Chapitre 01
Chapitre 1 : Ce que je suis.
(Lisez, aimez, commentez et partagez, vous m’aurez faites plaisir)
-Je ne parlemente pas, soit tu as l’argent pour me payer ou bien tu circules. Je n’ai pas le temps. Dis-je en prenant mon verre de limonade pour m’éloigner de lui.
Je suis dans un lounge quelque part dans la ville de Conakry. Comme chaque soir depuis trois ans, j’ai reçu l’appel de ce type qui m’a donné rendez vous à cet endroit. Un de ces amis qui est un client régulier lui a parlé de moi.
Il n’est pas mal dans son genre, il est de peau très foncée, grand, assez charmant et il sent très bon un parfum que tu sens , n’est pas bon marché.
Alors pourquoi veut-il débattre sur le prix que je lui ai donné ?
Il n’a pourtant pas l’air d’un type pauvre. Je n’aime pas les hommes qui se pointent devant moi, et se mettent à me discuter le prix, comme si j’étais une vulgaire chemise suspendue dans un magasin au grand marché de Madina.
Contrairement à ce que pensent mes clients et les gens autour de moi, je ne fais pas ça pour de l’argent.
Coucher avec des hommes différents, prendre le contrôle sur tous ces porcs, c’est ce qui me procure du plaisir.
Je suis celle qui fixe les conditions. Je décide de l’endroit et comment les choses vont se passer.
Je me lève et vais m’asseoir un peu plus loin. S’il n’a pas d’argent, qu’il ne me chauffe pas les oreilles.
-C'est un ami qui m’a donné ton contact. Il m’a assuré que tu étais de très bonne compagnie, dit-il derrière moi.
Il m’a suivi.
-Cet ami t’a certainement dit aussi que je ne suis pas une de ces putes qu’on peut embarquer pour quelques billets de francs guinéens. En temps normal, je ne discute pas comme ça, les clients savent déjà à quoi sen tenir.
-D’accord… ton prix est le miens. Je veux découvrir ce qui rend mon ami aussi accro à toi, dit-il en essayant de tendre sa main pour me toucher la joue avec son regard libidineux. Mais je recule.
À cause de la musique qui passe, je suis obligé de parler fort pour me faire entendre :
-Il faut que les choses soient claires, c’est moi qui pose les conditions. Pas de baisers, pas de mots doux, pas de câlins. Tu me paie pour baiser et c’est ce que nous allons faire. Tu n’auras rien de plus.
Il me fait un petit sourire satisfait avant d’agiter sa clé de voiture pour me faire comprendre qu’il faut qu’on y aille. Je descends de la chaise et réajuste ma robe mini avant de récupérer mon sac et de le suivre dehors.
Une fois dans le parking, je lui dis que je prendrais ma voiture et qu’il n’avait qu’à me suivre dans la sienne.
-Je ne sais même pas comment tu t’appel, me dit-il.
-Tu n’as pas besoin de connaitre mon nom. Dis-je avant de débloquer ma voiture et de m’y installer.
Pendant que je roule vers l’hôtel, mon cœur commence à battre et une panique commence à s’emparer de moi comme à chaque fois que j’ai un nouveau client.
Je ne sais pas comment il est, coté caractère et délire sexuel. En gros, je m’expose tout le temps à tomber sur des hommes complètement barge qui pourraient, s’ils le souhaitent, me faire des choses pour lesquelles je n’ai pas donné mon accord.
Je gare ma voiture et descends en balayant le parking du regard pour repérer mon client. Je vois sa voiture qui se gare un peu plus loin.
Je vais l’attendre devant le hall et nous nous dirigeons vers l’intérieur ensemble. Je vais à la réception pour demander la clé de la chambre que j’ai déjà réservée.
Presque tout le monde me connait dans cet hôtel. Je fais passer tous mes clients ici. La réceptionniste me sourit avant de me tendre la clé.
C’est une jeune fille qui a à peu près mon âge et que j’apprécie beaucoup.
Le premier jour où je suis venu ici avec un client, c’est elle qui était à la réception. Au lieu de me prendre de haut et me jeter ce regard que beaucoup de gens me jettent souvent, disant : « tu n’as pas honte de te prostituer ?», elle s’est contenté de façon neutre, de faire son travail et même de m’adresser un sourire très bienveillant et sans jugement.
Depuis ça, elle m’ait très sympathique. Je ne dis pas que nous sommes devenues amies, mais contrairement aux autres employés de cet établissement, nous échangeons quelques phrases et des sourires quand je la trouve à son poste.
C’est un avantage aussi que je sois connu dans cet hôtel, pour des raisons de sécurités.
