L’arrivée de Gabrielle
La voiture de Nathalie était arrêtée depuis plus de vingt minutes déjà. Cet embouteillage commençait à la stresser. Elle savait qu’aux heures de pointe, l’axe qui ralliait l’aéroport à la ville était toujours bouchonné, elle avait donc anticipé en ayant une heure d’avance mais là, la situation commençait à la dépasser.
-Eve : Seigneur ! il fait trop chaud, Nathalie, pardon baisse les vitres !
-Nathalie : J’ai mis la clim, je ne peux pas baisser les vitres !
-Eve : La clim ne sert à rien, baisse les vitres !
Dring dring dring
-Nathalie : Ton téléphone sonne, ça doit être Gabrielle ! son avion a surement déjà atterri et elle nous attend.
Evelyne fouilla nerveusement son sac, sortit son téléphone, l’éteignit et le rangea.
-Eve : C’est ce fou d’Edmond-là.
-Nathalie : Un fou que tu as épousé. Mais pourquoi tu ne décroches pas ?
-Eve : Tchuip un fou que j’ai épousé, tu ne sais pas que l’amour rend débile ? Je ne décroche pas parce qu’il va me faire le bruit et je n’ai pas envie de l’entendre.
-Nathalie : Il viendra à la cérémonie des noces de Rubis des parents ?
-Eve : Je n’en sais rien, s’il veut venir qu’il vienne. Regarde les voitures bougent enfin.
***
Lorsque Nathalie et Evelyne sont enfin arrivées à l’aéroport, Gabrielle avait déjà terminé toutes les procédures de police, elle les attendait assise, épuisée derrière son grand chariot. Ça se voyait qu’elle était fâchée de n’avoir trouvé personne mais dès qu’elle aperçut Evelyne, son visage s’illumina d’un sourire. Elles se jetèrent dans les bras l’une de l’autre.
-Eve : Bonne arrivée ma Bibi?
-Gabrielle : C’est maintenant que tu arrives, j’ai atterri depuis plus de 30 minutes. Patricia ma Colocataire qui est venu avec moi m’a proposé de me déposer et j’ai refusé parce que je vous attendais et vous me laissez comme ça.
-Eve : ce n’est pas nous, c’est l’embouteillage.
-Gabrielle : Nathalie est où ? tu es venu seule ?
-Eve : Elle est partie se garer, la voilà qui arrive
-Nathalie : Ehhhhh Bibi
Elle prit sa petite sœur dans ses bras.
-Nathalie : Tu as fait bon voyage ? Bienvenue au pays et excuse nous pour le retard, c’est dû à un embouteillage monstre sur la route.
-Gabrielle : Je dis hein, vous n’allez pas arrêter avec votre histoire de Bibi là, j’ai déjà 27ans hein?
-Nathalie : c’est tout ? kiakiakia 27 ans.
-Eve : Tu peux toujours rêver ma petite, tu es notre bébé, notre Bibi allez, allons à la maison.
***
Une fois dans la voiture en direction de la maison familiale, Gabrielle et ses sœurs reprirent leur conversation, elle demandait des nouvelles de toute la famille.
-Eve : Mais tu demandes des nouvelles alors que tu es déjà au pays, tu vas les voir toi-même samedi à la cérémonie.
-Nathalie : En plus, il y a une petite réunion à la maison ce soir à 18h.
-Eve : Bibi, Ashley sera là ?
-Gabrielle : je ne sais pas.
-Eve : Vous vous êtes encore disputés hein ? Gabrielle vous ne pouvez pas continuer comme ça, va falloir trouver une solution, tu dois mettre de l’eau dans ton vin.
-Gabrielle : Eve, j’en ai marre d’Ashley, la célébrité lui monte à la tête. Il devient chaque jour un peu plus difficile, réfractaire à la discussion, c’est uniquement son avis qui compte, c’est pour cette raison qu’il n’est pas venu me chercher à l’aéroport.
-Eve : Tu sais ce que je pense, Ashley est un bel homme, il a une bonne situation financière et surtout il est célèbre. Faut voir comment les filles lui courent après ; ici, c‘est une star. Tu dois rentrer pour venir vivre avec lui, sinon il mettra une autre fille dans sa maison. Tu dois sécuriser ton foyer.
