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Chapitre 7

Mon réveil sonna plus vite que je ne l'aurais voulu. Je sautais cependant sur mes jambes pour être prête le plus vite possible espérant que la salle de bain ne soit pas occupée. Personne ne se levait aussi tôt que moi cependant le temps que je mange et que je prenne le chemin de la salle de bain pour me brosser les dents, ce qui était la dernière étape pour que je sois prête, la salle de bain était toujours occupée. Vivement que la deuxième salle de bain soit réparée.

Évidemment ce matin ne fut pas une exception. Le temps que je mange Manoé s'était enfermé dans la salle de bain. Il aurait très bien pu laisser la porte ouverte. On aurait eu la place de se préparer à deux mais il aimait trop m'embêter.

Je toquais à la porte exaspérée.

«Je t'en supplie Manoé dis moi que tu es presque prêt...

-Je suis navré de te dire cela sœurette mais cela fait seulement deux minutes que je suis ici.»

Je me dirigeais donc vers la chambre de Marcus et enfonçais la porte sans ménagement. Cette fois ci mon arrivée suffit. Marcus sursauta d'un coup alors que la porte claquait contre le mur en laissant une marque. Je devais avouer que j'étais légèrement déçue. Cela m'aurait fait du bien de sauter sur son dos pour le réveiller.

Plus nous avançions dans la semaine plus ma patience diminuait. J'avais hâte d'être en week-end afin de me recharger.

«J'ai failli faire une crise cardiaque... se lamenta Marcus.

-C'est ce que je me dis tous les matins en te voyant.»

Je tournais les talons mais n'eus pas le temps d'aller bien loin que je me pris un coussin dans la tête. Je me retournais d'un coup et lançais le coussin sur Marcus à mon tour. Ce dernier me le relança dessus et nous fûmes partis pour une bataille qui dura de longues minutes. Je finis par abandonner une fois retrouvée bloquée sous le poids de Marcus. J'ai cru qu'il allait m'étouffer!

Je retournais à la salle de bain vraiment en retard mais la porte était verrouillée.

«Manoé!

-Raté!

-Maxence!»

Je cru que j'allais pleurer de frustration.

«Je suis en retard Maxence. Je veux simplement me brosser les dents. Tu en as pour longtemps?

-Yupp.»

J'allais devenir folle. Il fallait que je m'occupe l'esprit. Je décidais donc de descendre à la cuisine. J'arrivais en trombe prête à me plaindre en hurlant pour couvrir les voix des autres mais je fus déstabilisée quand en arrivant dans la cuisine je n'entendis personne parler. Mes frères regardaient la télé dans un silence religieux qui me donna des frissons. Je me rapprochais pour voir l'écran et fut parcourue de frissons. Mon téléphone sonna sur la table. C'était Mathieu.

«Allô?

-Mal?

-Oui?

-Tu as vu les nouvelles?

-Oui...»

J'étais comme hypnotisée par la télé. Ce n'était pas le premier meurtre mais jusque là je n'avais connu aucune des victimes. Emma... Une fille de ma classe. Une fille que je voyais tous les jours presque. Je ne lui avais jamais parlé mais on était quand même soit disant proches.

«Je suis désolé... Comment te sens tu?

-Ça va...»

Mes frères s'étaient levés et m'avaient entourée. Maxime posa sa main sur mon épaule en signe de réconfort. Ils savaient que je faisais des cauchemars à cause des meurtres. De plus n'importe qui pouvait être la prochaine victime. Y compris moi. Nous ne savions rien sur le meurtrier. Pourquoi tuait-il? Qui? Il n'y avait aucun motif régulier. Les victimes étaient comme prises au hasard.

«Tu dois faire attention Mal. Promets moi de ne pas traîner seule dans les rues sombres.

-Promis...

-Il y aura une minute de silence dans ton lycée vers onze heures et le directeur fera un discours à midi.

-D'accord.

-Si jamais tu as besoin de parler on est tous là.

-Je sais merci beaucoup...

-Je vais te laisser. J'ai du travail.

-Oui je comprends... Fais attention à toi.

-Promis. À ce soir.»

Maxence fit enfin son arrivée. Son sourire s'effaça d'un coup quand il vit nos expressions.

«Pourquoi vous faites ces têtes? On dirait que quelqu'un est mort.

-Dis pas ce genre de choses du con.»

Maxence fronça les sourcils. Il s'avança vers nous et comprit quand il vit l'écran. Il se mordit la lèvre inférieure gêné. Je sentais que mes frères voulaient dire des choses mais n'osaient pas parler en ma présence. C'était horrible ce qu'il se passait. Nous étions tous d'accord. Un meurtre était déjà inacceptable mais ils devenaient de plus en plus nombreux.