Je monte dans la chambre avec mon client qui me suit de près. Dès que j’entre, je vais d’abord m’enfermer dans la salle de bain.
Les choses se passent généralement bien quand il s’agit des habitués. Je connais leur délire, leur goût et ce qu’ils aiment. Mais quand il s’agit d’un nouveau client, je me sens toujours en danger.
De petits coups frappés à la porte me sortent de mes pensées. Je me rince le visage avant d’ouvrir la porte.
-Tu peux m’appeler Momo. Dit-il
-Pardon ?
-Mon prénom c’est Momo. Dit-il en me caressant le bras.
Je le regarde et mes yeux vont tomber sur la bosse qui s’est formée dans son pantalon. Comme une automate, je me mets à me déshabiller et vais me coucher sur le lit. Il fait de même et vient me rejoindre le regard assombri par cette envie qu’il a de me posséder.
-Qu’est ce que tu aimerais que je fasse ? Lui demande-je pendant que j’ouvre lentement les jambes.
Ses yeux s’attardent sur mon entrejambe avant de remonter sur ma poitrine. Il se lèche les lèvres comme s’il était en face d’un plat succulent qui lui met l’eau à la bouche.
-Ce gros porc de Bangoura ne m’a pas menti. Tu es vraiment une très belle femme, dit-il en me coulant un regard libidineux.
-Je t’avais dis que je ne voulais pas de mot gentil. Nous sommes là pour baiser, qu’on en finisse.
Je tire une protection de mon sac et la lui tends en me mordant les lèvres. Il l’enfile et la partie commence. Il me monte une grande partie de la nuit avant que je ne lui demande de partir :
-Je pensais que la chambre était réservée pour toute la nuit. Dit-il en s’étirant.
-Oui, mais je ne dors jamais avec un client. Tu vas donc te lever et partir.
Il me regarde intensément avant de se lever et de récupérer ses habits. Il sort une enveloppe de la poche arrière de son pantalon qu’il me tend. Je vérifie que le compte y est avant de la glisser dans le tiroir de la table de chevet.
-Je comprends pourquoi Mouctar me dit qu’il est accro à toi. Tu es une sacrée chaudasse au lit. Murmure-t-il en enfilant ses vêtements.
Je ne lui réponds rien et me contente de lui faire un sourire forcé. Dès qu’il met un pied dehors, je me précipite dans la salle de bain. J’ouvre le pommeau d’eau et laisse l’eau couler sur ce corps que je viens encore une fois de souiller.
Ce corps qui me vaut toutes mes souffrances aujourd’hui. Je me demande des fois si j’avais un corps différent, une bouche différente, des yeux différents, une allure différente, je ne serais peut-être pas passé par tout ça.
Un corps que j’échangerais volontiers contre n’importe lequel qui m’aurait permis de passer inaperçue il y a quelques années.
Maintenant que je fais le boulot que je fais, j’ai appris à m’accommoder de celui-ci. J’attire les hommes et ce, depuis que je suis petite. J’ai quelque chose qui les attire vers moi comme des moustiques devant une ampoule.
À l’aide d’une éponge, je me frotte vigoureusement le corps pour faire disparaitre les traces de cet énième homme qui m’aie passé dessus.
Je me sens sale à chaque fois que je couche pour de l’argent.
Après la douche, je passe le peignoir et vais prendre mes comprimés pour le sommeil dans mon sac. J’en avale un avant de me glisser sous les draps. Quand j’ai un client, je réserve toujours la chambre pour la nuit, malgré que ces hommes n’y dorment jamais.
Le lendemain matin, je décide d’aller prendre le petit déjeuné dans le resautant de l’hôtel. Je commande des crêpes au chocolat plus un verre de jus d’orange et une salade de fruit.
Pendant que j’attends ma commande, je sens un regard sur moi. Je regarde autour de moi mais ne remarque personne. Mes yeux se bloquent néanmoins sur un monsieur de peau très claire assis tout seul au fond de la salle.
Il porte des lunettes de soleil et est habillé tout en noir. Je pense peut-être que c’est lui qui me regarde mais je n’en suis pas sûre.
Mon regard s’accroche à lui un moment avant que mon attention n’en soit détournée par le serveur qui m’amène ma commande. Il me souhaite bon appétit avant de disposer.
Une fois chez moi, je prends une douche, me passe une crème sur le corps et opte pour une chemise bleu nuit, un pantalon de la même couleur que j’assortis avec des escarpins rouges. Je me maquille légèrement et attache mon tissage. Il est 10H par là lorsque je finie de me préparer. Ma dame de ménage arrive au moment ou je sors de la chambre :
-Bonjour madame, me dit-elle quand elle me voit sortir de la chambre
-Bonjour, Oumou. Tu n’as pas besoin de nettoyer toute la maison, tu l’as déjà fais hier. Nettoies juste les toilettes et tu me ranges les habits sur le lit dans l’armoire.
