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Chapitre 01

1ère Partie : Changement rapide

(Avant tout sachez que meunolène nameu, malène ko dakk fouff. Damako doundou si pet rek. On y va pour une nouvelle aventure...)

Pour commencer, j’pense avoir été un bon grand frère. J’ai toujours été exemplaire sur toutes les lignes. Ma seule préoccupation était mes études. J’ai instauré cet amour des études à mes frères et sœurs mais si l’une de mes sœurs était plus concentrée sur les coiffures. Bref, j’ai très su qu’elle voulait se concentrer sur la beauté. J’ai parié que tôt ou tard, elle allait suivre son rêve qui était de coiffer et de maquiller. Hormis elle, les autres ont réussi dans les études. Chaque jour, nous sortions ensemble de la maison tôt le matin pour revenir le soir. Avec le temps, j’étais le premier à finir les études. J’étais très brillant. Mes parents étaient fiers de moi. J’étais très proche de papa et maman. Mes frères me prenaient comme leur idole. J’ai toujours veillé sur eux. Mon passe temps était la lecture, la prière et mes discussions avec mes parents. Mais comme vous le savez, au Sénégal le boulot n’est pas tout le temps basé sur le CV mais plutôt sur les connaissances. J’ai toujours rêvé d’être un architecte. L’architecture a toujours été mon rêve premier. J’ai déposé dans les grands cabinets mais sans succès. J’faisais des stages sur stage. J’avais fini par me lasser et rester à la maison. J’faisais des petits boulots, genre vendre des cartes de crédit, tantôt, j’allais prendre des parfums sur la femme d’un de mes ex professeurs qui était si proche de moi. Ce monsieur m’aimait beaucoup et m’appréciait à ma juste valeur. Mon chômage lui faisait si mal. Heureusement sa femme était une grande commerçante. Elle vendait des parfums, des tissus, bref, elle faisait des allers et retours en Chine. De temps en temps, si les cartes ralentissent, j’pars récupérer des parfums que j’plaçais. Je n’avais pas le choix, il me fallait bouger pour ne pas rester à dormir et me réveiller. Je n’avais qu’un seul ami, les sorties et les dragues n’étaient pas mon fort. Même si ce sera difficile à croire, durant mon cursus scolaire, je n’ai jamais eu une copine. Malgré l’intérêt de certaines filles, j’étais préoccupé que par ma réussite et mes études. J’gagnais petit à petit ma vie. Je n’avais pas des bénéfices extraordinaires mais j’avais de quoi donner à mes parents, juste des sommes symboliques. Maman priait pour moi et papa avait pitié de moi. Ils m’ont toujours soutenu. Certes nous avions un train de vie normale mais papa n’avait plus que 5 mois à travailler avant de prendre sa retraite. Il était pensif et commencé à perdre du poids. Il pensait surement à la relève de la famille. J’suis l’ainé et je n’avais pas encore trouvé un solide boulot. A chaque fois, j’essayais de le rassurer mais comme à chaque fois, il me rassurait à son tour que ce n’était rien de grave et qu’avec l’âge, c’est normal qu’il maigrisse. Les mois passèrent vite et papa avait pris sa retraite. Mes frères ont du arrêter leurs études faute de moyens. Leurs formations étaient chères. Notre vie se basait pour le moment sur la pension de papa. Vu que Dieu existe pour tout le monde, un de mes frères a trouvé un bon boulot. Il a commencé à travailler avant d’intégrer mon autre frère. Ils ont fait la gestion et ils étaient brillants. J’étais trop content pour eux. Ils gagnaient très bien leur vie. En un temps record, ils sont véhiculés. Ils ont même réussi à ouvrir un salon pour ma sœur et modifié la maison. L’autre sœurette continuait ses études.

