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Yeleen Aaliyah Taylor

Californie, USA

Yeleen Aaliyah Taylor

- Dommage pour toi. De toute façon, moi j'ai Andreina. Et elle m'aime beaucoup. N'est ce pas que tu adores tonton Nana ? Dis lui à Yeleen que tu adores tonton.

Andreina glousse dans ses bras. Il lui fait la bise à elle. Quand à moi, il me tire la langue. Chose qui m'énerve comme à chaque fois.

- Avec tes yeux verts on dirait un chat, je me moque de lui alors que c'est lui d'habitude qui use ces termes pour se moquer de moi.

- Sauf que moi je suis super beau et les gens m'adorent. Toi, tu es une vilaine petite fille. Et tu es très moche.

Andreina s'esclaffe sans rien comprendre.

- Tu vois, même Nana se moque de toi. Elle sait que tu es une vilaine fille... Très très vilaine fille.

J'éclate en sanglot et me laisse tomber au sol. Mon oncle n'a jamais supporté de me voir pleurer. Je savais qu'ainsi j'allais l'attendrir. Et c'était le cas. Il n'a pas tardé à poser ma sœur et venir me prendre dans ses bras pour me cajoler. J'étais sa princesse et j'en étais consciente. L'attendrir avait toujours été chose facile.

- Hey princesse, ne pleure pas mon bébé. Tu sais parfaitement bien que tu es la préférée de tonton. Bien sûr que je t'adore. Tu es la plus merveilleuse des petites filles de la terre. Tu es belle... adorable.

Je sanglote dans ses bras, m’accrochant à lui comme si c’était la seule bouée de sauvetage dans cet océan d’émotions.

- Et Nana ? j'ai demandé avec toute l'innocence d'une petite fille de 4 ans de l'époque.

- Elle aussi, il a sourit. Vous êtes merveilleuses.

- Et Aleksa ? j'ai continué.

- Aleksa aussi. Vous êtes les trésors de la famille.

- Quand on sera grande, on te fera des misères tonton. Prépare toi à nous subir.

Il me serre encore plus fort, un éclat de rire dans sa voix.

- Ce ne sera pas grave. Je vous aimerai quand même. Vous recevrez tout l'amour du monde. Jamais vous ne manquerez de quelques choses. Peu importe ce que cela coûtera.

Un bruit dans le couloir me fit revenir à moi même. Je m'empresse d'essuyer cette petite larme qui déborde du recoin de mes yeux avant de gueuler comme une sauvage contre Leila notre assistante.

- Il va finir par être prêt ce fichu dossier ? je peste contre l'assistante du bureau.

Il n'y a qu'une seule assistante pour 5 personnes au bureau. Normal que cela ne suffise pas et que tout traîne à ce fichu poste. La proposition pour embaucher du personnel a maintes fois été soulevée en réunion. Jusqu'à lors rien n'est décidé. Pauvre Leila ! Ce n'est même pas de sa faute. Un autre jour j'aurais pu comprendre. Mais là, je suis à cran.

Ce jour est particulièrement douloureux pour ma famille. Chaque année, ils organisent une messe et cela se termine par une visite au cimetière. Je n'y vais jamais. Mais ce n'est pas pour autant que la tristesse ne me localise pas. Moi, je l'exprime autrement. Par la "colère" assez souvent.

- Le dossier Leila ! je hurle à nouveau en farfouillant mon tiroir. Qu'est ce que tu fout encore à traîner le pas ?

La porte de mon bureau s'ouvre alors que je n'ai pas entendu toqué bien avant. J’ai à peine entendu le claquement de la poignée. Tout le monde ici sait que je déteste ça. Mon bureau c'est mon espace privé. Et j'éxige qu'on le respecte. Je me redresse folle de rage avec l'intention d'en découdre.

- Et surtout ne te gêne pas pour frapper.

- ...

Il m'a fallu relever la tête pour découvrir la personne ayant fait intrusion à mon bureau devant moi. Je reste silencieuse un court instant, surprise.

- Capitaine ! je fis le salut militaire.

- Ton dossier Taylor.

Il me tend le cartable gentiment. C'est avec tout mon sérieux que je m'approche de lui pour le récupérer. J'aurais du prévoir qu'il y avait là un piège. A juste quelques pas de lui, il me tire à lui. Je bute contre son torse bien dur.

- Pas ici, je le repousse doucement. C'est mon lieu de travail ici Tristan. Et si quelqu'un devrait arriver ?

- Y a t'il un endroit, un moment précis pour embrasser ma femme ?

Son regard se fait plus tendre.

- Tu as manqué à ton homme.

Il me presse contre lui et matérialise ses dires. Ses lèvres se posent sur les miennes dans un baiser passionné, brûlant toutes les tensions accumulées en moi. Je me sens fondre sous ses caresses, les pensées s’évaporant dans l’intensité du moment. Un sourire étire mes lèvres.

- Tu n'étais pas censé être au front ? je lui demande lorsque je me détache de lui.

