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V

Les cloches de l'église sonnent bruyamment lorsqu'Arthur et moi en sortons. On nous jette du riz, avant que nous nous engouffrions dans la voiture tiré par deux chevaux.

Il avait raison, cette cérémonie intime était bien plus agréable que les grandes célébrations d'apparat auxquels nous sommes habitués. Uniquement les membres de notre famille et quelques amis proches. Cela fait déjà une cinquantaine de convives mais c'est bien moins que ce qu'il faudrait pour ce genre d'événement mondain.

- Tu es heureuse? Me demande-t-il, alors que l'on nous mène sur le lieux du banquet.

- Oui. Je le suis. Et toi?

- Je crois, que je n'ai jamais expérimenté une joie si intense de ma vie. Dit-il, avec une sincérité désarmante.

Je me presse contre lui et pose la tête contre son épaule. Il entremêle ses doigts aux miens et nous nous laissons conduire tranquillement, savourant ce bonheur absolu.

...

Sous la verrière de ma maison familiale a été disposé un buffet pour nos hôtes. Il y a un quintet de violons et de violoncellistes qui anime l'événement. Ce sont des collègues du London Orchestra, qui ont fait le voyage de Londres uniquement pour nous.

Bien que nous soyons occupés à recevoir les félicitations de nos convives, je ne résiste pas au plaisir d'être enivrée par la musique qui habille notre célébration. J'ai l'impression d'être dans un rêve presque vaporeux où j'ai à peine pied, tant j'ai le sentiment de léviter au-dessus du sol.

- Je suis content ma chérie. Dit mon père en venant me serrer dans ses bras. Je suis content et triste à la fois. Te voir quitter la maison me bouleverse bien plus que je ne pourrais l'imaginer... tu vas me manquer... tu es ma fille, mais aussi ma meilleure amie...

- Je t'aime papa. Dis-je en serrant mon étreinte autour de lui. Je ne cesserai jamais de l'être... C'est grâce à toi, si je suis heureuse aujourd'hui et je t'en suis reconnaissante. Ce mariage arrangée était en réalité, un bonheur programmé.

- Si c'est ainsi que tu le vois, je ne peux qu'acquiescer.... dit-il ne m'embrasant le front.

Alors que je savoure ce moment de tendresse, Arthur pose sa main sur mon épaule et je me retourne pour lui faire face.

- Puis-je vous la prendre? demande-t-il, à mon père.

- J'ai bien peur que ce soit déjà fait. Dit-il, résigné.

Je quitte les bras de mon père pour rejoindre ceux de mon mari et le suis au centre de la salle. Nous entamons une valse sous les yeux émerveillés de nos invités. En cet instant, je ne vois que lui. Je me perds délibérément dans son regard, car j'aime ça plus que tout! Nous tournons en cadence, au son de la musique, mon coeur palpitant dans ma poitrine tant je suis submergée par la joie.

Aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie...

...

Lorsque je pousse la porte de la suite que nous occuperons Arthur et moi, je suis sans voix. C'est la première fois que je dors à l'hôtel et celui-ci est en tout point superbe! Demain nous prendrons le train pour Londres, mais en attendant, nous passerons notre première nuit ici. Première nuit, que je redoute, bien évidemment... Depuis que je sais que je vais épouser Arthur, je n'ai cessée d'y penser. L'embrasser avec ardeur et le laisser me toucher comme il le fait c'est une chose, mais m'abandonner dans ses bras s'en est une autre.... Cependant, je suis impatiente de ne faire qu'un avec ce lui que j'aime. Si nous avons créé ce lien avec la musique, il nous faut aussi inventer une nouvelle forme de langage avec notre chair.

Arthur me regarde pénétrer la salon, avec un petit sourire, puis me prend la main et me guide dans la chambre. Nos affaires y sont déjà installées. Il y a un paravent près de la fenêtre et je m'y précipite pour me changer. Il ne dit rien, et j'entends le frottements de ses vêtements tomber à terre. Je défais ma robe et l'accroche au portant devant moi, avant de passer ma chemise de nuit. Mes doigts son fébriles et je me demande comment je vais m'en sortir... je suis complément étrangère à ce genre d'expérience, mais une partie de moi le souhaite si ardemment, que s'en ai presque douloureux. Je crois que je désire de me retrouver dans cette situation avec lui, depuis l'instant où nous nous sommes rencontrés. Qui ne le souhaiterais pas? Il est en tout point, parfait... et c'est mon mari, à présent.

J'inspire profondément, avant de faire mon apparition. Il est assis sur le rebord du lit, une longue chemise blanche sur le corps, qui lui arrive aux genoux. Quand il me voit, il se lève brusquement et m'observe un long moment, comme subjuguer par ce qu'il voit. Il est à la fois saisit et ému, mais très vite, il se reprend et laisse paraitre sur ses lèvres un doux sourire en coin.

- Viens. Dit-il, autoritaire.

J'avance, jusqu'à lui sans réfléchir et me stoppe à quelques centimètres de son visage. Il lève sa main jusqu'à ma joue et y passe délicatement le dos de ses doigts. Je savoure la douce caresse de sa peau sur la mienne, en fermant les yeux.

