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Chapitre 17 : De nouveaux amis

- Tu m’as l’air bien silencieuse, remarqua Hirohisa après un moment. Tu es sûr d’avoir bien saisi ?

- Oui, oui. Merci pour tes explications, elles étaient très claires.

- Bien, me sourit-il avec bienveillance. En tout cas, n’hésite pas à refaire les fiches de tête, ça t’aidera à mémoriser les points importants.

- C’est étonnant que cette narcoleptique reste attentive durant plus de deux heures, fit Yoko sur un ton suspicieux et espiègle. C’est que tu dois réellement être un bon prof Tim. Tu devrais penser à te lancer dans l’enseignement.

- Qui sait ? je me découvre peut-être une vocation. Qu’en penses-tu Yamamoto-san ?

- Pourquoi autant de formalité, appelle-la Hana, comme moi. Après tout, mes amis sont tes amis. Non ?

Des amis ?

Yoko me considérait déjà comme une amie.

Elle ne savait pas grand-chose de moi, pourtant elle me prenait sous son aile, et m’offrait son estime.

J’étais touchée par autant de sollicitude et tout d’un coup, j’avais l’impression que le destin qui m’avait mené à Tôdaï, ne l’avait pas fait simplement pour que j'y retrouve Ren. J’étais aussi là pour rencontrer de nouvelles personnes et pour partager des amitiés sincères, comme celle que j’avais avec Maria.

À mon grand étonnement, la matinée s’était passée rapidement, et à midi, je me levais pour partir. Hirohisa en fit autant et c’est ensemble qu’on quittait notre amie commune.

Sur le chemin, le jeune homme se présenta de manière plus détaillée. Il me parla de lui, de sa famille, du cursus qu’il convoitait et même de sa longue amitié avec Yoko.

Après un moment, il me questionna un peu sur moi, sur ma ville d’origine, ce qui m’avait motivé à venir à Tokyo.

Je restais évasive mais ne lui cachait pas que Tôdaï n'était pas un choix en soi, mais plutôt un lieu nécessaire pour l’aboutissement de mes projets à venir.

Il parut quelque peu amusé de ma réponse.

En même temps, quand on me voyait on ne pouvait que se demander à quels genres de projets je pouvais bien aspirer.

Arrivé à la gare, il me proposa d’échanger nos numéros de téléphones, ce que j’acceptais volontiers au nom du vieil adage : « l’ami de mon amie est à présent mon ami. »

- Bien. Me dit-il toujours avec son sourire. Je te laisse ici et on se voit lundi.

- Tu ne prends pas les transports ? Demandais-je en voyant qu’il allait rebrousser chemin.

- Non, en fait, je ne faisais que te raccompagner, m’expliqua-t-il en enfonçant les mains dans ses poches. J’y vais, je suis attendu par mon père pour déjeuner.

- Je vois… et bien, merci alors

- À lundi...

Une voiture était garée devant la maison de Michiko, j’avais beau y penser, mais il ne me semblait pas qu’elle attendait quelqu’un ce jour-là.

Sans faire plus de cas de la situation, je fis comme à mon habitude.

J’entrais en m’annonçant et je me précipitais dans ma chambre pour y déposer mon sac.

Ce n’est qu’après m’être rafraîchi que je descendais bien résolu à avoir la suie qui recouvrait encore le plafond et les murs.

Des escaliers j’entendais Michiko parler.

Je m’arrêtais un instant pour voir si je reconnaissais la voix masculine qui lui répondait, c’était un timbre assez jeune et il me semblait ne l’avoir jamais entendu auparavant.

Je plaquais mon oreille sur la porte coulissante pour mieux discerner ce qui se disait.

- Personne ne t’as appris qu’espionner était un vilain défaut ? Me fit sursauter Ren qui était arrivé sans bruit derrière moi.

Ah ! Ce type ! Il avait le chic de toujours arriver au moment opportun.

Les mains sur les hanches, il se tenait dans l’entrée face à moi, me jaugeant des pieds à la tête. Je restais pétrifié et ne savait que répondre pour ma défense.

- Je n’espionnais personne, niais-je de manière effronté et malgré le flagrant délit.

- Hm, fit-il narquois, je dois encore halluciner alors.

- Je n’espionnais pas ! Soutenais-je sans me démonter, je ne faisais qu’écouter pour savoir qui…

Je me tus brusquement en analysant ce qui sortait de ma bouche.

Comment pouvais-je espérer que Ren perçoive la nuance entre espionner et écouter à la porte.

Même moi, je ne la voyais pas, dit comme ça.

Pour éviter de passer pour quelqu’un de mauvaise foi, je m’inclinais et m’excusais de mon attitude inappropriée.

- N’en parlons plus. Dit-il d’un air qui trahissait tout de même son exaspération. Tu pourrais peut-être venir nous aider, continua-t-il alors que j’allais remonter dans ma chambre, ainsi tu pourras t’acquitter de ta partie de la bêtise...

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