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Chapitre 06

Chapitre VI

Je déposai le combiné de mon téléphone sur son socle et rangeai rapidement les dossiers se trouvant sur mon bureau avant son arrivée. Elle pénétra dans mon bureau au moment où je terminai, la mine boudeuse, ou peut-être énervée. Je ne savais pas encore, il me fallait l’entendre parler.

« Salut.

- Hey. »

C’était un « Hey » d’énervement. Pourtant, la dernière fois que nous nous étions vus, tout allait plutôt bien.

« Que se passe-t-il ?

- C’est à toi de me le dire, dit-elle en prenant place sur le siège en face du mien.

- C’est marrant mais quand tu parles comme ça, tu ressembles à Tonya. »

Ça ne la fit pas rire et encore moins rouspéter. Elle resta de marbre.

« Ok, qu’est-ce qu’il se passe ? lui demandai-je à mon tour.

- Encore une fois, c’est à toi de me le dire. Je pensais qu’on n’était pas de simples amis mais des frères et sœurs qui se disent tout.

- Et c’est le cas !

- Dans ce cas, explique-moi pourquoi j’entends parler de cette histoire de Joker et de ta relation avec Tonya qu’aujourd’hui ? »

Je me redressai sur mon siège assez surpris qu’elle me parle de ça. Je n’aurais jamais imaginé que Tonya puisse lui raconter ce qu’il s’était passé. Tacitement, nous avions décidé de garder cette histoire pour nous.

« De quoi tu parles ?

- Ne joue pas à ça avec moi ! dit-elle avant de se lever. Je sais même pas pourquoi je suis venue.

- Madison, Madison ! la rattrapai-je alors qu’elle était déjà devant la porte d’entrée. Attends.

- Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu étais sortie avec Tonya ?

- Parce que … Parce qu’on ne sortait pas ensemble, c’était …

- Oh pitié arrête ! Tu vas pas reprendre ses propos de « on s’entrainait » !

- Pourtant, techniquement, c’était ça. »

En réalité, c’était bien plus que ça, mais je n’allais certainement pas rentrer dans les détails avec elle, là, maintenant. Pour être honnête, je ne pensais même jamais le faire.

« Je ne comprenais pas pourquoi tu restais attaché à elle alors qu’elle n’avait visiblement pas l’air intéressé, mais maintenant ça a du sens ! T’as eu une relation avec elle et pas la moindre ta première relation et depuis tu es toujours amoureux d’elle.

- Mais non !

- Bien sûr que si ! Roland ! Cette histoire de l’épouser franchement, c’est une très mauvaise idée ! Tonya est ma sœur et je l’aime plus que tout mais je t’aime aussi et je ne veux pas que tu souffres ! Tu vas forcément te projeter dans ce mariage là ou Tonya va chercher à en sortir et continuer de mener sa vie telle qu’elle l'entend. T’auras le cœur brisé et moi je ne veux pas assister à ça.

- Il n’y aura rien de tel. C’est pour Sophia que je le fais, rien que pour elle.

- Dans ce cas, épouse une autre femme si c’est vraiment pour Sophia ! Roland tu ne peux pas continuer à vivre dans le passé, il faut que tu avances ! Tu mérites d’être heureux, avec une femme qui t’aime pour ce que tu es et qui soit consciente de l’homme de valeur qu’elle aura à ses côtés.

- Si je me mariais avec une autre femme, elle ne pourrait pas avoir la garde de Sophia !

- Je t’en supplie, ne fais pas ça. »

Elle avait tort, je n’étais pas autant attaché à Tonya, qu’elle pouvait le croire. Aujourd’hui, j’avais de l’affection pour elle mais rien à voir avec ce qu’il en était il y a quelques années. Puis après ma discussion avec maman, je m’étais conditionné à accepter qu’il n’y aurait pas de Tonya et moi dans un avenir prochain. Dans aucun avenir d’ailleurs. Alors ce mariage était vraiment pour la forme et rien d’autre. Je savais retirer mon cœur lorsqu’il le fallait et dans cette histoire de mariage, je n’avais pas prévu de le mettre.

