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Chapitre 4

Le jour tant attendu du mariage de Dorothy et Carlos arriva, baigné d’une lumière dorée qui semblait bénir cette union inattendue. Le manoir Donte était en ébullition, chaque recoin méticuleusement décoré pour l’occasion. Des fleurs rares ornaient les jardins et les balcons, et des guirlandes lumineuses scintillaient dans la douce lumière du matin.

Dorothy se tenait devant un immense miroir dans l’une des chambres d’invités, observant son reflet. La robe qu’elle portait était un chef-d’œuvre de haute couture, faite de dentelle délicate et de satin somptueux. Pourtant, malgré la beauté de la robe, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un vide intérieur. Elle était magnifique, mais son cœur était lourd de doutes et de conflits intérieurs.

Margaret entra dans la pièce, ses yeux froids scrutant sa fille. « Souviens-toi, Dorothy, » dit-elle d’une voix tranchante. « Ceci est ta chance de redorer notre blason. Ne gâche pas tout. »

Dorothy hocha la tête, incapable de répondre. Son esprit était en proie à une tourmente silencieuse. Elle pensa à Carlos, à cette union imposée, et à la promesse de vengeance qui brûlait en elle. Elle savait que sa mère et sa sœur ne se souciaient que de leur propre bien-être, et elle se promit de ne pas se laisser manipuler.

« Il est temps, » annonça Diane en entrant à son tour. « Allons-y. »

Dorothy suivit ses proches dans le long couloir menant à la salle de cérémonie. Ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle serrait le bouquet de roses blanches et rouges. En arrivant devant les grandes portes de la salle, elle prit une profonde inspiration, tentant de calmer les battements affolés de son cœur.

Les portes s’ouvrirent lentement, révélant une salle magnifiquement décorée où les invités murmuraient en voyant la mariée. Dorothy avança lentement, son regard se posant sur Carlos qui l’attendait au bout de l’allée. Il se tenait droit, ses yeux trahissant une émotion complexe mélangeant détermination et vulnérabilité.

Les vœux furent échangés dans un silence presque solennel, chaque mot résonnant dans l’immense salle. Dorothy répondit avec une voix claire et posée, bien que son esprit soit agité. Carlos, de son côté, semblait sincère et résolu, ses yeux ne quittant pas les siens.

« Je te promets de te soutenir, de t’honorer et de te chérir, » dit Carlos, sa voix tremblante d’émotion. « Quoi qu’il arrive, nous surmonterons tout ensemble. »

Dorothy sentit une larme solitaire rouler sur sa joue alors qu’elle répondait. « Et moi, je te promets de t’aimer, de te respecter et de te soutenir, dans les bons comme dans les mauvais moments. »

L’échange des anneaux se fit sous le regard attentif des invités, et enfin, le baiser scella leur union. Le contact des lèvres de Carlos sur les siennes fut doux et respectueux, loin des baisers passionnés que Dorothy avait imaginés. Pourtant, elle sentit une étrange chaleur se répandre en elle, une promesse de compréhension et de respect mutuel.

Le reste de la journée se déroula dans un tourbillon de félicitations, de toasts et de danses. Les invités célébraient avec enthousiasme, bien que Dorothy ne puisse s’empêcher de remarquer certaines remarques murmurées et des regards méfiants. Les rumeurs sur la condition de Carlos et les raisons de ce mariage arrangé étaient palpables.

Durant la réception, Dorothy et Carlos eurent peu de moments seuls, chacun étant constamment sollicité par les invités et les membres de la famille. Malgré cela, Carlos trouva un moment pour lui murmurer à l’oreille, son regard sincère planté dans le sien. « Merci, Dorothy. Pour tout. Je sais que ce n’est pas facile, mais je te promets que nous trouverons notre chemin. »

Dorothy hocha la tête, émue par la gentillesse de Carlos. « Je te remercie aussi, Carlos. Je suis prête à essayer. »

La soirée avançant, les invités commencèrent à se retirer, laissant Dorothy et Carlos face à leur nouvelle réalité. La nuit tombait sur le manoir, et l’heure de la première nuit de leur mariage approchait. Dorothy ressentit une nervosité croissante à l’idée de se retrouver seule avec Carlos, malgré la douceur qu’il avait montrée jusqu’à présent.

Lorsqu’ils se retrouvèrent enfin dans la chambre nuptiale, une grande suite ornée de meubles anciens et de tentures luxueuses, Dorothy sentit une tension palpable s’installer. Carlos s’approcha d’elle avec précaution, respectant son espace.