Tout avait commencé presque un an auparavant. Cela avait été un jour comme les autres pour nous. Mathieu était rentré plus tard que d'habitude mais pas assez tard pour qu'on s'inquiète. Il nous avait annoncés qu'il avait été promu. Nous l'avions félicité fières puis il nous avait révélés sur quoi il enquêtait. Le corps venait d'être trouvé. C'était Mathieu et un de ses collègues Greg qui l'avaient découvert. Les médias n'en avaient même pas encore été informés. Seule la police savait.

Un homme de quarante ans avait été retrouvé mort au bord de la rivière. D'après les marques sur son cou l'homme avait été asphyxié. D'après les analyses sanguines l'homme avait été drogué avant d'être tué. C'est pour cela que les policiers n'avaient trouvé aucune marque de bagarre. L'homme sous l'emprise de la drogue n'avait pas pu se défendre contre l'agression. La seule question était comment s'était retrouvée la drogue dans son système puisque il n'y avait aucune marque de piqûre sur le corps. Aucune trace n'avait été laissée sur le corps. Qui que soit le meurtrier il avait été méticuleux. Les policiers avaient failli fermer le dossier mais très vite arriva un deuxième meurtre.

Ce dernier avait eu lieu six mois après. Un jeune homme d'à peine vingt ans avait été retrouvé tué de la même manière. Encore une fois aucune marque ne fut trouvée sur le corps. Pas d'ADN, pas de sang. Rien. Mathieu et ses collègues en devenaient fous. Il n'y avait aucun lien entre ces deux victimes. Ils n'avaient aucune piste.

Le troisième meurtre avait eu lieu trois mois plus tôt. Un homme de trente ans retrouvé asphyxié dans sa propre maison. Ce fut la voisine qui avait appelé la police car cela faisait des jours que l'homme ne répondait pas quand elle toquait alors elle avait commencé à s'inquiéter. Il n'y avait pas beaucoup plus d'indices pour la police. Cette dernière avait créé un groupe spécialisé dans l'enquête sur ce meurtrier seulement tout en faisant parfois quelques interventions. Les heures de Mathieu furent prolongées aussi.

Ce meurtre était le quatrième et le première où la victime était si jeune et était de sexe féminin. Jusque là les meurtres m'avaient faits peur mais à présent ils s'étaient rapprochés d'un grand pas de moi. La victime aurait pu être moi. Une adolescente ordinaire de 17 ans. Nous étions même dans la même classe...

«T'inquiète Mal. Mathieu va trouver le meurtrier très vite et tout ça sera derrière nous.»

Je hochais doucement la tête. Mes frères s'inquiétaient aussi tout comme le reste des habitants cependant ils étaient encore plus inquiets pour moi. Je m'en voulais d'être si sensible mais j'avais peur.

«Tu n'es pas obligée d'aller en cours si tu veux.

-On peut dire que tu es malade. Ils comprendront.

-C'est gentil mais pas besoin. Je dois y aller.»

Je me mis en route vers la salle de bain et me brossais enfin les dents en paix. Enfin, paix fut un bien grand mot. C'était sans compter sur mes pensées. Et si j'étais la prochaine victime? Pire. Et si c'était un de mes frères? Ou Lucas? Je ne le supporterais pas...

Alors que je redescendais les escaliers j'entendis mes frères chuchoter. Cela n'était pas arrivé depuis des mois. Je m'arrêtais quelques instants dans les escaliers afin de les écouter.

«Ça fait même pas trois mois. Les meurtres sont de plus en plus nombreux.

-Elle était dans sa classe en plus... chuchota Maxime.

-Ce sera qui la prochaine fois? s'inquiéta Manoé.

-Mal ne doit jamais sortir seule.

-Elle ne sort jamais seule y a toujours Lucas.

-On en est sûrs?

-Bah oui elle nous dit tout.

-Marcus tu peux la ramener après les cours? demanda Maxime.

-Euh... Ouais.

-Tu dois pas rentrer seul non plus.

-On devrait faire des groupes de deux ou trois ce serait plus sûr.

-Vous vous entendez parler? demanda Mathis. On dirait des militaires.

-Et alors? répliqua Maxence.

-Vous prenez ça un peu trop au sérieux.

-T'es con ou quoi? s'emporta Maxime. C'est des meurtres. Comment peut-on ne pas les prendre au sérieux?

-Je dis simplement qu'il ne faudrait pas qu'on en fasse trop non plus.»

Voyant l'heure je décidais qu'il était temps que je descende. Comme je me doutais les garçons arrêtèrent de parler à mon arrivée. À vrai dire ils étaient d'assez bon acteurs pour la plupart. Sauf Maxence. Les autres s'étaient remis à rire et à parler fort comme si de rien n'était. Mathis et Manoé commencèrent même à se disputer pour une veste. Quoi que ils ne jouaient peut être pas...

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