Chapitre 5
Benjamin est parti ce matin. Nous nous somme dit au revoir rapidement, avant que je ne me dirige au bureau, et lui à l'aéroport. Je ne prends pas la voiture, car j'ai décidée de ne faire mes déplacements qu'en métro comme je l'ai toujours fait à Paris. D'ailleurs, aujourd'hui je me rends compte que c'était une bonne idée, car cela me permets de m'évader un peu, avant d'atteindre mon lieu de travail.
...
La journée se passe sans encombre, je m'applique corps et âme à mon apprentissage avec Ethan. Voulant contenter Benjamin au maximum. J'ai le sentiment que j'ai acceptée mes fonctions ici, plus pour lui faire plaisir, que pour moi-même, car mes véritables ambitions sont tout autres.
À l'heure du déjeuner, je me rends sur le site de la NYU. Après avoir remplie le formulaire en ligne, je sors ma nouvelle carte bleue pour payer les frais d'inscriptions. J'attends l'accusé de réception avec fébrilité, et quand un mail me parviens pour m'assurer que toutes mes démarches ont été validées, je respire à nouveau. Je réalise que Benjamin ne m'a pas fait de farce... je suis bien riche! Je retiens une larme en repensant à ma mère en cet instant. Elle aurait été si heureuse que je reprenne mes études, là où je les avaient laissés... Elle m'a toujours encouragée à atteindre mes buts, quelqu'ils soient. Je sais que de là où elle est, elle le voit... elle sait que les choses commence à se remettre en place.
J'en profite pour commander les livres nécessaire à mon apprentissage, afin de pouvoir commencer à bucher avant la rentrée, qui aura lieu dans deux mois. Je me suis inscrite à un cursus à distance, mais qui comporte des examens sur places. Comme cela, je continuerai ma formation chez Miles Publishing, avec Benjamin. En France, je combinais déjà travail et étude, donc autant poursuivre quelque chose qui a déjà fait ses preuves...
...
Lorsque ma journée se termine, je décide de ne pas rentrer pas tout de suite à l'appartement. Je décide de me rendre à la salle de sport du building. J'ai entendu dire qu'elle était magnifique. C'est ce que je constate en passant la porte des vestiaires. À un moment, je me demande si je me suis pas trompée d'endroit. Les cassiers sont en aciers chromé et il y a des douche privatives, qui font aussi offices de sauna. Autant dire, que cela m'encourage à venir me dépenser...
J'enfile mon legging et ma brassière de sport, puis pars d'un pas décidé vers la salle des tortures... Une grande porte en verre s'ouvre automatiquement quand je me mets devant, et je suis subjuguée par ce que je vois. Il y a toute sorte de machines possibles et imaginables dans cette salle! Elles sont toutes pourvues d'un écran plat tactile. Je me précipite sur le tapis de course, et après avoir programmée l'épisode d'une série que je souhaitais regarder depuis longtemps, j'entame mon échauffement.
Je ne vois pas le temps passer. Je cours à un rythme régulier, galvanisée par le confort de ma position. Après une demi-heure (et la fin de mon épisode), je décide d'utiliser une autre machine. Mon choix se porte sur le rameur. Je commence ma session, mais cette fois-ci sans écran. Alors que je compte à voix haute mes allers et retours, devant moi, je remarque une grande vitre en plexiglass, où de l'autre côté, des cours particuliers sont dispensés.
J'observe un homme de dos, taper dans les gants de son entraîneur avec rage. ll est torse nu, porte un short noir et des chaussures de boxeur. Son corps est mouillé de sueur, ainsi que ses cheveux. Ses muscles joue sous sa peau à chaque impact contre les gants. C'est absolument fascinant à regarder. J'arrête même de ramer pour mieux l'observer. Quand le cours se termine, il salut son professeur et tourne la tête pour prendre sa bouteille d'eau à ses pieds, c'est à ce moment que je reconnais Gabriel. J'en ai presque le souffle coupé. Il est sublime! Une vague de chaleur me traverse, tant je suis subjuguée par sa beauté en cet instant. J'ai à peine le temps de me repaitre de ce spectacle, qu'il lève le visage vers moi et surprend mon regard. Je n'ai pas d'autre choix que de rougir, constatant qu'encore une fois, j'ai été prise sur le fait accompli. Il me sourit, amusé par ma gène visible. Il s'essuie avec sa serviette et sort de la pièce pour venir me rejoindre. Je me lève du rameur pour me prépare à sa venue.
