Chapitre 5
Le lendemain matin, après leur première nuit de mariage et les échanges intenses qu’ils avaient partagés, Dorothy se leva avec un esprit en ébullition. Les révélations de la veille, combinées avec les premières impressions sur Carlos et la famille Donte, avaient laissé une empreinte profonde en elle. En s’habillant, elle réfléchissait à la conversation qu’elle devait avoir avec Carlos au sujet des enfants. Les ressemblances troublantes entre Isabella, Matteo et elle-même ne pouvaient être ignorées.
Alors qu’elle descendait pour le petit-déjeuner, Dorothy sentit un nœud se former dans son estomac. Elle entra dans la salle à manger, où Carlos était déjà assis, entouré de papiers et de dossiers. Les enfants n’étaient pas encore là. Carlos leva les yeux vers elle et lui offrit un sourire chaleureux.
« Bonjour, Dorothy. J’espère que tu as bien dormi, » dit-il, son ton empreint de douceur.
Dorothy s’assit en face de lui, tentant de dissimuler son trouble intérieur. « Oui, merci, Carlos. Il y a quelque chose dont j’aimerais parler avec toi. »
Carlos fronça légèrement les sourcils, remarquant la tension dans sa voix. « Bien sûr. De quoi s’agit-il ? »
Dorothy prit une profonde inspiration avant de continuer. « Les enfants, Carlos. Isabella et Matteo… Ils me ressemblent tellement. Je ne peux m’empêcher de me demander… sont-ils vraiment les miens ? »
Le visage de Carlos se durcit légèrement. « Dorothy, je savais que ce moment viendrait. Je te dois la vérité. » Il fit signe à un serviteur de s’assurer que personne ne les dérange, puis se tourna complètement vers elle.
« Quand nous avons découvert que tu étais enceinte après cette nuit avec cet inconnu, ta famille a tout fait pour garder cela secret. J’avais mes soupçons, mais je n’avais aucune preuve concrète. Ce n’est que bien plus tard, lorsque tu étais à l’hôpital psychiatrique, que j’ai appris la vérité. Les enfants sont effectivement les tiens. »
Dorothy sentit un mélange de choc et de soulagement l’envahir. « Pourquoi ne m’as-tu rien dit avant ? Pourquoi me faire croire qu’ils étaient morts ? »
Carlos soupira, passant une main dans ses cheveux. « Ta famille a orchestré toute cette mascarade pour te tenir à l’écart et préserver leur réputation. Ils ont utilisé ta vulnérabilité à leur avantage. Quand j’ai découvert la vérité, il était trop tard pour te sortir de l’hôpital sans attirer l’attention. J’ai donc décidé d’attendre le moment propice pour te révéler tout cela. »
Dorothy serra les poings, la colère montant en elle. « Ils ont volé mes enfants, ma vie, et maintenant ils veulent que je joue un rôle dans cette famille ? C’est inacceptable, Carlos. Je veux les récupérer. Je veux qu’ils sachent la vérité. »
Carlos posa une main réconfortante sur la sienne. « Nous allons le faire, Dorothy. Mais nous devons être stratégiques. Si nous agissons précipitamment, nous risquons de tout perdre. Ta famille est puissante et influente. Nous devons trouver des preuves irréfutables et élaborer un plan pour les confronter. »
Dorothy hocha la tête, sentant sa détermination se renforcer. « Je comprends, Carlos. Je suis prête à tout pour récupérer mes enfants et leur montrer la vérité. Mais comment allons-nous procéder ? »
Carlos se pencha en avant, ses yeux fixant les siens avec intensité. « Nous allons commencer par enquêter sur l’hôpital où tu as été internée. Il doit y avoir des dossiers, des preuves de ce qu’ils t’ont fait. Ensuite, nous devrons trouver un moyen de confronter ta famille sans qu’ils puissent se défendre. Nous devons agir en silence et frapper fort quand le moment sera venu. »
Dorothy acquiesça, sentant une vague d’espoir l’envahir. « Merci, Carlos. Avec toi à mes côtés, je sais que nous pouvons réussir. Je suis prête à tout pour mes enfants. »
Le reste de la journée fut consacré à des préparatifs minutieux. Dorothy et Carlos passèrent des heures dans le bureau, élaborant des stratégies et discutant des étapes à suivre. Ils contactèrent des détectives privés, des avocats, et commencèrent à recueillir des informations sur l’hôpital et sur la famille Lent.
Le soir venu, après une journée épuisante mais productive, Dorothy se retrouva seule dans la bibliothèque, réfléchissant à tout ce qui s’était passé. Elle sentit une présence derrière elle et se retourna pour voir Isabella et Matteo qui l’observaient.
