Les biscuits de Nadia
Je récupère le tablier par la suite et continue mon chemin pour regagner la chambre. Elle a touché ma sensibilité. Je ne pardonne pas pour ça. Elle est vraiment culotté cette fille. Je gravis deux à deux les marches des escaliers et arrivent au dernier étage. J'ouvre la porte de la chambre où j'ai rangé les affaires de Stella et là, ce que je vois me laisse bouche bée. La chambre est très bien rangée et sent propre. Les photos de Stella sont accrochés au mûr et les vêtements qu'elle avait acheté pour notre bébé étaient aussi rangés à part. Il y a des photos de Stella que j'avais même oublié qu'ils existaient. Lorsqu'elle est morte, je n'ai vraiment pas pris la peine de trier ses affaires, j'ai juste tout entassé ensemble et déposé dans la chambre. Maintenant que les affaires sont triées, je découvre vraiment des choses qui l'appartenait et qu'elle aimait beaucoup. Comme par exemple son journal intime, ses romans, son stylo préféré, ses lunettes optiques et son parfum préféré.
J'avance vers le journal intime et le prend. Je passe mes doigts la dessus et le caresse tendrement. Je le serre ensuite contre mon torse. Mes larmes commencent à couler. Stella chérissait énormément ce journal et je suis aux anges de l'avoir avec moi. Tout ça, c'est grâce à cette fille. J'ai peut-être été un peu dur avec elle. Il faut que je lui présente mes excuses. J'espère qu'elle n'est pas encore partie.
Très rapidement, je ressors de la chambre et saute les marches des escaliers. J'arrive à temps. Sa valise en mains, elle était sur le point d'ouvrir la porte d'entrée et de partir.
Moi : Nadia attends ! Dis-je en m'arrêtant. Je suis désolé pour tout à l'heure. J'ai vu le travail que tu as fait dans la chambre et c'est magnifique. Je ne veux plus que tu partes. Restes s'il te plaît.
Une minute, deux minutes, trois minutes sont déjà passés et elle n'a encore rien dit. Elle est sûrement vexée et je comprends.
Moi : Je sais que je t'ai mal parlé et je m'en excuse. La vérité est que je ne supporte pas que quelqu'un touche à ses affaires.
Nadia : J'ai juste voulu nettoyer monsieur, je vous jure que je n'avais pas d'arrière pensée, et pour le tablier, je ne voulais pas le voler. Dit-elle en larmes, je l'ai juste trouvé jolie et j'ai décidé de le porter pour faire la cuisine. Je ne suis pas une voleuse monsieur.
Moi : Non, non, non, je n'ai jamais pensé que tu voulais le voler, loin de moi cette idée Nadia.
Nadia : Et pourquoi aviez-vous réagi de la sorte si ce n'est pas ce que vous avez cru ? Parce que je ne comprends pas votre réaction.
Moi : Je m'excuse d'avoir réagi de la sorte, sans te mentir tu as fait du bon boulot dans cette chambre et dans toute la maison même d'ailleurs. Ça fait longtemps que ma maison a encore brillé comme ça et tout ça, je te le dois alors ne t'en vas pas. Je suis désolé.
Nadia : C'est bon monsieur, fit-elle en me souriant. Je reste.
Moi : Merci, merci beaucoup.
J'ignore quand exactement mais je suis allé la prendre dans mes bras. Ce n'est qu'après l'avoir serré dans mes bras que je me suis rendu compte de mon geste. Et sincèrement je ne sais pas ce qui m'a pris. D'habitude, je suis très distant avec les femmes.
Moi : Excuse-moi, Dis-je en me détachant d'elle.
Elle me fixe dans les yeux sûrement aussi étonnée par mon attitude. Je la laisse et m'en vais un peu perplexe. Ce doit être la fatigue.
Nadia : Monsieur, je mets la table ? Demande-t-elle à mon dos.
Moi : Non, je n'ai pas faim Nadia, ne te gênes pas.
Nadia : D'accord monsieur.
******Nadia SILLAS
La réaction du patron m'a énormément surprise ce soir. Je ne pensais pas qu'il allait se mettre dans cet état parce que j'avais rangé la chambre du dernier étage et porté le tablier de cuisine que j'y ai trouvé. Il m'a même mise à la porte et je me voyais déjà à l'agence entrain d'attendre d'être envoyé dans une nouvelle villa mais contre toute attente, il m'a finalement demandé de rester. Je ne connais encore rien de lui mais je suis certaine que ça a un rapport avec la femme que j'ai vu sur les photos pendant que je rangeais la chambre. Peut être que c'est sa femme et ils ont divorcé ou peut-être qu'elle est morte, ce qui explique mieux la réaction du patron. De toutes les manières, je ne referai plus la même bêtise. Pour la deuxième fois, il a encore refusé de manger ce que j'ai préparé et moi qui tenais vraiment à ce qu'il mange ce bon plat que j'ai passé des heures à faire pour lui. C'est vraiment pas de chance. Espérons qu'il mange pour demain.
