CHAPITRE 07
-Matt, je sais que tu ne dors pas. Réveille-toi ! Aujourd'hui on a pleins de choses à faire. J'ai besoin d'aller faire les boutiques...
J'ai oublié de dire qu'elle profite de mon fric. C'est une manipulatrice et une tricheuse. Mais c'est grâce à elle que je ne suis plus avec Louane donc je lui dois tout. Je me suis remis avec elle parce qu'elle m'a ouvert les yeux sur la vrai personne qu'est Louane, une menteuse. Mais je sens qu'à un moment je vais la renvoyer bouler...
-Dégage Cecilia ! T'as vu l'heure ? Je suis malade, et ce n'est pas en allant faire les boutiques avec toi que je vais guérir. De plus je ne voudrais pas te refiler mon rhume. Vas avec tes amies.
Elle grogne et s'assoit sur le bord du canapé. J'ouvre les yeux pour la regarder. Avant elle avait du caractère et un style hors du commun, j'aimais sa façon de parler. Mais depuis que je suis célèbre, elle est devenu banal. Comme toute les autres. Elle me regarde est fait une moue déçu.
-Bon, mais repose toi bien. Il faut que tu trouve l'inspiration pour ton nouveau CD.
Quand je disais qu'elle ne pense que au fric... Avant qu'elle se lève, je la retiens par la main. Elle me lance un regard surpris.
-Est-ce que tu m'aimes encore ?
Elle ouvre la bouche pour répondre, mais c'est par automatisme. Je la coupe dans son élan.
-Je veux dire pour de vrai. Comme avant, il y a quelque chose qui a changé entre nous. Et ça depuis très longtemps maintenant...
Elle rit nerveusement et tortille ses cheveux entre ses doigts. Je la sens gêné mais je m'en fous. Je veux juste savoir si elle m'aime comme avant, pour ne pas lui faire du mal. Je suis un méchant mais pas à ce point. Je ne veux pas la quitter si elle m'aime toujours autant.
-Tu as de la fièvre. Je pense que tu devrais te reposer, tu ne sais plus ce que tu dis. Je te rapporterais un petit remontant de ma séance shopping et ce soir on ira dîner quelque pars...
-Et c'est toi qui paie ?
Ses yeux s'écarquille. Elle ne doit plus vraiment me suivre.
-Parce que j'ai plutôt l'impression que tu reste avec moi pour l'argent Cecilia. Est-ce que j'ai raison de penser ça ? Est-ce que tu peux me regarder dans les yeux et me dire que j'ai tors ? Tu sais que j'ai horreur les mensonges.
Elle baisse les yeux et soupire.
-Matt, je me souviens que quand on était plus jeune, je t'aimais comme une folle. Et je t'aime toujours.
Elle me regarde dans les yeux. Je suis bien attentif.
-Mais ?
-Mais... Je ne ressens plus la même chose, celle qui me poussais à être jalouse. Ou autre. Je sais que tu te tape pleins d'autres filles. Je sais que tu revois Louane et que tu cherche à te venger. Et je sais que tu changes. Je suis désolé...
Je soupire de soulagement. Mais quelque chose me chiffonne. J'ai changé ?
-Comment ça "je change" ?
-Tu es devenu...euh, en tout cas, tu n'es plus la personne qui me convient. J'ai besoin de quelqu'un d'attentif, de romantique, et surtout de stable. Tu as raison. Je sais que tu te force avec moi, et c'est dernier temps, moi aussi. Nous deux ça ne rime plus à rien, on devrait se séparer.
Et bien, ça c'est comme une grosse claque dans la gueule. Ou une douche froide. Ou un coup dans les couilles. Enfin bref. Je n'ai eu à rien dire et le pire c'est que ce n'est pas moi qui casse. Je suis en train de me faire plaquer. Qui l'aurait cru ? Pas moi. J'hoche la tête complètement abasourdi.
-Je n'ai plus rien à faire ici alors. Mais si tu as un problème, je suis là. Ce n'est pas parce qu'on est plus en couple qu'on doit couper les ponts.
J'hoche la tête une nouvelle fois. Décidément cette journée était pleine de rebondissement. Cecilia ce lève et s'apprête à partir.
-Une dernière chose. Je sais que par le passé j'ai été vache avec Louane. Ce qu'elle faisait était mal. Mais essaie de voir les choses comme elles le sont et pas comme tu voudrais qu'elles soient. Elle était naturel avec toi, c'est juste son nom et son âge qui était faux. Ce n'était que des mots. Je ne veux pas la défendre mais tu devrais ouvrir les yeux.
Je finis pas me redresser. Je la fusille du regard. Jusque là, j'avais été sympa. Mais elle se permettais de la ramener à ce sujet ? Elle avait faux sur tout la ligne.
