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Un sentiment inavouable

Chapitre 7

Par Faosi Olatoudé LAGUIDE

Le lendemain, l’atmosphère était différente. Plus pesante. Paulette n’arrivait pas à se débarrasser de l’écho du baiser volé la veille, ni de la présence de Faosi qui semblait la hanter à chaque coin de rue. Chaque instant passé à l’université, chaque instant où ses pensées s’égaraient, elle le retrouvait dans son esprit. Ce regard, ce sourire en coin, et cette voix, douce et autoritaire, qui résonnait encore dans ses oreilles.

Ce matin-là, alors qu’elle se préparait dans sa chambre, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à cette scène. Faosi avait été si proche, si… irrésistible. Mais c’était un piège, elle le savait. Tout chez lui respirait la manipulation, le danger. Il jouait avec elle, sans doute pour un simple amusement. Pourtant, un sentiment étrange s’était insidieusement glissé en elle : un désir qu’elle n’aurait jamais imaginé, un besoin qu’elle n’arrivait pas à contrôler.

— Paulette, tu m’écoutes ?

Lisa la secoua doucement par l’épaule, la tirant de ses pensées. Paulette se tourna, légèrement gênée d’avoir été perdue dans ses réflexions.

— Désolée, j’étais… ailleurs.

— Je vois ça. Lisa haussait un sourcil, ses yeux emplis d’interrogation. Tout va bien ?

Paulette esquissa un sourire forcé.

— Oui, tout va bien.

Mais même en disant cela, elle savait que ce n’était pas vrai. Ses pensées étaient captives de Faosi, et il semblait qu’aucune échappatoire n’existait. Chaque fois qu’elle croisait son regard, chaque fois qu’il était près d’elle, ce sentiment, ce désir, prenait le dessus. C’était comme un tourbillon, un cyclone dans lequel elle ne parvenait pas à se libérer.

Elle se souvenait des paroles de sa mère, de son père, qui lui avaient toujours dit de se méfier des hommes trop sûrs d’eux, des mauvais garçons qui n’étaient jamais ce qu’ils semblaient être. Mais Faosi… il la déstabilisait.

Le cours démarra, mais Paulette n’arrivait pas à se concentrer. Ses yeux errèrent discrètement dans la salle, cherchant, sans le vouloir, une silhouette familière. Elle le trouva enfin, au fond de la classe, assis comme toujours avec une posture décontractée, son regard perdu dans le vide. Faosi ne la regarda pas, mais Paulette sentit son attention se poser sur elle, comme une chaleur invisible qui brûlait sa peau.

Elle détourna les yeux, essayant de se concentrer sur la leçon. Mais c’était inutile. Elle savait qu’il y avait quelque chose entre eux, quelque chose qu’elle ne pouvait ni expliquer, ni ignorer.

À la pause, alors qu’elle se dirigeait vers le hall, elle le retrouva près des escaliers. Il semblait l’attendre.

— Paulette. Sa voix était douce, mais autoritaire, comme s’il commandait son attention.

Elle s’arrêta, son cœur battant la chamade.

— Qu’est-ce que tu veux ? demanda-t-elle, tentant de garder une attitude indifférente.

Faosi s’approcha lentement, réduisant la distance entre eux. Leurs regards se croisèrent, et pour un instant, tout le reste disparut.

— Tu penses à moi, n’est-ce pas ? murmura-t-il.

Paulette sentit un frisson la traverser. Il savait. Il savait exactement ce qu’il faisait avec elle. Et pire encore, il savait qu’il avait le pouvoir de faire naître ce sentiment en elle. Ce sentiment qu’elle n’avait jamais voulu admettre, mais qui grandissait en elle à chaque instant.

— Tu es… trop sûr de toi, Faosi. Sa voix tremblait à peine, mais la colère et la confusion se mêlaient dans ses mots.

Il sourit, amusé.

— Tu dis ça, mais je vois dans tes yeux que je ne me trompe pas.

Ses paroles la piquèrent comme une épine. Elle détourna la tête, cherchant à se libérer de ce lien invisible qui les unissait. Mais rien n’y faisait.

Il était là, et il n’était pas prêt de disparaître.

— Je n’ai pas le temps pour tes jeux, Faosi, murmura-t-elle en se dirigeant vers la sortie.

Mais avant qu’elle n’ait fait deux pas, elle sentit une main se poser sur son bras, la forçant à se retourner.

— Tu n’as même pas idée de ce que tu veux, Paulette, dit-il doucement, presque tendrement. Mais tu vas bientôt le comprendre.

Son regard se plongea dans le sien, une lueur d’intensité qui la fit vaciller. Ce regard, tout à la fois froid et brûlant, possédait quelque chose qu’elle ne pouvait fuir.

Elle se libéra lentement de son emprise et se dirigea vers la porte sans un mot, le cœur lourd.

Au fond d’elle, elle savait qu’elle venait de franchir une nouvelle frontière. Mais elle ne voulait pas l’admettre. Pas encore. Pas avec tout ce qu’elle savait de lui. Et pourtant… chaque instant passé loin de lui semblait une éternité.

Le pire dans tout ça, c’était qu’elle savait que son cœur était déjà prisonnier. Et elle n’était même pas sûre de vouloir s’échapper.

Elle se retrouva dehors, respirant l’air frais du matin, mais même cela ne semblait pas apaiser la tempête qui faisait rage à l’intérieur d’elle. Elle savait qu’elle était à un point de non-retour. Chaque moment avec Faosi, chaque interaction, la rapprochait de ce qu’elle redoutait le plus : une dépendance émotionnelle qu’elle ne voulait pas accepter.

Mais plus elle résistait, plus il devenait impossible de lui échapper. Et elle ne pouvait s’empêcher de se demander : jusqu’où cela allait-il la mener ?

À suivre...

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