Je me rends dans ma chambre avec ma valise et commence à ranger mes affaires dans la penderie. Tout à l'heure quand le patron m'a pris dans ses bras, je ne saurai décrire ce que j'ai ressenti. J'ai goûté à la fraîcheur de son corps et humé l'odeur de son vêtement. En plus, il est si beau et charismatique. Je n'imagine pas le nombre de femmes qui doivent lui courir après. Ah Nadia ! Ressaisis-toi.
******Le lendemain matin
7h:30min
J'apporte à la table à manger les fruits et le jus d'orange fraîchement pressé à la main que j'ai fait. Je sais que le patron m'a demandé de ne pas lui faire à manger les matins mais j'ai quand même pris le risque. Il n'a rien avalé de la journée d'hier et il doit avoir faim.
Moi : Bonjour monsieur, le saluai-je après l'avoir vu descendre. Le petit déjeuner est déjà prêt.
Joachim : Mais je t'ai pourtant dit de ne pas me faire à manger les matins n'est ce pas ? Demande t-il confus.
Moi : Oui mais j'ai vu que vous n'avez rien mangé hier et ce n'est pas bien pour vous, rassurez-vous, ce sont des mets très légers.
Joachim : C'est vrai que ça sent bon. Tu dois être une excellente cuisinière. J'ai bien envie de manger ce matin. Tu as fait des crêpes ?
Moi : Non monsieur, par contre je vous ai fait de délicieux biscuits au lait. Vous allez vous régaler.
Joachim : Ah bon ! Fit-il en se dirigeant dans la salle à manger. J'ai hâte de goûter à tout ça moi.
Je le suis, le sourire aux lèvres et nous allons à la salle à manger. Je commence à le servir. Il n'a pas pu se retenir de prendre un biscuit qu'il enfoui dans sa bouche.
Joachim : Muummhh c'est délicieux, me complimente-t-il après l'avoir mangé. C'est toi même qui l'a fait ?
Moi : Oui monsieur.
Joachim : C'est vraiment bon. Se régale t-il en prenant un autre et encore un autre. C'est vraiment délicieux.
******Sarah SAYED
Joachim est vachement en retard aujourd'hui au bureau. Il est presque neuf heures et il n'est toujours pas là. Ce qui ne lui ressemble pas du tout. J'espère que tout va bien et qu'il ne lui est rien arrivé de mal. Mon esprit est toujours agité lorsque je ne le vois pas. Il faut que je me calme.
Le téléphone fixe posé sur mon bureau commence à sonner. C'est la réception de l'entreprise qui appelle. Qu'est ce qu'elle me veut encore celle là.
_Mademoiselle SAYED, fit-elle après que j'ai décroché. Monsieur Grégory est ici.
Je me redresse sur mon siège. Je ne crois pas encore à ce qu'elle me dit. Grégory est vraiment là ? Pourtant il ne m'a prévenu qu'il serait de retour au pays aujourd'hui encore moins qu'il viendrait à l'entreprise. Il avait dit dans la semaine mais il ne m'a rien précisé.
Moi : D'accord, dîtes-lui que j'arrive. M'exclamai-je en m'adressant à la réceptionniste avant de raccrocher.
Je bondis de mon siège et me rends à la réception. Oh mon Dieu, je n'y crois pas, il est vraiment là. Le salaud est vraiment là. Il a les bras ouverts, je cours pour m'y réfugier.
Moi : Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu seras là aujourd'hui ? Dis-je complètement émue.
Grégory : Je voulais te faire la surprise à toi et à Joachim alors tu es contente de me revoir ?
Moi : Tu parles si je suis contente, je suis aux anges.
Je lui donne une tape sur le torse et me blottit encore une fois dans ses bras. Grégory est mon compagnon de crime comme on le dit et je suis heureuse qu'il soit là.
Grégory : Où est Joachim ? Il est dans son bureau ?
Moi : Non, il n'est pas encore arrivé. Je ne sais pas ce qu'il fabrique.
Grégory : Ah bon, et si on allait l'attendre dans son bureau ?
Moi : C'est une bonne idée, allons-y.