-Oui madame, je dois faire la cuisine ou ce n’est pas la peine ?
-Ce n’est pas la peine. Je mangerais dehors avant de rentrer. Vois dans le frigo en partant, tu prends le reste de la nourriture d’hier pour tes enfants.
Sur ce, je prends mon sac et mes clés de voiture pour sortir.
Oumou est une jeune femme d’à peu près 35 ans, je ne lui ai pas demandé son âge exact. Elle vient de Mamou selon le peu qu’elle m’a raconté sur elle.
Son mari est décédé il y a trois ans en lui laissant quatre bouches à nourrir. Le plus jeune de ces enfants n’a que quatre ans.
Elle a quittée son village pour Conakry dans l’espoir de trouver du travail pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle était avec une société. Mais on ne lui payait même pas la moitié de ce que payais à l’agence.
Elle est venue pleurer sur mes pieds une fois et m’a raconté que l’agence ne leur donnait pas assez pour vivre alors que les employeurs payaient suffisamment bien. Son histoire m’a touchée, j’ai donc voulu l’aider. Elle a démissionnée de l’agence et je l’ai prise avec moi. Je lui paie la même somme que je donnais à l’agence et selon ce qu’elle me dit, ça l’aide à joindre les deux bouts.
Nous sommes dimanche aujourd’hui, je vais aller faire un tour dans mon institut de beauté « Feeling Beauty ». J’ai ouvert un Spa il ya quelques mois et grâce à Dieu, les affaires vont bien. J’ai engagée une administratrice qui gère tout. Elle me fait juste le compte rendu et le débriefing chaque fois que c’est possible.
L’institut est situé dans un quartier très chic de Conakry. Je m’y rends à chaque fois que je trouve le temps.
Quand j’arrive à l’institut, le coin est bondé de monde. Je vais saluer quelques clientes que je reconnais et m’assure qu’elles sont bien traitées et qu’elles sont satisfaites du service. Je fais le tour de l’établissement avant d’aller me poser sur un des fauteuils de pédicure. Je prends mon téléphone de mon sac et lance le numéro de ma bonne copine. Ma fifi nationale. Elle décroche au bout de la troisième sonnerie avec une voix ensommeillée :
-Grosse flemmarde, tu es encore au lit ?
-Tu voulais que je sois où un dimanche matin comme ça ? J’étais dehors ma copine. Tu connais mon vieux chauve là, il m’a culbuté toute la nuit. J’ai des courbatures partout.
-Et c’est ce vieux machin là qui peut te fatiguer comme ça ? Dis-je en éclatant de rire.
-Tu ne sais pas de quoi tu parles. Il paie bien, mais tu vas la sentir passer.
-Bon, je t’attends à l’institut.
-J’avais complètement oublié que nous avions rendez-vous.
-Tu bouges ton gros postérieur de ce lit et tu te ramène.
Je raccroche le téléphone avant qu’elle ne commence à argumenter sur comment elle est fatiguée et pourquoi elle ne peut pas me rejoindre. Je commence déjà mes soins en attendant ma copine.
Elle arrive une petite heure plus tard avec des lunettes de soleil sur le net, une robe moulante noire, des tongs et un foulard sur la tête.
La go n’a fait aucun effort pour s’apprêter. J’ai l’impression qu’elle est venue comme elle est sortie du lit. Elle vient me faire la bise avant de prendre place sur le fauteuil près de moi.
-Tu as la gueule de bois ? Lui demande-je quand elle fini de s’installer.
-Répète encore ma sœur. J’ai l’impression que ma tête va exploser.
-Quand je te dis d’aller doucement avec la boisson, est-ce que tu m’écoute ? Maintenant, voilà les retombées.
-Ah pardon. Ce n’est pas parce que toi tu sais boire modérément que tu vas me casser les oreilles. Hier, je ne t’ai pas vu. Me dit-elle pendant qu’elle enlève ses lunettes et son foulard.
-J'avais un nouveau client hier. Je l’ai amené au « Shelman»
-Je ne comprends pas pourquoi tu aimes fréquenter cet hôtel. Tu vas tellement là-bas qu’on a l’impression que tu es actionnaire.
-Tu connais mes raisons, ma sœur. Contrairement à toi, je n’ai pas bu une goute d’alcool hier et j’ai dormi une bonne partie de la nuit. Mon client est parti tôt.
