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Chapitre 3

J’ai failli tomber à la renverse ; le comportement d’Ulrich m’a paru si cru et inapproprié que j’ai marqué une petite pause avant de pouvoir réaliser s’il était sérieux ou pas…

-Gars ! Tu es sérieux là ? Je voulais te faire la surprise !

Ulrich éclate subitement de rire ; il me tend ses bras grandement ouverts…

-Dans mes bras ma petite chérie !!! Tu m’as tellement manqué !

-Qu’est-ce qui t’a pris ?

-Entre ! Viens ! Je voulais juste te faire peur ! Non mais ! Pour une surprise c’en est une ! Je ne t’attendais pas aujourd’hui ! C’est vrai qu’on s’était déjà entendus que tu viendrais ! Mais franchement, je ne t’attendais pas aujourd’hui ! C’est une belle surprise !

-Hum ! Tu m’as fait peur ! J’ai cru que tu étais avec une autre !

-Quoi ? Embrasse-moi !

Je me laisser aller, avant de me dégager doucement de lui…

-Je t’ai entendu rire, et j’ai cru que tu étais…

-Nooon !!! J’étais au phone avec un ami là ! Il me racontait une histoire drôle ! Donc tu crois que je peux amener les nga ici facilement ? Tu es la seule qui a le droit de venir ici quand tu veux et comme tu veux !

-Ok ! Tu me rassures ! En fait je venais te saluer et te dire que je suis là ! Je ne suis même pas encore arrivée à la maison chez ma tante !

-Tu veux que je te raccompagne ?

-Et comment ? Je viens te saluer comme ça et tu crois que je vais rentrer toute seule ?

-Non bébé ! Viens d’abord un peu ici !

C’est clair qu’Ulrich m’avait franchement manqué ; je voulais lui montrer que je l’aimais et qu’il comptait beaucoup pour moi ; et en une fraction de seconde j’ai presque oublié les rumeurs qui couraient partout les rues…

Il m’a encore attiré dans ses bras ; je me suis laissée faire sans problème ; je sentais la chaleur envahir tout mon corps ; à moitié dénudée, il s’est mis à me tripoter les seins ; ma respiration se faisant de plus en plus grandissante, je n’ai fait que lâcher de petits soubresauts ; il y allait de plus belle ; et lorsque j’ai senti ses doigts effleurer mon entre cuisse ; j’ai été comme électrocutée sur place. Je sentais ses doigts presser fortement, caresser, palper, tâter, puis délicatement, j’ai senti ses doigts décaler mon slip, afin d’y plonger ses doigts et y aller tout en profondeur, pendant qu’il me léchouillais avidement chacun de mes tétons ; Mais en une fraction de seconde, je suis revenue en moi…

-Ohhh !!! Ulrich ! Non ! Pas… pas maintenant ! Il… il faut que je rentre d’abord ! Ma tante ne m’a pas encore vue et…

-Ok ! Pas de soucis ! Me dit-il en se maîtrisant comme pas possible. On… on remettra ça !

-Promis ! Je suis venue pour toi !

-Oui je sais ! Aller rhabille toi ! Je t’accompagne !

Je ne voulais avoir de la peine pour lui ; mais je sentais qu’il fallait d’abord qu’on parle de ces fameuses rumeurs ; je voulais juste qu’il me rassure et me dise que ce n’étaient que des ragots ; et même s’il ne me dirait pas la vérité, je l’aurais cru de toutes les façons.

En cours de route il me prend la main ; il est pratiquement 17h ; je croise certains regards sur nous ; c’est vrai qu’il était bien connu dans le coin, c’était normal ; et le fait qu’il me prenne la main comme ça devant toutes ces têtes me mettait en valeur.

-Tu es fâché ? Lui ai-je demandé.

-Moi ? Non pourquoi ?

-A cause de ce qui s’est passé tout à l’heure dans ta chambre !

-Mais non ! Je t’ai dit que je ne te brusquerai jamais ! Jamais ! C’est quand tu seras prête !

-Merci de me comprendre !

-Ne t’inquiète pas ! Ce n’est pas grave ! Ok ?

Cette fois, il m’enlace par les épaules et me plaque un petit baiser sur le front. Arrivés à quelques mètres de la maison de ma tante on se lâche directement, bienséance oblige…

-On se voit demain ? Propose-t-il.

