Edmond et Evelyne
Lorsque Thierry et Gabrielle arrivèrent dans le club, la fête battait déjà son plein. Il y avait tellement de monde qu’ils mirent quelques minutes avant de localiser Ashley et Réginald.
Ils étaient assis dans un salon VIP avec des tables remplis de boissons, entourés de beaucoup d’autres personnes, plus de filles que de garçons. Ça sentait la groupie à 100 kilomètres.
Reginald fut le premier à repérer Thierry et Gabrielle à l’entrée
-Réginald : Eh, regarde ta poulette et ton poussin à l’entrée, tu m’avais dit qu’ils ne viendraient pas non ?
-Ashley : Ne les appelle pas comme ça.
Il fit immédiatement signe à Thierry et Gabrielle de s’approcher. Il murmura quelque chose à l’oreille du garde de corps qui alla vers les deux retardataires afin de les aider à accéder au salon.
Gabrielle trouva une place à coté de Ashley alors que Thierry se mit en face de lui.
-Thierry : Désolé du retard, on a raté quoi ?
-Ashley : (en souriant) pas grand-chose, Reginald a déjà fini son tirage au sort, j’attends le mien. Dis-moi tu bois quoi ? On est au champagne là.
-Thierry : OK va pour le champagne alors.
Pendant que Ashley lui versait son champagne et gêné par le fait qu’il n’avait pas adressé un mot à Gabrielle, Thierry lui demanda.
-Thierry : Mais tu ne demandes pas à Gaby ce qu’elle boit (Ashley lui remit son verre) Merci !
-Ashley : Non ! (il l’avait dit en regardant Gabrielle droit dans les yeux). Je sais qu’elle boit du Cosmopolitan. (Il prit un autre verre et le reprit, puis le donna à Gabrielle).
-Gabrielle : Merci !
Cette attention avait apaisé la tension entre les deux amoureux.
-Ashley : Bon ! je dois y aller pour le dernier tirage après on part dans un endroit moins bruyant je sais que ce genre d’évènement ce n’est pas votre truc à tous les deux.
Au même moment, son nom résonna dans le micro. Le Dj l’appelait et les filles criaient son nom à s’en percer les tympans.
Il alla sur une espèce de podium dressé pour l’évènement. Il y avait une boite dans laquelle se trouvait des bouts de papiers. Ashley y plongea sa main et en ressorti un bout de papier. Il prit le micro
-Ashley : Numéro 58
On entendit une fille crier dans la foule
-C’est mon numéro laissez-moi passer, laissez-moi passer !
Elle arriva sur le podium toute excitée
-Ashley : Comment tu t’appelles ?
-Yvana
-Ashley : Alors Yvana, tu as gagné deux entrées VIP pour notre dernier film « Au nom de l’amour », félicitation !
-Yvana : Merci, je peux te faire un bisou.
La foule se mit à huer la jeune fille, mais Ashley se baissa et laissa la fille l’embrasser sur la joue, même si c’était évident qu’elle voulait plus.
Ce genre de scène, Gabrielle en avait vu des centaines. De voir des jeunes filles s’exciter à la vue d’Ashley ne lui posait pas de problème. Ce qui l’exaspérait c’était de voir Ashley s’en amuser comme actuellement.
Le tirage au sort étant terminé, le DJ se remit à jouer de la musique. Ashley revint s’assoir auprès de Gabrielle mais toutes les deux minutes il devait répondre à la demande d’une ou d’un fan à la recherche d’un selfie.
Pour pas qu’elle s’ennuie, Thierry proposa à Gabrielle d’aller danser sur la piste. Elle accepta avec plaisir.
Pendant qu’elle dansait, le DJ mit une chanson qu’elle appréciait beaucoup et en même temps, Ashley se pointa sur la piste demandant à Thierry s’il lui permettait de danser avec Gaby. Thierry qui n’attendait que ça se retira sans demander son reste.
Les deux amoureux se mirent à danser en silence et à chaque nouveau pas ils se rapprochaient un peu plus. Leur corps ne s’étaient pas touchés depuis trop longtemps et l’attraction était perceptible.
-Ashley : Tu aimes toujours cette chanson ?
-Gabrielle : Hein !
Gabrielle avait été surprise par la question d’Ashley
-Gabrielle : Oui oui je l’aime toujours.
-Ashley : Tu sais que son chanteur est en prison non.
-Gabrielle : Quoi il n’est pas encore sorti ?
-Ashley : Non il y est encore. Mis en examen pour homicide volontaire, il risque gros. Mais bon si la chanson te plait c’est tant mieux.
Il leva la pousse vers le Dj et là, Gabrielle comprit que c’était lui qui avait demandé cette chanson pour elle.
-Ashley : T’es toujours fâchée ?
-Gabrielle : je n’ai jamais été fâchée
-Ashley : Tu n’as jamais su mentir toi. En tout cas je suis content que tu sois venu ici.
Ils remirent à danser encore plus proche l’un de l’autre. Puis, Ashley s’arreta.
-Ashley : Allons-nous-en d’ici !
