Chapitre 6
Désormais, je ferai les choses à ma façon. Je trouverai la femme que je veux pendant un an, tout seul.
Chercher de l’aide auprès de lui et de sa folle épouse était une mauvaise idée.
Soudain, quelqu’un me heurte, ce qui me fait stopper dans mon élan et l’attraper avant qu’elle ne tombe par terre.
Je me sens comme un héros quand je l’attrape, l’empêchant de tomber à cause de moi, mais quand je vois son visage, je la lâche rapidement sous le choc.
— Moi : “Isabella ?” J’appelle, les sourcils froncés.
— Moi : “Qu’est-ce que tu fais ici ? !”
Le point de vue d’Isabella
Une boule d’effroi se coince dans ma gorge lorsque nos yeux s’entrecroisent et je détourne rapidement le regard alors que la culpabilité et l’embarras me traversent.
Je n’arrive pas à croire que mon patron et moi nous rencontrons dans un club et je ne sais pas pourquoi il m’en veut à ce point d’être dans un club.
Je finis par avaler le morceau, je déglutis bruyamment et je lui fais un signe de tête.
La musique a déjà commencé et je cherche Juliette là où je l’ai laissée. Elle n’est pas là.
Je l’ai laissée là parce que je voulais aller aux toilettes. Nous n’avons pas parlé de la raison pour laquelle je suis ici parce qu’elle est en train de fulminer à propos de certaines choses auxquelles je n’ai pas prêté attention.
Mon esprit était à des kilomètres de là.
Je réfléchissais. Débattais. Je m’interrogeais. Et je souhaitais.
— Mon Patron : “Isabella, j’ai dit qu’est-ce que tu fais ici ?” Il m’attrape à nouveau, parlant à voix basse mais en serrant les dents.
Je veux parler, mais je n’arrive pas à trouver ma voix.
Comment puis-je lui dire que je suis ici pour parler à mon amie de son offre ? Ou que je suis ici pour oublier mon chagrin en dansant et en buvant toute la nuit ?
— Moi : “Je…Je…suis…ici avec mon amie”, je balbutie, évitant son regard glacial alors que mon cœur recommence à s’emballer.
— Mon Patron : “Un ami ?” demande-t-il avec incrédulité. “Un type ?”
Je hausse un sourcil et le regarde à cause du ton qu’il utilise pour me demander si l’ami avec lequel je suis ici est un mec.
Pourquoi a-t-il l’air possessif ?
— Moi : “Non”, je secoue vigoureusement la tête. “Mon amie, Juliette”, je lui montre du doigt l’endroit où Juliette et moi étions assises tout à l’heure.
Heureusement, elle a repris sa place.
Il se tourne lentement et regarde Juliette qui se trémousse lentement au rythme de la musique et boit en attendant que je me montre pour que nous puissions danser ensemble.
Je vois un éclair de soulagement traverser son expression et il pousse un profond soupir avant de se retourner vers moi.
— Moi : “Bonne nuit”, murmure-t-il, comme quelqu’un fatigué de voir mon visage ou probablement fatigué d’être ici.
Qu’est-ce qu’il fait là, lui aussi ? Espoir n’est pas du genre à fréquenter les clubs et les fêtes. Est-il ici pour une réunion d’affaires ?
Avant que je puisse comprendre ce qu’il entend par “bonne nuit”, il passe devant moi.
— Moi : “Attends”, dis-je avant de pouvoir m’empêcher de parler.
Je reformule :
— Moi : “Attends, monsieur”.
Il s’arrête sans se retourner. Lorsqu’il se retourne enfin pour me faire face, je baisse à nouveau la tête.
— Moi : “Je suis désolée pour ce que j’ai fait tout à l’heure. Je n’ai pas…”
— Mon Patron : “Isabella”, me coupe-t-il la parole. Je lève la tête et le vois jeter un coup d’œil autour de lui, ce qui me fait comprendre que nous sommes dans un club, un endroit peu propice à ce genre de conversation. “À demain”.
Sur ce, il fait un tour sur lui-même et en quelques minutes, il est parti.
Est-ce qu’il vient de dire “à demain” ? Cela signifie-t-il que j’ai toujours mon travail ? Pourquoi est-il si calme et si doux avec moi ? M’a-t-il pardonné ?