J’ai secoué la tête tout en esquissant un sourire provocateur, pour confirmer que je passerai.

Deux semaines plus tard…

L’anxiété et la tristesse me gagnaient peu à peu ; mais c’était toujours comme ça, la séparation ; elle était très douloureuse. Les vacances de Noël tiraient à leur fin ; je retournais sur Yaoundé ; Ulrich était près de moi ; serrés l’un contre l’autre, on ne voulait pas se quitter ; mais en plus de ça il y avait le fait que je n’ai pas pu lui donner ce qu’il désirait tant…

-Désolée ! Mais je te promets, ça sera pour la prochaine fois ! Quand on va se revoir ! Je ne sais pas ce qui m’a pris ! Je ne me sentais pas prête !

-Ça va aller ! Ne t’inquiète pas ! Je t’ai dit que je ne te forcerai jamais ! Je suis et je resterai l’homme le plus patient du monde !

-Tu es sûr ? J’ai l’impression que…

-Que quoi ? Viens là ! Et serre-moi fort !

J’étais à deux doigts de me laisser aller, mais j’ai tout fait pour retenir mes larmes…

-Eh ! Ne pleure pas ! Me dit-il discrètement à l’oreille. Tout ce qui importe là c’est l’examen du Bac ! Nous devons le réussir ! C’est plus important que tout le reste ! Je vais te demander une chose ! Stp fais tout pour rester concentrée ! Je crois en toi, comme toi tu crois en moi ! Quand on l’aura, on aura plein de projets, et le reste sera plus facile !

-Tu as raison ! Il faut qu’on ait cet exam !

-Nous l’aurons, j’en suis persuadé !

Ulrich avait le don de me booster malgré tout ; il savait me motiver quand il le fallait, me consoler quand j’en avais besoin ; c’est ce qui faisait de lui le parfait petit ami qui puisse exister sur cette, selon moi. Certes je n’ai pas pu lui offrir mon corps et ma virginité ; en fait j’appréhendais et j’avais peur ; mais sa patience et sa compréhension finissaient par me rassurer à la fin. En montant dans le car on s’est lancé un dernier regard ; on s’est promis qu’on se reverrait à pâques et qu’on resterait en contact permanent ; mais les choses ont été tout autre. C’est Ulrich lui-même qui m’a fait comprendre qu’il était impossible qu’on se voit pendant cette période de pâques…

-Non bébé ! Je préfère que tu ne viennes pas !

-Mais pourquoi ?

-Écoute ! Tu as botté la moyenne ce trimestre et moi aussi ! C’est le dernier tournant ! Concentrons-nous pour le Bac ! Dès que tout ça fini, on est libre ! Je t’assure ! Tout sera permis !

-Bon ! Si tu dis ça comme ça !

La période bloquée venait de commencer ; et pour lui, il était hors de question qu’il rate encore cet examen ; je le comprenais ; en tant que redoublant il ne pouvait plus se permettre de prendre les choses à la légère.

3 Mois plus tard…

-Enfin !!!

J’ai poussé un cri de joie ; les résultats du Bac étaient enfin là ; c’était l’euphorie ; Je gesticulais dans tous les sens ; ma famille était très fière et heureuse pour moi ; au même instant j’ai pensé à Ulrich ; on ne s’était pas revus depuis plus de 3 mois, même si nous étions en contact via les réseaux sociaux ; j’avais les mains qui tremblaient lorsque j’ai saisi mon téléphone, et au même moment ce dernier m’a appelé ; j’ai retenu mon souffle avant de décrocher…

-Allo ? Ulrich ! C’est comment ?

-Félicitation ma belle !!! Félicitation à nous !!!

Notre joie était indescriptible ; désormais je savais que le monde nous appartenait ; nous étions libres, enfin !

Je n’ai pas pu patienter son arrivée ici à Yaoundé ; je savais que cela prendrait bien trop de temps ; il fallait qu’on savoure notre réussite ensemble, et coûte que vaille. Je suis descendue sur Ebolowa dans les plus brefs délais ; on avait prévu de fêter notre bravoure ensemble. Comme à son habitude, il m’a d’abord amenée visiter un endroit paisible et magnifique…

-Tu étais déjà venue ici ? Me demande-t-il, alors que nous marchions main dans la main.

