas à la maison. Comment j’aurai pu savoir si tu viendrais.
-Giscard : Donc tout le monde a besoin de savoir ce qui se passe dans notre couple ? Je travaille comme un malade pour t offrir ce confort et je ne peux pas avoir la paix ? tu es toujours en train de m’exposer auprès de ta famille et de nos amis. Tu sais pourquoi je ne rentre pas, parce que tu vas toujours me faire des scènes quand moi je veux me reposer.
-Nathalie : Mais je ne comprends pas ta réaction, je ne t’ai pas exposé, je n’ai dit à personne que tu ne dors plus ici depuis 3 jours
-Giscard : Mais tu insistes sur ça comme ça pourquoi ? C’est un reproche que tu fais ? hein ? c’est un reproche ?
Il posait la question en avançant vers Nathalie qui était déjà recroquevillée dans un coin du lit, il avait l’air tellement menaçant qu’elle s’empressa de répondre.
-Nathalie : Non non non !
-Giscard : Tu sais quoi ? c’est moi l’homme ici et je fais ce que je veux, comme je veux, quand je veux. Je rentre dormir ici si je veux et comme visiblement tu me fais des reproches ça veut dire que tu n’as pas compris la leçon. Trois jours sans me voir, ni avoir de mes nouvelles ne te suffisent pas je vais ajouter la dose.
Il ouvrit le placard, prit deux costumes à la volée, quelques autres vêtements et les mit dans un sac et sortit de la maison.
Nathalie s’effondra dans son lit, il était encore parti.
***
De l’autre côté de la ville, Gabrielle savourait les retrouvailles avec son meilleur ami. Ils étaient dans deux systèmes scolaires différents à l’époque et leurs vacances ne coïncidaient jamais. Pour se voir Thierry avait dû traverser les continents et cela remontaient à près de 5 années.
Mais malgré cette distance, ils avaient l’impression de jamais s’être quittés tant ils avaient toujours utilisé tous les moyens de communication à leur disposition pour se parler au quotidien.
-Gabrielle : Allons s’assoir. Ehhhh Thierry tu as changé, tu gardes déjà la barbe ?
-Thierry : ohhh ça c’est depuis deux ans, je t’avais envoyé une photo non.
-Gabrielle : je croyais que tu l’avais coupé entre temps, mais ça te va bien, ça te donne de l’allure.
-Eve : Thierry comment tu vas ?
-Thierry : ahhh Evy désolé je ne t’avais pas vu
Il l’embrassa et salua Patricia.
-Eve : ehhhh Thierry, tu as vieilli ohh tu es déjà un homme, la dernière fois que je t’ai vu tu venais d’avoir ton Bac.
-Thierry : (il sourit) il y a longtemps, ça fait 8 ans déjà ya Evy. Toi tu es resté là même, toujours aussi belle.
-Eve : merci on s’accroche. J’ai appris pour ta femme vraiment je suis désolée.
-Thierry : ahh c’est la vie.
-Eve : Mais tu es venu seul ? Ashley est où ?
-Thierry : Il est dans la voiture, il passe un coup de…
Au même moment Ashley apparut sur les escaliers de la terrasse.
-Ashley : Bonsoir tout le monde !
Il s’approcha de Eve et l’embrassa, pendant ce temps, Patricia ne tenait plus en place, il s’approcha d’elle et la salua.
-Eve : je vais vous chercher des chaises.
-Ashley (à Gabrielle) : Tu ne m’embrasses pas.
-Gabrielle : C’est toi qui arrives donc logiquement, c’est toi qui dois m’embrasser comme tu l’as fait avec Evy.
-kiakiakiakia, Ashley Otondo en train de négocier un baiser ça c’est le comble !
C’était Réginald, un ami et collègue d’Ashley qui venait d’apparaitre sur la terrasse à son tour.
-Thierry : Ehhh tous les deux-là mettez pause. Vous ne vous êtes pas vus depuis 9 mois, logiquement vous devez vous sauter dans les bras au pire des cas, vous vous embrasser, mais vous ne vous disputez pas. Et toi Régi s’il te plait n’envenime pas la situation.
-Ashley : Ok Gars, c’est toi qui as raison. (A Gabrielle) tu as fait un bon voyage ?
-Thierry : Tu ne l’as toujours pas embrassé hein Ash !
-Gabrielle : Tu l’aurais su si tu étais venu me chercher à l’aéroport
-Ashley : Mais comment tu veux que je l’embrasse quand elle me réserve ce genre d’accueil ?
-Thierry : Allez tous les deux suivez-moi, venez.
Il saisit les deux amoureux et les entraina vers un couloir. Il connaissait bien cette maison pour y avoir passé beaucoup de temps dans son adolescence. Il les conduisit dans l’arrière-cour.
-Thierry : Gaby on est venu te chercher pour aller en soirée, mais avant, vous devez vous parler et vous expliquer pour vous comprendre, on ne pourra pas s’amuser si vous êtes fâchés l’un contre l’autre, réglez ça ok. Gaby écoute ce qu’il a à te dire, Ash va doucement ok ? je vous laisse.
Une fois tout seul, Ashley prit la parole
-Ashley : Les parents ne sont pas là ? je voudrai les saluer.
-Gabrielle : Ils sont déjà à l’hôtel, tu les verras Samedi
-Ashley : ok ! Tu repars quand ?
-Gabrielle : le 08, je suis là pour un mois et demi
-Ashley : Tu repars le 08 ? qu’est-ce qu’on s’était dit Gabrielle ? Pourquoi tu veux toujours tout gâcher ?