- Je suis là pour toi, dit-il en me caressant doucement le visage, son regard s’attardant sur mon menton, comme si chaque mouvement, chaque mot, était une déclaration d’amour silencieuse. Pour te voir... Être à tes côtés... aujourd'hui.

Je recule de quelques pas, mon cartable en main.

- Comment ça ?

Il me sourit, ses yeux pleins de douceur. Je demande mais son regard doux sur moi en ce moment laisse peu de matière à réflexion. Il est là... en ce jour... pour moi. Cela ne peut vouloir dire qu'une chose. Il a sûrement peur que je ne m'effondre de nouveau. Ce n'est arrivé qu'une fois pourtant. Même mes parents ne sont pas au courant.

Tristan et moi, on était marié dépuis peu. 21 ans, c'est l'age que j'avais à l'époque. Tristan en avait 23. Lui et moi, on a succombé à la magie de Végas. Je l'ai entraîné là bas avec moi après une mission pour l'organisation en droits humains pour laquelle je bosse. On s'est pris une cuite et on s'est réveillé, mariés sur un coup de tête. On n'a pas jugé nécessaire de la faire annuler. La folie de la jeunesse, je suppose. C'est après cela qu'il s'est engagé dans l'armée. Je l'y ai encouragé d'ailleurs. Comme pas mal de jeune américain, cela avait toujours été son rêve.

Dans la soirée de notre mariage, j'ai piqué une crise. Tristan m'a retrouvée immergée et inerte dans la baignoire de l'hôtel, une bouteille de vin à côté. Il a eu la peur de sa vie ce soir là. On peut s'imaginer son état. 23 ans et tu te retrouves marié sur un coup de tête à une fille dont tu ne connais pas la famille et qui vient de faire une tentative de suicide.

Tristan est américain et n'avait jamais mis les pieds en Angleterre avant ça. Et mes parents n'avaient jamais entendu parler d'un éventuel petit copain que je pourrais avoir. Et en prime, cela faisait moins d'un an que l'on se frequentait.

Il a voulu savoir par la suite si j'avais regretté à ce point notre mariage pour vouloir en finir aussi vite. C'était dit avec humour. Mais je savais qu'il était encore sous le choc. C'est ce jour là que je lui ai expliqué ce que représente cette date à mes yeux. C'était le jour où mon oncle et toute sa famille ont perdu la vie dans un regrettable accident.

- Était-ce la raison de notre mariage ? m'avait il demandé. Tu fuyais la douleur de cette perte.

- Non. Notre mariage est le fruit de l'amour inconditionnel que je te porte, lui avais-je répondu.

On n'en reparle plus dépuis ce jour là car je ne sais toujours pas comment me situer face à tout ça. Mais lui, il me surveille comme du lait au feu à cette date. Plus tard, c'est nos familles respectives que l'on était obligé de faire accepter ce mariage précipité. Aujourd'hui encore c'est difficile. La famille de Tristan m'a adoptée. Mais quand à mon père, je crois qu'il a encore mon mal. Façon très poétique de décrire la chose. Mais comme je suis sa princesse, il a dosé sa colère... avec moi seulement. Pour Tristan, c'est une toute autre chose.

- C'est notre cinquième anniversaire de mariage aujourd'hui madame, il me dit en souriant, ses bras entourant ma taille alors qu’il m’attire à lui. Tu aurais voulu que je sois ailleurs ?

Je reste sans voix.

- Mais vous ne devriez pas rentrer avant une semaine.

- La mission a pris moins de temps qu'il n'était prévu, il ajoute, une lueur espiègle dans les yeux. Alors j'ai demandé la permission à mes supérieurs pour rentrer retrouver ma petite femme qui me manquait sérieusement. Je n'allais pas te laisser festoyer sans moi madame Taylor, il rigole.

- Hmmm !

Je fronce les sourcils, tout en me laissant séduire par sa présence et son humour.

- Pose le cartable. On prend le reste de la journée pour nous.

- D'accord. Mais...

- Rien. Juste suis moi.

Il attrape ma main et me guide vers la porte.

- Ok. Mais...

- Tu as eu ton frère aujourd'hui ? il ne me laisse pas finir. C'est son anniversaire, non ?

- Exactement. Mais non. On ne s'est pas parlé. Junior est...

Je m’arrête, les mots se bloquent dans ma gorge.

- Je lui ai simplement envoyé une vidéo pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, je me contente de répondre. Je l'appellerai ce soir en rentrant. Avec le temps, il s'y est habitué. Juju sait que je l'aime.

- D'accord.

Il m’embrasse le front, son regard plein de compréhension.

- Allons-y.

Il glisse son bras droit au bas de mon dos.

- Je t'emmène au pays des rêves ce soir.

- On emmène notre fille aussi ?

- Non. Rien que toi et ton merveilleux mari sweet darling.

Je souris et tout mon corps se détend sous la chaleur de son amour.

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