Fifi est une jeune femme d’origine béninoise qui a une forte corpulence. Elle est grande, avec un teint clair très beau. C’est une fille très extravertie, une fêtarde née.
Elle non plus, la vie ne lui a pas faite de cadeau. Elle fait le même métier que moi et au début, c’était pour payer ses études mais maintenant, elle le fait pour la vie de luxe et les avantages.
Comme moi, elle a de gros bonnets comme client. N’allez pas croire que nous sommes des prostitués comme celles que vous voyez dans les rues de Conakry hein. Sales et mal entretenues.
Avec ma copine, nous avons un groupe de client très restreint et pas n’importe lequel. Nous n’avons que des hommes de la haute.
Des hommes hauts placés dans le gouvernement et dans les grandes institutions. Ce Momo d’hier là, c’était une exception parce qu’il m’a été recommandé par un client qui m’ait fidèle et qui paie très bien par-dessus tout
Avec Fifi, nous avons passé une journée agréable à se faire pomponner et à prendre soin de nous. Fifi a fait la totale, soins du corps, du visage, pédicure, manucure. Elle a reprit son tissage alors que moi, j’ai juste refais ma manucure et c’est tout.
Après l’institut, nous décidons d’aller faire un tour. Nous allons faire du shopping ou je me dégote de jolies petites robes qui me serviront pendant mes prochains rendez-vous. J’ai un corps qui rend les hommes fous et j’ai appris à jouer dessus. C’est moi qui détiens le pouvoir maintenant.
Nous terminons la journée dans un restaurant très chic du centre ville. Un autre détail de mon mode de vie, il faut toujours fréquenter les endroits UP. Les endroits qui ne sont fréquentés que par les gens de la haute.
Pas que je veuille spécialement me faire remarquer par d’autres potentiels clients, c’est juste que mon standing de vie m’oblige à agir ainsi.
Nous commandons nos plats et cette sensation d’être observé refait surface. Je balaie le restaurant du regard mais ne remarque personne comme ce matin. Tous les clients semblent occupés à autre chose qu’à m’observer.
-Tu cherches quelqu’un ? Me demande Fifi qui a remarqué mon attitude.
-Pas spécialement. J’ai eu la sensation que quelqu’un me regardait.
-Tu ne passes pas inaperçue ma belle. Depuis le temps, ça ne devrait plus te causer problème que tu te fasses observer. Tu es une bombe ma poule. Dit-elle en roulant des yeux.
Elle a peut-être raison, je me fais des idées. Je devrais avoir l’habitude qu’on me regarde maintenant. Je me fais déshabiller du regard à chaque fois que je sors de chez moi.
Fifi et moi finissons de manger pendant qu’elle me raconte qu’un de ces clients lui a envoyé un message pour lui donner rendez-vous dans un hôtel. Un de ses clients blancs qui vient d’atterrir.
-Il vient d’arriver et il veut déjà te voir ? Dis moi, tu leur donne quoi à tous ces gars ?
-Le bon tournement de rein, ma sœur. Si tu leur donne ça bien, ils reviendront toujours avec un bon paquet d’argent. Je dois me dépêcher ma puce. Il faut que je me prépare pour mon blanc. Me dit-elle avant de se lever. Elle ouvre son porte feuil mais je l’arrête, lui disant que j’allais payer la note. Elle me fait la bise et sort précipitamment du restaurant.
Je mange mon dessert sans me presser. Je n’ai rien de prévu ce soir.
Je suis entrain de jouer avec ma nourriture lorsque je lève la tête et mes yeux vont tomber sur un homme qui est assis à la table d’en face. Je ne pense pas avoir remarqué sa présence à notre arrivé.
Il ressemble étrangement à l’homme que j’ai vu dans le restaurant de l’hôtel, un peu plutôt dans la journée. Il ne détourne pas le regarde lorsque je lève la tête. Je soutiens son regard mais de si loin, je ne peux pas voir la couleur de ses yeux. J’aurais aimé pourtant. Tout ce que je peux voir de là ou je suis, se sont ses cheveux bouclés.
Je paie l’addition une demi-heure plus tard et sors du restaurant sans plus tenir compte de l’inconnu de la table d’en face.
Je rentre chez moi autour de 19H. Je prends une douche, mets mon pyjama et vais m’asseoir sur mon canapé. J’allume la télé et zappe toutes les chaines mais rien ne m’intéresse vraiment. Je mets donc sur une chaîne musicale et m’allonge tout en pensant aux circonstances qui m’ont mené à cette vie que je mène aujourd’hui.
Note de l’auteur : Nous commençons une nouvelle aventure. Je ferais de mon mieux pour poster aussi régulièrement que possible c'est-à-dire, une fois par semaine.