« Je sais que cette situation est nouvelle pour nous deux, » dit-il doucement. « Je ne veux pas te mettre mal à l’aise, Dorothy. Nous pouvons prendre notre temps. »

Dorothy lui sourit faiblement, reconnaissante de sa compréhension. « Merci, Carlos. Je pense que nous avons tous les deux besoin de temps pour nous habituer à cette nouvelle vie. »

Carlos hocha la tête, puis s’assit sur le bord du lit. « J’ai quelque chose à te montrer, Dorothy. Quelque chose d’important. »

Intriguée, Dorothy le suivit. Carlos ouvrit un tiroir et en sortit une petite boîte en bois. « Ces enfants dont nous avons parlé, ce sont les miens, mais il y a une histoire derrière tout cela que je dois te raconter. »

Il ouvrit la boîte, révélant deux médaillons. « Voici les portraits de mes enfants, Isabella et Matteo. »

Dorothy les prit avec précaution, observant les visages des enfants qui lui rappelaient étrangement quelqu’un. « Ils sont magnifiques, » dit-elle en retenant ses larmes. « Mais pourquoi me les montrer maintenant ? »

Carlos prit une profonde inspiration. « Parce qu’ils ont un lien avec toi, Dorothy. Je pense que tu dois savoir toute la vérité. Ils sont issus de notre famille, et il y a une histoire complexe que tu dois comprendre. »

Dorothy sentit son cœur s’accélérer. « Que veux-tu dire, Carlos ? »

« Il y a des choses que nous devons découvrir ensemble, » répondit-il. « Des vérités sur nos familles et sur ce qui nous a conduits jusqu’ici. Je te promets que je serai à tes côtés pour chaque étape. »

La révélation laissa Dorothy sans voix. Elle comprenait que ce mariage, au-delà des apparences, cachait des secrets profonds et des liens inattendus. Elle savait que leur voyage ensemble ne faisait que commencer, et que, malgré les défis à venir, elle n’était pas seule.

Ce soir-là, Dorothy et Carlos passèrent la nuit à discuter, partageant leurs histoires et leurs espoirs pour l’avenir. Ils se découvrirent des points communs et des différences, mais surtout, ils posèrent les bases d’une relation fondée sur la vérité et le respect.

Dorothy se coucha avec un sentiment nouveau de détermination. Elle avait pris un chemin difficile, mais elle sentait que, avec Carlos à ses côtés, elle pouvait affronter les épreuves à venir. Leur mariage, bien que commencé sous des auspices compliqués, portait en lui la promesse d’un avenir meilleur. Et pour Dorothy, cela suffisait à nourrir l’espoir et la force dont elle avait besoin pour continuer.

La nuit se fit longue et pleine de murmures, les deux nouveaux mariés partageant leurs histoires les plus intimes, créant ainsi un lien nouveau et inattendu. Dorothy se sentit plus légère, comme si un poids énorme s’était levé de ses épaules. Elle décida qu’il était temps de laisser ses véritables sentiments émerger, même si cela signifiait faire face à des vérités douloureuses.

« Carlos, j’ai besoin de te parler de quelque chose de très important, » dit Dorothy doucement, son regard fixé sur lui. « Je ne suis pas simplement ici par choix. Il y a des forces à l’œuvre que tu ignores. »

Carlos hocha la tête, son expression devenant plus sérieuse. « Je m’en doute, Dorothy. Nous avons tous nos secrets. Mais je suis prêt à t’écouter, quoi que tu aies à dire. »

Dorothy prit une profonde inspiration et se lança dans le récit de sa trahison. Elle parla de la nuit fatidique où elle avait été dupée par sa sœur Diane et leur mère, de sa grossesse non désirée, de la fausse couche traumatisante, et de son internement injuste dans l’hôpital psychiatrique. Chaque mot semblait la libérer un peu plus, et elle sentit un mélange de rage et de tristesse l’envahir.

Carlos écouta attentivement, ses yeux remplis de compassion. « Je suis désolé pour tout ce que tu as traversé, Dorothy. Personne ne devrait avoir à subir cela. Mais tu es ici maintenant, et ensemble, nous pouvons faire face à tout cela. »

Dorothy sentit une vague de gratitude et d’affection pour Carlos. « Merci, Carlos. Tes paroles me réconfortent plus que tu ne peux l’imaginer. Nous devons être forts et unis pour affronter ce qui nous attend. »

Ils passèrent le reste de la nuit à discuter, à se confier des secrets et des rêves, à se réconforter mutuellement. La nuit était longue, mais elle était aussi un prélude à une nouvelle étape de leur vie.

Le lendemain matin, Dorothy se réveilla avec une détermination renouvelée. Elle se prépara avec soin, consciente que chaque geste avait son importance. Aujourd’hui, elle devait affronter la famille Donte non seulement comme une épouse, mais comme une alliée stratégique. En descendant pour le petit-déjeuner, elle trouva Carlos déjà attablé, entouré de quelques membres de sa famille.

