Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

Chapitre 05

Chapitre V

J’étais fatiguée et si je m'écoutais, je serais restée dans le lit à rien foutre mais mon corps me faisait comprendre qu’il avait besoin de prendre un bain de soleil et que mon esprit ne dirait pas non quand il y serait soumis. Je m’étais donc habillée pour rejoindre Angie et Madison dans un restaurant de la place pour un déjeuner que j’avais au préalable décliné.

« T’as finalement décidé de nous rejoindre ? lança Madison alors que je prenais place à sa gauche.

- Ouais. J’avais besoin de changer d’air.

- On a déjà commandé nos plats m’informa Angie. Tu nous rejoins ou tu prendras une entrée d’abord ?

- Je vais prendre une entrée et ce sera mon plat principal. Je suis même pas sûre d’avoir faim là.

- Qu’est-ce qui t’arrive ? me demanda Madison.

- Il s’avère que j’ai engagé ma parole il y a quelques années pour une truc stupide et aujourd’hui on me demande de l’honorer pour un fait totalement ahurissant.

- Et de façon plus claire, ça donne quoi ? me questionna Angie.

- Si je ne trouve pas vite une solution, je vais épouser Roland. »

Madison qui venait de porter son verre à ses lèvres recracha la gorgée qu’elle venait de boire et chercha une serviette pour essuyer les dégâts qu’elle venait de causer tandis que Angie me regarda les yeux grands ouverts ne sachant pas s’il s’agissait d’une blague tant mon air n’avait rien de taquin. J’aurais aimé qu’il s’agisse d’une des blagues que j’aimais leur faire sauf que ce n’était pas le cas. Je m’étais mise dans un bourbier il y a plusieurs années et Roland était visiblement assez con pour me le ressortir en pleine face aujourd’hui.

« Pourquoi j’ai l’impression que cette annonce est sérieuse ? demanda Angie.

- Parce qu’elle l’est, soupirai-je.

- Comment ça ?

- Pour tout comprendre, il faut remonter à quelques années.

- On t’écoute.

- Personne ne me juge ?

- Personne ne te juge, répondirent-elles en cœur.

~~ Flash back~~

« Arrête de marcher de long en large comme ça, tu me fatigues Tonya !

- Bah sors de la chambre !

- Non, j’étais là avant toi, donc s’il y a bien une personne qui doit sortir avant l’autre, c’est toi.

- Madison, tu me gazes ! Tu comprends ? Lâche-moi les bottes !

- Mais personne ne te tient… D’ailleurs, tu viens d’où comme ça ?

- De chez ya Tchoupi.

- Mais t’es folle ! Si papa l’apprend t’es morte !

- T’inquiète pas pour moi. J’ai été discrète.

- Mais pourquoi t’es partie la voir ?

- Pour qu’elle m’aide pour Will.

- Non mais Tonya t’es complètement folle ! »

Je savais que je n’aurais rien dû lui dire. Je savais même pas pourquoi je continuais à lui parler. Ah si, on était jumelle. C’était drôle de voir à quel point on n’avait presque rien en commun. On ne partageait pas grand-chose si ce n’était notre amour pour l’autre malgré nos différences. Elle était trop calme et moi je ne l’étais pas assez. Maman disait toujours que j’avais dû prendre toute la dose de courage et de fougue que Dieu avait prévu de nous donner à toutes les deux. Ça devait être vrai parce que moi j’osais ce que Maddie n’osait pas. Elle aimait rester dans son coin tandis que moi j’aimais expérimenter. La théorie c’était pour elle, la pratique pour moi, tant pis, si je me cassais la figure, je savais toujours me relever.

C’est ainsi que j’avais en tête de sortir avec Will, l’un des plus beaux garçons du lycée. Il était en terminal et s’était d’après les dires séparés de sa copine, une universitaire. J’avais des vues sur lui depuis que j’avais franchi les portes du lycée pour la première fois, en début d’année. Mais lui, il ne calculait pas les secondes, du moins, il ne calculait pas les secondes inintéressantes. Je ne comprenais pas ce que voulais dire inintéressantes au début, mais Kaly avait éclairé ma lanterne ; il fallait comprendre par inintéressantes, les filles n’ayant aucune expérience sexuelle. Lui, il fonctionnait et il ne voulait pas avoir à gérer les débutantes, d’après ce qu’il disait. Il s’amusait même à afficher celles qui essayaient de lui faire croire qu’elle fonctionnait déjà. Moi aussi j’allais faire la même chose que ces filles. Lui faire croire que je fonctionnais, mais contrairement à elle, j’avais un atout dans ma manche ; ya Tchoupi.

