chapitre 6

Le propriétaire s'en alla la laissant Elena plantée au milieu de la cour.

Elle était choquée et désemparée, mais elle s'était promis de ne plus pleurer pour les coups que de la vie. Quoiqu'il arrivait elle gardait toujours la tête froide et les pieds sur terre. Elle était peut-être jeune mais sage et mature, la vie ne lui avait pas laissé le choix. Elle observa les bagages dispersées dans la cour un moment, puis se mit à les rassembler. La sonnerie de son téléphone retentit brisant le silence.

- mademoiselle Talla, j'aurais appris que vous avez eu des problèmes avec votre bailleur, dit Martin Monrau à l'autre bout du fil.

- juste un petit malentendu, rien de bien grave.

- ne sois pas gênée, je suis au courant de la situation, j'ai envoyé un camion de déménagement et une voiture blindée te chercher, ils te logerons dans la résidence secondaire des monrau, tu y seras en sécuritée, ne refuse pas mon aide.

- monsieur Monrau, c'est beaucoup trop je vous remercie mais je ne peux pas accepter.

- ne sois pas si polie. La météo prévoit de fortes pluies ce soir, pensez-y. Ils vous attendrons là au cas où vous changerez d'avis.

Elle leva les yeux vers le ciel, en effet il commençait à s'assombrir. Elle jeta un œil sur son écran, il se faisait tard et aucune autre alternative ne s'offrait à elle. Pourquoi faut-il que la pluie s'ajoute à ses problèmes ? Encore un autre coup de la vie, peut-être bien. Elle resta accroupie pendant un long moment réfléchissant à une autre solution, une, autre que celle que lui proposait Martin Monrau mais elle n'en trouva pas. Évidemment avec sa situation actuelle que pouvait elle faire ? Elle était au chômage et sans le sou. Son quotidien n'était que misère et humiliation. Les premières gouttes de pluie commencaient à frapper le sol. Une main effleura l'épaule de Elena, la faisant sursauter.

Elle leva la tête et son regard croisa celui d'un homme, environ la quarantaine d'années.

- s'il vous plaît mademoiselle, laissez nous vous aider, il nous a été consigné de vous conduire à la résidence Monrau, dit l'homme.

- monsieur Monrau m'a mise au courant, je lui ai dit de ne pas s'inquiéter pour moi, vous pouvez rentrer chez vous.

- mademoiselle je vous en prie, si il vous arrive quelque chose monsieur Monrau ne nous pardonnera pas.

- il ne m'arrivera rien ne vous en faites pas, Dit Elena se relevant.

- il suffit que vous prenez froid pour que nous nous retrouvons à la rue avec nos familles, monsieur Monrau est vraiment stricte là-dessus. S'il vous plaît dites oui.

Elle acquiesce et suis l'homme jusqu'à la voiture. De l'intérieur elle les regardait ranger les bagages dans le camion de déménagement, la pluie s'intensifiait de plus en plus. Heureusement que les hommes eurent fini à temps. Elle a mieux fait d'accepter la proposition de Martin Monrau se disait-elle, c'était sûrement la meilleure décision, probablement. La sonnerie de son téléphone la sortie de ses pensées. C'était Ewen il voulait savoir si tout allait bien. Eléna le rassure d'être bien rentrée

La voiture gara devant la résidence Monrau, une villa luxueuse comme on en voyait que rarement, elle fut accueillie et installé par le personnel de la maison.

- mademoiselle a t'elle besoin d'autre chose ? Demanda la domestique.

- rien pour l'instant je voudrais juste qu'on me ramène mes affaires.

- je vais prévenir m'en occuper dit-elle se retirant.

- merci.

Déjà trois jours passées à la résidence Monrau. Tout le personnel est au petit soin pour Elena. Elle se sent parfois gêner par tous ses services sûrement recommandés par Monsieur Monrau. Pour la première fois, Elena se sent comme une princesse; mais la proposition de son bienfaiteur ne quitte pas ses pensées. Elle ne cesse de réfléchir et de se poser des questions. Que lui conseillerait sa grand mère ? Que lui aurait-elle dit de faire ? Et cet homme, ce fils de riche, comment serait-il, quels caractères aurait-ils? Malgré tout le luxe, Elena passe des nuits blanches à réfléchir à cette proposition.

Après une mûre réflexion, Elena décida de téléphoner à Martin Monrau et d'accepter sa proposition. Ça ne coûte rien d'essayer dit-elle . Elle ne pouvait pas continuer à profiter des services de Martin Monrau telle une arriviste.

À la villa Monrau, Martin et sylvia essaient d'annoncer à leur fils qu'ils ont trouvé la femme idéale pour lui, ils s'attendaient à ce qu'il soit plus enthousiaste mais il garda son calme et sa froideur habituelle.

- c'est tout ce pour quoi vous m'avez appelé ? Demanda August. Si c'est tout je vais m'en aller.

- tu ne veux pas voir les informations sur elle ?

- ce n'est pas la peine, quand les documents seront prêts mon assistant viendras les chercher.

Il s'en alla sans leur prêter la moindre attention. En effet August, n'avais pas toujours été froid et dure il était un petit garçon joyeux et plein de vie, il avait grandi dans un cadre agréable entouré de sa famille, il avait reçu de l'amour et de l'attention tout ce dont pouvait rêver un enfant. Au fil des années les épreuves l'on endurcit il ne voyait plus la vie en rose, au contraire, il la trouvais amer.

