Chapitre 5
Christopher
Le soleil tape sur mon visage et me réveille brutalement. Je prends quelques secondes pour reconnaitre le lieu dans lequel je me trouve. Je me retourne sur le ventre, quand je comprends que je suis dans la chambre d'Alexandre.
Hier, avec Anna, j'ai passé un moment incroyable! Elle m'a montré son Paris! Les lieux qu'elle fréquente et qu'elle aime. Je lui ai menti en lui disant que je n'étais jamais venu ici avant, mais elle ne doit pas savoir. Elle ne doit pas apprendre ce que je fais, ni qui je suis en réalité. Ce ne serait pas bon pour elle, ni pour sa famille... et d'une façon étrange, j'ai envie de protéger ces gens qui m'ont ouvert leur maison et m'ont soignés si généreusement.
Je ne me résous pas à la quitter, je repousse l'échéance à plus tard... surtout quand je la voit me sourire ou s'occuper de moi avec dévotion, mais arrivera un moment où je n'aurais plus le choix... J'espère le plus tard possible.
...
Après m'être préparé, je rejoins Anna et Alexandre dans la cuisine. Je peux bouger mon bras à présent. Retrouver ces sensations, c'est un vrai bonheur. Ils déjeunent déjà, bruyamment. Elle me sert du café machinalement et me tend un tartine de beurre. Décidément, ces français et le beurre, c'est une vraie histoire d'amour!
Anna : " Tu as à peine mis le pied à Paris que tu veux déjà t'amuser! La guerre n'est pas finie, je te signale! " dit-elle, agacée.
Alexandre : " Pour nous, oui! Je veux célébrer cette libération! Et puis, papa et maman ne sont pas là. On doit en profiter! Ça vous dirait Christopher de venir découvrir comment on s'amuse à Paris? Vous pourrez jauger par vous même si les françaises ont un meilleur rythme que les anglaises? "
Christopher : " Et bien... Je ne sais pas... " dis-je, désarçonné.
Anna : " Il doit retrouver son régiment, il ne peut pas ce permettre ce genre de chose. " me coupe-t-elle.
Christopher : " Si je dois vous quitter, autant que ce soit sur une note musical? Où avez-vous dit que se passerait cette petite sortie? " dis-je, intéressé en m'adressant à Alexandre.
Alexandre : " Aux Deux Magots, c'est à deux pas. Ensuite nous irons dans un club...."
Anna : " Vous n'allez pas y aller? Et votre bras? " dit-elle surprise.
Christopher : " Votre mère a fait un travail admirable, je ne sens rien... C'est certainement grâce à cette crème que vous me passer tous les soirs... et en plus, je ne crains pas grand chose, puisque vous viendrez avec nous. "
Anna : " Ah bon? " dit-elle, étonnée.
Alexandre : " Vous êtes sûr de vouloir emmener ma soeur? " dit-il, circonspect.
Christopher : " Certain! Je lui doit la vie, et je souhaite la célébrer avec elle. " dis-je en la regardant.
Anna : " J'accepte! " dit-elle, enthousiaste . "Heureusement que c'est votre bras qui est amoché et pas vos jambes, car croyez-moi, vous allez vous en servir... " dit-elle avant de quitter la pièce.
Alexandre : " Et bien... Ça sonne comme une menace! " dit-il, fier de son coup.
Christopher : " Je n'ai pas peur. "répondis-je, en buvant mon café avec un petit sourire.
...
Je passe ma journée à écouter Anna me faire la lecture, avec son charmant accent français. Elle me traduit un livre de Victor Hugo et je suis absolument subjugué par l'odeur de son parfum. Le seul son de sa voix m'enchante. Je n'ai pas à faire l'effort de comprendre ce qu'elle me dit. Alexandre, comme à son habitude, a déserté le domicile, pour aller faire je ne sais quoi, je ne sais où. Cet homme à la bougeotte, ma parole! Cependant, je dois reconnaitre, qu'il est assez débrouillard. Il a trouvé de la viande hier, ce qui m'a permis de manger du poulet pour la première fois depuis des semaines... Décidément ces français ont su garder une certaines idée du savoir vivre, malgré la guerre!