C’était une grande qui vivait dans la cour et qui avait des mœurs légères selon papa et maman tout ça parce que les hommes passaient souvent chez elle. Elle était gentille et répondait toujours à mes questions donc j’allais des fois la voir. Discrètement bien évidemment, je tenais un peu à ma vie. J’avais appris tellement de choses avec elle, comme compter mon cycle menstruelle, que je savais qu’elle serait la bonne personne pour m’aider. J’étais allée la voir aujourd’hui pour qu’elle me donne des conseils et me dise concrètement comment se comportaient les filles qui fonctionnaient et elle avait répondu à toutes mes questions. Maintenant, j’avais de supers conseils pour me faire remarquer de Will et pour sortir avec lui sans qu’il ne devine que je ne fonctionnais pas encore.

Je cherchais simplement lequel des tips qu’elle m’avait donnés j’allais mettre en place en premier.

« Tonya ! Je te parle !

- Quoi ?!

- Tu vas faire, commença-t-elle a voix haute, avant de se reprendre et murmurer. Tu vas faire la chose avec lui et il va se moquer de toi devant tout le monde quand il comprendra que tu n’as jamais rien fait.

- Mais il ne le comprendra pas, du moins pas tout de suite. Ya Tchoupi a répondu à toutes mes questions donc je sais comment les fonctionneuses marchent et qu’est-ce qu’elles font concrètement. Du coup, il pensera au début que je fonctionne, ensuite moi je ferai tout pour qu’il soit amoureux de moi comme ça, je lui avouerai la vérité mais il ne m’affichera pas et on restera ensemble. Puis s’il faut le faire, bah on le fera, j’ai pas peur.

- C’est n’importe quoi Tonya. Avec tous les plans tordus que t’as montés, tu n’as toujours pas compris qu’il y avait une théorie et une pratique souvent différente ? Il va t’attraper et il sera sans pitié ! »

Elle venait de soulever un point assez important. J’avais posé des questions à Ya Tchoupi sans lui dire clairement qu’il s’agissait de moi et que je voulais me faire passer pour une go qui fonctionnait. Elle ne m’avait peut-être donc pas tout dit et moi je pourrai me compromettre sans même m’en rendre compte.

« Comment je vais faire ? pensai-je à haute voix.

- Tu vas attendre le bon. Celui qui sera amoureux de toi et qui va t’apprendre comment on fait ou même mieux, apprendre avec toi et… »

Je n’entendais plus ce qu’elle disait, mon écoute s’était arrêtée à « apprendre avec toi ». Il fallait que je trouve quelqu’un qui allait apprendre avec moi et n’allait pas aller le crier sur tous les toits et je savais parfaitement qui pourrait être cette personne.

« Tu vas où ?

- J’arrive ! criai-je alors que j’étais déjà dans le couloir. »

J’enfilai rapidement mes claquettes puis traversai la cour et fis le tour du quartier pour accéder à l’entrée de la maison de La binocle par le passage secret. Il y avait un petit angle mort qui donnait sur la barrière arrière de leur maison. Il suffisait de pousser une planche pour passer et atterrir directement sur l’entrée de la cuisine.

Je savais que son altesse n’était pas là, elle était partie à Pointe-Noire depuis trois jours pour vendre sa marchandise. Elle disait que les filles de Pointe-Noire achetaient plus que les filles de Brazzaville. Elle partait souvent pour deux voire trois semaines, laissant La binocle tout seul, mais elle s’avait qu’elle pouvait lui faire confiance. Il aimait tellement l’école celui-là que j’aurais pu parier qu’il tomberait malade lorsque ça finirait. Je ne comprenais pas comment les filles pouvaient le trouver mignon. Ce qui était certain, c’est qu’il n’avait pas de copine, qu’il ne fonctionnait pas et que si je jouais bien mes cartes, il allait m’aider sur ce coup-là.

