Chapitre 5 : L'ombre de la nuit

La nuit était tombée sur la somptueuse demeure, et un silence paisible enveloppait les lieux. Lorenzo, incapable de trouver le sommeil, se leva de son lit et décida de se rendre dans la chambre de Chiara. Il ne comprenait pas pourquoi cette jeune femme l'obsédait autant, mais il ressentait le besoin irrésistible de la voir, même lorsqu'elle dormait.

Il ouvrit doucement la porte de la chambre, s'assurant de ne pas faire de bruit pour ne pas la réveiller. La faible lueur de la lune qui filtrait à travers les rideaux dessinait les contours de Chiara, endormie paisiblement sur son lit. Lorenzo s'approcha, s'attardant sur les traits délicats de son visage et la façon dont ses cheveux encadraient son visage angélique.

Il ne pouvait s'empêcher de la trouver incroyablement belle, même dans cette situation précaire. Une attirance puissante et indéfinissable l'envahissait, mais il était loin d'être prêt à admettre que cela ressemblait à de l'amour. Lorenzo avait toujours été maître de ses émotions, et il refusait de laisser cette jeune femme bouleverser son monde et son contrôle.

Alors qu'il la regardait dormir, Lorenzo ne pouvait s'empêcher de penser à tous les moments qu'ils avaient partagés jusqu'à présent, aussi tendus et difficiles qu'ils aient été. Il se remémora les conversations qu'ils avaient eues, les émotions qu'il avait perçues dans les yeux de Chiara et la détermination dont elle faisait preuve malgré sa situation.

Lorenzo se rendit compte qu'il passait de plus en plus de temps à penser à elle, à se demander ce qu'elle faisait et comment elle allait. Cette attirance inexplicable le dérangeait, car il n'avait jamais ressenti une telle fascination pour quelqu'un auparavant. Il était un homme de pouvoir et de contrôle, et il avait toujours gardé ses émotions à distance. Pourtant, il ne pouvait nier que Chiara avait un effet sur lui qu'il n'arrivait pas à comprendre.

Il resta là, à la regarder dormir, pendant de longues minutes, les pensées tourbillonnant dans son esprit. Finalement, il décida de se retirer silencieusement, laissant Chiara dormir paisiblement, sans se douter de la présence de l'homme qui l'avait observée dans l'ombre de la nuit.

La routine nocturne de Lorenzo se poursuivit pendant plusieurs jours, chaque fois qu'il se glissait dans la chambre de Chiara pour la regarder dormir, toujours fasciné par sa beauté et l'attirance qu'il ressentait pour elle. Mais cette nuit-là, il ne put résister à la tentation de la toucher. Il approcha sa main du visage de Chiara, effleurant délicatement sa joue, puis son front, avant de laisser ses doigts glisser le long de ses lèvres douces et tentatrices.

Pris d'une impulsion soudaine, Lorenzo se pencha doucement vers Chiara et déposa un baiser sur ses lèvres. Ce contact intime provoqua une onde de chaleur dans tout son corps, et il ferma les yeux pour savourer cet instant. C'est à cet instant précis que Chiara se réveilla brusquement, effrayée et en sueur. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, mais la peur l'envahit lorsqu'elle réalisa que Lorenzo était penché sur elle.

Paniquée, Chiara repoussa Lorenzo et lui donna une gifle, sans même réfléchir à ce qu'elle faisait. Jamais auparavant une femme n'avait osé lever la main sur lui, et cette action le mit hors de lui. Il attrapa brusquement Chiara par le cou et la plaqua contre le lit, la fureur se lisant dans ses yeux.

« Qui t'as donné le droit de me gifler ?! » hurla-t-il, la rage faisant trembler sa voix.

« Je... Je suis désolée, » balbutia Chiara, les larmes aux yeux. « Je ne savais pas ce qui se passait, j'ai eu peur. »

Lorenzo la fixa intensément, essayant de contenir sa colère. « Tu n'as aucune idée de ce que je suis capable de faire, n'est-ce pas ? »

Chiara frissonna, terrifiée par les paroles de Lorenzo. « Je... Je ne voulais pas vous offenser. Je pensais que vous... que vous alliez abuser de moi. »

Lorenzo desserra légèrement son emprise sur le cou de Chiara, mais sa colère ne s'était pas dissipée. « Tu penses donc que je suis ce genre d'homme, Chiara ? Tu me crois vraiment capable de te forcer ? »

« Je... Je ne sais pas, » répondit-elle, hésitante. « Vous m'avez achetée, vous m'avez enfermée ici... Je ne sais pas à quoi m'attendre de vous. »

La discussion se poursuivit, Lorenzo et Chiara se lançant des accusations et des explications, tentant de comprendre les actions et les intentions de l'autre. Malgré la tension et la colère qui imprégnaient leurs mots, ils se découvraient peu à peu, révélant des facettes cachées de leur personnalité et de leurs motivations.

« Tu ne comprends pas, » dit finalement Lorenzo, sa voix s'adoucissant légèrement. « Je ne suis pas un monstre, Chiara. Je ne te ferais jamais de mal sans raison. Mais tu dois comprendre que tu es à moi maintenant, et que je décide de ce qui est bon pour toi. »

Lorenzo soupira profondément, laissant échapper un peu de la tension qui pesait sur lui.

« Écoute, Chiara. Je ne suis pas un homme bon, je ne le prétends pas. Mais il y a une chose que je ne ferais jamais : je ne pourrais jamais obliger une femme à faire quoi que ce soit. Je ne l'ai jamais fait et je ne le ferai jamais. »

Chiara le regarda, surprise par cette soudaine confession. Bien que Lorenzo ait montré une infime parcelle de sa sensibilité, elle savait qu'il restait un homme froid et impitoyable.

« Je ne comprends pas, » avoua-t-elle, cherchant à déchiffrer les pensées de cet homme complexe. « Pourquoi m'avez-vous achetée si vous ne comptez pas m'utiliser comme bon vous semble ? »

Lorenzo réfléchit un instant avant de répondre. « Je ne peux pas tout t'expliquer maintenant, Chiara. Mais sache que je ne te veux pas de mal. Je suis peut-être un homme froid, mais je ne suis pas dénué de principes. »

Il se leva lentement du lit, les yeux fixés sur Chiara, comme s'il voulait graver son visage dans sa mémoire. « Il est tard. Essaye de dormir, et oublie ce qui s'est passé ce soir. »

Sans un autre mot, Lorenzo quitta la chambre, laissant Chiara seule avec ses pensées tourmentées. Elle repensait à cette conversation étrange, à cette petite part de sensibilité qu'elle avait entrevue chez Lorenzo. Malgré tout, elle ne pouvait pas ignorer la peur et le danger qui planaient autour de cet homme.

Des heures durant, Chiara resta éveillée, incapable de se rendormir, plongée dans ses réflexions. Elle se demandait ce que l'avenir lui réservait, comment elle pourrait échapper à cet homme qui la terrifiait et la fascinait tout à la fois. Elle se promit de rester sur ses gardes, de ne pas se laisser berner par les rares moments de vulnérabilité que Lorenzo laissait transparaître.

Finalement, l'épuisement eut raison d'elle, et Chiara sombra dans un sommeil agité, hanté par les ombres de Lorenzo et de ce qu'il représentait.