chapitre 5
Quatre jours qu’il avait quitté sa terre natale la Russie pour une affaire urgente sur les côtes italiennes, Dimitri Savoski était enfin de retour chez lui et allait enfin reprendre la gouverne de son territoire comme il l’avait toujours fait, éradiquer à tout jamais les petites vermines qui osaient rencontrer son chemin. Ils étaient deux à détenir la Russie, le magnat des affaires Finn Matinov qui gérait la zone entière de Saint-Pétersbourg où sa parole faisait loi, et lui le reste de la Russie où il était l’homme de l’ombre auquel on ne se frottait pas. Un énergumène au nom de Paolo Fiodora s’était frotté à lui quelque jours plus tôt dans un casino appartenant à un cercle de Martinov, ce dernier était allé jusqu’à mettre sa sœur en garantie et comme il avait perdue, la petite bichette lui revenait. Il n’avait pas du tout eu le temps de voir en quoi est-ce qu’elle elle allait lui être utile car une urgence l’attendait sur les côtes italiennes. Lorsque sa voiture blindée se gara dans sa cour, il sortit et avança dans son manoir. Il alla prendre un bain froid et une fois terminé, il s’habilla très rapidement et sortit. Il était temps pour lui de faire connaissance avec ses sujets. Il alla s’installer dans son bureau et fit appel à ses hommes.
-Youri je voudrais que tu me ramènes mon gain de la semaine dernière. Je veux savoir tout ce qu’elle sait sur son frère car d’après ce que j’ai pu constater sur les problèmes en Italie, il y a une taupe dans mon cercle et je ne supporte pas la trahison.
Assise dans cette cave froide, Kira avait arrêté de compter les jours parce qu’elle ne se souvenait plus du tout de quel jour il était. tout était noir et elle ne pouvait même distinguer le jour de la nuit. Elle avait les mains menottées derrière son dos et ses pieds étaient attachés. Elle était nourris comme une pauvre bête et même si elle avait tenté de faire la grève de la faim pendant les premières heures de son emprisonnement, quelqu’un lui avait rappelé que le boss n’était pas là et que sa crise de faim n’allait pas du tout l’aider. Lorsqu’elle entendit les pas se rapprocher, elle se dit que c’était certainement pour son repas mais à sa grande surprise, elle sentit des mains défaire les liens de ses pieds. Elle crut enfin qu’elle allait être libre. Elle ne savait même pas la raison pour laquelle elle avait été kidnappée ni par qui et elle se demandait si son frère avait même fait quelque chose pour pouvoir la retrouver.
-l’homme de l’ombre est là et il voudrait te voir. Si tu veux partir d’ici ma belle, je te conseille de lui dire tout ce que tu sais sinon il te gardera et seul ton corps quittera cette demeure.
Elle se mit à trembler. Elle ne voyait pas ce qu’elle allait dire et surtout à quel propos d’ailleurs. Elle ne savait même pas qui était cet homme de l’ombre. Avant même qu’elle ne lui pose la question, on lui mit un sac sur la tête pour lui rendre la vue impossible. Peut-être qu’on ne voulait qu’elle remarque l’endroit. Après avoir grimpé un nombre incalculable de marche, elle entendit enfin une porte s’ouvrir, la marche continua jusqu’à ce qu’elle entende quelqu’un frapper à une porte. Elle entendit une voix rocailleuse qui lui arracha un frisson de peur de l’autre côté de la pièce, ordonner à la personne d’entrer. Elle se sentit tirer dans la pièce et la porte se referma.
-enlève ce sac de sa tête, avait repris la même voix.
Un homme grand de taille qui la fixait de ses yeux noirs, des sourcils légèrement froncés et sa barbe qui avait un peu poussé, sa chemise noir épousait parfaitement son corps et ses deux boutons ouverts au niveau de son torse la fit avaler de travers sa salive ; elle ne savait si elle était face à un être humain à un une statuette grecque qu’on avait pris toute une éternité pour bâtir. Le silence dans la pièce accentuait son anxiété et elle allait finir par s’évanouir si ça continuait.
-mademoiselle Fiodora, comment s’est passé votre séjour dans mon humble demeure ? demanda Dimitri avec un semblant d’humour.
Elle aurait pu lui renvoyer sa salive en pleine figure mais non, elle ne pouvait pas faire une chose pareille par peur de prolonger ses jours dans la demeure de cet homme cinglé qui lui faisait froid au dos. Elle attendait juste qu’il lui dise ce qu’elle avait à faire afin qu’elle retourner chez elle.
-je veux tout savoir sur votre frère, Paolo Fiodora.
Elle le regardait de travers, ce qui énerva encore plus Dimitri. Peut-être que la gamine en face de lui ne savait pas qu’elle n’était pas en position de négocier mais comme elle voulait jouer alors il allait la laisser courir toute seule pour encore sortir dernière.
