CHAPITRE 05
-Salut chérie, je voulais te voir avant de partir. Je sais que tu vas pas très bien en ce moment... avec le retour de Matt et tes disputes avec Finn. Je te demande juste de ne pas trop forcer au travail. De faire attention à toi, et tout le reste...
Ça rentre par une oreille et ça sort par l'autre. Je me redresse et tapote la couverture à côté de moi. Elle vient s'assoire en brandissant un petit sachet. Je bondis de joie.
-Des cookies choco-caramel ! La meilleure chose que le monde est créé !
-Ouais, j'ai pensé à toi. Et, la meilleure chose, avec le violet.
-Avec le violet.
J'hoche la tête à l'affirmatif et on rit. Je finis par reprendre mon sérieux et me souviens de se qu'elle a dit en rentrant dans la chambre.
-Alors, comment ça, tu dois partir ? Qu'a tu de si important à faire ?
Elle rougit violemment et baisse la tête. Ses ongles implacablement vernis, jouent avec l'ourlet de sa robe. Ileana n'est jamais gêné, c'est une première. Je deviens de plus en plus curieuse. Quand elle prend la parole, c'est pour parler d'une voix toute timide.
-J'ai rencontré quelqu'un.
-Quoi ?!
Voila ce qui explique son maquillage raffiné et sa robe pour les occasions. Je comprend mieux. Elle parle encore plus doucement.
-J'ai rencontré quelqu'un...
Je la prends subitement dans les bras. Je suis tellement heureuse pour elle. Il était temps qu'elle se trouve quelqu'un. Depuis le lycée, elle considère les garçon comme des rats. Elle est enfin passé à autre chose, et c'est un miracle. Je la serre plus fort et elle rit nerveusement.
-Tu m'étrangle chérie...
Je la relâche, tout sourire.
-Tu vas voir, c'est génial d'être amoureuse. On ressent plein de choses en même temps. Mais autant te prévenir, l'expression "avoir des papillons dans le ventre" c'est des conneries. En fait, c'est plutôt, "avoir le corps parcouru de frissons", enfin en ce qui me concerne...
Elle me donne un coup de poing dans l'épaule.
-Tu t'emballe, on est pas encore ensemble. On se connait depuis longtemps, mais on n'était que des amis. T'imagines pas ma surprise quand il est venu me voir pour me demander de sortir avec lui, j'ai trouvé ça trop mignon.
-Oui... Mais fais attention à toi, on s'est très bien, toutes les deux, que les garçons sont des briseurs de cœur. Ils peuvent aussi bien nous aimer que nous détruire. Du jour au lendemain, ils te laissent et tu te retrouve seule... et puis ils ne te rappellent plus... et...
Je m'arrête quand je me rends compte que je ne parle plus de Finn. Je parle de ma relation avec Matt, et ça c'est mal. C'est mal de repenser à une relation de gamin, qui date de quelques années et qui n'a plus aucune importance. Je secoue la tête pour chasser ces pensées de mon esprits. La main de Ileana se pose sur la mienne, vu son sourire, je crois qu'elle n'a pas capté.
-Tu me demande pas comment il s'appelle ?
-J'allais y venir, mais quand on y pense ce n'est pas le plus important...
-Tu as raison, si ça marche entre nous, je te le présenterais, je ne veux pas d'un garçon qui ne plait pas à ma meilleure amie. Mais bon, ça m'étonnerais qu'il te déplaise, tu sais que j'ai toujours eu un faible pour les beaux blonds bronzés de Californie ?
Je lui fais un clin d'œil.
-J'ai hâte de le rencontrer. Ton rendez-vous est à qu'elle heure ?
-A onze heure trente.
Je regarde mon réveil et perds mon sourire. Parfois je me dis que Ileana est plus tête en l'air que moi. Mais la vérité c'est qu'on pense tout pour l'autre. Un peu comme des jumelles, pourtant on est loin de se ressembler...
-Euh... Il'... il est onze heure vingt...
Ses yeux manquent de sortir de leur orbite. Elle saute du lit paniqué.
-Quoi ?! Mon dieu, en retard dés le premier rendez-vous, je te laisse. Je t'aime, passe une bonne journée !
-Toi aussi.
Elle disparaît et j'entends la porte d'entrée claquer. Je décide de me lever. J'enlève les miettes qui se sont posé sur ma couette et je fais mon lit. Ensuite je me prépare. Une fois que je suis prête, je resserre mon bandana. Comme ça mes cheveux sont bien retenu en arrière, croyez moi, j'ai déjà fais l'expérience des cheveux qui trempent dans le verre du client et c'es pas cool du tout. Je prends mon sac et sors de l'appartement. Je suis à peine remise de mes ampoules aux pieds d'hier, qu'une deuxième grosse journée de travail s'annonce.
-Comment te dire poulette,... en ce moment, on a beaucoup de monde au Jerry's. Et tu es tout simplement incroyable, tu te donnes à fond, tout le monde t'adore. Je suis le premier à voir combien tu te donnes pour ce travail...
Jerry se tient devant moi, accoudé au comptoir. Ses yeux sont triste, je sais qu'il s'apprête à me dire quelque chose que je ne vais pas aimer.
-Mais...?
Il inspire un grand coup pour ce donner du courage.
-Mais ça ne peux plus durer...
Je sursaute.
-Attends...tu me renvois ?