Gabriel : " Alicia! Je ne m'attendais pas à vous voir ici? "
Alicia : " Et bien... j'ai été intriguée de savoir qu'il y avait une salle, alors j'ai décidé de la tester. "
Gabriel : " Comment la trouvez-vous? "
Alicia : " Magnifique! En réalité, je n'en ai jamais vu de pareil! Ça incite à venir plus souvent, ça c'est sûr. "
Gabriel : "Vous pouvez aussi prendre des cours particuliers... il y a de la boxe, Jiu-Jitsu, self-défense... "
Alicia : " J'y penserai... j'ai toujours voulu essayer la boxe, mais je n'en ai jamais eu l'occasion. "
Gabriel : " Et bien elle est toute trouvée à présent! Je serai ravi de faire une session avec vous? "
Alicia : " Vraiment? Vous n'aurez pas peur que je vous fasse mal? " dis-je pour le taquiner.
Il rit généreusement.
Gabriel : " Je devrai avoir peur? "
Alicia : " En réalité, je dis ça car je peux me montrer mal à droite quelque fois... mais vous n'avez rien à craindre niveau violence, je ne suis pas très impressionnante... "
Gabriel : " Je trouve que vous l'êtes, bien plus que vous le pensez. " dit-il, énigmatique.
Je souris bêtement à sa remarque et baisse la tête pour ne pas affronter son regard. " Il est tard. Vous aviez fini votre entraînement? "
Alicia : " Euh... oui. D'habitude, je rentre plus tôt mais comme Benjamin n'est pas là, je n'avais pas envie de rentrer tout de suite... "
Gabriel : " Je m'apprêtez à parti moi aussi. Voudriez-vous dîner avec moi? " dit-il naturellement.
Alicia : " Vous voulez dîner avec moi? " dis-je, perplexe.
Gabriel : " Je viens de vous le demander. " dit-il, amusé. Voyant ma surprise, il prend les devants. " Je vais prendre ma douche, on se retrouve dans une demie-heure? " dit-il, partant vers les vestiaires.
...
Il y a une heure, je courais sur ma machine, profitant d'un moment de détente et à présent, je m'apprête à sortir dîner avec le propriétaire de la tour, qui nous loue des locaux... Après tout, pourquoi pas!?
Quand je rejoins Gabriel dans le hall, à ma grande surprise nous ne passons pas le sas de sortie. Au lieu de cela, nous montons dans l'ascenseur. Il appui sur le bouton de son étage et se tient droit comme I, quand les potes se referment.
Alicia : " Vous avez oublié quelque chose? " demandais-je troublée.
Gabriel : " Non. " dit-il pour seule réponse.
Arrivés à son étage, les portes s'écartent puis nous traversons le couloir qui mène à son bureau. Sur la table de son assistante, se trouve un gros paquet en papier blanc, qu'il prend en un mouvement, avant de faire un code près de sa porte, qui s'ouvre à notre passage. Il allume la lumière et je suis ébahi par l'éclairage de son bureau, la nuit. C'est assez doux, presque tamisé. Il m'entraine au fond, près du canapé, puis dépose le sac et commence à le déballer.
Alicia : " Nous mangeons ici? " dis-je surprise.
Gabriel : " Cela vous gène? Je me suis dit que ce serai plus commode, je mange souvent au bureau le soir. J'aime l'ambiance qui s'y trouve. Il n'y a personne, et j'ai la meilleure vue du monde... " dit-il fièrement en me montrant la baie vitrée.
Alicia : " En effet... Comment avez-vous fait pour être livré aussi rapidement?"
Gabriel : " J'ai commandé pendant que vous vous prépariez..." Il sort un assortiment de sushis ainsi qu'une bouteille enveloppée dans un sac en velours. " Vous aimez manger japonais? "
Alicia : " J'adore ça! Ça fait une éternité que je n'ai pas dégustée de maki. "
Gabriel : " Voici une injustice qui est réparée. " dit-il en me tendant des baguettes. Il sort deux petits verres en porcelaine et nous serre ce qui semble être du saké. Il me tend un verre, avant de lever le sien dans les airs. " Aux entraînement tardifs. " dit-il, amusé.
Je lève mon verre vers lui, puis bois le contenu d'une traite. Je regrette instantanément mon geste, car ma gorge me brûle quasi immédiatement. Je me décide à prendre un sushi pour me retirer le goût amer qu'à laissé l'alcool sur mon palet.
Je ne peux retenir un soupir de contentement, quand je comprends que ce que je viens de goûter est absolument délicieux.