-nous allons commencer par établir quelques règles mademoiselle Fiodora. Le respect d’abord pour commencer. Je suis votre aîné de sept ans alors à partir de vos maigre vingt-trois ans, vous pouvez déjà connaitre combien j’en ai, là c’est le droit d'aînesse. Autre chose, tu me dois le respect parce que comme tout le monde, j’écrase les petites vermines qui osent se frotter moi et quand je le dis ça veut dire que tous la Russe se trouvent à mes pieds en dehors de Saint-Pétersbourg.
Kira venait de comprendre, elle était en face du chef de la mafia Russe. Elle aurait pu comprendre depuis à partir de son aura sombre mais ce qu’elle ne comprenait pas était ce qu’elle lui avait fait. Elle n’était qu’une jeune étudiante qui avait été enlevée le jour même qu’elle allait passer ses exams.
-votre silence et vos tremblotes me font comprendre que vous venez de comprendre effectivement qui je suis. Dimitri Savoski. Votre présence ici n’est pas le fruit d’une méchanceté gratuite mais vous êtes là parce que votre frère vous a vendu pour une somme d’argent qu’il n’a pas gagné, à partir du jour où mes hommes vous ont kidnappé, vous êtes devenue ma chose, vous m’appartenez mademoiselle Fiodora et je pourrais faire de vous ce que je veux. Après tout, ces jeunes étudiantes qui ne cessent de fantasmer sur moi sont les mêmes qui ne cessent de dire à quel point je suis dangereux pas vrai ? que fait votre frère ?
-je ne sais pas, il enchaine de petit boulot pour son fils voilà tout.
-alors comme ça, cet idiot qui a eu le courage de s’asseoir à ma table a même un gosse, c’est si intéressant. Et toi ma belle en dehors de tes études que fais-tu d’autres.
-je travaillais dans un bar pas loin de chez nous pour aider mon frère. C’est tout je peux m’en aller maintenant ?
Dimitri la regarda et un rire sadique s’échappa de ses lèvres, ce rire eu le don de glacer le sang de Kira. Elle regrettait la raison pour laquelle elle lui avait posé cette question car elle avait l’impression d’avoir devant elle une bête sauvage prête à sauter sur elle. Elle baissa la tête comme si elle attendait le verdict.
-ramenez-là à la cave maintenant, ordonna Dimitri. Vous n’allez plus du tout lui donner à manger ou à boire jusqu’à ce qu’elle me dise tout ce qu’elle sait sur son frère.
Youri ne voulait pas parce qu’il avait pitié de la jeune fille mais il ne pouvait pas désobéir à son patron pour une jeune fille qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Il la ramena dans la cave et lorsqu’il retourna dans le bureau de Dimitri, il avait pour objectif de lui dire ce qu’il pensait.
-allons Youri, on se connait depuis longtemps et tu sais parfaitement que tu ne peux rien me cacher, à quel niveau veux-tu encore me tenir tête ?
-cette jeune femme Dimitri. Je ne pense pas qu’elle soit à sa place. Elle est innocente tu comprends ça, elle ne t’a rien fait alors tu n’as aucune raison de la garder ici. Tout est de la faute de son frère.
-et tu voudrais peut-être que je te rappelle comment ça se passait dans les traditions anciennes mon cher ami ? les aînés étaient ceux qui prenaient des décisions et son frère a pris la décision de me la vendre alors où ai-je fauté ? c’est un peu comme s’il me devait de l’argent et qu’il me donnait sa sœur en mariage pour compenser la dette non ? et en plus elle tient à couvrir son frère alors que veux-tu que je fasse ?
-elle t’a dit tout ce qu’elle savait voyons.
Dimitri le regarda en gloussant. Jamais elle ne lui avait dit tout ce qu’elle savait. Il savait comment était les femmes et il savait qu’une femme serait capable d’entrer dans une marmite d’eau bouillante sans crier de douleur et dire qu’elle est même froide tout simplement parce qu’elle voudrait garder son secret. Il ne pouvait plus jamais se laisser avoir par des femmes.
-me dire que son frère a un gosse ne m’aide pas du tout et tu sais parfaitement que je ne fais jamais du mal aux femmes et aux enfants alors je veux des informations compromettantes sur son frère c’est tout ce que je lui demande. Mon business est en danger et je dois fouiller de partout pour trouver la taupe.
Youri hocha la tête vu que c’était sa dernière décision ; la porte s’ouvrit et c’était Anton qui regardait Dimitri avec un semblant de peur dans les yeux.
-Richard est là patron.
Encore cette pourriture pensa ce dernier. Il n’allait définitivement pas le lâcher alors qu’il lui avait répété plusieurs fois qu’il ne voulait plus le voir de sa vie.