-Non ! Je ne connais pas cet endroit !

-C’est la fameuse Cathédrale d’Abang !

-Ah d’accord ! C’est beau !

-J’ai l’habitude de venir ici, pour me recueillir ! Quand j’ai raté mon Bac l’année dernière j’ai eu trop mal ! J’ai décidé de me recentrer sur moi-même ! C’est comme ça que je découvre cet endroit ! J’ai tenu à t’amener ici pour te faire découvrir les bienfaits d’une vie calme et paisible ! J’ai découvert la sérénité, et j’ai pu me concentrer davantage sur les études ! C’est ce qui m’a sauvé ! Tu comprends maintenant pourquoi je t’ai demandé d’attendre après les examens ! Tu as vu ? Ça nous a été bénéfique !

En effet je découvrais à mon tour les petites merveilles du coin. La Cathédrale d’Ebolowa est située au cœur même du village d’Abang, en banlieue de la ville. Elle affiche fière allure au milieu des structures sociales et éducatives diverses telles que le centre de formation catéchétique, le centre santé, l’école maternelle et primaire, le centre des handicapés, le collège Bonneau, etc…

Main dans la main nous explorions cet endroit, avec le cœur assez léger ; nous n’avions pas besoin d’en dire plus ; seul le silence des lieux nous alertait davantage, moi en particulier ; j’ai vraiment apprécié.

-Comment tu te sens ? Me demande-t-il subitement.

-Trop bien !!! Je suis contente d’être ici avec toi ! Je suis si contente pour nous ! Nous venons de l’avoir notre Bac ! J’ai pleins de rêves dans la tête !

-Et moi donc ? Je nous ai réservé une autre surprise ! J’espère que ta tante ne va pas te chercher !

-Elle est dans ses marches ! Je suis bachelière hein ! Attention ! Je lui ai dit que je sortais avec des amis et qu’ensemble on devait aller fêter ça !

-Ahah !!! Petite maligne ! Me dit-il en m’enlaçant amoureusement !

Nous étions déjà sur le chemin du retour, et toujours main dans la main…

-Et c’est quoi la surprise dont tu parlais ?

-En fait j’ai mon cousin qui habite pas loin ! Il est étudiant !

-Etudiant ? Il fréquente ici ?

-Oui ! Il fréquente ici ! A l’Université des Montagnes !

-L’Université des Montagnes ? Mais c’est dans la ville de Banganté ça !

-Il s’agit d’une branche de l’Université des Montagnes ! Il est parti à Douala pour quelques jours ; Il me demande souvent de garder sa chambre en son absence ! Il ne sera là que dans deux semaines ! Alors ça te dirai de venir avec moi pour passer un peu de temps ?

-Bien sûr ! Ça me dit bien !

Nous nous sommes adonnés aux petits plaisirs cet après-midi-là dans la chambre de son cousin ; la chair est faible va-t-on dire, mais je ne me suis pas laissée aller plus que ça ; seuls les baisers et caresses ont suffi ; à chaque fois qu’il a voulu aller plus loin, je l’ai stoppé net ; par la suite nous avons fini par nous endormir un peu avant de rentrer. J’étais si impressionnée par son charisme et sa maîtrise de soi ; jamais il ne m’a montré des signes d’impatience ; il me comprenait et ne me brusquait pas.

Je savais que tôt ou tard ce moment crucial viendrait ; mais ce que je ne savais pas c’est que cela se ferait aussitôt. Il a voulu qu’on se revoit le lendemain, chose que je n’ai pas refusé ; je lui ai promis d’être là au plus tard à 14h 30. En me regardant dans la glace, je me suis mise à contempler mon corps ; il me disait toujours que j’étais belle et que j’avais des formes et des courbes gracieuses ; je savais bien qu’il avait envie de moi, mais par respect, il ne forçait rien ; j’avais quand même un peu de regret de me sentir si ferme avec lui…

-Aller lâche-toi un peu Adissa !!! Me suis-je dit. Il mérite quand même que tu lui donne un peu ! Il a trop patienté ! Je me demande même comment il fait pour tenir aussi longtemps !