-Laisse-moi finir ! Bien-sur que non, je ne te renverrais jamais. Mais, tu crois que je ne vois pas à quel point tu es fatigué ? Avant que tu réplique, si, tu as l'air fatigué. Tu as des grosses cernes sous les yeux. Et de plus, j'ai reçu une photo... un ami à toi m'a dit que tu avais des problèmes avec l'alcool...
J'ai du mal à assimiler ce qu'il vient de dire. Je suis complètement paumé. Je réussis quand même à formuler une phrase sans bégayer.
-Une photo ? Et, comment ça un ami à moi ?
Un éclair de déception passe dans ses yeux. Il finit par baisser la tête et ignorer ma question.
-C'est pourquoi j'ai décidé que tu ne seras plus seul. Malheureusement, je n'ai pas les moyens d'avoir un autres employé. Ton ami a proposé de travailler gratuitement ici, pour les vacances. Il veut t'aider.
J'ai l'impression de tomber dans le vide, mon souffle se coupe. J'ai une petite idée sur la personne en question mais j'espère avoir tort.
-Qui ?
Son regard se pose sur quelque chose, par dessus mon épaule. Je me retourne lentement me préparant au pire. Quand je croise son regard, je m'accroche au bar pour ne pas défaillir. Il me fais un grand sourire. Je détourne le regard, et retrouve mes moyens. Mon poing s'écrase sur le comptoir. Je ferme les yeux et ma voix me parait lointaine quand j'ouvre la bouche.
-C'est hors de question que je travaille avec ce psychopathe !
Je cours me réfugier dans la réserve et claque la porte derrière moi. Je suis tellement en colère contre eux, Jerry ne m'avais encore jamais fais de coup comme ça, et pour l'autre, j'en ai vraiment marre qu'il se mêle de ma vie. Je ne lui est rien fais... enfin si, mais c'est du passé ! Pourquoi il s'acharne sur moi ?! J'entends quelque chuchotement mais je n'arrive pas à entendre la conversation. La porte s'ouvre.
-Ecoute poulette, c'est pour ton bien. Je sais que ça ne te plais pas mais fais un efforts...
Je ris nerveusement.
-Des efforts ? J'ai pas envie de faire des efforts ! C'est mon boulot, tu crois vraiment que ce mec va m'aider ? Il ne va faire que me ralentir ! Il a tout l'argent qu'il veut, il oublié ce que c'est de travailler ! Je ne veux pas qu'il travail ici !
Le visage de Jerry se ferme. On reste un bonne minute à se défier du regard. Il hausse le ton.
-Tu le fera un point c'est tout.
-Mais tu t'es pris pour qui ? Pour mon père, ou mon frère peut-être ? Parce que désolé de te le dire mais tu n'est ni l'un, ni l'autre !
Je l'ai blessé, je le vois sur son visage, mais s'empresse de reprendre une expression neutre. Je le vois serrer les ponts.
-Tu as raison. Mais je suis ton patron, par conséquent, si tu ne veux pas être viré tu sais ce qu'il te reste à faire. Et tu me rendras les clés de la réserve, je ne veux plus que tu y ai accès, puisque que tu n'agis pas comme une adulte.
Je viens de trouver la photo que lui à envoyé ce crétin. Une photo de moi complètement bourré.
-Jerry...
-Je n'ai plus envie de te voir presque ivre morte, par terre. C'est bien compris ?
J'hoche la tête et avale ma salive avec difficulté. Il sors de la réserve en laissant la porte grande ouverte. Je serre les dents. J'arrive pas a croire qu'il m'oblige à travailler avec lui, surtout qu'il connais mon passé et notre histoire en commun. J'entends une respiration pas loin de moi. Quand je relève les yeux, il est accoudé à la chambranle de la porte. Le mâle dans toute sa splendeur. Il me domine de toute sa hauteur, ses yeux bleus sont fixé sur moi et je peux sentir son parfum tellement il est près. Je retiens ma respiration. Il a les mains dans les poches de son jean ultra serré, et il porte une veste en cuir. Un sourire taquin apparaît sur ses lèvre. Je rougis en me rendant compte que je le détaille depuis qu'il est arrivé.
-Salut, princesse.
Je le fusille du regard. Je le déteste tellement, je déteste sa façon de m'appeler princesse, je déteste sa façon de se tenir, en fait je déteste tout chez lui.
-Pourquoi tu fais ça ?
Il garde son sourire moqueur au visage.
-Pourquoi je fais quoi ?
J'ai vraiment envie de lui en foutre une, mais je me contiens. Je ne voudrais pas que Jerry soit encore plus en colère. Il me cherche.
-Il faut qu'on aille mettre les tables princesses.
Je le pousse pour passer.
-Ce n'est pas toi qui va m'apprendre mon travail, je sais ce qu'il faut faire et quand il faut le faire. Et il n'y a pas de "on", toi tu reste ici, moi j'y vais. Je n'ai besoin de l'aide de personne.
J'ouvre les portes en grand et les stores aussi, laissant entrer les rayons du soleil. La douce chaleur de l'été se répand dans le Jerry's. Je prends une grande inspiration, au travail cocotte !
Pendant toute l'heure suivante je décide de l'ignorer. Je soulève les tables et les portes jusqu'à la terrasse. Peu à peu, elle prend vie. Je rajoute les chaises et les parasols. Je ne pense plus à rien, c'est pour ça que j'aime travailler, ça me permets de tout oublié. Même la présence de l'autre crétin dans mon dos. Enfin presque...
-T'as fini de me regarder ?
-J'ai rien d'autre à faire et je ne vais pas me gâcher le plaisir de te voir en pleine effort. Tu es belle avec les joues rougis.