Je marche devant et il me suit. Après quelques tours d'ascenseurs, nous arrivons dans le bureau de Joachim. Bureau où j'ai effectué des milliers de vas et viens aujourd'hui pour vérifier s'il est déjà là mais rien.
Grégory : Pourquoi il est si en retard ? Ça ne lui ressemble pas. Fit-il en prenant place sur l'un des sièges devant le bureau.
Moi : Je ne sais pas pourquoi il n'est toujours pas là, et s'il lui est arrivé quelque chose. Dis-je les nerfs à fleurs de peau.
Grégory : Calmes-toi, il n'a rien, moi je pense plutôt qu'il passe du bon temps avec la domestique, me lance t-il dans un éclat de rire.
Les taquineries de Greg commencent vraiment à me souler. Je ne veux même plus l'écouter parler, je tourne les talons et me dirige vers la porte.
Grégory : Allez Sarah, ne te fâche pas ! Crie t-il essayant de me faire rester. Sarah reviens !
Je fais la sourde d'oreilles et ouvre la porte. Je croise Joachim à l'entrée. Il vient d'arriver. Je souris rien qu'en le voyant et mon esprit est devenu plus tranquille. Cet homme me rendra folle.
Moi : Où est-ce que tu étais Jojo ? Demandai-je inquiète. Je me faisais du souci pour toi tu sais ?
Joachim : Désolée Sarah je....., Tente-t-il de m'expliquer mais se tait après avoir vu Grégory. Greg ? Fit-il un peu surpris. Tu ne m'as pas dit que tu seras là aujourd'hui mon pote. Bienvenue !
Il me remet ses affaires et aussi un torchon bien emballé puis va faire une accolade à Greg. Je les regarde se réjouir de leur retrouvailles et par la même occasion, je ne cesse d'observer le torchon et de me demander ce qu'il y a là dedans.
Joachim : Je suis vraiment heureux de te revoir Greg, se réjouit-il en allant s'asseoir sur son siège.
Grégory : Oui le trio Josary est enfin réuni, n'est-ce pas Sarah ?
Moi : Oui Greg, fis-je souriante. Au fait, Jojo il y a quoi dans ce torchon si ça ne te gêne pas bien sûr.
Oui je l'ai fait. Je n'ai pas pû m'empêcher de lui poser la question. Ma curiosité demande satisfaction.
Joachim : Oh ce torchon là ? Il contient des biscuits Sarah. Vous voulez les goûter ? Interroge-t-il à Greg et moi. Ils sont très bons.
Grégory : Oui pourquoi pas ? Donne-moi un Sarah.
Moi : D'accord.
Je déplie le torchon et prend quatre des biscuits que je remets à Greg avant d'en prendre aussi.
Grégory : Waouh, comme c'est bon, fit-il en se régalant des biscuits. Il en reste encore ?
Moi : Oui ça reste, tu peux les prendre, Dis-je en lui remettant le reste. C'est vrai que ces biscuits sont délicieux, vraiment délicieux. Je me régale avec.
Grégory : Où est-ce que tu les as acheté Joachim ? C'est vraiment délicieux.
Sarah : Oui Joachim, indiques-nous l'endroit où tu les as acheter et on ira en prendre à notre tour, m'exclamai-je en me servant encore de ses biscuits.
Joachim : Acheter ? Non, je ne les ai pas acheté, c'est Nadia, ma nouvelle cuisinière qui les a fait pour mon petit déjeuner. Je les ai trouvé si bon que j'ai décidé de les emporter au bureau pour en manger encore.
J'étais entrain de mâcher les biscuits dans ma bouche et quand il a dit cela, j'ai stoppé de les mâcher. Je voulais les vomir sur le champ. Cette domestique a fait des biscuits et moi j'en mange. Beurk ! Je regarde Greg qui continue de les manger et se régaler.
Grégory : Elle doit être une très bonne cuisinière cette fille.
Joachim : Je ne te le fais pas dire, dit-il les étoiles plein les yeux. Je n'avais pas l'habitude de déjeuner les matins mais à partir d'aujourd'hui je vais déjeuner tous les matins juste pour pouvoir manger les bons plats de Nadia. Sa cuisine est mouah ! Ajoute-t-il le sourire aux lèvres.
Greg retourne la tête et me lance un regard. Il peut se rendre compte de mon état. Je voulais exploser de jalousie. Il se moque de moi en me narguant avec les biscuits qu'il continue de manger sans gêne.
Sarah : Excusez-moi, dis-je la main à la bouche avec une envie de vomir. Il faut que j'aille aux toilettes