-Gabrielle : Mais ta promo et ton a…
-Ashley : Je m’en fou, allons !
Thierry qui était assis avec Reginald vit le couple sortir de boite sans même leur adresser un mot ni un mot.
-Reginald : mais ils vont où ? nous on rentre comment ?
-Thierry : On rentre en taxi.
-Reginald : En taxi ? tu es sérieux là ?
Il voulut se lever pour aller à la poursuite d’Ashley mais Thierry le retint.
-Thierry : tu ne vas pas un peu les laisser tranquille ?
***
Ça faisait près de deux heures que Giscard était parti lorsque Nathalie reçu un message sur son téléphone. Elle n’avait pas le moral à textoter donc elle l’ignora. Mais un second arriva.
Elle sortit la tête de l’oreiller, essuya la morve qui lui sortait du nez et pris son téléphone. C’était Giscard.
-Giscard : « Nathalie ».
-Giscard : « Pourquoi tu me fais souffrir comme ça ? qu’est-ce que j’ai fait de mal ? »
Nathalie se mit à écrire frénétiquement un message mais ne l’envoya pas. Elle décida d’appeler et Giscard décrocha à la troisième sonnerie
-Giscard : Allo !
-Nathalie : Je suis désolée bébé, si je t’ai offensé je te demande pardon. Ce n’était pas intentionnel.
-Giscard : Tous les jours je te parle mais j’ai l’impression que tu ne m’écoutes pas et ce n’est pas la première fois.
-Nathalie : Pardonne-moi mon amour, je ne sais pas pourquoi j’agis souvent ainsi, je ne voulais pas te blesser.
-Giscard : pourtant tout ce que je fais c’est pour ton bonheur, tu crois que les 150 mille que j’ai donné à tes parents c’est pourquoi ? c’est par amour pour toi .
-Nathalie : je te remercie pour ça.
-Giscard : mais toi tu es toujours en train de m’exposer, pourquoi tu fais ça ? je suis fatigué Nathalie je suis épuisé.
-Nathalie : mon cœur je suis désolée, rentre à la maison je vais prendre soin de toi mon amour stp.
-Giscard : je suis épuisé Nathalie.
-Nathalie : revient bébé je te demande pardon.
-Giscard : Nathalie si tu savais à quel point je t’aime, mais parfois tu te comportes très mal.
-Nathalie : je suis désolée bébé s’il te plait rentre à la maison.
A cela Giscard ne répondit rien
-Nathalie : bébé !
-Giscard : Oui !
-Nathalie : dis-moi que tu vas rentrer.
-Giscard : je ne sais pas.
-Nathalie : Revient stp ne me laisse pas seule. Viens-je vais m’occuper de toi. Tu n’as même pas mangé rentre s’il te plait bébé.
Giscard ne dit rien
-Nathalie : Rentre bébé s’il te plait. Reviens moi mon amour.
-Giscard : ok je rentre.
-Nathalie : Ok bébé je te prépare la table
-Giscard : Amour !
-Nathalie : Oui !
-Giscard : Je t’aime
-Nathalie : Moi aussi je t’aime, je t’attends chez nous.
La vérité c’est que Giscard n’avait jamais quitté le quartier. Il avait fait deux tours en voiture puis avait stationné à quelques pas de sa maison. Il avait décidé d’attendre trois heures avant d’écrire à Nathalie, le temps la laisser pleurer, regretter et se remettre en question. Mais au bout de deux heures, il commençait sérieusement à avoir faim. Ne tenant plus, il écrivit à Nathalie.
Il savait que Nathalie s’en voudrait et lui demanderait de rentre. Il attendit encore quelques minutes avant de démarrer, histoire de la faire languir une dernière fois. Il avait réussi à détourner l’attention sur le fait qu’il n’avait pas dormi à la maison durant trois jours en créant cette fausse dispute.
***
Evelyne était à présent dans le salon et elle pouvait entendre les coups réplétifs donnés au portail. Elle avait raison d’avoir peur d’Edmond, il avait toujours eu des réactions disproportionnées.
-Patricia : je vais ouvrir ?
-Evelyne : Tu vas ouvrir que tu sais que c’est qui qui cogne ?
-Patricia : Mais vu comment il cogne c’est peut-être une urgence.
-Evelyne : N’ouvre pas. Je vais appeler Vincent.
Elle prit son téléphone et lança l’appel
-Evelyne : Allo Vincent pardon vient à la maison, il y’ a…
-Vincent : Mais je suis devant le portail je cogne depuis là vous ne m’ouvrez pas la porte pourquoi ?
-Evelyne : Devant quel portail ?
-Vincent : Il y a combien de portail à la maison ? Vient m’ouvrir.
Elle ouvrit la porte à Vincent, il était en état d’ébriété.
Il alla directement dans le salon, Evelyne le suivit.
-Eve : Vincent c’est comment ? tu m’as pourtant dit tout à l’heure que tu rentrais non ? qu’est-ce que tu fais ici à l’heure-là ?
-Vincent : Ne me pose pas les questions pardon va me faire un bouillon s’il te plait.