J’ai vite fait de me vêtir ; j’ai choisi un bel ensemble de sous-vêtements roses, un soutif et un string ; il m’a toujours dit qu’il était friand de sous-vêtements assortis de la même couleur ; c’était son fantasme. J’ai ensuite enfilé une petite robe et j’ai filé à mon rendez-vous. Je l’ai trouvé sur le pas de la porte, torse nu ; il n’a pas attendu qu’il m’a prise contre lui, avant de presser sa bouche sur la mienne…

-Tu m’as trop manqué ! Me dit-il d’une voix si chaude.

Je fonds subitement et je rentre dans son jeu, même si on s’était déjà vus la veille…

-Toi aussi tu m’as beaucoup manqué !

Il m’avait déjà ôté ma robe et mon soutien ; il s’est mis à me peloter avec beaucoup de frénésie ; c’était vraiment différent ; je le sentais très motivé, et prêt à y aller plus loin. Surpris de ne pas me voir opposer une quelconque résistance, il venait de comprendre que j’étais enfin prête ; il m’a alors caressé et pressé les fesses avant de baisser mon string ; j’ai laissé faire ; je n’avais plus honte ; j’étais trop excitée pour ne pas continuer. A chaque fois qu’il évoluait, je découvrais de nouvelles sensations, encore plus excitantes, plus chaudes ; je mouillais de plus en plus, alors que ses doigts faisaient des va-et-vient incessants dans mon minou ; j’ai fermé les yeux pour savourer chaque instant que je trouvais si agréables et si précieux ; je l’ai entouré de mes bras, alors qu’il me câlinait tendrement…

-Regarde-moi ! Me dit-il d’un coup.

-Hein ? Tu…tu dis ?

-Regarde-moi ma belle !

Je me suis exécuté, puis il a essayé de s’introduire en moi, tout doucement, et avec une certaine assurance…

Je n’ai ressenti, aucune douleur, rien du tout, rien que du plaisir intense. Après plusieurs minutes de pur bonheur, il s’est lâché avant de se laisser bercer sur ma poitrine. Aucun de nous n’est parvenu à réaliser ce qui venait de se passer ; on l’avait fait ; je venais de me donner à lui, et tous les deux on avait apprécié. Il finit par se redresser, et nos regards se croisent ; on sourit un peu…

-Alors ? Comment tu as trouvé cette première fois ? Demande-t-il.

-C’était… waouh ! Je n’ai pas de mots ! La magie seulement !

-N’est-ce pas ? C’était bien ! J’ai aussi beaucoup aimé ! J’étais sûr que tu allais pleurer ! J’avais peur de te faire mal, mais non !

-Je n’ai rien senti !

-C’est justement ça que je ne comprends pas ! Pourquoi tu ne m’as pas dit la vérité ?

-Comment ? Quelle vérité ?

-Que tu n’es plus vierge !

-Ekie ! Comment tu peux penser une seule seconde que je te mens ! C’est vraiment la première fois ! Je t’assure !

-Adissa arrête ! Arrête de jouer les saintes nitouches ! Donc tout ce temps où tu refusais c’est parce que tu savais que tu ne l’étais pas n’est-ce pas ? Dis la vérité ! J’ai été patient avec toi ! Je t’ai fait confiance ! Et toi… tu me… donc tu as déjà couché avec d’autres gars avant moi !

-Quoi ? Tu ne me crois pas ?

-Non !!!

Il fini par se lever et se diriger aux toilettes ; il me laisse là en plan ; je me sens si mal et je fonds subitement en larmes. Je ne comprenais rien ; à ce moment-là je ne savais pas encore que je faisais partie de ces filles qui n’ont pas d’hymen. J’ai franchement pleuré, toujours assise sur le lit et attendant qu’il sorte de la salle de bain. J’avais vraiment de l’amour pour lui ; je savais que cet amour dépassait tout ce qu’on pouvait ressentir, douleur ou pas. Mais j’ai pleuré de douleur parce qu’il a douté de moi. Attendant en vain qu’il sorte des toilettes, je me suis levée en toute vitesse pour me rhabiller et m’en aller…

-Où vas-tu ? Demande-t-il en sortant finalement des toilettes.

-Je… je rentre ! Je me sens mal ! Snif ! Snif !

-Ohhh !!! Désolé mon bébé ! Viens ! Viens-là !