-Nathalie : Eve a raison, ça fait 11 ans que vous êtes ensemble, une vielle histoire de depuis le lycée, il est temps de vous mettre concrètement et sérieusement ensemble.
-Eve : Moi je comprends pourquoi Ashley perd patience avec toi, c’est parce qu’il en a marre de cette situation, il te veut prêt de lui, les relations à distance ce n’est pas bien et tu le sais.
- Gabrielle : Vous croyez que ça me plait de vivre loin de lui ? mais je ne vais tout de même pas tout abandonner sur un claquement de doigts d’Ashley ? là-bas j’ai une vie, des amis, mais surtout un travail. J’ai dit à Ashley que je ne m’oppose pas au fait de rentrer mais qu’il me donne des garantis et c’est là que ça coince. En tout cas !
***
En arrivant à la maison vers 17h, les trois filles trouvèrent leur grand frère Vincent. Il était heureux de revoir sa cadette, ça faisait plus d’un an qu’ils ne s’étaient pas revus.
-Vincent : Bibi tu as maigri comme ça pourquoi ? les canadiens ne te nourrissent pas assez ?
-Eve : Elle fait la ligne.
-Vincent : Mais toi ton téléphone a quel problème ? je tente de te joindre depuis bientôt une heure en vain.
-Nathalie : Elle a éteint son téléphone pour éviter Edmond kiakiakiakia
-Vincent : Pardon les histoires d’Edmond et d’Eve c’est toujours le haut niveau, je passe mon tour. Nathalie ton mari dit quoi ? il viendra ce soir ? il ne manque que votre participation pour prendre les billets d’avion pour les parents.
Cette série de question mit systématiquement Nathalie mal à l’aise, elle se racla la gorge pour rassembler ses idées.
-Nathalie : euhhh il est un peu submergé par le travail en ce moment et peut être qu’il a oublié. En fait, il travaille beaucoup ces jours-ci et il a même plus de temps pour lui, c’est à peine si je le vois, c’est compliqu…
-Eve : On parle du loup on voit sa queue.
Nathalie tourna la tête et vit Giscard qui embrassait Gabrielle. En le voyant dans cette tenue protocolaire qu’exigeait son travail, elle ne put s’empêcher de le trouver très charismatique. C’est vrai, Giscard était un homme qui avait de l’allure, un rien lui allait à ravir, je pense que c’est ce qui avait séduit Nathalie.
-Giscard : Tu as fait bon voyage ?
-Gabrielle : Oui , ça va.
-Giscard : En tout cas je suis ravi que tu sois là, je connais quelqu’un qui n’arrêtait pas de prier pour que tu puisses prendre tes congés.
-Gabrielle : Qui Nathalie hein ?
-Giscard : elle me cassait les oreilles avec cet affaire-là kiakiakia.
-Eve : comme Bibi est là tu ne me calcules plus hein ?
-Giscard : Je ne peux jamais arrêter de te calculer Evelyne.
Il s’approcha de sa belle-sœur et l’embrassa, ensuite il salua son beau-frère et termina en posant un baiser langoureux sur les lèvres de sa Nathalie
-Vincent : Giscard on dit quoi ? tu es bien mis là petit-frère, tu viens d’où comme ça sur ton 31 ?
-Giscard : Je viens du boulot, en ce moment c’est compliqué le directeur est malade et tout repose sur moi donc c’est un peu chaud. Parfois quand je rentre, Nath dort déjà tellement il est tard et comme elle m’a interdit de ramener du boulot à la maison parfois c’est difficile de gérer tout ca.
-Eve : Humm Natthalie donc tu interdis même à ton mari d’apporter du travail à la maison ?
-Giscard : En fait c’est un compromis entre nous, parce que si le boulot vient à la maison je n’aurai plus de temps pour ma petite femme.
-Gabrielle : ohhh vous êtes trop mignons, pourquoi Ashley ne peut pas être comme toi ? S’il te plait Giscard éduque moi ce Ashley-là stp.
-Vincent : Kiakiakia, mais ce n’est pas tout que de dire ma femme, Giscard il faut épouser ma petite sœur, ça fait déjà 3 ans que tu ne me dis rien là, c’est comment ?
-Nathalie : Ne lui met pas la pression Ya Vincent.