-Gabrielle : Justement si je repars le 08 c’est parce qu’on ne s’est rien dit Ashley.
-Ashley : Tu veux que je te dise quoi ? quand tu partais faire tes études là-bas on s’était dit qu’après tu rentres et depuis deux ans que tu as terminé tu ne veux plus rentrer. Quand je te pose la question tu me fais tourner, limite tu me fais du chantage. Ça va durer jusqu’à quand tout ça ?
-Gabrielle : Tu sais ce que tu dois faire pour que je rentre Ashley. Ça fait 11 ans qu’on ensemble mais je ne vois aucun engagement de ta part, rien ! Je vais rentrer pour revenir encore dormir dans cette chambre, celle de mon enfance.
-Ashley : Mais moi je ne te comprends plus Gabrielle, quand tu es en vacances c’est ici que tu vis non ? quand je te demande de venir rester avec moi tu refuses, finalement tu veux quoi ?
-Gabrielle : Les vacances c’est quoi ? je veux que tu fasses les choses correctement.
-Ashley : c’est à dire ?
-Gabrielle : Mais tu fais exprès ou quoi ? Ashley tu veux que je rentre, vient voir mes parents et officialise notre relation dans le cas contraire laisse-moi tranquillement me chercher ailleurs.
-Ashley : Attend ça veut dire quoi me chercher ailleurs ? quoi tu as déjà un canadien là-bas hein.
-Gabrielle : Si j’ai un canadien là-bas ça peut te faire quoi ? jusqu’à preuve du contraire, je ne suis ni fiancée ni mariée donc je suis célibataire.
-Ashley : Tu es célibataire ?
-Gabrielle : Oui !
-Ashley : Ok ! moi je n’ai rien à faire ici, bonne soirée !
***
Après le départ d’Ashley, Thierry vint trouver Gabrielle toujours dans l’arrière-cour assise sur les escaliers.
-Thierry : Gaby tu ne fais rien pour arranger les choses, comment tu peux dire à Ashley que tu es célibataire ? Toi aussi !
-Gabrielle : Ashley ne me facilite pas la tâche non plus, il m’exige de rentrer mais ne veux pas être avec moi. Moi je ne sais plus quoi penser.
-Thierry : Tu sais très bien que ce n’est pas vrai sinon il ne te demanderait pas de rester au pays. C’est juste qu’il est au sommet de sa carrière et que peut être qu’il n’arrive pas à gérer tout ça. Depuis deux semaines que je suis là, je vois bien comment il enchaine les tournages, les interviews, les shootings. Tu ne te rends peut-être pas compte de l’ampleur des choses parce que tu arrives à peine, mais ton chéri est une véritable star et il est très convoité par la gente féminine mais dans tout ça c’est toi qu’il réclame à ses côtés, c’est avec toi qu’il veut être. Tu ne vois donc pas qu’il t’aime.
-Gabrielle : Toi tu es toujours là à le défendre.
-Thierry : Tu sais qu’il t’aime et je sais que tu l’aimes aussi. Ce n’est pas lui que je défends, c’est votre amour, tout simplement.
-Gabrielle : Humm
-Thierry : Allez va t’apprêter on va le retrouver.
Patricia aidait Gabrielle à choisir ses vêtements. Elle n’avait malheureusement pas été conviée à la sortie ; donc vu l’heure, Evelyne et Gabrielle avaient souhaité qu’elle reste dormir à la maison.
Une fois prête Gabrielle retrouva Thierry dans le salon.
-Thierry : Waouhh t’es belle, ça c’est une tenue de réconciliation ça.
-Eve : C’est plus le petit garçon manqué qui grimpait les cocotiers avec toi hein, c’est devenu une femme, elle porte déjà les robes.
-Gabrielle : je n’ai jamais grimpé les cocotiers, kiakiakia.
-Thierry : kiakiakiakia, bon on y va ! bonne soirée à vous et je la ramène demain matin.
-Eve : Ok amusez-vous bien et toi Bibi va doucement avec Ashley.
-Gabrielle : J’ai compris.
Evelyne regardait Thierry et Gabrielle s’éloigner avant de fermer la porte, elle n’avait osé dire ce qu’elle pensait d’eux et de leur amitié à sa petite sœur. Elle l’emporterait probablement dans sa tombe pensait-elle.
Elle se tourna vers Patricia.
-Eve : Bon, moi, je vais me coucher, fais comme chez toi, tu vas dormir dans la chambre de Bibi mais n’oublies pas d’éteindre les lumières et la télé quand tu iras dormir. Bonne nuit
-Patricia : Bonne nuit.
Evelyne avait eu une longue journée et n’avait pas pu envoyer sa série de textos comme elle le faisait souvent.
Elle se souvint que son téléphone était éteint, alors elle le ralluma. Avant même qu’elle ne put composer le numéro de téléphone, elle reçut une rafale de message, tous venaient d’Edmond. Elle hésita deux secondes avant d’ouvrir le dernier message, puis l’ouvrit quand même.
-Edmond : « Je suis à Libreville et je te conseille de bien te cacher parce qu’où je te trouve je te tue, salope ! »
Elle ne s’était pas encore remise de ses émotions qu’elle entendit frapper fortement à la porte, ce qui accentua son stress
-Eve : C’est qui ?
-Patricia : Ya Evelyne, il y a un homme qui cogne au portail il veut entrer.
-Eve : Eh Seigneur, protège moi!
Son cœur se mit à batter à mille à l’heure
À suivre.