VII
Cela fait déjà trois jours depuis ma rencontre avec Max et je n'ai toujours aucune nouvelles de lui. Pourquoi j'ai l'impression qu'il s'est joué de moi ? J'entre dans le commissariat, je ressens un étrange malaise en parcourant le long couloir qui mène jusqu'aux bureaux. Je me fige quelques secondes quand j'aperçois mon commissaire accompagné du commissaire général, qui je dois dire, à l'air fort mécontent. Du coin de l'œil, mon supérieur me regarde passer avec une colère noire dans les yeux, je sens que ça va être ma fête.
- " LILAS PARKS ! DANS MON BUREAU ! MAINTENANT ! "
Oups...
J'ai bien l'impression que le gang de Lazar à un rôle à jouer dans tout ça. Samuel et nos collègues me regardent avec inquiétude tandis que j'entre dans le bureau et me prends une rafale de tendresse en pleine figure.
Commissaire ( Arthur ) : " Je peux savoir pourquoi tu t'amuses à aller faire chier le gang de Lazar pendant tes heures de repos ? Putain mais sais-tu au moins avec qui tu joues ? "
Bon, je peux tout à fait comprendre son point de vue mais je ne vais pas laisser passer un meurtre aussi horrible juste pour satisfaire l'égo de mes supérieurs.
Moi : " J'ai des preuves qui m'ont mener jusqu'à eux concernant le meurtre de Tamara BAUDOUIN, notre dernière victime. À moins que le meurtre soit autorisé en France désormais, je ne vois pas pourquoi je n'irais pas leur demander des comptes... "
Je reste de marbre face à leur colère, le commissaire général me regarde avec horreur mais je ne compte pas baisser mon froc. Gang de Lazar ou non, un meurtre reste un meurtre.
Commissaire général : " Vous stoppez immédiatement cette enquête. Vous êtes également mise à pied le temps que les choses se calme "
Non mais je rêve !
Moi : " Même si Monsieur le Premier Ministre a été froissé par mon intrusion au sein de sa famille, n'oubliez pas qu'une voir plusieurs familles attendent toujours des réponses ! Il est temps d'arrêter de lui renifler le cul et de passer à l'action ! "
Alors là... à voir la tête que font les deux gugusses devant moi, je suppose que je vais être mise à pied un loooong moment.
Arthur : " TA PLAQUE ET TON ARME ! TU ES MISE À PIED JUSQU'À NOUVEL ORDRE ! "
Je le fusille du regard tout en sachant très bien que sans moi, il ne serait pas à la tête de cette putain de brigade. Tous les collègues sont debout dans les locaux, à la fois anxieux et dans l'incompréhension. Ils savent très bien que si je suis mise à pied c'est que j'ai dû aller emmerder la mauvaise personne.
Je dépose délicatement mon arme et ma plaque sur le bureau d'Arthur sans jamais le lâcher du regard, je le vois frémir de regrets et d'embarras. J'attends les ordres après cela, ne décrochant pas un mot, ni aucune contestations.
Commissaire général : " Rompez ! "
Je tourne les talons en entraînant avec moi une sombre aura dévastatrice, Samuel et son coéquipier Rémy viennent me remonter le moral mais Alexandre, qui était bien caché depuis le début leur coupe l'herbe sous le pied.
Alexandre : " Dégagez "
C'est quoi son problème à lui aussi ?!
Samuel ne bouge pas d'un poil tout comme Rémy. Les trois ne peuvent pas se pifrer et parmis tous les hommes qui travaillent avec moi, Samuel et Rémy sont les seuls en qui j'ai confiance.
Moi : " C'est bon les gars, ça va aller... " dis-je calmement.
Alexandre les regarde partir et reporte toute son attention sur moi. Je ne reconnais plus cet homme qui fait partie intégrante de ma vie...
Moi : " Je suppose que c'est toi qui prends la relève ? "
Seul son regard me suffit à comprendre qu'il vient de m'évincer. Je ris amèrement en songeant à tout ces hommes qui ne pensent à rien d'autres qu'à se faire bien voir. Ils en ont rien à foutre de Tamara et de toutes ces victimes potentiels du gang de Lazar. J'en suis persuadé, tout a un lien, tout a un sens.
Alexandre : " C'est pour ton bien Lilas... " murmure t-il en se rapprochant de moi.
Je pointe mon doigt vers lui, grognant de colère mais je retiens mes mots qui sont beaucoup trop violents. Je prends mes dossiers ainsi que mes affaires personnelles puis je m'en vais sans me retourner. Il veut jouer à ça ? Voyons qui survivra à la guerre que je vais mener. Désormais il n'est plus question de justice mais bel et bien de vengeance !
Je fais signe discrètement à Samuel et Rémy en partant, ils me suivent jusqu'au parking afin de connaître les raisons de mon départ anticipé.
Samuel : " Putain Lilas, à qui es-tu aller te frotter pour que le commissaire général se déplace en personne ?! "
Il a l'air très inquiet quant à mon sort, quiconque se met à dos le commissaire général se voit forcer de quitter la brigade sans remerciements.
Moi : " L'affaire Tamara BAUDOUIN et les autres meurtres de femmes... j'en mettrais ma main à couper que le gang de Lazar y est mêlé. Surveillez Alexandre, il en sait plus que vous ne le croyez, on ne peut plus lui faire confiance... "
Je donne quelques consignes aux deux seuls hommes qui pourront changer la donne puis je pars en trombe afin de demander mon reste. Max m'a fait croire que je pouvais lui faire confiance sauf qu'il a préférer me la faire à l'envers. Je vais rencontrer son boss, qu'il le veuille ou non !
Je rentre chez moi afin de reprendre le contrôle de mon esprit, je dois établir un plan parfaitement élaboré avant de me jeter à corps perdu dans cet affront. Je n'ai rien à perdre, je vis que pour assouvir une vengeance personnelle, j'y laisserais ma vie s'il le faut mais le nom de Lilas PARKS restera gravé dans leur mémoire.
Arrivée devant ma porte, je constate que j'ai un charmant visiteur qui m'attends de pied ferme. Je suis assez surprise mais mon humeur actuelle ne me permets pas d'être autant excitée que je devrais l'être.
Max : " Salut Lilas... "
Je reste un moment à l'observer, attendant sagement que les hommes qui l'accompagne sortent de l'ombre. Je sais qu'ils sont là, quelque part, prêt à rompre le silence pour la première fois.