-Vincent : Je ne lui mets pas la pression, c’est juste un rappel
-Evelyne : Ça viendra !
-Vincent : Oui mais quand ? faut penser aussi au temps, si vous retardez trop vous n’allez pas atteindre les 35 ans de mariage comme les parents hein ? en parlant de parents, petit frère j’attends toujours votre participation.
-Giscard : Je suis venu pour ça.
Il se tourna vers Nathalie et lui tendit les clés de voiture
-Giscard : S’il te plait Amour, tu peux aller prendre mon chéquier dans la boite à gant dans la voiture ?
-Nathalie : Bien sûr !
Une fois Nathalie sortit de la maison, Giscard attira l’attention de son beau-frère
-Giscard : Vincent j’ai envoyé Nathalie parce que je voulais l’éloigner pour te dire que je vais lui faire ma demande lors de la cérémonie des parents et je ne veux pas qu’elle le sache avant.
-Vincent : Ahhhh ça c’est bien ça ! félicitations petit frère tu te comportes comme un homme.
-Gabrielle : Ahhh ca, mais ca c’est une bonne nouvelle.
-Giscard : (s’adressant à Eve) j’ai pris la bague qu’on avait vu là.
-Eve : Tu as acheté ?
-Giscard : Oui c’est là avec moi.
Et là, il sortit de sa veste une magnifique bague. Giscard n’avait pas lésiné sur les moyens. Il la rangea vite lorsqu’il entendit Nathalie revenir.
Il saisit le chéquier que Nathalie lui tendait, sortit un stylo de sa poche et se mit à écrire, ensuite il détacha le chèque et le remit à Vincent.
-Giscard : Tiens, c’est notre participation. J’ai mis 50 mille en plus au cas où il y a des imprévus.
-Vincent : merci Giscard demain je prends les billets.
-Giscard : ahhhh c’est bien, mais depuis que je suis arrivé je ne vois pas les parents, ils sont où ? je vais les saluer et rentrer à la maison je suis un peu fatigué.
-Eve : Ils sont déjà partis à l’hôtel, tu vas les voir qu’à la cérémonie le Samedi.
-Giscard : ahh ça, c’est vraiment du sérieux là, Evelyne tu gères bien l’organisation hein, c’est bien. Bon moi je vais rentrer je suis épuisé et j’ai faim. Amour tu viens avec moi ou bien tu veux rester ?
-Nathalie : J’ai amené la voiture je fais comment ?
-Giscard : mais tu la laisses ici et je te dépose demain.
-Eve : Tu ne vois pas que ton mari a besoin de toi ? va le nourrir il a faim. Laisse-moi les clés j’ai des courses à faire très tôt le matin et après je passe te déposer la voiture.
-Nathalie : Ok.
Le couple salua tout le monde et sortit de la maison, suivi par Vincent qui lui aussi allait à sa voiture et de Eve qui venait récupérer les clés.
Nathalie s’installa dans la voiture de son chéri et fouilla dans son sac pour remettre les clés à sa sœur.
-Nathalie : Fais doucement avec la voiture.
-Eve : Quand j’ai eu le permis, tu ne marchais même pas encore. (Elle ferma la portière de la voiture et s’adressa à sa petite sœur) Bonne nuit et n’oublie pas de bien nourrir ton mari.
Au même moment, Vincent qui sortait son véhicule les salua au passage.
-Eve : Bonne nuit Vincent, salue ta femme et tes enfants.
***
Il n’y avait pas cinq minutes qu’ils avaient quitté la maison familiale quand Nathalie décida de remercier Giscard pour son geste vis-à-vis de ses parents.
-Nathalie : Chéri, je voulais te remercier pour les 150 mille que tu as donné pour l’anniversaire de mariage des parents. Merci encore mon bébé.
Giscard lui répondit sans quitter la route des yeux et en tenant fermement son volant.
-Giscard : Ferme-moi ta gueule ! si tu l’ouvres encore une seule fois je te casse la mâchoire.
Nathalie ne savait pas ce qui avait pu mettre Giscard dans cet état, mais elle savait par expérience que lorsqu’il était comme ça c’était mieux de faire profil bas. Elle s’enfonça lentement dans son siège.
À Suivre....