« Encore une fois, je t’assure que je ne m’engage pas avec le cœur. C’est une formalité.

- ça c'est ce que tu veux te persuader. Quoiqu'il en soit, moi je ne peux pas te regarder faire cette erreur alors si tu décides de l’épouser, moi je ne viendrai pas assister à cette mascarade, conclut-elle avant de sortir de mon bureau. »

Elle avait tort, elle avait réellement tort, pensai-je en allant m’asseoir de nouveau derrière mon bureau. Je n’allais pas m’investir. Je n’allais pas m’investir.

~~ Flash back ~~

« Non mais vous êtes sérieux là ?

- Tonya, c’est toi qui choisis ! cria tonton Pascale.

- Je reste à la maison.

- Tonya ne m’énerve pas ! Sois tu vas avec Madison chez Estelle, soit tu vas chez maman Bénie !

- Mais je peux très bien rester seule comme Roland ! Moi je n’aime pas aller chez Estelle.

- Donc tu as fait ton choix, tu iras chez maman Bénie et comme elle part demain sur Pointe-Noire, tu resteras avec Roland.

- Mais non ! Mais papa !

- Le sujet est clos. Tu ferais mieux de préparer tes affaires, on sort tous de la maison à 17h. Roland, tu peux prévenir ta mère que Tonya sera chez vous pour la semaine ?

- Oui tonton. »

Je sortis de la maison et rejoignis la notre légèrement stupéfait. Heureusement que je savais contenir mes émotions sinon j’aurais montré mon étonnement face à la scène qui venait de se jouer quelques minutes plus tôt.

Je savais que Tonya était bonne comédienne mais j’étais loin de me douter que son niveau était aussi haut.

Tonton Pascale m’avait appelé pour l’aider avec l’une des sculptures qu’un de ses clients lui avaient commandée. Il voulait la terminer le jour même avant son départ et celui de maman Grâce pour l’intérieur du pays.

Lorsque nous avions fini, maman Grâce nous a invité tonton Pascale et moi à passer à table.

Nous étions arrivés à la fin du repas quand Tonya sortit de sa chambre et que tonton Pascale l’interpela sur le fait qu’elle ne lui avait toujours pas dit où elle comptait résider durant leur absence. C’était à ce moment qu’elle s'était mis en action et invoquait tous les arguments possible pour légitimer le fait qu’elle pouvait rester seule, et donc ne pas choisir entre Allez chez Estelle ou chez moi.

On en avait déjà parlé quelques jours plus tôt, mais je n’imaginais pas qu’elle réussirait à faire sortir de la bouche de tonton Pascale ce qu’elle avait réellement choisi depuis toujours puis faire comme si elle était réellement contrariée. Il y avait de quoi avoir peur.

Vers les coups de dix-sept heures, comme il l’avait annoncé, tonton Pascale était venu toquer à la porte et laisser Tonya qui maintenant avait le front fermé.

« Roland, tu es son grand frère, si elle t’énerve ou si elle se comporte mal, n’hésite pas à la taper. Ensuite tu me dis et moi à mon retour, je viendrai rajouter.

- Mais papa !

- Toi tu restes calme, pas de bêtises, tu ne l’emmerdes pas et tu ne fais pas chier ton monde !

- Bah dans ce cas laisse-moi rester à la maison.

- Répond-moi encore Tonya et tu vas me sentir.

- Il faut répondre ! lança maman. Impolie là ! »

Tonya se renfrogna et alla s’installer sur le canapé. Tonton Pascale salua rapidement maman avant d’embrasser Tonya, qui le repoussa, et partir de la maison.

Comme à chaque fois que Tonya venait dormir à la maison, maman me demanda de lui laisser mon lit et de dormir sur le canapé, ce que je fis.

Le lendemain, maman nous réveilla aux aurores Tonya et moi, pour nous donner les instructions concernant la tenue de la maison durant son absence puis me remis une enveloppe, nous embrassa et partit.