Mais comme on le dit parfois le bonheur ne vient jamais seul. Leur réussite a poussé mes parents à changer de comportement à mon égard. Maman était devenue une autre personne, elle a même entrainé papa dans ses agissements. Du jour au lendemain, j’suis devenu l’incapable, le fainéant etc. Je n’arrivais pas à entendre un mot doux, réconfortant de maman. Tout ce que j’obtenais en elle, c’était des insultes, des humiliations, que des termes qui font mal. Je me suis dit que c’était passager, surement, si j’retrouve un bon boulot, j’retrouverai ma place d’ainé. Je n’avais plus droit à la parole. On ne m’avertissait en rien. J’étais devenu un étranger dans ma propre famille. Mes frères je ne leur en veux pas. Ils sont encore jeunes et faciles à influencer. La personne qui me surprenait le plus, était mon père. Comment il a pu tomber si bas. Il est le capitaine du bateau. Il n’avait plus de parole dans la maison. Maman décidait sur tout et en tout. Mes frères lui donnaient de l’argent. Ils lui couvraient de cadeau, de l’or, des tissus. Chaque cadeau reçu est une nouvelle occasion de me traiter de tous les noms « Vous êtes vraiment des enfants que toute mère aimerait avoir. Vous me rendez fière. Je ne regrette vraiment pas de vous avoir mis au monde. Vous êtes ses genres de fils qui ne nous rappelle pas notre grossesse, ni le douloureux accouchement. Vous n’êtes pas les ainés vous vous comportez comme des vrais adultes. Contrairement à certains fils, qui ne font qu’augmenter les charges. Depuis leur naissance, tu continue à leur nourrir, habiller etc… Niak diom ba déééé. Tchiiim. Manger, coucher et dormir ».

C’est tout ce que j’recevais de maman sous l’œil de papa et mes jeunes frères. La cadette Amina était restée toujours elle-même. Elle me témoignait toujours sa gratitude et ne me manquait jamais de respect. Avec mes frères une distance s’est installée et j’peux parier que maman n’y est pas étrangère. Qu’importe, ils resteront toujours mes petits frères. Avec eux, c’était bonjour et bonsoir. Le moment choisit par maman était l’heure du repas, pour lancer ses piques. J’continuais mes petits business malgré tout. Si j’revenais avec une somme d’argent, j’essayais de le donner à ma mère mais elle refusait maintenant en me disant « tu veux que j’attrape le tétanos avec ses pièces. Tu n’as pas vu que maintenant, j’plie des billets. Garde tes maudites sommes pour toi. Essaie de te trouver de nouveaux caleçons ». Et si je me tournais vers mon père, il répliquait « Tu n’as pas entendu ta mère ».Les mots étaient durs mais je me devais de vivre avec. J’étais limité dans la maison. Si j’tardais à manger, j’étais obligé d’attendre le prochain repas. Si mes frères descendent, c’est la fête. C’est maman qui les sert à manger et les donne à boire. Et c’était à moi de préparer le thé pour eux. Et oui vous ne rêvez pas. J’étais le boy de la maison plus l’ainé. Et le pire, j’devais aller moi-même à la boutique pour acheter le thé. A mon retour, j’devais rendre la monnaie à mes frères. Ça ne me faisait pas si mal que ça parce que j’avais l’habitude de faire le thé pour les membres de la famille. Mais la façon dont se passent les choses. C’est comme si j’étais leur esclave mais Dieu est grand. Après chaque normaux, j’devais frapper chaque porte de la chambre de mes frères pour leur remettre leur tasse de thé. C’était devenu mon quotidien. Mon seul endroit où je me sentais à l’aise, c’était dans ma chambre. Même m’assoir devant la porte de ma chambre n’était plus facile. Chaque passage de maman était une occasion de me lancer des piques.

Avec le temps, même ma relation avec notre cadette a changé négativement. Elle me répondait à peine. J’ai compris qu’elle a attrapé le virus. Ça ne pouvait plus continuer. J’ai pris le risque d’aller voir papa pour m’expliquer. J’ai attendu un jour après le diner pour discuter avec mon papa.

Sora : Papa, j’veux te parler seul à seul si possible.

Ma mère : Depuis quand cette maison a des secrets. Si tu veux parler vas-y on t’écoute.

Sora : Papa ? J’attends votre réponse.

Mon papa : Sora tu as bel et bien entendu ta maman. Y’a pas de secret dans cette famille. Si tu as quelque chose à dire vas-y nous t’écoutons.

Mes frères et sœurs se sont levés et sont sortis du salon. Maman a essayé de les retenir mais sans succès. Ils ont dit qu’ils étaient fatigués et ils devaient terminer quelques travaux avant d’aller au lit. Cette dernière phrase inspire à nouveau maman pour me lancer des pierres « J’avais oublié que vous avez des responsabilités et que vous n’avez pas trop de temps à polémiquer. Que Dieu vous bénisse mes fils adorés ». Ils sortirent et me laissent avec papa et maman.

