Chapitre 7 : Sans nuage
Allongé dans le lit king-size de notre chambre, je regarde Théa dormir profondément. La nuit est claire en cette période d'automne à Stockholm et j'arrive à déceler les contours parfait de son visage.
Depuis notre arrivée ici, à ma grande surprise, j'ai l'impression de vivre un rêve. J'étais retissant à l'idée de passer notre voyage de noces dans le pays de mes parents, mais Théa semble tout rendre attractif. Nous ne faisons que nous promener, manger et faire l'amour... elle semble connaître mes passes-temps préférés...
Alors que le drap blanc laisse sa poitrine découverte, je me mets à repenser à toute cette histoire, à toute notre histoire! J'aurai pu tout détruire avec mon égoïsme maladif. J'étais prêt à faire d'elle l'esclave de mes désirs, alors que c'est quant elle est libre, qu'elle donne le meilleure d'elle-même!
Avant, je n'arrivais pas à croire qu'on pouvait devenir meilleur au contact de la bonne personne, mais maintenant je le crois. Parce-que je le sait! J'ai la sensation d'être une personne bien plus concentré sur les autres que je ne l'étais, jadis. À présent, je n'ai qu'une obsession: la rendre heureuse! Je veux l'entendre rire, jouir, chanter, crier, pleurer... Je veux tout! Perdre son amour, me briserai, et je ne pourrai pas m'en remettre, je perdrai définitivement pied sans sa présence à mes côtés.
Je me lève doucement du lit, pour ne pas la réveiller. Je passe un peignoir sur mon corps nu, puis prend mon portable sur la table de chevet et pars vers le salon. Il est à peu près 3h du matin ici, je regarde par la baie vitrée le paysage paisible qui s'offre à moi. Stockholm est une ville simple mais pleine de charme.
Je fais un rapide calcul... Matthew étant sur la côté Est, il doit être à peu près 10h à New York. Je compose son numéro et attend qu'il réponde.
Matthew : " Thomas? Ce n'est pas la nuit à Stockholm? " dit-il, surpris et amusé.
Thomas : " Si c'est la nuit, mais c'est le seul créneau que j'ai, si je ne veux pas que Théa entende notre conversation. Je veux un exposé complet sur Simmons. " dis-je, autoritaire.
Matthew : " Je voulais le garder pour ton retour... une sorte de cadeau d'après mariage... mais puisque tu insistes... Il vient de comprendre qu'il a un actionnaire majoritaire. Il essaye par tout les moyens de trouver des informations pour savoir qui sait, mais nous avons si bien brouillé les pistes, que c'est comme-ci, il cherchait une aiguilles dans une meule de foin! " répond-t-il, fièrement.
Thomas : " Continu... "
Matthew : " Quand à Ingerix, et bien, sa côte en bourse à subrepticement chutée, lorsque l'on a su que Henry Simmons n'était plus vraiment le maître à bord... C'est une rumeur qui a été répandu par un ami... "
Thomas : " Je veux bien te croire... Est-ce-que tu peux me garantir qu'à mon retour, je posséderai les 3/4 de cette société? " dis-je, avec détermination.
Matthew : " C'est comme-ci c'était fait! D'ailleurs, quand tu seras l'heureux propriétaire de cette nouvelle succursale, tu pourras m'augmenter! "
Thomas : " J'y penserai... Bon, et bien, je vois que tout roule, même quand je ne suis pas là... enfin physiquement là! Je garde un oeil sur l'avancement de nos projets. As-tu fais le nécessaire pour les parents de Théa? "
Matthew : " On leur a trouvés une maison à Avignon. C'est une ancienne bastide. Nous avons acheté la moitié, puis nous avons demandé à l'agent immobilier de la leur proposer moitié prix. Il a été surpris bien sûr, mais il n'a pas insisté longtemps lorsque nous lui avons donné une commission."
Thomas : " C'est parfait! N'oubliez pas, ils ne doivent soupçonner quoique ce soit. Je veux qu'ils puisent vivre dans la maison qui leur plaît. C'est ce que Théa veut aussi. Si je leur avait offert de la leur payer, ils auraient refusés et je n'ai pas le temps de me battre avec eux. Prévenez moi lorsqu'ils auront signer les papiers. Cela signifiera qu'ils annonceront leur départ imminent à Théa, et je veux être préparé pour la soutenir. "
Matthew : " D'accord boss... "
Thomas : " Arrête de m'appeler comme ça! On dirait le surnom d'un personnage de série télé. " lui dis-je, agacé.
Matthew : " J'ai encore du mal à te tutoyer, c'est le seul compromis qui marche pour l'instant. " répondit-il, amusé.
Thomas : " Il n'y a rien de bien extraordinaire dans ça, je... "
Théa : "Que fais-tu? " dit-elle d'une voix ensommeillée dans mon dos.
Je me retourne et la voit dans le salon, couverte d'une robe de chambre en satin bleu à demi-ouverte.
Thomas : " Je te rappelle. " dis-je, avant de raccrocher rapidement. " Je t'ai réveillée? " demande-ai-je, inquiet.
Théa : " Oui et non. Je t'ai cherché dans le lit et tu n'étais pas là. Tu étais au téléphone avec qui?" demande-t-elle, alors que je m'avance à sa hauteur.
Thomas : " C'était Matthew. " dis-je, vaguement.
Théa : " Une urgence? "
Thomas : " Rien n'est urgent si ça ne te concerne pas. " lui dis-je, en passant ma main sur sa joue. " Il me renseignait sur une fusion-acquisition que j'avais mis en oeuvre, avant de partir. Je voulais juste savoir si il n'y avait pas d'imprévus. "
Je sais qu'elle n'écoute pas ce que je dis, sa joue est posée sur ma paume et elle se penche doucement pour savourer ma caresse. Elle est si belle... si douce.
Théa : " Viens te recoucher. " dit-elle, me tirant par le bras.
Je la suis jusqu'à la chambre. Je retire mon peignoir et me glisse sous les draps encore chaud de sa présence. Elle enlève son déshabillé et se couche à son tour. Elle pose sa tête sur mon torse, et je l'enferme de mon bras, la serrant contre ma poitrine. Je colle mon nez dans ses cheveux pour respirer son odeur divine. Je sens sa petite main sur ma peau.
Théa : " Je t'aime... " dit-elle, la voix pâteuse.
Je souris en entendant ses paroles. Si tu savais ma belle... L'amour n'est pas assez fort pour décrire ce que je ressens pour toi. Je suis probablement en train de vivre un de ces moments de plénitude parfaite, où tout, jusqu'à l'air que je respire, n'est que béatitude. Les battements de son coeur se font plus lents, et je comprends qu'elle a déjà retrouvée le sommeil.
Thomas : " Je t'aime. " chuchote-ai-je.
Tu peux dormir sur tes deux oreilles, ma belle, je te protégerais, je ne laisserai jamais personne te faire de mal, ou nous séparer. Simmons va regretter d'avoir émis ne serait-ce que le souhait de s'en prendre à toi. Je t'en fais la promesse. Pensais-je, avant de sombrer moi-aussi dans les bras de Morphée.