Ulrich venait de se raviser ; il m’a prise dans ses bras, alors que j’étais encore larmes et tellement sonnée par ses doutes à lui…

-Pardon ! Je te demande pardon d’avoir douté de toi ! Dit-il en prenant mon visage entre ses mains. Je te remercie du fond du cœur pour ce beau cadeau que tu viens de me faire !

Je fini par me calmer, et je lâche un soupir…

-Je peux te le jurer Ulrich ! C’est vraiment ma première fois ! Je ne l’ai jamais fait avant ! Tu es mon premier et…

-Je comprends ! Je comprends ! Et je t’avoue que j’ai moi-même été surpris de te voir si détendue ! Je pensais que tu allais refuser !

-Non ! C’est moi qui te remercie pour ta patience ! Tu mérites d’être mon premier ! Ai-je ironisé.

-Largement !!! Ma belle !

Toujours en tenue d’Eve, on se regarde longuement, on se parle longuement, puis on finit par s’embrasser langoureusement…

-Je t’aime ! Me dit-il.

-Moi aussi je t’aime ! Je n’ai pas envie de te perdre !

-Non ! Tu ne me perdras pas ! Est-ce que tu sais que tu es ma reine ? Tu ne me perdras pas, parce que moi je suis ton roi !

Nous nous affalons à nouveau sur le lit, et nous nous adonnons encore et encore dans cette euphorie sexuelle. Je venais de donner mon bijou à l’homme que j’aimais et qui m’aimait plus que tout. En nous séparant ce soir-là, j’ai dormi en repensant à chacune de ses caresses, de ses baisers, et à chaque minute passée avec lui.

Un an plus tard…

C’était la fin des cours ; l’amphi se vidait progressivement. Pendant que je rangeais mes affaires, j’ai reçu un message d’Ulrich…

-Je suis là devant votre amphi !

-Ok ! J’arrive !

C’était une habitude, une sorte d’usage établi par nous deux ; celui qui finirait les cours en premier venait attendre l’autre, et vice versa. En allant le retrouver à la sortie on se fait la bise, comme à notre habitude. Nous formions une sorte de tandem ; inséparables et complices, on a fini par s’inscrire dans la même université, à Soa ; et nous avons fini par louer tous les deux une chambre pas loin du campus, à l’insu de nos familles respectives. Nous partagions presque tout, à part nos filières ; moi j’avais choisi le droit et lui les sciences économiques. Personne n’était au courant de la vie commune qu’on menait. Il n’y a que Mireille ma sœur qui savait tout, puisqu’elle venait nous rendre visite régulièrement.

-Vous avez quand même traîné aujourd’hui ! Lance-t-il.

-Tu connais même le prof là ? C’est un bavard je t’assure ! Et de ton côté ? C’était comment les cours ?

-C’était cool ! Il est moins bavard ce prof ! Par contre très expéditif, mais très pragmatique ! Et comme je suis le délégué, il me sollicite beaucoup !

-Hum ! N’est-ce pas je vois comment ta côte de popularité grimpe depuis le début de l’année !

-On va faire comment ? Je ne suis pas une star, mais je suis ta star !

-Va là-bas ! Tu te moques de qui ?

-Tu es ma reine et tu le sais !

-Aka !!!

En un an, notre relation avait beaucoup évolué ; elle était basée sur des fondements solides, au point d’en faire des envieux, et des même des jaloux ; maisil fallait bien préciser, des jalouses ! Ulrich était beau gosse et je savais qu’il était très adulé ; je lui faisais assez confiance parce que c’était quelqu’un de très droit et de correct à mes yeux. Le chemin parcouru jusqu’ici avec lui n’est que la preuve de notre amour vrai. Même si ces autres filles tournaient autour de lui, je ne m’en inquiétais pas pour autant.

La semaine intense de cours tirait déjà à sa fin, et le week-end s’annonçait super bien ; on avait décidé de nous enfermer à double tour dans notre chambre et de passer toute la journée du samedi à ne rien faire qu’à glander devant la télé, ou à écouter la musique. Très souvent on recevait nos amis et connaissances, mais aussi certains de nos voisins avec qui le courant passait très bien. Mais ce jour en particulier, on voulait vraiment profiter du week-end…

-Je n’ai pas envie de mettre le nez dehors ! Ai-je avancé en premier.

-Et moi donc ? J’ai dit à mes potes que je ne me sentais pas bien ! Et si on s’enfermait à double tour ? On profite du week-end ! Tu te rends compte que ça fait une bonne semaine que je ne t’ai pas touchée ?