Sora : Ok Papa, j’aimerai savoir ce qui se passe. Pourquoi subitement ce changement ? J’suis l’ainé de cette famille et j’pense que je ne vous ai jamais manqué de respect. Mon seul but était de vous épauler et de prendre la relève. Mais l’homme propose, Dieu dispose. S’il ne s’agissait que de moi, j’serai le premier à avoir un boulot et aider mes frères. Dieu en a décidé autrement et j’respecte sa volonté. Tu m’as toujours éduqué dans la foi et tu m’as toujours dit d’accepter les décisions du Bon Dieu. De ne jamais envier personne, ni prendre le bien d’autrui, de ne jamais me presser et d’attendre mon heure. Mes frères et sœurs ont su trouver de bon boulot mais ils resteront toujours mes petits frères et petites sœurs. Les destins ne sont pas pareils, mais à chacun son heure de gloire. N’oublie pas, j’suis encore jeune et j’ai l’avenir devant moi. Tout peut arriver du jour au lendemain.

Maman : (Elle éclate de rire). Non papa ne répond pas. J’vais le faire à ta place. Tu demandes pourquoi le changement ? Tu dis que tu voulais prendre la relève ? Tu es fou ou quoi ? Tu attends ton heure tu dis. Est-ce qu’elle n’est pas passée ? Que ce soit la première et la dernière fois que tu oses te comparer à tes frères qui te donnent à manger. Grâce à eux la situation de la maison a changé. C’est comme ça que tu comptes prendre le relais. Manger, coucher et dormir. Mansour ne nous emmerde pas et ne joue pas aux victimes. Tu es un incapable, heureusement que nous n’avions pas un seul enfant sinon, nous allions manger un de ses quatre du sable. Ton papa n’a pas le temps de polémiquer avec un gamin impoli. Donc c’est à cause de tes paroles à la con que tu as dérangé et chassé mes dignes enfants du salon. Hey lèves-toi et sors du salon indiscipliné (en m’indiquant la porte de sortie).

Je n’ai pas répondu à maman, je l’ai juste regardé en attendant qu’elle termine ses insultes pour attendre la réponse de papa. Mais c’est peine perdue, j’pense que papa a été marabouté. Je ne reconnais plus ce papa qui avait le contrôle de sa maison. Aujourd’hui papa n’est qu’une simple marionnette qu’on manipule comme pas possible. J’attendais une réponse de lui mais à ma grande surprise après une énième question de moi.

Sora : Merci maman. Mais j’parle avec papa. Stp, papa j’veux ta réponse.

Papa : Que veux-tu entendre de plus ? Ta maman t’a répondu. Je n’ai plus rien à ajouter.

Sora : Donc si j’ai compris tu es du même avis que maman.

Il hoche la tête en guise de confirmation. Je me suis levé et j’ai regagné ma chambre. Cette nuit même si j’avais mal au plus profond de moi, je n’ai pas pleuré. J’ai décidé depuis ce jour d’être fort et de prendre mon avenir en main. Le lendemain, je me suis levé très tôt que d’habitude et j’suis parti déposer mon CV dans certains cabinets de la place. J’ai fini mon parcours vers les 11h du matin. Je n’oublierai jamais ce jour. En rentrant à la maison, j’ai vu une grande maison en construction. Je me suis rapproché du chef de sentier pour lui demander s’il peut me prendre comme journalier. Il était étonné de me voir avec mon habillement correct.

Le chef de sentier : Tu es quoi ??? Qu’est-ce que tu sais faire ? Et si je te prenais tu n’as pas de tenu de travail. J’pense que tu as un problème de transport. Je t’offre ses 2.000F et rentre. Tu n’es pas fait pour le métier de maçon. Si je ne me trompe pas tu es un étudiant qui vient de terminer ses études et qui peine à trouver un travail.

Sora : Oui père tu as vu juste. Mais stp, j’veux travailler. Manœuvre, j’peux aider les autres en leur donnant du sable, de l’eau etc. Je ne sais pas moi mais stp, fais moi le plaisir de me laisser travailler.

Le chef de sentier : J’salue ton courage. Si tu insistes. Vas-y tu peux commencer à travailler. Je m’appelle Abdoulaye NDIAYE mais on m’appelle père NDIAYE maçon.

Sora : Moi c’est Mansour mais SOra pour les proches.

Je le remercie avant de soulever mon pantalon et retrousser les manches de ma chemise. C’était la chose la plus difficile que j’venais de faire dans ma vie. Respect à tous les maçons. Mon premier jour était difficile. J’apportais de l’eau pour qu’il gaze le ciment. J’faisais en même temps le thé. J’ai tué une journée et à ma descente, le chef de sentier en l’occurrence père NDIAYE me tend un billet de 5.000F avant de me dire « on paie 3.000F pour vous mais toi, j’préfère te donner 5.000F. Tu pars dans qu’elle direction ? J’réponds. Ça faisait le compte, il partait dans cette direction. Il avait un pick-up et il rentrait avec ses trois enfants qui travaillaient avec lui. Il m’a déposé presque chez moi. Avant de me dire « si tu comptes continuer, tu peux nous attendre chaque jour ici à 7h du matin ». J’accepte avant de lui remercier à nouveau. Il suffisait que j’marche moins de 10mn pour arriver chez moi. Je me rappelle le sourire moqueur de maman, lorsqu’elle m’a vu entrer avec mon état. Je l’ai salué respectueusement.