« La binocle, j’ai besoin de toi, crachai-je complètement essoufflée, en arrivant dans sa chambre. »

Sans surprise, il était en train de travail, entouré de plein de cahiers. On était quand même samedi après-midi, mais fallait croire que c’était un détail important pour les gens normaux, lui c’était… La binocle quoi.

Je m’assieds sur son lit, pour reprendre mon souffle puis lorsque ce fut le cas, je me relevais, vive, prête à négocier avec lui. Ce qui n’allait pas être facile.

« La binocle, j’ai besoin de toi, répétai-je.

- Tu viens me demander de l’aide en m’appelant La binocle, me fit-il constater tout en continuant à écrire. »

Je voulais lui répondre mais je me retins. Ce n’était pas une bonne idée, du moins pas maintenant.

« Roland, faut que tu m’aides.

- T’as du mal dans quelle matière ?

- Education sexuelle. »

Il se tourna vers moi en fronçant les sourcils, l’air de ne rien comprendre. Je venais d’avoir son attention.

« Quoi ?

- Je veux sortir avec Will, l’informai-je tout de go, mais…

- Je t’arrête tout de suite, me coupa-t-il. On est dans la même classe mais on traine pas ensemble.

- Je me doute bien ! dis-je avec ironie avant de me reprendre. Enfin… Je sais que vous trainez pas ensemble et c’est justement pour ça que tu vas pouvoir m’aider. T’es en terminale, t’as jamais fait…. Tu vois… avec une fille. Et bien aujourd’hui, je t’offre l’occasion de t’entraîner avec moi comme ça, tu pourras dire que t’es plus puceau et tu seras comment on fonctionne !

- Pourquoi t’as toujours des idées tordues ? me répondit-il simplement.

- Mais c’est pas si tordue que ça ! J’ai jamais rien fait, toi non plus, on est tous les deux gagnants ! Moi je pourrai sortir avec Will et toi tu te sentiras pas embarrassé devant une fille parce que tu sauras déjà comment ça se passe.

- Il est hors de question que je le fasse encore plus avec toi ! dit-il avec véhémence. »

Ça commençait à ressembler à une discussion qui allait se clore par un non catégorique de sa part, mais c’était sans compter sur mon joker.

« La binocle, me fait pas ça !

- C’est non Tonya !

- Mais si tu me dis non, je serai obligée d’aller voir quelqu’un d’autre !

- Mais tu en parles comme si c’était rien ! C’est à prendre au sérieux !

- Non mais ça c’est ce que dise les parents. Et pour le coup, c’est vraiment rien les premières fois. C’est ya Tchoupi qui me l’a dit.

- Super la référence.

- Allez s’il te plait Roland, dis oui et je te jure sur le tombeau de mon grand père que je te demanderai aucun service pendant deux mois et si un jour t’as besoin de moi, pour quoi que ce soit, je dirai oui, peu importe où, peu importe pourquoi, peu importe comment, je dirai oui, il te suffira juste de dire un mot. Un mot genre… genre Joker ! Voilà. T’auras juste à dire joker et moi je ferai, sans discuter. »

Je sentais qu’il était en train de craquer alors je relâchais rien. Je gardais cette tête de chien battu, qui attendait seulement un oui de sa part.

« C’est… C’est n’importe quoi…

- S’il te plaît, murmurai-je »

~~ fin du flash back~~

« Attends, attends, attends deux minutes. Je crois, je crois avoir mal compris souffle Angie. Roland est celui qui t’a déviergé ?

- C’est avec lui que tu l’as fait ? compléta Madison.

- On a dit pas de jugement.

- Mais il a accepté ?! s’étonna Madison.

- Il est amoureux d’elle depuis toujours, c’était presque certain qu’il allait accepter même si c’était totalement saugrenu comme idée, expliqua Angie le sourire aux lèvres. Bon la suite !

- Comment ça la suite ? Tu te crois dans une chronique ?

- Bah je veux savoir, comment ça s’est passé, sautilla-t-elle un peu trop enthousiaste. Je pensais vraiment pas que t’étais déjà aussi dingue à seize ans.

- Pour le coup, j’ai étrangement envie de savoir aussi. Comment ça s’est passé, parce que finalement, c’est toute la partie que tu m’as cachée.