-Eve : Non je vais te reconduire chez toi, ta femme doit être inquiète
Elle voulut le saisir par le bras et il refusa en faisant un mouvement brusque. Il perdit l’équilibre et s’affala dans le fauteuil.
-Vincent : C’est à cause d’elle, c’est à cause d’elle que je suis comme ça. Evelyne va me pré-pa-rer mon bouil-lon
-Eve : Je ne vais te préparer aucun bouillon, va dormir. Allez vient je t’accompagne à la chambre.
Vincent se tourna vers Patricia qui observait la scène en silence.
-Vincent : Elle c’est qui ?
-Eve : Patricia l’ami de Gaby
-Vincent : (à Patricia) Mama va dans la cuisine, regarde dans le congélateur et fais-moi un bouillon s’il te plait. J’ai faim. Je suis le grand frère de ta copine hein donc je suis ton yaya aussi.
Patricia s’exécuta sans poser de question.
-Eve : Vincent tu n’es pas raisonnable. Comment tu peux boire jusqu’à te mettre dans cet état. Tu laisses femme et enfants pour te retrouver dans un bar à cette heure.
-Vincent : Tu as refusé de préparer mon bouillon donc laisse-moi tranquille.
Devant un Vincent bourré et buté, elle tourna les talons et regagna sa chambre. Elle prit son téléphone, elle avait une tonne de message hormis ceux d’Edmond. C’était son ami avec qui elle discutait au quotidien depuis quelques mois déjà qui s’inquiétait de son silence.
-Eve : « Bonsoir, désolée du silence. J’ai eu une longue journée »
Son ami appelé Richard répondit aussitôt
- Richard : « Ca fait plaisir de te lire, comment tu vas ? ta petite sœur est bien arrivée »
-Eve : « Oui elle est bien arrivée, mais elle est déjà dans Libreville, son fiancé est passé la chercher. »
-Richard : « Ahhh je suis vraiment content de t’entendre, j’étais inquiet, j’ai cru que ton époux t’avait séquestré. (rires) »
-Eve : « Tu ne fais pas bien de le dire, il m’a écrit pour me dire qu’il est à Libreville. Je crois qu’il a reçu les papiers du divorce »
- Richard : « Et comment l’a-t-il pris ? »
-Eve : « Très mal, il menace de me tuer »
- Richard : « Wohhhh, tu m’inquiètes là, surtout s’il est à Libreville ça devient dangereux. T’es pas seul à la maison j’espère »
-Eve : non il y a même mon grand frère qui vient d’arriver
- Richard : « Mais tu penses qu’il est capable de te faire du mal ? parce que là ça devient dangereux »
-Eve : « Mon mari a des réactions excessives mais il ne m’a jamais battu. Je pense que c’est la colère qui le pousse à proférer ce genre de menace mais il va surement se calmer avec le temps »
- Richard : « si tu le dis. Mais en cas de besoin n’hésite pas à me faire signe, même à n’importe quelle heure au besoin je rapplique ok ? »
-Evelyne : « Ok ! »
-MBI : « bon maintenant que tu es officiellement en instance de divorce, tu ne crois pas qu’il est tant qu’on se voit enfin, ça fait 5 mois qu’on s’écrit sans savoir à qui on s’adresse. Il se peut qu’on se croise même dans la rue sans se reconnaitre »
-Eve : « je ne sais pas si c’est une bonne idée »
-MBI : « bien sur bébé, c’est le moment. Trouve un lieu et un jour. Promets moi d’ici penser »
-Eve : « Ok ! »
-MBI : « bon maintenant que je te sais vivante et en sécurité je peux enfin me coucher. Prends soin de toi, bonne nuit »
-Eve : « bonne nuit à toi aussi ».
Elle déposa son téléphone au chevet de son lit et s’engouffra dans la couverture. Richard était vraiment son oasis durant cette traversée du désert, pensa-t-elle.
Elle l’avait rencontré dans un groupe what apps d’amis et depuis il était d’un soutien indéfectible. Au fil du temps, il est devenu un confident, un conseiller mais surtout un ami.
Même s’il s’écrivait au quotidien, ils ne s’étaient jamais vus et Evelyne se contentait de cela. Mais depuis bientôt quatre semaines, Richard manifestait le désire de la rencontrer en vrai. Il devenait plus affectif, plus entreprenant et cela nourrissait son égo de futur femme divorcé de 37 ans.
Elle se mit à imaginer cette rencontre, elle voyait enfin à quoi ressemblait Richard. Cette pensée fut la dernière avant que le sommeil ne l’emporte.
Si seulement elle avait su qu’au même moment Edmond se tenait à quels pas du portail. Il se demandait comment faire pour entrer sans bruit quand son téléphone sonna. Il décrocha vite pour ne pas attirer l’attention.
-Edmond : allo ! Je suis chez Evelyne là je m’apprête à escalader la barrière.
-Fais demi-tour. Elle vient de me dire que son grand-frère dort avec elle ce soir. Rentre !
À suivre.