La table était dressée avec une élégance austère, et le silence régnait lourdement. Carlos leva les yeux vers elle et lui sourit chaleureusement. « Bonjour, Dorothy. Viens t’asseoir à côté de moi. »

Dorothy prit place, sentant les regards évaluateurs des membres de la famille Donte sur elle. Elle savait qu’elle devait faire bonne impression, non seulement pour elle-même, mais aussi pour Carlos.

La matriarche de la famille, Isobel Donte, prit la parole. « Dorothy, bienvenue dans notre famille. Nous espérons que tu te sentiras chez toi ici. »

Dorothy répondit avec un sourire poli. « Merci, Madame Donte. Je suis honorée de faire partie de votre famille et j’espère contribuer positivement à notre avenir commun. »

Les échanges étaient formels et tendus, mais Dorothy sentait qu’elle avait franchi une première étape. Après le petit-déjeuner, Carlos la conduisit dans le bureau familial, un endroit richement décoré qui sentait le cuir et le bois vernis.

« Nous devons parler de l’avenir, Dorothy, » dit Carlos en s’asseyant derrière le bureau massif. « Il y a beaucoup de choses que tu dois savoir sur notre famille et sur les défis que nous devons affronter. »

Dorothy hocha la tête, prête à tout entendre. « Je suis prête, Carlos. Dis-moi tout. »

Carlos commença à lui expliquer les dynamiques complexes de la famille Donte, les alliances et les rivalités, les affaires en cours et les ennemis potentiels. Dorothy écoutait attentivement, prenant des notes mentales sur chaque détail. Elle savait que pour réussir, elle devait comprendre et maîtriser tous les aspects de cette nouvelle vie.

Au fil de la journée, ils discutèrent des plans pour renforcer leur position et protéger leurs intérêts. Carlos était impressionné par la perspicacité de Dorothy et son approche stratégique. Il se rendit compte qu’il avait trouvé en elle non seulement une épouse, mais une partenaire redoutable.

« Tu es vraiment incroyable, Dorothy, » dit-il en la regardant avec admiration. « Je suis heureux de t’avoir à mes côtés. »

Dorothy sentit un frisson de fierté la traverser. « Merci, Carlos. Nous allons réussir ensemble. »

Le soir venu, alors qu’ils se préparaient à se coucher, Dorothy ressentit un mélange d’excitation et de nervosité. Elle savait que leur première nuit ensemble en tant que couple marié serait un moment crucial. Carlos semblait partager ses sentiments, et il la regarda avec une tendresse inattendue.

« Dorothy, » dit-il doucement, « je veux que tu saches que je respecte tes sentiments et tes limites. Nous n’avons pas besoin de nous précipiter. »

Dorothy lui sourit, touchée par sa considération. « Merci, Carlos. J’apprécie ta compréhension. Prenons notre temps et apprenons à nous connaître. »

Ils passèrent la nuit à parler et à se rapprocher, partageant des moments de douceur et de complicité. Dorothy se sentit de plus en plus à l’aise avec Carlos, et elle réalisa qu’elle commençait à éprouver des sentiments sincères pour lui.

La nuit avançait, et les conversations se faisaient plus intimes. Dorothy et Carlos explorèrent leurs désirs et leurs peurs, créant une connexion profonde qui les unissait au-delà des mots. Ils se découvrirent des affinités inattendues, et la chambre fut témoin de leur émergence en tant que véritable couple.

Le lendemain, Dorothy se réveilla avec un sentiment de renouveau. Elle avait franchi une étape importante et se sentait prête à affronter les défis à venir. Carlos était à ses côtés, un soutien indéfectible qui lui donnait la force de continuer.

En descendant pour le petit-déjeuner, elle trouva Isabella et Matteo, les enfants de Carlos, déjà à table. Ils la regardèrent avec curiosité et un peu de méfiance. Dorothy s’assit en face d’eux, déterminée à gagner leur confiance.

« Bonjour, Isabella, Matteo, » dit-elle avec un sourire chaleureux. « Je suis Dorothy. J’espère que nous pourrons devenir amis. »

Les enfants échangèrent un regard, puis Isabella prit la parole. « Bonjour, Dorothy. Papa nous a parlé de toi. Nous espérons que tu seras gentille avec nous. »

Dorothy sentit une vague d’émotion la submerger. « Je ferai de mon mieux pour être là pour vous, Isabella. Vous pouvez compter sur moi. »

Matteo, plus réservé, hocha simplement la tête. Dorothy savait que gagner leur confiance prendrait du temps, mais elle était prête à faire tous les efforts nécessaires.

Le mariage avec Carlos avait marqué le début d’une nouvelle vie pour Dorothy, pleine de défis mais aussi de possibilités infinies. Avec Carlos et les enfants à ses côtés, elle se sentait prête à affronter le monde, déterminée à construire une vie meilleure et à révéler les vérités cachées de son passé.

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