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je me suis tomber amoureux d'un homme infidèle

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Les chronique d'une muslman
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Résumé

A 17 ans, on n'est pas forcément prêt à voir notre existence chamboulée. A 17 ans, même si on déteste le dire, on a encore besoin de sentir en sécurité. A 17 ans, on a besoin de stabilité, de croire en soi. Evidemment, rien ne s'est passé de cette façon pour ma part. Tout a commencé avec un accident. Et puis, du jour au lendemain, ma vie s'est détraquée peu à peu... Plus rien n'a été pareil. Il a suffi d'une soirée entre amis pour que toutes mes convictions soient balayées. Le monde autour de moi n'était pas comme je le pensais. Il a fallu s'adapter, découvrir sur qui je pouvais compter, s'y faire tout simplement. Sauf que cela n'avait rien de simple. Surtout quant à cela s'ajoute une vie de lycéenne.

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PROLOGUE

-Quelque chose en toiii ne tourne pas rooooond, chanté-je, ma voix couvrant totalement la musique.

C'est le premier jour des vacances d'été et ma brosse à cheveux s'est momentanément transformée en micro pour l'occasion. Je plains un instant mes voisins avant de balayer cette idée loin de moi : aujourd'hui, rien ne m'arrêtera.

Toujours en pyjama, je suis à peu près certaine que je suis ridicule mais ça m'est parfaitement égal. On dit que le ridicule ne tue pas, je vous confirmerai cela si quelqu'un décide de rentrer dans ma chambre sans prévenir. Je me trémousse sans aucune retenue sur une musique qui a plus de deux fois mon âge, un sourire impossible à retenir collé au visage.

Les vacances me font souvent cet effet, la douce et calme Marine Lemans se transforme jusqu'à devenir indomptable (du moins dans ma tête). J'allais d'ailleurs m'attaquer au deuxième couplet lorsque j'entends mon téléphone vibrer. Coupée en plein élan, je grogne et saute sur mon lit pour récupérer mon téléphone. C'est un message de Lola, ma meilleure amie, envoyé dans le groupe WhatsApp que nous utilisons pour communiquer avec le reste de la bande.

Lola : Quand tu te réveilles et que tu réalises que toute ta famille est partie à la plage sans toi... Je suis malaimée vous croyez ? (@Marine préviens tes parents que Lisa est avec eux). Bon, on se rejoint chez moi ?

Je me lève du lit en soupirant, éteins la musique et ouvre la porte de ma chambre :

-Lisa est avec les Davis à la plage, je crie le plus fort possible.

J'entends ma mère marmonner quelque chose et je pars du principe qu'elle a compris. De toute façon, ce n'est pas comme si elle se serait inquiétée.

Ma famille a un statut un peu spécial puisque mes parents n'habitent avec nous que deux mois par an : l'été. Le reste de l'année, je vis avec mon frère et ma petite sœur de 14 ans, Lisa. Ce manège dure depuis maintenant de longues années alors nous nous y sommes habitués, tout simplement. Du haut de ses 21 ans, Julien devient l'adulte responsable en l'absence de mes parents. C'est-à-dire quasi tout le temps.

Il essaie de le cacher mais je vois bien qu'il en veut à mes parents. Les premières années nous étions surtout en colère contre l'Armée, qui forçait nos parents à nous quitter. Quand j'y repense, c'est sûr que c'était certainement plus simple pour les enfants que nous étions d'en vouloir à une institution plutôt qu'à nos parents. En grandissant nous avions fini par réaliser que nos parents étaient tout simplement carriéristes. Certes, leur travail dans l'Armée les obligeait à partir de longs mois. Mais ils ont privilégié leur travail à leurs enfants de trop nombreuses fois pour que nos liens n'en pâtissent pas. Ils ont cessé d'être réellement nos parents quand nous avons compris que nous ne serions jamais réellement des enfants.

Je quitte mes pensées et referme la porte de ma chambre. Pendant ce temps là, mes amis avaient continué à envoyer des messages sur le groupe.

Johanna : Pas de doutes, tu es malaimée.

Maelys : Dans une demi-heure chez toi, c'est ok ?

Lola : Parfait, n'oubliez pas vos maillots pour la piscine

Johanna : Ce n'est pas le genre de choses que l'on oublie lorsqu'il fait 30 degrés Lola

Jeremy : C'est surcoté les maillots de bain

Johanna : Se baigner nu n'est pas une option Jer

Jeremy : Vous êtes fermés d'esprit... Il faut que je me méfie, vous allez finir par déteindre sur moi

J'éclate de rire, Jeremy ne changera-t-il donc jamais ? Je confirme ma venue et prépare mes affaires pour aller me doucher.

Je suis le genre de personnes capable de passer une heure sous la douche. Alors quand j'entends ma mère tambouriner contre la porte, je ne peux m'empêcher de lâcher un soupir d'agacement. Je la prends de court :

-J'ai bientôt fini, promis je sors dans cinq minutes !

En réalité c'est plutôt mal parti, mes cheveux sont encore plein de shampoing. Mais bon, je ne suis pas non plus obligée de lui préciser cette information.

-Marine, ouvre-moi ! Elle crie avant d'enchainer avec une phrase dont je ne comprends pas un mot.

Agacée parce qu'entre temps j'avais rallumé l'eau, je rétorque :

-Tu peux attendre cinq minutes, non ? Je n'entends rien à cause de l'eau !

-OUVRE !

Cette fois-ci ma mère a hurlé. L'urgence et la douleur dans sa voix ne me donnent plus du tout envie de batailler et je me précipite hors de la douche. Je me drape d'une serviette et ouvre la porte de la salle de bain.

A la seconde où je me retrouve face à elle je comprends que quelque chose de grave s'est réellement passé. Le visage de ma mère est baigné de larmes. Pour la première fois, la froideur dans ses yeux a laissé place à une douleur terrible. Elle s'écroule dans mes bras et m'annonce la nouvelle.

Il me faut bien une dizaine de seconde pour réaliser. Comme si j'attendais que ma mère explose de rire et me dise que c'est une blague. Une très mauvaise blague mais une blague.

Mais ça n'en n'était pas une.

Ils ont eu un accident de voiture.

Monsieur et Madame Davis, les parents de Lola.

Marie, sa jeune sœur.

Et Lisa, ma petite princesse.

Aucun n'a survécu.