...
Lorsqu'Alexandre revient, il est déjà temps de le suivre pour nous rendre aux Deux Magots. Anna sort de sa chambre, vêtue d'une robe bleu, à la hauteur du genoux, et je retiens ma respiration tant elle est absolument divine!
Anna : " Quoi? " demande-t-elle, perturbée par mon silence.
Christopher : " Rien... Vous êtes très belle. " dis-je, subjugué.
Elle rougit instantanément et baisse les yeux.
Alexandre : " Oui, t'es magnifique... On y va? " dit-il, rapidement.
Je lui tend mon bras droit pour qu'elle puisse s'y tenir.
Anna : " Merci. " dit-elle, en posant sa main sur ma veste.
Nous sortons de l'appartement, nous laissant guider par l'investigateur de cette soirée.
...
Les Deux Magots est un café-restaurant dans la pure tradition parisienne, l'ambiance art-déco, lui apporte un cachet en plus. Il y a des tables un peu partout, des gens bruyants qui rient et s'amusent dans une relative insouciance, qui jure avec la récente occupation qu'ils ont vécus. Ils sont certainement trop pressés de retrouver leur joie de vivre.
Alexandre nous installe à une table, où il est rejoint par d'autres amis. Il me présente fièrement à eux, et ils me serrent tous la main avec chaleur et me remercie fraternellement. On nous donne des croques-monsieur fait avec les moyens du bord et je me pâme de délectation, en me disant que c'est l'une des choses les plus succulente que j'ai jamais mangé de ma vie! Il y a quelques soldats, américains pour la plupart.
Notre escale est de courte de durée car très vite, nous nous rendons ailleurs. Cela ressemble à une cave mais lorsqu'on pousse la porte, on se retrouve dans une vraie boite de nuit. Il y a des musiciens qui jouent du jazz et l'ambiance est survoltée!
Alexandre invite à danser l'une des jeunes filles qui nous accompagne et nous nous asseyons Anna et moi pour les regarder. Je lui jette un coup d'oeil discret et la surprend à taper des mains sur ses genoux en rythme, envahie par la musique.
Christopher : " Vous voulez danser? "
Anna : " Vous en êtes sûr? Votre bras ne vous gêne pas? "
Christopher : " Rien ne saurait m'empêcher de danser avec vous. " dis-je en me levant et en lui tendant ma main gauche.
Elle me gratifie d'un sourire généreux et me suis volontiers. Sur la piste de danse, elle passe sa main sur mon épaule et tient ma main gauche de la sienne. Mon bras blessé pend le long de mon corps, car je ne peux pas le lever pour l'instant, mais le seul fait de la sentir contre moi, me fait oublier que je suis amoindrit ces jours-ci.
Je bouge en rythme et elle me suit avec entrain. Alexandre passe à côté de nous et nous salue avec amusement, mais nous ne faisons pas attention à lui, trop concentrer sur l'un et l'autre. Elle s'écarte pour se faire tourner sur elle-même et revient entre mes bras, je lui sourit, charmé par sa décontraction.
La musique ralentie et instinctivement elle se colle contre moi, suivant le nouveau tempo de la mélodie.
Anna : " Nous pouvons arrêter à tout moment si vous souffrez... " dit-elle, compatissante.
Christopher : " Je ne souffre pas... bien au contraire. " répondis-je, en plongeant mes yeux dans les siens.
Nos regards ne se quittent plus et j'ai le sentiment de léviter dans les airs, avec elle dans mes bras. Elle me caresse la nuque délicatement et je sens une onde de bien-être me parcourir l'échine. Quand la musique s'interrompt, nous quittons la piste à contre coeur, laissant place à des danseurs plus acharnés. Nous nous rendons près du bar, et alors que nous allons commander des boissons, je tombe nez à nez avec mon supérieur de régiment.