- Ok, ok. On juge toujours pas ?

- On juge toujours pas ?

~~ Flash Back ~~

Je pensais qu’on allait se fixer une date pour mieux se préparer et moins appréhender mais je redoutais que Roland change d’avis et moi aussi par la même occasion. Alors quand il me demanda quand est-ce que je voulais le faire, je répondis maintenant.

« Je vais aller me doucher, comme ça, tu pourras finir tes devoirs et après t’iras te doucher et on le fera. Ça te va ?

- Oui. »

J’avais l’habitude de dormir ici, je n’eue donc aucun mal à trouver une serviette et des vêtements que j’avais laissés même si j’allais devoir les retirer.

Je pris plus de temps que d’habitude pour me doucher puis en mis tout autant pour mettre de la crème sur mon corps avant de renoncer à porter quoi que ce soit et sortir en serviette. Je le retrouvais toujours assis à son bureau, son stylo en main, mais il n’écrivait pas. Je pourrais parier qu’il n’avait rien fait depuis que je l’avais laissé.

« C’est bon tu peux y aller »

Il sursauta légèrement en m’entendant parler avant d’acquiescer et de lentement se lever de sa chaise. On aurait dit un prisonnier à mort sur le point de se faire exécuter.

Si on m’avait raconté ce moment et que je n’en étais pas l’un des acteurs ou que je n’étais pas dans le même état que lui, j’aurais éclaté de rire.

Pendant tout le temps où il était sous la douche, j’essayais de me remémorer ce que m’avait dit ya Tchoupi, mais j’avais l’impression que tout se mélangeait et que plus rien n’avait de sens. Je repensais aux mots de Madison quelques heures plus tôt et je me rendis compte qu’elle avait raison. Si j’avais essayé avec Will, il m’aurait démasqué.

Roland sortit de la douche, simplement vêtu d’une serviette nouée autour de la taille et vint s’asseoir à mes côtés.

Mes mains commençaient à trembler et Roland n’avait plus son air « je suis égal à moi-même peu importe ce que tu dis », il semblait tout aussi anxieux que moi alors je décidai d’être la plus courageuse de nous deux, puis après tout, c’est moi qui en avais eu l’idée.

Sans avoir à discuter, je me levai pour me placer en face de lui et me mettre à genou entre ses jambes.

« Qu’est-ce que tu fais ? me demanda-t-il alors que j’avais les mains sur le nœud de sa serviette.

- Bah il faut que ton truc soit debout donc je vais te faire une fellation. Ya Tchoupi m’a tout expliqué.

- t’es sûre que les conseils de ya Tchoupi sont appropriés là ? »

J’arquais un sourcil qui signifiait « je te rappelle qu’elle côtoie beaucoup d’hommes » et il le comprit.

« Laisse tomber ma question. »

Je reportais mon attention sur sa serviette et faillit crier en voyant son pénis. S’il avait cette forme et cette taille au repos à quoi ça allait ressemblait debout.

J’aurais pu faire marche arrière à cet instant, mais j’étais bien trop boucharde et aventurière pour renoncer.

Je me jetai à l’eau et sans trop réfléchir, ouvrit la bouche.

« Aie, aie, aie ! Arrête, arrête ! ça fait mal !

- Désolée. Pourtant il parait que les hommes aiment ça.

- Qu’on leur racle la peau du pénis avec les dents, je crois pas !

- Ok, laisse-moi ressayer. »

Cette fois, je me servis plus de mes lèvres et moins de mes dents ce qui sembla plus ou moins être efficace, même s’il nous fallut trois bons quart d’heure pour y arriver.

Pour la suite, je retirai à mon tour ma serviette et m’allongeai sur son lit, décidant de ne pas noter l’éclat qui se dessinait dans ses yeux, puis il m’y rejoignit et se plaça entre mes jambes. Il entreprit de m’embrasser mais je détournai la tête.

« On a pas besoin de s’embraser. C’est seulement ceux qui s’aiment qui s’embrassent. Nous on a pas besoin de ça. T’as juste à faire rentrer à l’intérieur.

- T’es sûre ?

- Oui ! Tu rentres tout, d’un coup.