Maman : (Hahahaha). Regarde-moi cet incapable. On a payé toute cette somme pour tes études et qu’es-tu devenu, un maçon. Non plutôt un "manœuvarre" comme le dit les sénégalais. Niak diom. Tu fais honte à la famille.

J’ai continué mon chemin et ouvert ma chambre. Je me suis déshabillé et j’suis ressorti pour prendre ma douche. Après mon bain, j’suis sorti et j’ai demandé à la bonne si y’avait quelque chose à manger. Maman est sortie de sa chambre pour me répondre.

Maman : Tu avais laissé quelque chose ici. Pourquoi tu es osé ? Y’a rien pour toi. Le repas qui restait, j’ai dit à Fatou qu’elle le donne aux talibés. Le repas qui reste est destiné pour les fiertés de cette maison. Normalement tu étais au travail, forcément, tu es payé parce que c’est comme ça que ça se passe avec un "manoeuvarre". Pousse ici et n’embête pas Fatou.

J’ai regagné à nouveau ma chambre. Avant de ressortir après une 20taine de ma chambre pour acheter du pain fataya parce que j’avais si faim et que je ne pouvais pas attendre le diner. A mon retour, maman était encore dans la cour, elle riait toujours à chaque fois qu’elle me voyait. Après avoir mangé mon pain, je me suis couché pour me reposer. J’étais tellement fatigué que je ne me rappelle pas quand est-ce que je me suis endormi. J’étais réveillé par Fatou qui m’appelait pour le diner. Je n’avais pas faim et j’en ai profité pour aller saluer papa et mes frères. Parce qu’on ne s’était pas vu de la journée. J’ai regagné ma chambre pour me coucher parce que demain, j’devais me réveiller tôt pour aller au boulot. Je ne voulais en aucun cas, être en retard, parce que NDIAYE maçon ne fait que m’aider. Je me suis déshabillé pour me coucher avant que maman revienne frapper à ma porte et me tend de l’argent « Va acheter du thé. Tes frères n’en ont pas bu aujourd’hui. Fais vite, ils doivent se coucher car, ils se réveillent tôt pour aller travailler ». Sans broncher, j’prends l’argent en prenant la direction de la porte, Fatou m’intercepta.

Fatou : STP, donne j’vais acheter pour toi. Va ranger les matériaux de thé.

Elle était toujours respectueuse à mon égard. Elle se sentait mal de la manière où j’étais traité par mes parents. Elle voulait vraiment me rendre service. Maman ne l’a pas laissé faire. Elle avait vu la scène avant qu’elle ne crie.

Maman : Fatou tu te fiches de moi ou quoi ? Tu as fini de laver la vaisselle. Sauvage, tu as ton propre travail et tu te mêles des autres choses. J’attends que tu sortes de la maison et tu verras. Satan. Je ne sais pas ce qui se passe entre vous, mais s’il t’enceinte, que tes parents ne viennent pas se plaindre. Idiote.

Cette parole m’a surpris et m’a fait trop mal. Comme d’habitude, j’ai avalé avant de remercier Fatou de son geste et de lui demander d’aller faire son travail. Je l’ai présenté des excuses à la place de maman. La phrase de maman l’avait vraiment gêné mais elle a fait semblant. J’suis parti moi-même à la boutique. A mon retour, je ne sais pas comment mais j’ai trouvé tout le nécessaire dans ma chambre. Inutile d’aller chercher loin. C’est l’œuvre de Fatou. J’ai commencé le thé malgré le sommeil et la fatigue. J’ai servi le léweul, comme d’habitude, j’faisais le tour des chambres pour servir. J’ai entamé le second avant de terminer, ils étaient déjà couchés. Quand j’ai frappé 2 fois à la porte d’un de mes frères, maman est sortie « tu es fou ? Tu ne peux pas deviner qu’ils se sont couchés. Ne les dérange pas et tu fous le camp avec ton thé. La prochaine fois, sois plus rapide » Je me suis retourné et j’ai rangé les bagages avant de me coucher. On se capte à plus tard.

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