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CHAPITRE 2

***Jordan Kisenge***

J'essaie de me mettre sur pieds quand mon père surgit de nulle part.

- Jordan ? Tout va bien ?

- Oui papa, et je voulais vous parler d'une chose très importante.

(Écarquillant les yeux) Très importante que ça ? S'étonne-t-il.

- Oui papa...

- Alors tu me suis dans mon bureau avant que nous déjeunions tous, toi quand tu parles de chose importante ce n'est pas quelque chose de bien, fais vite je suis impatient d'entendre de quoi il s'agit.

- D'accord, j'arrive.

[Dans ma tête : tu as peut-être raison parce que ce n'est pas une bonne chose pour ton plan d'aujourd'hui mon cher papa]

Je lui suis dans son bureau où il n'est même pas assis et m'attend debout.

- Parle Jordan, tu m'intrigues beaucoup là.

- Bah ! Il ne s'agit pas de grand-chose, je veux juste te dire que la fille qui est au salon avec sa mère qui est aveugle en plus, ont besoin d'aide et je me demande ce que tu comptes faire avec cette gamine innocente.

- Ah Jordan, je ne comprends pas pourquoi tu veux savoir ce que je dois faire avec elle, je n'ai rien à te confier ce matin fiston, laisse-moi faire tout ce que je veux faire.

- Eh bien ! Figure-toi que je refuse que tu couches avec cette gamine pour tes sacrifices, ça non ! Pas elle.

- Depuis quand Jordan ? Depuis quand tu t'opposes à ce que je dois faire ? N'oublie pas que toi et moi avons fait un contrat, ou soit tu ne veux plus de ton poste de "directeur" ?

- Papa, même si tes pratiques t'y obligent mais tu dois avoir quand même un peu d'humanisme, regarde sa mère ; une aveugle, c'est de sa fille qu'elle survit, c'est tout ce qu'elle a de précieux, ce sera monstrueux d'abuser de sa fille.

- Tu parles comme si tu les connaissais Jordan, et qui t'a dit que la petite va mourir ? Et en plus elles seront riches avec tout l'argent que je vais leur donner, elles ne souffriront pas. Ajoute-t-il en faisant des allers-retours sur place.

- L'argent est tout ce qui compte pour toi peut-être mais pas pour tout le monde, les autres personnes c'est leur dignité et l'amour qui comptent pour eux.

- (Sur les nerfs) Ça alors ! Les gens comme toi n'est-ce pas ? C'est ta dignité et l'amour qui comptent pour toi ? Ou tu veux me faire la morale ? Je te préviens fiston, si tu comptes toujours sur ton poste de directeur, tu feras mieux de te taire sinon tu risques de retourner dans le chômage et sans un sou.

- Quelle monstre tu es papa ! Bah, si c'est ce que tu veux faire tu peux me destituer de mon poste cher papa, mais je refuse que tu abuses de cette fillette point barre.

Je sors de la pièce en fureur, il faut que je les fasse partir d'ici immédiatement, je sais qu'il est en train de me menacer, il ne peut pas me destituer de ce poste, je suis quand même son fils unique.

***Irène Ntete***

Je n'ai pas compris pourquoi le fils nous a fait sortir aussi précipitamment, on dirait qu'il est arrivé quelque chose. Il nous conduit dans sa voiture jusqu'à là où nous vivons ma mère et moi, nous descendons de la voiture :

- (me donnant quelques billets) Prenez ça, ça pourra vous aider pour un temps... Revenez si vous avez besoin de quoi que ce soit.

- Merci beaucoup monsieur, vous êtes tellement gentils votre père et vous.

- (souriant) C'est ici que vous vivez ?

- Oui...

- (forçant un sourire) Prenez soin de vous, à plus tard ! Ciao.

Il rentre dans sa voiture et démarre.

Wouah ! Quel gros colis d'argent ! Je me mets à compter toute joyeuse et souriante.

- Combien il t'a remis ?

- Je n'ai pas encore fini de compter mais ça doit être quelque chose de cent mille.

- (étonnée) Cent mille francs ?

- Je crois même plus que ça.

- Quoi ? Non Irène tu es sérieuse ? Fais-moi toucher ça. (Tendant sa main) Jésus-Marie-Joseph ! Beaucoup d'argents comme ça ?

- Il a dit qu'on pouvait revenir si nous avons besoin de quelque chose, tu t'y imagines ?