- D’un coup ? T’es vraiment sûre de ça. Ce ne serait pas mieux que j’y aille doucement.

- Mais non ! Ya Tchoupi elle a dit que certain homme mettait un coup, que c’était sec et rapide mais efficace. »

Il prit plusieurs inspirations avant que je ne sente son pénis contre ma peau. Les mains sur ses épaules, les yeux fixés sur lui, j’essayais autant que je le pouvais de déstresser, mais au moment où il me pénétra, je crus que tout le stress et la crispation du monde entra en moi. Mon souffle venait de se couper et une puissante douleur envahit mon bas ventre. Aussitôt, mes larmes se mirent à couler alors que je criais de douleur.

« AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !!!!!!! »

Roland se retira vivement et j’eue l’impression qu’il venait de sortir une épée de mon bas ventre.

« Tonya, ça va ?

- Je crois que tu m’as fracturé mon vagin ! pleurai-je.

- Je suis désolé. Je suis vraiment désolé. »

Il s’excusa toute la demi-heure qui suivit et qui correspondait au temps où la douleur se faisait encore sentir puis il passa l’autre demi-heure à paniquer, se demandait si la perte de sang que j’avais eue correspondait à la percé de mon hymen ou s’il s’agissait d’un autre type de saignement plus grave.

« C’est forcément mon hymen. Je suis vierge. Enfin, je l’étais.

- T’as encore mal ?

- Non, plus trop.

- Ok, tu peux t’habiller ? Je vais te raccompagner.

- Sûrement pas ! Je suis venue en passant par le passage de la cuisine.

- Mais tu vas pas rentrer seule ?

- Si. T’inquiète pas. Ca va aller, dis-je en me levant. »

Enroulée dans un drap, j’allais jusqu’à la salle de douche puis attendis d’ouvrir le robinet avant de pleurer. C’était une catastrophe et je n’aurais jamais imaginé que ça se passerait comme ça. Il y avait forcément quelque chose que je n’avais pas compris mais pour le moment, je n’avais pas envie d’y réfléchir.

Je pris une douche rapide, enfila mes vêtements et partis presque comme une voleuse sans dire au revoir à Roland.

Je ne le croisai d’ailleurs pas les jours qui suivirent. Même pas pendant les récréations, ce qui n’était pas plus mal.

Le jeudi matin, en allant en cours, je croisai ya Tchoupi qui revenait du marché. Elle me salua puis me posa des questions sur ma copine imaginaire, celle que j’avais utilisé pour poser mes questions. Je finis par lui dire ce qu’il en était réellement et ce qu’il s’était passé quelques jours plus tôt.

Elle n’en revenait pas. Après m’avoir grondé pour mon mensonge, elle m'expliqua ce qui n’avait pas marché et comment je devais m’y prendre la prochaine fois « si ton copain n’a pas peur de te toucher. ». Je souriais à sa dernière phrase, parce que je ne lui avais pas non plus tout dit concernant l’identité de mon « copain ». Elle connaissait Roland et bien évidemment, nos mères.

Je la remerciais pour l’ensemble des informations qu’elle venait de me donner avant de reprendre le chemin de l’école.

J’étais presque arrivée lorsque je fis demi-tour non pas pour aller à la maison mais chez son altesse. Roland avait cours dans une heure alors j’étais quasiment certaine de le trouver chez lui. Et j’avais raison.

Je rentrai dans sa chambre au moment où il sortait de la douche, une serviette nouée à la taille. Si ça c’était pas un signe !

« Salut !

- Salut. Qu’est-ce que tu fais là ?

- Je viens pour qu’on essaie à nouveau, mais attends ! Cette fois ce sera différent, dis-je alors qu’il était déjà en train de dire non. Je sais ce qui n’allait pas et comment arranger ça.

- Je veux pas. C’est non ! Puis tu as dit que tu n’allais plus me demander de services pendant deux mois !

- Mais ça compte pas parce que c’était raté ! Allez s’il te plait. Me dis pas que tu veux qu’on reste sur un échec.

- Et s’il t’arrive quelque chose ?

- Il m’arrivera rien !

- Je te rappelle que la dernière fois tu criais de douleur.

- Je crierai pas parce que je n’aurai pas mal.