Tonya retourna dans la chambre et moi j’allai plier le drap utilisé cette nuit avant dans la rejoindre.

« Tu penses pas qu’elle va revenir ?

- Non, tu sais bien qu’elle est du genre à rien oublier.

- C’est vrai. »

Sur ces mots, elle se retourna vers moi et m’embrassa.

C’était un lundi, il était six heures du matin et nous avions cours à huit heures. Il restait quelques semaines avant les examens du bac. Je me savais prêt pour les passer contrairement à la majorité des élèves de ma classe qui se mettaient à travailler au dernier moment. Que je rate une heure de cours ou pas n’allait rien changer, alors je répondis à son baiser et on fit l’amour.

« Il est quelle heure ? me demanda Tonya.

- 7h26.

- C’est jouable ?

- Oui, dépêche-toi. »

On se mit à courir dans tous les sens dans l’espoir de se préparer au plus vite et arriver tout aussi vite au lycée. Ce que nous avions réussi à faire.

A mon retour, de cours je la trouvai sur mon lit, en train de faire ses devoirs, des écouteurs visés dans ses oreilles. Je m’installai derrière mon bureau et me mis à travailler jusqu’à ce que j’estime en avoir fait assez pour la soirée.

C’était le moment que Tonya, qui était entre temps sortie de la chambre, choisit pour m’informer que le repas était prêt.

« Ça sent le clou de girofle, fis-je remarquer en allant m’asseoir autour de la table à manger.

- Y’en a pas dans ton assiette.

- Merci, mais du coup ça donne pas envie, grimaçai-je.

- La prochaine fois t’as qu’à préparer.

- Je suis certain de faire mieux que toi !

- C’est officiel, tu seras donc le cuisinier de la semaine.

- T’es sûre que c’est ce que tu veux ? Tu seras encore plus grosse que tu ne l’es déjà.

- La binôcle ! »

Et on se chamailla ainsi jusqu’à la fin du repas, puis je l’aidai à débarrasser et à faire la vaisselle avant que nous n’allions nous installer devant la télé.

Vers vingt-trois heures, je rejoignis Tonya dans la chambre et m’allongeai à ses côtés, passant ma main autour de sa taille.

« Pardon, faut me laisser.

- Oh ! Qu’est-ce qu’il y a ?

- Je pourrai te taper dans la nuit avec mes palmes.

- C’est pas grave, j’ai accepté que t’étais une sirène, moitié femme, moitié thon ! ricanai-je.

- Et en plus il continue ! »

J’éclatai franchement de rire, puis m’excusai pour mes propos, ce qu’elle n’accepta pas et je me mis à la chatouiller jusqu’à ce qu’elle me dise qu’elle ne m’en voulait plus et que je puisse la prendre dans mes bras et m’endormir.

La semaine fut rythmée ainsi ; entre les cours, les moments de chahuts, de rigolades, les discussions tardives et les nuits passionnées.

On aurait pu penser que c’était la seule chose qui nous lirait, les nuits ensemble, mais Tonya et moi c’était plus que ça, d’ailleurs, je ne la touchais plus depuis mercredi, elle était dans sa zone noire. On discutait et je l’embêtais et c’était drôle de voir à quel point elle ne le supportait pas lorsque les rôles étaient inversés.

« Tonya, il est 6h15.

- Je veux pas aller à l’école grogna-t-elle. »

Je la comprenais. C’était notre dernier jours ensemble, ses parents revenaient le lendemain. Ça sonnait comme la fin d’un été et pour rien arranger, il y avait cette pluie qui s'abattait contre les fenêtres de ma chambre depuis cinq heures. On était blottis dans les bras l’un de l’autre et pour être honnête, je ne voulais pas non plus y aller, quitter la bulle dans laquelle nous étions.

Je voulais que cette semaine dure toujours, que son rire raisonne encore et encore, que ses soupirs ne cessent de caresser le creux de mes oreilles. Je ne voulais pas que ça s’arrête.