" Je ne savais pas que tu avais le rythme dans la peau... " dit-il, gaiement.
Christopher : " Oliver?! Qu'est-ce-que tu fais là? " dis-je, surpris de le voir ici.
Oliver : " Un aigle à été blessé, paraitrait-il? " dit-il, simplement en répétant le message en morse que j'ai envoyé. " Je suis avec le général Redman au Grand Palais. On a réussi à intercepter ton message, malgré une très mauvais transmission radio. "
Anna, nous observe poliment et je consens à la présenter à mon compagnon.
Christopher : " Anna, je vous présente le commandant Oliver Kingsley. Il est dans l'aviation tout comme moi. "
Anna : " Enchantée. " dit-elle, timidement.
Oliver : " Pas autant que moi, mademoiselle. " dit-il, en lui faisant le baise main. " Moi qui te croyait mort... je constate que cette jeune fille t'a redonné goût à la vie... "
Christopher : " J'ai été touché au-dessus d'Alençon, par la Luftwaffe et j'ai dû me parachuter. Je suis tombé dans le jardin de sa famille, mais j'ai été blessé au bras. La mère d'Anna étant infirmière, elle m'a soignée. Je ne pouvais pas bouger pendant plusieurs jours. C'est Anna qui a envoyé le message. Je suis à Paris depuis peu. Je comptais me rendre au Grand Palais, quand j'ai entendu que les anglais y avait leur quartier général. "
Oliver : " Et bien... quelle aventure! Le général Redman sera ravie de savoir que tu es sain et sauf, tu es notre meilleur aviateur, même-ci tu es... disons, amoindrie ces jours-ci. C'est bon de te voir en pleine forme. " dit-il, sincèrement. " Ne tarde pas trop à te montrer, cela pourrait être mal perçu." dit-il, avant de saluer Anna et de se retirer.
Je lui fait un signe de la tête, et comprends qu'à présent je n'ai plus le choix...
Christopher : " J'aimerais rentrer. " dis-je tout à coup.
Anna : " Oui... bien sûr, je préviens Alexandre..."
Christopher : " Non! Laissez-le s'amuser... J'ai envie d'être seul avec vous, si vous le voulez bien?"
Elle m'offre un sourire éclatant pour toute réponse et nous quittons les lieux.
...
En marchant dans les rues qui nous mènent à l'appartement, je lui explique ma raison soudaine de rentrer.
Christopher : " Il va falloir que me rende demain à mon régiment. Je ne sais pas quand nous nous reverrons... je voulais que vous sachiez que je vous en serait éternellement reconnaissant, pour tout ce que vous avez fait pour moi. Vous m'avez sauvé la vie, Anna. "
Anna : " Christopher... "
Christopher : " Non! Laissez-moi terminer. " la coupais-je. " L'homme que vous venez de rencontrer, est mon responsable hiérarchique et je ne veux pas qu'il croit que je déserte les combats en votre compagnie, c'est pour cela que je dois faire cela rapidement, mais j'aimerais que vous veniez me voir. Le régiment n'étant pas loin de chez vous... "
Anna : " Bien sûr Christopher! Je dois avouer, que je ne voulais pas que ça se termine. Je savais que ça arriverai un jour mais... je repoussai l'évidence. "
Arrivés devant l'immeuble, nous montons à l'appartement et alors qu'elle ferme la porte derrière nous, je me lance.
Christopher : " Anna, je crois que je suis amoureux de vous! " dis-je, vivement. " En réalité, j'en suis sûr. Je vous aime. " dis-je, surpris par la violence de mes sentiments.
Elle avance doucement vers moi et passe ses mains sur mes épaules.