-Hier hier là ? Ta gourmandise me dépasse !

-Sérieux ! J’ai envie de toi grave !

Je ne me faisais jamais prier deux fois, je le laissais faire ; mais oui j’aimais bien ça ! J’adorais ! J’aimais le sexe, et je me faisais bien pilonner par mon chéri… on n’a fait que ça durant tout l’après-midi de ce samedi, avant de rester enlacés pendant plusieurs heures. C’est aux environs de 19h que nous avons été perturbés par du bruit au niveau de notre porte. Quelqu’un venait de frapper…

-Ce sont encore tes amis ! Ai-je dit en piaffant. N’ouvre pas !

On a fait que frapper avec insistance, ce qui nous a quand même alertés.

-Bon je vais voir ! Dit-il.

Avant d’ouvrir, il prend la peine de se rhabiller, avant de demander…

-Qui va la ?

-Bonsoir ! C’est le bailleur qui m’envoie !

Ulrich ouvre et préfère le recevoir à l’extérieur. Quelques minutes plus tard il revient ; je le vois enfiler un pull…

-Mais tu vas où ?

-Je reviens ! C’est le fils du bailleur ! Il l’a envoyé ! C’est pour le pb de courant !

-Encore ?

-Je reviens ! Je vais régler ça ! Je ne serai pas long !

-Ok ! Sois prudent !

-A toute à l’heure !

30 minutes après j’ai entendu un téléphone vibrer ; je me suis rendue compte que c’était celui d’Ulrich…

-Oup’s ! Il a oublié son téléphone ! Il ne met pas long ! Donc pas grave !

Intriguée par la fréquence d’appels, ma curiosité m’a piqué au vif ; j’avoue que je n’étais pas ce genre de fille qui fouine et farfouille je ne sais quoi dans le téléphone de son chéri ; mais je n’ai pas pu me retenir ; j’ai fini par m’en emparer, et coup de chance ou de malchance, il était déverrouillé. Il est bien vrai qu’il m’avait fait comprendre qu’il avait l’intention de changer ce téléphone à cause de sa vétusté ; il devenait obsolète, et certaines fonctions ne marchaient plus convenablement, d’où la fameuse option du verrouillage automatique de l’appareil, qui était complètement HS...

Je ne sais pas combien de temps je suis restée immobile, assise sur le lit ; mon regard pointé vers le vide donnait l’impression d’avoir été frappée par un double AVC ; j’avais les mains qui tremblaient ; je tenais toujours ce téléphone en main, avec le désir ardent de le fracasser au sol ; au moment de lever ma main pour le faire, je l’ai entendu renter…

-Ouf !!! C’est bon ! Je me suis arrangé avec lui ! Tout est ok maintenant ! Hé ! C’est quoi ? Pourquoi tu es comme ça ? Mais… c’est mon téléphone ! Pourquoi tu l’as ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Je lui ai lancé un regard neutre ; et tout en lui tendant son téléphone je lui ai dit…

-J’ai failli le casser ! Surtout qu’il ne vaut plus rien ! Mais je n’allais plus avoir de preuves concrètes pour t’accuser !

-M’accuser de quoi ? Je ne comprends pas ! Chérie ! Qu’est-ce qu’il y a ? Tu me fais peur !

-Ornella, Vanessa, Xavérie, Murielle, Nadège, et… Stéphanie ! Dis-moi ! Ce sont toutes tes petites ? Je veux comprendre ! Parce que tu les appelles toutes Bébé, ma reine, ou encore ma belle comme moi ! Tu leur dis à toutes que tu es leur roi, comme tu me le dis souvent ! J’ai tout lu, et j’ai eu le temps de bien détailler ; Ornella et Stéphanie sont enceintes de toi ! L’une est enceinte de 8 mois et l’autre de 6 mois ! Xavérie est avec toi depuis plus d’un an, tu l’as connue presque qu’à la même période que moi ! Vanessa… est ma camarade de classe ici en fac ! Je comprends pourquoi elle me snobe tout le temps ! Vous avez commencé à sortir ensemble en octobre dernier, on venait de commencer les cours ici ! N’en parlons pas de Murielle et Nadège !!! Explique-moi ! Je… je veux comprendre !

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