Je l’embrassai dans le cou, et elle soupira au creux de mon oreille, je mordillai son lobe et elle fit raisonner son rire.

« C’est pas une bonne idée ce que tu veux faire, dit-elle tout en me laissant me positionner entre ses jambes. »

Pas plus tard qu’hier soir, elle lisait un article sur son téléphone à voix haute pour s’autodiscipliner. Une femme âgée de moins de vingt cinq ans avait trente pourcent de chance de tomber enceinte en période d’ovulation.

C’était pas mon but qu’elle tombe enceinte, je ne voulais simplement pas que ce moment s’arrête.

« Madison va forcément passer, puis qu’elle n’a vu ni toi ni moi en cours.

- Je sais, on lui dira que j’étais malade. En plus c’est vrai, je suis chaude.

- T’es sûre que c’est une question de maladie ?

- La binocle, ricana-t-elle, ça te réussit pas de trainer avec moi ! »

Comme je l’avais annoncé, Madison était venue après les cours pour connaître les raisons de l’absence de Tonya. On prétexta qu’elle avait eu de la fièvre et que j’étais resté à ces côtés pour veiller. Ce que nous n'avions pas prévu c’est qu’elle déciderait de passer la nuit avec Tonya pour s’assurer qu’elle irait mieux. Je me dis qu’on avait pas si mal fait de sécher la journée de cours.

~~ Fin du Flash Back~~

« Roland !

- Hein ?

- Je toque depuis tout à l’heure, tu ne m’entends pas ? me questionna Samuel.

- Désolé, j’étais perdu dans mes pensées.

- Tu ne viens pas à la réunion ?

- Si, si j’arrive, laisse-moi deux minutes.

- ça va ?

- Oui, oui. T’inquiètes pas. Juste deux minutes.

- Ok. »

Je passai une main sur mon visage, histoire de reprendre une certaine contenance. Le passage de Madison venait de me replonger dans un passé bien trop lointain que j’avais inconsciemment mis de côté. Pourquoi, parce que cette période m’était particulière, parce que ma relation avec Tonya avait subi les montages russes durant cette période. On me félicitait souvent pour mon sang-froid et ma capacité à gérer les situations, ce que personne ne savait c’était que cette capacité était partie de là, de cette période, que j’avais mal géré.

Je pris sur moi pour me ressaisir et rejoindre la réunion.

Elle fut pénible, aussi bien dans son organisation que dans son déroulement, mais je réussis à m’en sortir. Je n’avais qu’une seule hâte, rentrer à la maison et me reposer.

Je m’étais dit en sortant du bureau, que je n’allais pas travailler ce soir mais c’était sans compter sur Sophia qui voulait que je l’aide à monter son château. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle me demandait de le faire et que je la faisais patienter.

« Ce soir tu vas jouer à la poupée, ricana Tonya alors que je suis en train de lutter avec le mode d’emploi et les pièces du fameux château.

- Quelle idée de mettre autant de mini pièces pour un rendu aussi banal.

- Pour te forcer à être plus bricoleur mon enfant.

- Humm.

- Au fait, Madison m’a informé qu’elle allait passer à ton bureau, et à la tête que tu fais depuis ton arrivée, j’imagine que tu as discuté avec elle.

- Ouais.

- Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

- De ne surtout pas t’épouser surtout parce que je risquerai de projeter les sentiments que j’avais pour toi plus jeune dans ce mariage et toi tu me briserai le cœur.

- Elle m’a dit la même chose. Donc c’est réglé ! Pas de mariage !

- Je lui ai répondu qu’il n’y aurait aucun sentiment parce que je n’en ai pas à ton égard. C’est pour Sophia et rien que pour elle. »

Elle sortit de la pièce, sans plus rien dire et je continuai à chercher comment monter ce fichu château.

J’en étais arrivé à tourner la notice dans tous les sens, jusqu’à ce que je remarque un élément, une interdiction pour les bébés, qui me fit repartir en arrière.