- Je ne veux pas y imaginer car personne ne retournera là-bas, je ne me sentais pas bien dans cette maison, on dirait que quelque chose de mal allait arriver.

- (Déçue) Encore ton côté pessimiste maman ! Tu n'as remarqué que ces gens sont trop généreux et aimables ? Pourquoi tu penses toujours au pire maman ?

- Généreux et aimables ? Ma fille, je ne vois pas mais je peux sentir le mal, ces gens sentent les ténèbres.

- Ah maman, je t'interdis de médire sur eux, ils nous ont quand même bien accueillies hein !

- Ah bon ? Bien accueillies ? Et la façon que la maîtresse de la maison t'a traité ? Tu avais aimé ?

- Assez maman, on n'en parle plus, l'essentiel c'est qu'ils nous ont aidé, avec cet argent nous pouvons économiser tout un mois.

- Si ça ne tenait qu'à moi j'allais refuser cet argent.

- Même pas maman, je ne te comprends pas maman, depuis quand tu es orgueilleuse comme ça ?

- C'est bon, on n'en parle plus. Fais-moi quelque chose j'ai trop faim.

Nous rigolons ensemble avant de me rendre dans le coin acheter quelque chose pour venir préparer.

Le soir venu, alors que le noir commençait à dominer sur la lumière ; je devais acheter quelques pains pas trop loin de là où nous habitons, je n'ai pas pu me rendre compte que je passe au milieu d'un troupe des ravisseurs qui fumaient tranquillement, j'accélère mes pas la peur au ventre pour les dépasser quand soudainement l'un d'entre eux se mit devant moi et me barra le passage, un autre s'ajouta, deux autres ensuite et ils bloquèrent complètement le passage.

- Euh oh beauté, où vas-tu comme ça ma belle ?

- (tremblante) Je... Je... je vais acheter quelques médicaments pour ma mère qui est malade. Mentai-je pour qu'ils me laissent passer.

- Ah bon ? Et nous alors ? Tu ne nous donnes pas quelque chose pour nos cigarettes hein petite ?

- (bégayant sous l'effet de la frayeur) Je...je... Laissez-moi passer s'il vous plaît, maman doit être en train de m'attendre.

- (ironisant) Ah bon ? Elle n'était pas malade ?

- Elle est malade, elle est très malade... S'il vous plaît ne me faîtes pas de mal, prenez tout ce que j'ai et laissez-moi partir.

- Ah ah ah ! Tout ce que tu as ? C'est une très bonne idée, c'est aussi ce que nous pensions faire.. Donne-nous alors tout ce que tu as.

Je les donne tout l'argent que j'avais en main.

- C'est tout ce que tu as ?

- Oui, je vous jure que c'est tout ce que j'ai, je n'ai rien d'autre... Regardez, je n'ai pas de poches...

(Me tournant pour leur montrer que je n'ai pas de poches sur ma jupe)

Soudain une main tellement dure m'attrape par la hanche, j'essaie de me tourner en criant, quand l'autre me ferme la bouche et empêche le son de sortir, je me débats mais vainement, je me mis à pleurer pendant qu'ils sont en train de m'emmener, Dieu du ciel ! Vole à mon secours je t'en prie.

- (une voix derrière) Euh les gars, lâchez la petite immédiatement sinon c'est à moi que vous allez vous en prendre.

Ils s'arrêtèrent net en donnant tous leur attention à la voix qui vient de parler, je ne peux pas bien voir celui qui a parlé devient déjà noir par ici.

- Franco ? Ah ah ah ! Tu nous as fait peur, on a cru que c'était...

- (l'interrompant) Tu croyais que c'était qui ? Je vous interdis d'abuser de cette petite fille, je suis bien clair pote.

- Eh regardez-moi qui parle, toi Franco tu veux te battre ? Mais je rêve ou quoi ! Frangin, je te conseille de garder ton silence sinon tu vas regretter ce que tu es en train de dire. (Réplique celui qui me fermer la bouche pour m'empêcher de crier).

Je ne me suis même pas rendu compte que la bagarre avait déjà commencé entre eux, ils se mirent à frapper leur ami qui se battait aussi, ils ont enlevé leur attention à moi et j'eus l'occasion de m'échapper de leurs mains et je courus en criant au secours.

