Chapitre 7
Juliette : “Tu ne peux pas l’épouser pour un an seulement ou tu ne peux pas l’épouser ?” Elle m’interrompt, me faisant réaliser ce que je viens de dire.
C’est la même chose que j’ai dite à mon patron quand il m’a demandé de l’épouser dans son bureau.
— Juliette : “Attends”, ajuste-t-elle, me regardant ainsi bien en face. “Tu ne peux pas te marier ou tu ne veux pas te marier avec lui ou tu ne veux pas te marier avec lui ?”
Je ne comprends même pas où elle veut en venir. J’agite les mains en l’air. “Tout ça à la fois.”
Elle éclate de rire, ce qui me fait arquer un sourcil de confusion.
C’est drôle ?
Une fois dégrisée, elle sort son téléphone portable et me le tend pour que je le prenne.
— Juliette : “Donne-moi son numéro. Je voudrais me marier avec lui pour un an, deux ans ou même un jour.”
— Moi : “Tu n’es pas sérieuse, n’est-ce pas ?” Je la regarde avec incrédulité et doute. Juliette peut être enjouée et parfois je ne sais même pas quand elle est sérieuse et quand elle ne l’est pas.
— Juliette : “Je suis sérieuse”, j’insiste sur le “sérieuse”. “Je suis tout à fait sérieuse. Je suis putain de sérieuse. Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu ne sais pas que c’est l’occasion d’une vie ? Elle vient d’un homme que tu connais si bien. C’est ton patron et tu le connais depuis plus d’un an, dis-moi ce qui t’empêche de sauter sur l’offre comme une grenouille ?”
Je n’arrive pas à croire qu’elle me demande d’accepter l’offre.
Qu’est-ce que j’attendais ?
— Juliette : “Ne sois pas idiote, Bella. Tu ne fais pas ça pour toi. J’ai toujours su que tu étais une personne désintéressée. Tu le fais pour la survie de ta grand-mère. N’est-ce pas mieux que de devenir la traînée de ce porc ? Ne sois pas stupide”, me lance-t-elle avec colère avant de se retourner pour attraper son verre rempli à nouveau.
Je cligne des yeux.
Je cligne encore des yeux, essayant d’absorber tout cela.
Dois-je céder ?
— Juliette : “Je ne dirai plus rien à ce sujet. Je ne te conseillerai même pas d’accepter l’offre. Le moins que je puisse faire pour vous aider tous les deux, c’est de voler son numéro de téléphone, de l’appeler et de lui dire que je suis intéressée à devenir sa femme. Je ne me soucie même pas de devoir faire l’amour avec lui tous les soirs….”
— Moi : “Il a mentionné qu’il n’y aurait pas d’engagement”, je l’informe et elle halète doucement.
— Juliette : “Pas de sexe pendant un an ?” Sa bouche s’entrouvre de surprise et j’acquiesce.
— Juliette : “Quel gâchis ! Comment pourrais-je être sous son toit sans fantasmer sur le fait qu’il me prenne, me fasse l’amour, m’embrasse….” Elle s’interrompt, le regard rêveur.
Juliette a toujours voulu rencontrer mon patron, mais elle n’en a pas eu l’occasion et je crois que le béguin commence à s’estomper. Elle ne vient pas me voir au bureau parce que ce n’est pas autorisé.
Personne ne peut entrer au bureau sans une pièce d’identité, à l’exception des partenaires commerciaux de mon patron qui viennent de l’étranger.
Elle sort de sa rêverie et me frappe les jambes, me faisant grimacer de douleur.
— Juliette : “Qu’est-ce que c’était que ça ?” Je m’éloigne, pensant qu’elle va encore me frapper. Elle a déjà l’air ivre.
Elle glousse et me montre ses dents blanches. “Accepte l’offre. Tu es vierge de toute façon.”
Je roule à nouveau des yeux.
— Juliette : “Mais c’est une occasion manquée, tu sais ? J’aurais été la meilleure personne pour ce travail si seulement il avait voulu que nous fassions l’amour et que nous fassions des choses horribles l’un à l’autre. Je n’ose pas imaginer ce qu’il va ressentir en mangeant…”
— Juliette, je l’appelle pour qu’elle arrête avec ses mots crus et elle rit puis se lève, tirant ses cheveux en arrière.
