VI
Je sais déjà comment faire face à tout ces jeunes galériens mais je dois tout de même faire attention aux mots que j'emploie. Les prendre de haut ne me serait pas favorable et les prendre pour des bébés non plus. Je reste devant eux sans rien dire, regardant l'immense immeuble délabré face à moi. Ils se regardent tous curieusement, se demandant qu'est-ce que je fous là.
- " Salut ma belle... "
Un des jeunes se lève afin d'entamer la discussion sauf que je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase de beauf.
Moi : " Alors mes petits loulous, est-ce qu'il est possible de voir votre boss ? Ou votre mentor, votre idole ou je ne sais comment vous l'appelez "
J'arbore un de mes sourires made in Lilas, le gars devant moi reste sur le cul tout en admirant ma beauté tandis que les autres se mettent à hurler de rire.
- " Mes loulous ? Non mais pour qui tu nous prends ? " dit un des lascars, tout sourire venant à ma rencontre.
Je fais une petite moue boudeuse, je veux qu'ils me voient comme un adorable petit chiot et non comme la femme diabolique que je suis.
Moi : " Je voulais juste détendre un peu l'atmosphère... je dois parler à la personne en charge des lieux, je suis ici en tant que médiateur. Les habitants de cet immeuble se plaignent de ne pas pouvoir vivre correctement à cause de votre... entêtement à protéger ces escaliers "
Encore un déferlement de rires, je suis assez douée pour communiquer avec les gens de mon âge ainsi que les plus jeunes. Je me suis fais pas mal d'alliés dans les cités grâce à mon tempérament respectueux et foufou.
L'homme devant moi me regarde attentivement, il doit avoir mon âge et n'est pas du tout désagréable à regarder. Il est soigneusement habillé contrairement à ses acolytes qui sont plutôt en mode jogging baskets. Seulement je suis loin d'être aveugle et je vois clairement que je ne suis pas une inconnue à ses yeux. Après tout, j'ai fais la Une de tous les journaux quand j'ai résolue l'affaire du tueur d'enfants. Il se penche légèrement à mon oreille avant de chuchoter quelques mots.
- " Je te déconseille de rester ici Lilas PARKS. Je n'ai rien contre toi mais les mecs derrière moi sont loin d'être des flèches. Dès qu'ils apprendront que tu es un flic, ils te sauteront à la gorge... "
Bon je vois... Je me penche également à son oreille, je le vois légèrement rougir face à mon geste.
Moi : " Je ne suis pas là en tant que flic Max. J'ai besoin de rencontrer votre boss c'est tout. Je disparaitrais de vos vies en un temps record c'est promis "
Il ne sait pas comment réagir alors qu'il se rend compte que je connais son identité. Je lui fais un petit clin d'œil complice, un petit rictus très agréable se dessine au coin de ses lèvres puis il se retourne et demande à ces comparses de dégager. Tous se dispersent sans demander leur reste, nous voilà seuls dehors malgré les nombreuses personnes présentes dans la cage d'escaliers.
Max : " Écoute Lilas... notre boss ne rencontre personne. C'est quelqu'un de très discret et qui aime son intimité. Même nous, nous ne l'apercevons que rarement alors toi... je pense qu'il a d'autres chats à fouetter que de s'occuper d'une histoire de voisinage "
Je pousse un long soupire de frustration, je sens que ce mec ne va pas lâcher son os facilement. Je décide donc d'abattre ma carte joker, si cela ne fonctionne pas alors je vais devoir redoubler de ruses et d'imagination.
Moi : " Tu connais Tamara n'est-ce pas ? " dis-je en croisant les bras.
Et un point pour Lilas ! Il mord à l'hameçon, son sourire disparaît immédiatement et il serre la mâchoire tel un pitbull enragé.
Max : " Fais bien gaffe à toi Lilas. Tu vas t'attirer des ennuis si tu continues ainsi... "
Mais j'adore les ennuis Max !
Moi : " Alors dis bien ceci à ton boss... La personne qui a tué Tamara loge dans ce bâtiment. Soit tu fais en sorte que lui et moi on puisse discuter jusqu'au bout de la nuit, soit vous m'aurez sur le dos h24. Et crois-moi, j'ai pas peur de me salir les mains ! "
Je fume de rage. Leur boss est-il si précieux pour qu'il ne se montre jamais ? Max rumine sérieusement, il sait très bien de part ma réputation que je suis capable de tous les faire tomber un par un en claquant des doigts. Il a vite compris que j'en avais rien à foutre de leur petit gang de tapettes, tout ce que je veux c'est rendre justice à Tamara.
Max : " Je vais voir ce que je peux faire mais je ne te promets rien... "
Je souris légèrement puis lui prends la main afin d'y inscrire mon numéro de téléphone. Il tremble légèrement, anxieux de sentir ma peau contre la sienne.
Moi : " J'espère avoir très vite de tes nouvelles Max. Ne m'oublies pas ! "
Je tourne les talons en fredonnant, contente de cette avancée dans ma mission pour la justice. Max me fixe tendrement, se demandant comment il serait capable d'oublier une créature telle que moi.