Un baiser sous tension
Chapitre 6 :
Par Faosi Olatoudé LAGUIDE
La nuit s’étirait, enveloppant la ville d’un manteau d’obscurité, seulement troublée par les lumières diffuses des lampadaires. L’air était chargé d’une tension électrique, un mélange de désir, de provocation et d’interdits. Paulette aurait dû partir depuis longtemps, mais elle était toujours là, figée, hésitante.
Face à elle, Faosi, toujours aussi sûr de lui, la fixait avec ce regard perçant, ce regard qui la déstabilisait chaque fois un peu plus. Il semblait deviner chacune de ses pensées, anticiper ses doutes, comprendre ce qu’elle-même refusait d’admettre.
Un silence pesant s’installa entre eux, un jeu silencieux où aucun des deux ne voulait être le premier à céder.
— Pourquoi hésites-tu encore ? souffla-t-il d’une voix basse et rauque, réduisant lentement la distance entre eux.
Le parfum envoûtant de Faosi envahit ses sens, ajoutant une couche de trouble à son esprit déjà en plein chaos. Paulette serra les poings, cherchant à se rattacher à une once de raison.
— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, murmura-t-elle, sa voix à peine audible.
Faosi esquissa un sourire amusé, un sourire teinté de provocation et de certitude. Il savait déjà ce qui allait se passer.
— Alors, dis-moi de partir, chuchota-t-il, son souffle effleurant sa peau.
Paulette ouvrit la bouche, prête à parler. Mais aucun mot ne vint.
Dis-le. Dis-lui de partir. Mets fin à cette tentation.
Mais elle ne pouvait pas.
Faosi le savait. Il lisait en elle avec une facilité déconcertante. Il leva lentement la main et effleura sa joue du bout des doigts, un geste si délicat, mais pourtant chargé d’une intensité qui fit trembler Paulette. Son corps réagit avant même qu’elle ne puisse l’en empêcher, un frisson parcourant son échine.
— Tu vois ? murmura-t-il. Ton corps parle pour toi.
Il avait raison. Et c’était précisément cela qui l’effrayait.
Un silence. Un regard échangé. Une bataille intérieure que Paulette était sur le point de perdre.
Puis, dans un mouvement fluide et calculé, Faosi se pencha vers elle. Son souffle chaud caressa ses lèvres avant que les siennes ne s’y posent, effleurant à peine leur douceur. Un simple contact. Léger. Presque irréel.
Et pourtant… suffisant pour que tout bascule.
Paulette haleta, son cœur s’emballant brutalement. Elle aurait dû reculer, protester, mais au lieu de cela, elle resta figée, prisonnière de cette sensation nouvelle qui lui brûlait la peau.
Faosi ne bougea pas immédiatement. Il garda ses lèvres à quelques millimètres des siennes, comme s’il lui laissait une chance de s’échapper. Mais elle ne le fit pas.
Il sourit, satisfait.
— Ce n’était qu’un avant-goût, murmura-t-il d’une voix suave, teintée de promesses dangereuses.
Il s’éloigna légèrement, laissant Paulette sous le choc, son souffle erratique, son esprit en désordre.
Mais à peine eut-il reculé qu’une autre voix s’éleva dans le silence de la nuit.
— Qu’est-ce que tu fais là ?
Paulette sursauta et fit un pas en arrière. Lisa venait d’apparaître au coin de la rue, son regard oscillant entre surprise et inquiétude. Elle posa une main sur son bras, cherchant à comprendre ce qu’elle venait d’interrompre.
— Rien, répondit Paulette, un peu trop vite.
Faosi, lui, ne sembla pas troublé par cette interruption. Au contraire, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.
— Vraiment ? fit-il en haussant un sourcil.
Lisa lança un regard méfiant à Faosi avant de reporter son attention sur Paulette.
— Il se fait tard. On devrait rentrer, dit-elle d’un ton qui ne laissait pas place à la discussion.
Paulette hocha lentement la tête, comme si elle se réveillait d’un rêve.
Faosi recula, glissant ses mains dans les poches de son pantalon, son regard toujours rivé sur elle.
— On se reverra bientôt, Paulette, murmura-t-il avant de disparaître dans l’obscurité.
Elle sentit un frisson la traverser. Parce qu’elle savait qu’il disait vrai.
Et ce baiser n’était que le début du chaos à venir.
À suivre...