~~ Flash Back ~~

Je venais d’avoir mon baccalauréat avec mention et je n’eue même pas le temps de prendre conscience de ce que cela signifiait que je devais préparer mon départ pour Bordeaux où j’allais poursuivre mes études. Ce départ c’était l’accomplissement de tellement de choses et le début de beaucoup d’autres. Tout était assez flou dans ma tête mais une chose était certaine, je me devais de réussir pour les sacrifices que maman avaient fait jusque-là, pour ceux de papa qui n’était plus là et pour ces responsabilités qui m’attendaient.

« J’ai rendez-vous à l’église, je t’ai laissé de quoi manger mais si ça ne te dit rien, attends Tonya.

- Pourquoi il doit m’attendre ? demanda Tonya en entrant dans la maison.

- Fais-moi le poulet avec les épinards et la semoule s’il te plait.

- Pfff, moi on ne m’appelle que pour préparer, grogna-t-elle en se dirigeant vers la cuisine.

- Il ne faut pas me préparer ça avec le mauvais cœur ! On sait ce que ça donne ! cria maman. »

Mais Tonya était déjà dans la cuisine et avait fermé la porte derrière elle.

« Cette petite et son impolitesse vraiment. Bon j’y vais. »

J’étais toujours perplexe lorsque j’analysais la relation de Tonya et maman. Je trouvais qu’elle lui laissait passer tellement de choses, comme le fait de l’appeler « son altesse » ou encore de bouder dès qu’on lui demandait quelque chose, et de l’autre côté, Tonya faisait toujours ce que maman lui demandait de faire, même lorsqu’elle n’en avait pas envie, un peu comme une mère et sa fille. Sauf qu’une mère n’aurait pas été aussi laxiste et une fille aussi impolie.

Lorsque maman fut partie, je retrouvais Tonya dans la cuisine en train de couper des oignons, l’air pensif. Depuis un moment d’ailleurs elle était comme ça mais je ne pouvais pas la questionner ; les moments où nous pouvions nous retrouver comme avait s’étaient raréfiés.

« Qu’est-ce que t’as ? »

Elle haussa les épaules, continua de couper ses oignons. Je vins me placer derrière elle et la pris dans mes bras puis enfuis ma tête dans le creux de son cou. Elle déposa son couteau, se lava les mains puis se tourna vers moi et se blottit dans mes bras.

« Tonya ? Qu’est-ce qu’il y a ?

- Tu pars dans quelques semaines, je suis enceinte et je vais me faire décapiter par papa lorsqu’il l’apprendra et tu me manques comme si t’étais déjà plus là.

- Et je t’ai dit que je partirai en ayant tout cleané. Je vais pas te laisser assumer seule. On l’a fait à deux, on va gérer à deux. Ça va aller. »

~~ Fin de Flash Back ~~

« Papa t’as pas fini ? Maman elle dit que si c’est trop dur pour toi, on va appeler un menuisier et … Pourquoi tu pleures, c’est trop difficile ? C’est pas grave tu sais, au moins tu as essayé.

- Merci petit cœur. »

Elle s’approcha de moi et passa ses petits bras autour de mon cou pour me faire un câlin puis déposa un baiser sur ma joue.

« Je t’aime très fort et je suis fière de toi, dit-elle avant de sortir de sa chambre. »

Je ris en essuyant mes yeux. C’était une phrase que je lui disais lorsqu’elle était déçue de ses résultats à l’école.

Je ne pensais pas qu’un jour elle me la ressortirait et aussi bien.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu te rends compte que t’es vraiment nase en bricolage ? ricana Tonya en entrant de la chambre avant de se reprendre. Oh, mais qu’est-ce que tu as ?

- Rien.

- Rien ? ça fait deux heures que tu es dans cette chambre pour monter un jeu pour enfant et je retrouve en train de pleurer ?

- Je suis fatigué, mes yeux larmoient.

- Tes yeux larmoient ? T’as oublié en face de qui tu étais ? »

Justement non et c’est bien ça le problème.

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