« Bonsoir, vous deux, » dit-elle avec un sourire, tentant de masquer son émotion. « Qu’est-ce que vous faites ici ? »
Isabella s’approcha timidement. « Papa nous a dit que tu voulais nous parler. Est-ce vrai ? »
Dorothy sentit son cœur se serrer. « Oui, c’est vrai. Il y a beaucoup de choses que vous devez savoir, et je veux être honnête avec vous. »
Matteo, plus réservé, la fixa avec des yeux perçants. « Tu es notre vraie maman, n’est-ce pas ? »
Dorothy sentit les larmes lui monter aux yeux. « Oui, Matteo. Je suis votre maman. J’ai été séparée de vous à cause de mauvaises personnes, mais je suis là maintenant, et je ferai tout pour vous protéger et être avec vous. »
Isabella se jeta dans ses bras, pleurant doucement. « Nous t’avons tellement manqué, maman. Pourquoi est-ce que ces gens nous ont fait ça ? »
Dorothy serra ses enfants contre elle, sentant une détermination nouvelle et féroce. « Parce qu’ils sont égoïstes et cruels, ma chérie. Mais nous sommes ensemble maintenant, et rien ne pourra nous séparer. Nous allons nous battre pour notre famille et pour la vérité.
Les jours suivants, Dorothy et Carlos continuèrent leur enquête avec une détermination redoublée. Chaque nouvelle information les rapprochait un peu plus de la vérité et de la confrontation inévitable avec la famille Lent. Dorothy se montrait plus résiliente que jamais, refusant de laisser son passé douloureux dicter son avenir.
Un soir, alors qu’ils étaient tous les deux dans le bureau, Carlos posa une main sur l’épaule de Dorothy. « Tu es incroyable, tu sais ? Ta force et ta détermination me donnent l’espoir que nous réussirons. »
Dorothy leva les yeux vers lui, touchée par ses mots. « Merci, Carlos. Je n’aurais jamais pu faire cela sans toi. Ensemble, nous sommes plus forts. »
Carlos sourit et l’attira doucement contre lui. « Oui, ensemble. Et nous ne laisserons personne nous arrêter. »
Dorothy sentit une chaleur réconfortante l’envahir. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait en sécurité et aimée. Elle savait que le chemin à venir serait semé d’embûches, mais elle était prête à tout affronter avec Carlos à ses côtés.
Quelques semaines plus tard, alors qu’ils continuaient à rassembler des preuves, une nouvelle découverte bouleversa leur enquête. Un ancien employé de l’hôpital psychiatrique, qui avait été témoin des manigances de la famille Lent, accepta de témoigner en leur faveur. Son témoignage serait crucial pour prouver les machinations de Margaret et Diane.
« Nous avons enfin une chance de les confronter, » déclara Carlos, excité par cette avancée. « Avec ce témoignage, nous pouvons les attaquer sur leur propre terrain. »
Dorothy acquiesça, sentant une détermination renouvelée. « Oui, nous devons utiliser cette opportunité. Ils doivent payer pour ce qu’ils ont fait. »
Le jour de la confrontation arriva rapidement. Dorothy et Carlos, accompagnés de leurs avocats et du témoin clé, se rendirent au manoir des Lent. La tension était palpable alors qu’ils entraient dans la grande salle où Margaret et Diane les attendaient, entourées de leurs propres conseillers.
« Dorothy, Carlos, » dit Margaret d’un ton glacial. « À quoi devons-nous cette visite surprise ? »
Dorothy se redressa, son regard défiant. « Nous sommes ici pour exposer la vérité, Margaret. Les mensonges et les trahisons doivent cesser. Nous avons des preuves de ce que vous avez fait, et nous allons vous confronter publiquement. »
Diane pâlit, tandis que Margaret conservait un masque de calme. « Je ne vois pas de quoi tu parles, Dorothy. Tu as toujours eu des… tendances imaginatives. »
Carlos intervint, posant une pile de documents sur la table. « Ces documents, ainsi que le témoignage de cet ancien employé de l’hôpital, prouvent que vous avez orchestré la fausse couche de Dorothy et son internement injustifié. Vos manigances sont terminées. »
Margaret perdit un instant son sang-froid, ses yeux lançant des éclairs de colère. « Vous n’avez aucune idée des conséquences de vos actions. Vous ne pouvez pas nous vaincre. »
Dorothy, avec une force nouvelle, déclara : « Nous ne sommes pas seuls, Margaret. Nous avons la vérité de notre côté, et nous ne nous arrêterons pas avant que justice soit rendue. »
La confrontation se poursuivit, les preuves s’accumulant contre Margaret et Diane. La famille Donte, soutenue par Dorothy et Carlos, se révéla être une force redoutable, prête à tout pour défendre la vérité et protéger leur famille.
En quittant le manoir Lent, Dorothy sentit une vague de triomphe la submerger. Elle avait enfin commencé à reprendre le contrôle de sa vie, déterminée à bâtir un avenir meilleur pour elle et ses enfants. Aux côtés de Carlos, elle savait qu’ils pouvaient affronter n’importe quel obstacle et sortir victorieux.