Anna: " Je vous aime aussi. " dit-elle, avant de m'embrasser.
Je réponds à son baiser désespérément, avide de la goûter.
Christopher : " Je veux que vous sachiez que je vous respecte, je ne veux pas profiter de la situation. " dis-je contre ses lèvres.
Anna : " Je sais... " souffle-t-elle alanguit. "Mais je ne sais pas quand je vous reverrai et je vous aime... " dit-elle, en me regardant dans les yeux.
Elle me guide jusqu'à sa chambre. Doucement, elle retire ma veste et la pose sur sa chaise, avant d'entamer de défaire les boutons de ma chemise. Lorsqu'elle est entièrement ouverte, elle défait la ceinture de mon pantalon et le fait glisser à mes pieds, je ne cesse de l'observer pendant tout ce rituel. Subjuguée par sa beauté, en cet instant. Vêtu de mon seul caleçon, je la déshabille à mon tour. Tirant sur la fermeture éclair de sa robe et la faisant glisser à terre. Elle est en sous vêtement devant moi et j'oublie de respirer devant tant de perfection. Je fais coulisser la bretelles de son soutien-gorge sur ses épaules pour l'en libérer partiellement, elle achève de le retirer voyant que je suis dans l'incapacité de faire plus. Ses seins veloutés surgissent sous mon touché et je ne résiste pas à l'envie de la caresser longuement. Elle ferme les yeux pour savourer mon contact.
Christopher : " Tu es magnifique... " dis-je, avant de l'embrasser passionnément.
Je me colle à elle pour agripper ses hanches et l'entraîne vers son lit. Elle se laisse mener et s'allonge sur le matelas, me guidant contre elle. Je sens son coeur battre fort dans sa poitrine et l'embrasse à nouveau, passant ma main tout le long de son corps. Rencontrant le tissu de sa culotte, je tire dessus pour la lui retirer, l'entraînant jusqu'à ses pieds. Je passe ma main sur son entre-jambe, et l'entends gémir contre ma bouche. Elle est mouillée de désir et je m'émerveille des sensations que je fais naitre en elle.
Voyant que je peine avec mon bras à retirer mon caleçon, elle me le retire de ses deux mains et je me cale à l'entrée de son sexe, avant de pousser en elle en un mouvement. Elle pousse un cri de surprise et je constate que pour elle, c'est la première fois. Je passe ma main sur son visage pour la réconforter et parsème son cou de baisers, m'immobilisant pour qu'elle s'habitue à moi. Elle passe ses bras dans mon dos, m'attirant à elle. J'entame de longs et profonds vas et viens, me sentant revivre à chaque poussée. Je vois sa poitrine monter et descendre sous mes assauts. Elle me regarde, bouleversée par ce que nous vivons.
Anna : " Christopher... " souffle-t-elle, perdue.
L'entendre prononcer mon prénom avec autant d'urgence, me rends euphorique. Mes coups de reins se font plus appuyés et rapides, je sens que je ne suis pas loin de la délivrance. Elle agrippe mes hanches et suffoque à chaque mouvements de mon bassin.
J'enfouis ma tête dans son cou quand je me déverse en elle, surpris par la puissance de mon orgasme. Elle entoure ses jambes autour de moi pour me garder entre ses cuisses et se raidit quand elle reçoit mon liquide chaud au fond d'elle.
Je mets quelques instants à recouvrir le fil de mes pensées. Je lève la tête vers elle, et suis prit d'une soudaine émotion en voyant quelques gouttes perler le longs de ses yeux.
Christopher : " Je ne voulais pas te faire mal..." dis-je confus.
Anna : " Non... " dit-elle, en agitant la tête. " Je veux que tu restes avec moi, c'est tout. " dit-elle, étouffant ses larmes.
Je lui sourit, et repose ma tête sur sa poitrine.
Christopher : " Moi aussi... Je serai bien resté. " répondis-je, contre sa peau.