- J'aime quand tu me touche. Dis-je, remplie d'allégresse.

- J'aime te toucher... mais ce soir, je vais faire plus que ça... dit-il en approchant sa bouche de mon oreille. Je vais te montrer jusqu'où les caressent peuvent mener...

Je souris en entendant sa promesse. Il s'écarte rapidement de moi et retire en un mouvement son habit qui le protégeait de sa nudité, il est à présent dans le plus simple appareil et je ne peux détacher mes yeux de son corps nu. De ses larges épaules, à son torse musclé et imberbe, jusqu'à son intimité turgescente... Tout est si... beau ! Je rougis lorsque je croise son regard, mais il ne dit rien.

- Tu es magnifique.... Dis-je émerveillée.

- À ton tour... montre-toi à moi.

- Non... viens me l'enlever... dis-je, presque suppliante.

Je sais que je suis dans un état d'appréhension si grand, que je n'aurais pas le courage de me montrer à lui avec autant de désinvolture. Il me sourit à nouveau et marche lentement à ma hauteur, avant de défaire les cordons de ma chemise de nuit et de me la retirer avec assurance. Lorsque je me retrouve sous la lumière de ses yeux bleus, je me cache machinalement de mes bras mais il les écartent rapidement, saisissant mes poignets pour me garder offerte devant lui.

- Ne te cache pas. Jamais. Pas avec moi. Dit-il, presque contrarié.

Je regarde le planché, gêné d'être exposée ainsi, quand soudain, je sens ces doigts remonter le long de mes bras, pour atteindre mes épaules. Il enserre mon cou pour m'offrir un baiser passionné. Je monte sur la pointe des pieds pour répondre à son enthousiasme, soufflée par sa puissance. Sa langue joue avec la mienne et je goûte à sa saveur si particulière. Les yeux mi-clos, je reprends mon souffle, lorsqu'il consent à me laisser respirer.

Sa main glisse sur ma poitrine et il agrippe mes seins dans ses paumes. Mes tétons durcissent instantanément à son contact, me procurant une légère douleur... ses yeux plantés dans les miens, me jaugent avec une lueur presque dangereuse...

- De ma vie, je n'ai jamais rien désiré aussi ardemment... m'enfouir en toi, sera une vraie délectation...

Il m'attrape par les hanches et me porte fermement contre lui, jusqu'au lit où il me dépose avec délicatesse. Je me laisse faire volontiers, me reculant jusqu'à la tête de lit. Il pose sa main sur mon pied et remonte le long de mes jambes, avant de monter sur le matelas et de s'allonger sur mon corps. Je m'écarte presque machinalement pour l'accueillir et je sens son érection cogner contre mon entre-jambe. Il saisit ferment une de mes cuisses alors qu'il dirige son sexe entre les replis des mon intimité. Je retiens mon souffle, quand je sens le moment fatidique arriver. Il colle son front contre le mien, et doucement il me pénètre, son autre main caressant mon visage. Je pousse un cri, étouffé par la douleur, lorsqu'il m'écartèle, provoquant en moi une brûlure saisissante.

- Ça ne te fera pas mal longtemps, je te le promet... dit-il d'une voix rauque et rassurante.

Je peine à le croire en ce moment, tant je suis figée par la douleur, n'osant pas bouger pour amoindrir mon inconfort. Il m'embrasse à nouveau, s'attardant sur tout mon visage, malaxant ma poitrine. Je passe mes bras autour de lui et l'autorise à poursuivre ce qu'il a commencé. Il bouge précautionneusement et très vite, la souffrance des débuts, laisse place à une étrange sensation de plaisir inconfortable. J'enfonce mes ongles dans ses épaules et il pousse un gémissement de surprise sous mon geste. Il accélère ses vas et viens, m'enfonçant dans le matelas à chaque poussés.

J'ouvre les yeux pour le regarder et je constate qu'il est entièrement concentré sur moi, ses mains accrochées à mes hanches, il me martèle sans relâche. La douleur n'est plus qu'un mauvais souvenir et je le sens se raidir, avant de se déverser en moi en de longs jets chauds, qui me provoque une exclamation de surprise. J'enroule mes cuisses autour de ses reins lorsqu'il enfouit sa tête dans mon cou, surpris par son orgasme fulgurant.

Je tremble sous ses soubresauts, bouleversée par ce moment d'intimité inouï que je viens de vivre avec lui. Je passe ma main dans ses cheveux pour le réconforter, et il met quelques minutes avant d'émerger d'une sorte de brouillard.

Lorsqu'il m'offre à nouveau son visage, il est transfiguré, ses traits sont lissés et il me sourit béatement.

- Bella... dit-il à bout de souffle. Je pourrai mourir pour toi, souffle-t-il ému.

- Je n'en demande pas autant... je veux juste que tu m'accompagne dans cette vie aussi longtemps que possible.

Mes yeux sont mouillés de larmes contenues et je le tire à nouveau vers moi, pour le sentir encore contre ma peau. Je ne veux plus qu'il s'en ailles, je veux qu'il reste ancré en moi et que nous ne faisions plus qu'un lui et moi. À jamais.

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