***Jordan Kisenge***

Tout devient déjà noir, j'étais parti visiter un terrain à bâtir sur lequel je dois construire un hôtel et investir un peu plus d'argent dans un recoin de la ville, c'est un projet que je traite d'une manière clandestine, je ne veux pas que papa soit au courant de ça maintenant, au moins quand tout sera fini... J'y ai passé toute l'après-midi et c'est à cette heure que je rentre chez moi ; je suis concentré sur le volant car je dois rouler vite et arriver à la maison avant qu'il ne fasse complètement noir.

J'entends des bruits bizarres malgré la musique que je suivais, on dirait quelqu'un qui crie au secours dans le noir, je tourne les lampes de ma voiture vers la voix en faisant un peu de manœuvre pour voir qui crie ce noir...

J'aperçois une fille, de bonne taille mais apparemment petite, je n'arrive pas visionner son visage car elle s'y couvre ses deux mains à cause de la forte lumière projettée sur elle... Mon Dieu ! Est-elle agressée ? Pourquoi elle crie au secours ? Je descends de ma voiture tout en jetant des coups d'œil vifs dans tous les sens, peut-être qu'elle est pourchassée par des mauvais types et je refuse de risquer ma vie pour sauver la sienne.

Je m'assure qu'il n'y a personne qui la poursuit alors j'avance à sa direction.

- Qu'est-ce que tu as ? Qui t'ont agressé ?

- (effrayée) Merci Seigneur, Des kulunas, des kulunas... Ils m'ont tout pris, ils ont pris tout l'argent que j'allais acheter des pains pour manger. Dit-elle tout agitée en gardant toujours la tête baissée.

- (effrayé de même) Des kulunas ? Comment ça ? Toi tu habites dans le coin ?

- (râlant) Oui, sur la deuxième avenue à gauche... S'il vous plaît raccompagnez-moi, j'ai très peur tonton. Aidez-moi pour l'amour du ciel...

Mon Dieu pourquoi cette fille me semble familière ? Où l'avais-vu ?

- Tu t'appelles comment ?

- Irène monsieur...

- (pensif) Irène ?

Ne serait-ce pas la même Irène qui était avec sa mère chez nous ce matin ? On dirait qu'aujourd'hui c'est le jour des Irènes.

(Levant enfin son visage) vous me connaissez ?... Vous vous...

- (La reconnaissant directement) Tu étais chez moi aujourd'hui avec ta mère ? Dans l'avant-midi.

- (me regardant dans les yeux malgré sa peur) Chez vous ? Vous êtes...

- (Étonné) Quelle coïncidence ?

Nous nous reconnaissons aussitôt, elle vient se blottir dans mes bras.

- Raccompagnez-moi s'il vous plaît, je crois qu'ils me vont me poursuivre, ils...

Avant même qu'elle termine sa phrase ; un groupe des jeunes garçons munis des machettes nous entourèrent.

- (rigolant) Ah Ah Ah on l'a retrouvé, les gars sans blague, il semble que la petite a beaucoup des protecteurs pas vrai ? Voyez avec qui elle est maintenant...

- Euh s'il vous plaît, ne la faites pas de mal, je vous donne tout ce que vous voulez mais ne la touchez pas...

- (rigolant) Ah ah ah pourquoi tout le monde pense que nous voulons toujours quelque chose ? Laissez la petite et partez d'ici avant de subir le martyr comme l'autre idiot, nous on ne blague pas mec.

- (les menaçant) Plutôt mourir que vous laisser vous en prendre à cette fille, personne ne la touche... Attendez j'appelle la police, je mets mon téléphone à l'oreille quand on me la ravit de force et ils se dispersent tous en prenant fuite avec mon téléphone. Je me mets à leur poursuite en criant "voleur" mais ils sont beaucoup trop rapides que moi et ils disparurent sans que je ne vois par où ils sont passés Merde ! Ils ont pris mon téléphone, quelle guigne !

Je reviens où Irène était.

- Ils sont partis.

- Je suis vraiment désolée tonton, vous n'aurez pas dû sortir votre téléphone, je suis désolée que ça soit à cause de moi que vous perdez votre téléphone portable, il doit coûter cher je pense.

- Non, le plus important c'est que tu sois saine et sauve, ça ce n'est qu'un téléphone, dès demain j'irai au shop acheter un autre. Allez ! Monte dans la voiture je te raccompagne chez toi.