Inconsciemment, un sourire taquine mes lèvres et je trottine jusqu’à l’endroit où Juliette est assise.
Soudain, je me souviens que je n’ai pas encore trouvé de solution à mon problème.
Ma grand-mère est toujours à la maison, alitée. Je dois encore trouver un moyen de réunir l’argent nécessaire à son opération.
Ne pas me faire licencier n’est pas mon seul problème. J’en ai d’autres, dont l’opération de ma grand-mère est le plus important. D’autres pourront suivre par la suite.
— Juliette : “Hey”, elle lève les yeux quand je m’approche. “Qu’est-ce qui t’a pris tant de temps ?”
— Moi : “Rien”, je m’installe sur le canapé à côté d’elle. Elle prend un verre de vin et me le tend. Je le prends et je l’avale d’un trait.
Je pousse un soupir.
— Moi : “Juliette”, je l’appelle avant qu’elle ne puisse continuer à divaguer. Elle me regarde fixement, agitant son corps dans une danse au ralenti. “Il y a quelque chose que je dois te dire.”
Je me penche en avant pour laisser tomber le gobelet qu’elle remplit à nouveau, mais je ne le ramasse pas et ne le bois pas. Je me penche seulement en arrière et j’attends qu’elle me demande de quoi il s’agit.
Elle ne dit rien.
— Moi : “Juliette”, je crie au-dessus de la musique, me demandant si elle ne m’a pas entendu. Elle me regarde à nouveau. “J’ai quelque chose à te dire.”
Elle acquiesce. “Qu’est-ce que c’est ?”
Je souffle et détourne le regard, passant mes doigts dans mes cheveux et me mordant la lèvre inférieure, réfléchissant à la manière de commencer.
Son contact me sort de ma rêverie. “Qu’est-ce qui s’est passé ?”
— Moi : “J’ai demandé à mon patron de m’aider à trouver l’argent pour l’opération de ma grand-mère, comme tu l’as suggéré”, commence-je en montrant mes mains pour cacher ma nervosité.
— Juliette : “Vraiment ?” Son visage s’illumine d’excitation. “Il est d’accord ?”
— Moi : “Oui, il a accepté”, dis-je fermement, en serrant les dents et en ajoutant. “Mais à une condition.”
La confusion s’étale sur son visage et elle penche la tête vers moi. “Quelle est la condition ?”
Je roule des yeux et je réponds. “Il veut que je l’épouse.”
Le silence s’installe tandis que ses yeux s’écarquillent sous le choc.
J’ai été aussi choquée quand il me l’a dit, mais le choc s’est amplifié quand il m’a dit que c’était juste pour un an.
Un an ?
— Juliette : “L’épouser ?” Elle me demande à nouveau, comme pour s’assurer que je ne mens pas contre mon patron milliardaire qu’elle n’a pas vu physiquement mais toujours à la télévision. Juliette a le béguin pour mon patron, mais je ne lui ai jamais dit que j’avais aussi eu le béguin pour lui.
Elle ne me croirait même pas si je le lui disais. Elle me taquine toujours à propos des hommes, elle me trouve trop sérieuse et se moque même parfois de moi en me disant que je pourrais finir par mourir vierge.
— Moi : “Oui. Il a dit qu’il voulait que je l’épouse pour un an seulement et l’idée semble ridicule”, je fronce les sourcils, exprimant mes pensées à ce sujet.
Elle reste pensive quelques instants avant de me demander : “Qu’est-ce que tu gagnes avec ce mariage ?”
Je hausse les épaules nonchalamment. “Il a promis de me payer 500 000 dollars, sans compter les autres dépenses comme les courses, les allocations et le reste…”
— Juliette : “Est-ce qu’il t’a dit pourquoi il veut se marier pour un an seulement ?” Elle me coupe la parole d’un air sérieux.
Je hausse à nouveau les épaules. “Non. Probablement pour le travail.”
— Juliette : “Vraiment ?” J’acquiesce.
— Juliette : “Tu en es ?” Elle me demande avec un sourire narquois.
Je fronce les sourcils. “Tu es stupide ? L’idée est ridicule. Je ne peux pas l’épouser pour un an seulement…”