Alicia : " Hummm... "
Gabriel : " C'est bon, hein?... C'est un restaurant au coin de la cinquième rue. J'y vais souvent pour des déjeuners d'affaires. Ils ont très bonne réputation. "
Alicia : "Je veux bien vous croire, ce sont probablement les meilleurs sushis que j'ai jamais mangé. "
Gabriel : " Ils sont meilleurs au Japon, mais pour l'instant vous vous contenterez de ceux-là." dit-il, se servant un second verre de saké.
Alicia : " Vous y êtes déjà allé? "
Gabriel : "Oui, et c'est un pays fantastique! À la fois extrême respectueux des traditions et en même temps d'une modernité sans nom! C'est l'un de mes endroits préféré au monde . "
Alicia : " Quels sont les autres? " dis-je en en entourant un maki dans ma bouche.
Gabriel : " Il n'y en a pas tant que ça... Iverness en Écosse, on se croirait dans un film médiéval là-bas, c'est très dépaysant mais sensationnel... et bien sûr Paris, mais je ne suis pas très original. "
Alicia : " Il y a au moins une ville sur trois qui me dit quelque chose. C'est mon rêve... pouvoir voyager, vivre quelque temps dans un endroit que j'aime, pour vraiment m'immerger dans la culture. Quand j'aurai fini mes études, peut-être... "
Gabriel :" Vous faites des études? " me coupe-t-il.
Alicia : " J'ai repris mes études de droit, du moins, je vais les reprendre. Mon semestre commence fin septembre. "
Gabriel : " Quel est votre cursus? "
Alicia : " Je pensais me spécialiser en droit environnemental mais maintenant que je suis co-propriétaire de Miles Publishing, je vais changer pour du droit des affaires, ça pourra servir. "
Gabriel : " Pourquoi ne pas poursuivre ce qui vous passionne? " demande-t-il, avec intérêt.
Alicia : " Je veux être utile à l'entreprise... "
Gabriel : " Vous n'avez pas besoin de vous sacrifier pour ça. Je pense que votre frère voudrait que vous poursuiviez votre but. "
Alicia : " Je n'en ai pas parlé avec lui. "
Gabriel : " Faites-le, sa réponse pourrait vous surprendre. "
...
Le dos collé aux coussins du canapé, je suis repu par ce délicieux repas. Ma séance de sport m'a ouvert l'appétit. Je n'ai pas maitrisé mon enthousiasme, quand j'ai vu que nous mangerions un de mes plats préféré.
Alicia : " Depuis combien de temps êtes-vous entrepreneur? " demandais-je, curieuse.
Gabriel : " Dix ans. J'ai suivi des études à Princeton, avant de me lancer. Je m'y suis créé un carnet d'adresse, qui m'a permis d'atteindre mes investissements rapidement. "
Alicia : " Et vous aimez ce que vous faites? "
Gabriel : " Oui. Je ne me vois pas faire autre chose. "
Alicia : " Toutes ses responsabilités, ça ne vous fait pas peur? Savoir que des milliers d'emplois dépendent de vous et qu'une décision peut tout remettre en question? Moi ça me pétrifierai, c'est en grande parti pour cela que je ne suis pas tout à fait à l'aise. "
Gabriel : " Avant que vous n'abordiez le sujet, je me sentais parfaitement à l'aise, mais maintenant, vous me faites douter... " dit-il, amusé et en fronçant les sourcils.
Alicia : " Un homme si sûr de vous? Je ne crois pas qu'on puisse bousculer vos certitudes aussi rapidement... " répondis-je avec ironie.
Gabriel : " Ça dépend de la force de persuasion de mon interlocuteur... " dit-il, d'une voix rauque. " Vous. Vous avez réussi à bousculer pas mal de mes certitudes... " dit-il, doucement.
Je déglutis lorsqu'il plonge son regard dans le mien. Nous sommes si proche l'un de l'autre, que je remarque qu'il y a une pointe de marron dans l'océan bleu de son oeil droit. Il colle ses lèvres contre les miennes et je savoure le goût de sa peau chaude sur la mienne. Il sent divinement bon: l'agrume et l'herbe fraiche. Il passe sa langue entre mes dents, pour me gratifier d'un baiser plus profond. Je m'accroche à sa chemise pour ne pas chavirer. Il passe sa main dans mes cheveux et me bascule sur le dos. Je sens ses doigts sur mon visage, glisser sur mon cou puis ma poitrine, mon ventre, ma taille, mes hanches, le haut de mes cuisses... alors que je commence à m'abandonner. Il s'éloigne de moi brusquement. Je suis encore secouée par sa passion.
Gabriel : " Il est tard... je vais vous ramener chez vous. " dit-il en s'éloignant de moi.