— Juliette : “Dansons. Dansons. Dansons pour l’offre et l’espoir d’un avenir meilleur”, me lance-t-elle avec force.
Je me tiens debout, attentive à ne pas la laisser me faire tomber, et elle m’entraîne sur la piste de danse.
En balançant son corps sur moi, elle pousse des cris d’excitation. “Bella va devenir la femme d’un milliardaire. Yayyyyy ‼!”
Le point de vue d'Espoir
Je tape impatiemment du pied sur le sol dur et poli, la porte de l’ascenseur s’ouvre et je sors avec ma mallette.
Je me dirige à grandes enjambées vers mon bureau, désireux d’y entrer, d’appeler Isabella et de la forcer à faire ce que je lui demande. Elle est mon employée et c’est un travail comme un autre que je peux l’obliger à faire pour moi au bureau.
Je ne peux pas me contenter de toutes ces filles qui se jettent sur moi pour finir par me séduire dans leur lit et ruiner mes vœux.
Je ne peux pas faire ça. Isabella est la femme qu’il me faut. Elle est celle dont j’ai besoin pour un an. Elle est soumise et contrôlable.
Secouant la tête à l’idée d’essayer une fois de plus de trouver une fille, probablement dans une église ou sur un site de rencontre, j’entre dans le bureau, ignorant les salutations d’un membre du personnel qui passe devant moi.
Je me dirige à grandes enjambées vers la chaise de bureau à dossier haut et m’y affale avant de tapoter sur l’interphone. Il sonne un moment avant qu’elle ne décroche.
— Moi : “Viens dans mon bureau tout de suite !” J’ordonne avec une autorité implacable.
Après avoir laissé tomber le combiné sans attendre sa réponse, je me rends compte que la manière forte n’est pas la solution. Je ne vais pas non plus la supplier.
D’abord, je dois connaître sa décision avant de lui dire la mienne.
Elle est la meilleure de toutes les filles que j’ai eues jusqu’à présent. En rentrant chez moi hier soir, j’ai consulté ma liste de contacts du lycée, à la recherche d’une candidate convenable pour le poste d’épouse dans mon foyer.
Je n’ai rien trouvé.
Personne n’est bon pour ce poste. Elles sont toutes pareilles.
Et si Isabella rejette encore l’offre ? Pourquoi rejette-t-elle l’offre ?
Je ne peux pas mettre en évidence une raison particulière pour laquelle elle rejette catégoriquement l’offre sans y avoir réfléchi et essayé.
Le coup frappé à la porte me tire de ma rêverie.
— Entrez, lui dis-je en lui donnant la permission d’entrer, en m’ajustant sur mon siège et en me tenant prêt à lui faire face.
Elle entre, vêtue d’une jupe droite en cuir qui lui colle au corps et d’une chemise bleue de bureau.
Je ne suis pas du genre à prendre note des tenues de mes employés, mais je le fais aujourd’hui pour mon assistante en raison de ce que j’attends d’elle. J’ai besoin de savoir presque tout sur sa vie personnelle et sa façon de s’habiller doit être satisfaisante.
Je doute l’avoir déjà vue habillée de cette façon, mais je pense que c’est parce que je ne l’ai pas remarquée jusqu’à présent.
Elle porte également des bottes en cuir et ses cheveux sont attachés en chignon, ce qui m’amène à me demander ce que cela donnerait si elle avait les cheveux lâchés.
— Isabella : “Bonjour, M. Godonou.” Elle salue poliment, les mains jointes derrière elle et la tête baissée.
— Moi : “Bonjour, Isabella.” Je réponds. “Assieds-toi.”
Elle acquiesce en évitant de me regarder dans les yeux avant de s’installer sur la chaise en face de mon bureau.
— Moi : “À propos de l’offre d’hier, y as-tu réfléchi ?” Je lui demande, en l’observant calmement et en attendant une réponse raisonnable et positive de sa part.