-Tu as raison tu as était vache. Mais c'était pour la bonne cause. Arrête de faire semblant d'avoir changé d'avis à son sujet Cecilia.
Elle se remet à tripoter ses cheveux. Sa bouche s'ouvre puis se referme je vois qu'elle cherche ses mots.
-Je ne fais pas semblant. On a tous gagner en maturité. Je sais reconnaître mes erreurs. Et en cinq ans j'ai eu le temps de me repasser cette histoire des milliers de fois dans ma tête. Je dis qu'on a tous gagné en maturité... uh. Tous sauf toi. La vengeance c'est pour les gamin Matt.
Pourquoi tout le monde me prend la tête ce matin ? Je lui désigne la porte d'un coup de tête pour qu'elle comprenne que je ne veux plus d'elle. Cecilia hausse les épaules et sort de la maison. Je me repasse ses paroles des centaines de fois dans ma tête. La vengeance c'est pour les gamins. Et cela s'ajoute au fait que je suis une erreur.
J'attrape un magasine sur la grande table basse du salon. Je suis en couverture avec les mecs. Évidement Alex est au centre. Cet article parle du manque d'inspiration que l'on éprouve en ce moment. Comment peut-on considérer une star mondialement connue comme une erreur ? Moi je vois pas. Je balance le magasine à l'autre bout de la salle et me prend la tête dans les mains.
-Il faut vraiment qu'on discute Lou...
Je suis seule dans le Jerry's, la musique est au niveau maximum. La serpillière dans les mains je nettoie. Je ne sais pas pourquoi mais aujourd'hui je me sens légère, plus joyeuse. Je pense que c'est dû au fait d'avoir dit la vérité à Finn. Je lui ait raconté toute ma journée et il ne m'a pas interrompu une seule fois. Il ne m'a pas fait de scène ni rien. Ensuite je suis rentré chez moi et me revoilà de retour au travail.
Je chante quand je suis heureuse, c'est un réflexe. Non en fait, je chante tout le temps. En ce moment je chante. J'ai attaché mes cheveux pour pas qu'il me gêne dans mon travail.
-...I'm Just waiting 'till I'm eighteen...
Et comme la musique est forte, je n'entends pas la porte s'ouvrir, ni se fermer. Je continu de chanter. Je me redresse, j'ai finis. Je balaie la pièce du regard pour voir si tout est impeccable. Soudain, je me fige.
-Depuis combien de temps tu es là ?
Matt me regarde d'un air amusé. Il ne me répond pas tout de suite, prenant le temps de me toiser des pieds à la tête.
-La vrai question est : est-ce que tu étais là quand je chantais en me trémoussant avec la serpillère ? Alors, oui j'étais là.
Je rougis instantanément. D'habitude je suis seule à cette heure là. Et maintenant je m'en veux de ne pas y avoir pensé, j'ai un collègue. J'ai tellement honte... Je baisse la tête et fixe mes talons, mes pieds m'amènent à la réserve à la qu'elle je n'ai plus accès. Je pose la serpillère à côté de la porte.
-Bonjour Matt, tu as bien dormi ?
Oui j'essaie d'être sympa. Hier Finn m'a dit que si on travaillait ensemble, autant qu'il y est une bonne ambiance. Ça n'avait pas l'air de l'enchanter mais il a raison. Alors je me force. Matt prend un air surpris, il s'assoit en face de moi, de l'autre côté du comptoir pendant que je nettoie les verres.
-Non pas du tout. Je ne comprend pas comment tu fais pour être de bonne humeur dès le matin, moi je n'ais dormi que six heures ! D'habitude je dors beaucoup plus le matin. J'ai juste envie de dormir.
Pauvre choux, c'est vrai que les stars sa chaume de nos jours. Je ne dis rien. A la place je décide de parler des quelque chose que nous avons en commun.
-Comment va Gab ? Il faut que je l'appelle d'ailleurs...
Matt me regarde bizarrement. J'hausse les sourcils pour qu'il réponde à ma question. Parce que, oui, savoir comment va mon meilleur ami m'intéresse.
-Eum... Il va bien, enfin je crois.
Je fronce les sourcils.
-Comment ça tu crois ? Vous êtes toujours fourrés ensembles d'habitude. Tu ne l'as pas vu ?
Il hausse les épaules. Son regard semble triste. Je ne sais pas si il joue la comédie ou si il est vraiment triste.
-En fait en ce moment, on a plus trop d'inspiration, alors on est parti chacun de notre côté, avec un peu de chance on va revenir les uns vers les autres avec des carnets plein de nouvelles chansons.
Je me penche sur le bar et m'appuie sur mes coudes. Son visage est a quelques centimètres du mien.
-Et les tiennes vont parler de quoi ? De vengeance sur ton ex mythoman ? C'est un peu triste comme type de chanson.