- C’est même pas sûre, puis là, j’ai cours dans une heure !

- On va pas durer…. Alors ?

- Ok, mais à condition que je fasse ce que je veux.

- Que tu fasses ce que tu veux ? Comme ?

- Tu verras. C’est toi qui vois. »

Je voulais pas trop discuter. Tout ce que je voulais c’était mettre en pratique ce que m’avait dit ya Tchoupi, alors j’acceptais le deal puis déposais mon sac avant de l’inviter à prendre place sur la chaise. Il obtempéra sans parler et je lui fis une fellation bien mieux réussie que les premières fois.

Après m’être déshabillée, je déposais de petits baisers mouillés dans son cou et fus heureuse d’entendre les petits soupirs qu’il poussait. La aussi ya Tchoupi avait raison.

J’allai m’allonger dans le lit et souhaitai lui dire ce qu’il devait faire, mais il le comprit. Il vint s’installer entre mes jambes puis glissa sa tête entre mes cuisses.

Au départ c’était comme des bisous aériens, un peu comme s’il cherchait la meilleure façon de procéder avant que ça ne ressemble à un baiser, un vrai. J’étais sur mes coudes, pour le regarder faire jusqu’à ce que la chaleur qui grandissait dans mon bas ventre sembla exploser.

C’était bon, c’était tellement bon, que je me laissai tomber sur le lit pour savourer ces espèces de mini spasmes qui montaient.

Je sentis quelque chose d’humide se poser sur mon sein droit et en ouvrant les yeux, je vis qu’il s’agissait de la bouche de Roland. Je voulais lui demander d’arrêter mais ça aussi c’était bon, ça allongeait les espèces de spasmes.

Ça n’avait clairement rien à voir avec la fois précédente mais je redoutais quand même le « gros moment ». J’essayais de me détendre mais plus je sentais qu’il arrivait et plus j’avais l’impression de me crisper. Roland arrêta de m’embrasser les seins et adopta une meilleure position entre mes jambes. Je stressais d'avantage.

Je stressais tellement que je mis un petit temps à comprendre ce qui était en train de se passer ; Roland m’embrassait.

Lorsque je pris pleinement conscience de ce qu’il se passait mon premier réflexe était de le repoussait, mais je n’en fis rien. Je venais de remarquer que ça me déstressait et allongeait également l’onde de spasmes. C’était indescriptible et dire simplement que c’était bon, ne permettait pas de qualifier ce qu’il en était réellement.

Je ne sentis pas non plus lorsqu’il me pénétra, quoi que. J’eue l’impression d’entrer dans une danse tourbillonnante, qui réveillait tous les sens de mon corps. J’en gémissais jusqu’à en avoir le souffle coupé puis la respiration saccadée.

Je venais de faire l’amour avec Roland et c’était bon. Super bon.

« ça va ? T’as pas mal ?

- Hum, hum et toi ?

- ça va aussi. Même si je viens de rater mon corps.

- T’as séché pour la première fois de ta vie mais c’était pour une bonne cause. »

Il sourit puis ferma les yeux et j’en fis autant. Je venais de rater deux heures de cours et j’allais devoir les rattraper mais ça m’importait peu. J’étais bien là, dans ce lit et je me dis avant de plonger dans un profond sommeil que mon idée était peut-être stupide, mais j’étais contente de l’avoir fait avec Roland.

Le lendemain, après les cours, je le retrouvais dans sa chambre encore et toujours devant ses cahiers. Cette fois ci je n’eue pas à le convaincre, il me demanda simplement de le laisser terminer son exercice.

Et ça a été ainsi pratiquement tous les jours, pendant plus d’un mois. Même lorsque son Altesse était rentrée, nous avions trouvé le moyen de coucher ensemble.

« Tes seins ont grossi. »

J’étais à califourchon sur Roland, une main tenant mes mèches en queue de cheval et l’autre soulevant le drap pour essayer de trouver mon élastique. Nous étions un mardi après-midi, Roland n’avait pas cours et mon professeur de français, avec qui nous avions trois heures, était absent.

« C’est normal, tu passes ton temps à les tripoter, répondis-je en parcourant le lit des yeux. »

Je le trouvai sur l’oreiller, prêt de la tête de Roland. Je me penchai pour le récupérer et il en profita pour me caresser les seins. Je me redressai pour attacher mes mèches.