- Je ne saurai pas vous remercier autant, vous êtes un ange, si vous n'étiez pas là ils auraient abusé de moi.

Je la raccompagnai chez elle et je conduisis directement vers la maison.

J'arrive et monte directement dans ma chambre question de prendre une bonne douche, quelle fin de journée dramatique ! Pourquoi il a fallu que ce soit seulement la Irène ? C'est une simple coïncidence ou un signe ? C'est une deuxième fois que je la défends, pourquoi je ne déteste Irène comme toutes les femmes ? On dirait même que je suis trop tendre avec elle ce qui n'est pas de mon habitude, mais pourquoi je dois donner aussi beaucoup d'attention à une gamine ?

Oui malgré ses atouts ; son boule et sa beauté, Irène est une petite fille qui a besoin d'aide financière, elle ne peut pas me prendre la tête comme ça, je ne suis pas un pédophile moi.

****François Lumande***

- Franco, qu'est-ce qu'il y a à ton œil ? Demande ma mère qui n'a pas arrêté d'observer mon œil qui est légèrement enflé ce matin.

- (cachant) Quoi ? Rien maman, je n'ai rien je crois que c'est de la chassie...

- Je ne parle pas de chassie, plutôt de l'enflure que je vois sur ton œil droit, tu t'es encore battu pas vrai ?

- (prétextant) L'enflure ? Ah oui je vois, je me suis couché en retard c'est pourquoi mes yeux sont enflés, voilà.

- Hum non François, tu crois vraiment que je vais croire à ton petit mensonge là ? Ça se voit bien que tu as reçu un coup de poing, n'insiste pas avec ton mensonge parce que ça ne me rentre pas dans la tête, dis-moi la vérité tu t'es battu n'est-ce pas ?

- (manquant de choix) Oui maman, Marco et sa bande m'ont agressé hier nuit quand j'ai voulu défendre une petite fille qu'ils voulaient voler.

- Marco ? Mon fils, pourquoi tu n'ouvres tes yeux une fois pour toutes ? Je t'ai toujours dit que Marco est un délinquant, il ne t'apportera que de malheur, pourquoi tu ne veux jamais m'écouter ?

- Maman je te jure que je voulais juste défendre la petite fille, c'était une gamine innocente...

- Il ne fallait pas mon fils, ces gars sont capables à tout pour l'argent, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, tu es tout ce que j'ai de plus précieux.

- Maman ils ne me feront rien, ne t'inquiète pas pour moi.

Je m'appelle François Lumande, fils aîné d'une famille de enfants dont trois garçons et une fille, la cadette. Mon père est enseignant de l'école primaire, ce qui constitue un vrai sujet de moquerie avec quoi tous mes amis adorent me taquiner mais moi je suis très fier de mon père, être enseignant à l'école primaire n'est peut-être pas une profession considérable mais c'est de là que nous vivons depuis plusieurs années, je ne suis qu'un simple diplômé d'État depuis cinq longues années, je n'ai pas pu continuer l'Université à cause de notre situation financière, j'ai déjà d'ailleurs tourné cette page, pour moi les études sont passées, maintenant je ne fais plus rien dans la vie ; j'erre dans la ville dans tous les côtés comme tous les garçons de mon âge, ce qui m'a inclus dans la délinquance : j'ai perdu tout espoir et je ne sais pas ce que je deviendrai demain, mais comme le disent les jeunes de mon âge :"aujourd'hui d'abord ".

Mais pour rester franc, je ne suis jamais à l'aise dans ma peau en traînant avec mes camarades pour faire les petits gangs, des ravisseurs ou des kulunas comme tout le monde nous appelle.

Jusqu'à hier, j'ai eu l'impression de voir ma vie d'une autre couleur, je n'avais jamais senti de la pitié et l'envie d'aider quelqu'un mais cette fille m'a fait de l'effet, je me suis opposé à mes collabos et j'ai voulu défendre la petite par pitié ; malheureusement ils m'ont tabassé comme un voleur, mais j'étais quand même heureux de savoir que la fille s'était enfuie car connaissant mes potes, ils pouvaient violer à tour de rôle cette gamine sans gêne, même si je ne la connais pas mais je me sens vraiment bien de l'avoir sauvé de cette cruauté, elle ne mérite pas de subir cette perversité de mes potes. J'espère la revoir un jour et connaître la petite fille qui m'a fait frapper comme ça.

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