Elena fut réveillée d'un profond sommeil, elle reconnue la voie de la domestique, elle ouvrit péniblement les yeux.

- Bonjour mademoiselle Talla, Monsieur Monrau vous attend dans le séjour.

- Bien, dites lui que je le rejoins dans un instant.

Elle se prépara et rejoignit Martin Monrau. Il était assez matinale pour une histoire de mariage, ça doit vraiment lui tenir à cœur pensa Elena. Martin Monrau la fit signer les documents de mariage, c'était fait Elena était devenue madame Monrau sans connaître son mari . August toujours d'humeur morose avait voulu qu'il en soit ainsi, il ne voulait pas de fête, ni de réception. Il ne voulait non plus rien savoir de la femme qu'il épousait. Elena devait à présent aménager chez son mari. Tout au long du trajet elle n'avait pas arrêtée de penser aux événements qui se sont produits dans sa vie, tout était allé si vite, avait elle prit la bonne décision en épousant un homme qu'elle n'avait jamais vu ? À quoi ressemblerait t-il ? Tant de questions lui taraudait l'esprit.

- Nous y sommes, dit le chauffeur s'arrêtant devant une villa. Encore plus grande et plus luxueuse que la résidence Monrau.

Un homme vint les accueillir, et escorte Elena jusqu'à sa chambre, elle était spacieuse, les meubles et la décoration était assorties. Jamais Elena n'avait vu une chambre pareille. Plusieurs jours passèrent sans qu'elle ne rencontre son époux, elle chercha à avoir des informations sur lui mais elle n'obtint rien de concluant. Elle était traitée comme une reine et sa grand-mère recevait les soins appropriés. C'était tout ce qui lui importait.

Un soir, alors qu'elle s'apprêtait à s'allonger après le dîner, une domestiques toque à sa chambre. Elle demande à Elena de descendre, son époux l'attend dans son bureau. En effet, monsieur Thierry avait effectué un voyage dans le cadre de l'entreprise. Pour la première fois elle allait voir son fameux époux. La femme de chambre l'y conduisit et lui ouvrit la porte. D'un pas hésitant, elle franchit le seuil de la porte. Une silhouette d'un athlétique se dessinait sous un costume hyper classe. L'homme se tenait debout, dos à elle, les mains dans les poches, il faisait face à un magnifique tableau décoratif qu'il faisait visiblement semblant de contempler. Dès qu'il sentait la porte se refermer, il lança "un bonsoir" à son interlocutrice sans se retourner. Eléna , sans aucune réponse, réfléchit un moment à cette voie qui lui semble si familière. Le silence d'Elena le fit retourner. Tout les deux furent choqués lorsque leur regard se sont croisés. Elle resta immobile se demandant si elle n'avait pas pris la mauvaise décision. La vie lui avait toujours joué des tours, mais là c'en était trop.

- alors c'est toi Elena, dit-il en fronçant les sourcils. Je savais que mes parents étaient bouchés mais je n'ai jamais imaginé qu'il m'enverraient ce genre de fille. Une...

- faites attention à vos propos, je ne permet pas qu'on me manque de respect, coupa Elena.

Il contourna son bureau, les mains dans ses poches et s'arrêta à la hauteur d'Elena.

- Que ça soit bien clair, poursuit-il. Je n'ai jamais voulu de ce mariage. Je ne te considère pas comme mon épouse alors Ce sera un mariage blanc, chacun mène sa vie de son côté, et surtout tu restes loin de moi.

- c'est tout ? Ça me convient parfaitement. Si vous n'avez rien d'autre à ajouter, je vais prendre congé.

Elena n'avait jamais imaginé qu'elle croiserais à nouveau Thierry Monrau, encore moins devenir sa femme, triste sort. Mais il faut avouer qu'il avait bien mérité cette gifle, se dit Elena. De toute façon elle avait des choses plus importantes à faire.

Un soir, Thierry à la fenêtre de sa chambre, regardait entrer la voiture de Elena, il la détestait, pas à cause de la gifle qu'il avait reçu, mais il l'a détestait parce qu'elle était une femme, et de surcroît elle était belle. Oui, il haïssait les belles femmes. Il voyait en ce mariage, l'occasion rêvée de se venger, de faire souffrir une femme.

Thierry Monrau élabora un plan pour se débarrasser d'elle. Il ne pouvait désobéir à son père il voulais alors que ce soit Elena qui décide de s'en aller.

Déjà deux que Elena vie chez son supposé mari. August se dit que la meilleure façon de faire souffrir une femme serait de la rendre amoureuse, ensuite de lui faire vivre l'enfer au point où elle demande elle même la séparation. Il voulait qu'elle demande le divorce. Il change radicalement d'attitude envers Elena.un soir lorsqu'elle s'apprête à dîner, il l'a rejoins et demande à la cuisinière de le servir. Elena, surprise le regarde. C'était la première fois en deux mois de cohabitation. > dit-il ironiquement avec un sourire au coin des lèvres. Elena lui lance un regard méprisant et se lève brusquement le laissant seul à la table.