« Même tes hanches ont l’air de s’être arrondies.

- La personne dont tu ne veux pas que je cite le nom dit que c’est parce qu’on pratique du full contact, lui expliquai-je en souriant.

- Du full ? Je veux même pas savoir. »

J’eue envie de rire mais je me retins. Il n’aimait pas que je parle de ya Tchoupi, pourtant c’était bien elle qui m’apprenait toutes les bottes qu’il appréciait.

Je voulais y aller, j’avais passé presque tout l’après-midi ici et je voulais profiter du temps qu’il me restait pour m’avancer dans mes devoirs, pour une fois, mais Roland caressait mes hanches avec plus d’insistance.

« Mais j’ai envie de m’avancer sur mon devoir, boudai-je faussement alors qu’une de ses mains se glissait entre mes cuisses.

- Je t’aiderai, murmura-t-il avant de m’attirer à lui et m’embrasser dans le cou. »

Je me retrouvais maintenant en dessous de lui, prête à le recevoir de nouveau.

« Tourne-toi.

- Quoi ?

- Tourne toi, répéta-t-il.

- Euh… Je veux bien qu’on essaie tout mais ça là ! »

Je n’eue pas le temps de continuer qu’il me fit tourner et m’attira à lui en me tirant par les hanches avant de s’introduire en moi.

C’était tellement brusque et soudain que je ne pus retenir un gaz.

« Humm Tonya ! ça pue ! souffla-t-il en mettant sa main devant son nez et sa bouche.

- Mais tu m’as surprise, dis-je totalement hilare. Roland ! Mais reviens, ça pue plus ! »

Il s’était recroquevillé dans sa douche où il était en train de se laver les mains.

« Tu peux pas être aussi belle et faire des pets aussi odorants.

- ça m’a échappé, ricanai-je encore une fois avant de me hisser sur la pointe des pieds pour l’embrasser dans le cou. »

Il ne me repoussa pas et on finit par faire l’amour dans sa douche.

~~ Fin du Flash Back ~~

Je levai les yeux face au silence qui régnait et posai mon regard tantôt sur Angie et tantôt sur Madison. Elles arboraient toutes deux un air choqué.

« Vous êtes sortis tout ce temps ensemble sans que je ne le sache ? lança Madison.

- On est pas sortis ensemble. On couchait ensemble pour s'entraîner et s'entraider !

- Tu te fous te nous, intervient Angie. Je comprends mieux maintenant pourquoi il est autant attaché à toi. T’es la première femme qu’il a connue.

- Et pourquoi vous avez rompu ? enchaina Maddie.

- On a pas rompu, on était pas ensemble.

- D’accord si tu veux mais, elle pose une question pertinente là, pourquoi vous avez arrêté ? renchérit Angie.

- Le deal s’était arrêtée.

- Tu es en train de mentir.

- Tu saoules Maddie. On peut parler d’autre chose ? Je vous rappelle que le sujet principal était de savoir si je me mariais ou non avec Roland !

- Ne l’épouse pas, dit Madison.

- Epouse-le dit Angie.

- Super, merci pour votre aide. »

Je soupirai tout en essayant de ne pas montrer mon trouble. Ça faisait longtemps que je n’avais pas repensé à cette époque et plus précisément cette partie de ma vie. Je l’avais enfoui quelque part et elle aurait du y rester.

J’en étais là dans mes pensées quand je sentis un regard insistant posé sur moi. Je regardai autour de moi jusqu’à ce que je capte les yeux de la personne qui me regardait.

C’était un bel homme, bien installé dans la trentaine, avec une bonne situation, très sur de lui visiblement et dangereusement attirant. Il y avait quelque chose chez lui qui faisait crier « problème à l’horizon » à tous mes sens.

Et mes sens ne me trompaient jamais, alors quand je sentis qu’il allait s’approcher, je décidai de partir. Je me dépêchai de rejoindre ma voiture parce que ce genre de type n’était pas de ceux qu’on devait laisser parler même une seconde au risque de tout perdre.

« Excusez-moi mademoiselle ? »

Je me retournais pour faire face à la personne qui m’interpellait. Et merde, c’était lui.

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.