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. DEUX .

Je me réveille et préchauffe ma machine à café pendant que je me lave le visage. J’ai cogité toute la nuit mais impossible de trouver une solution.

Je pars faire couler mon café et on sonne à ma porte. Je regarde dans le judas et voit Giorgio, j’ai automatiquement le sourire aux lèvres quand je lui ouvre la porte.

Moi : Bonjour Giorgi.

Giorgi : Bonjour Elvira. Bien dormi ?

Moi : Oui. Entre.

Je me décale pour qu’elle puisse entrer.

Moi : Je te sers une tasse de café ?

Giorgi : Oui, s’il te plaît.

Je prends une autre tasse et la pose sur ma cafetière. J’appuie sur le bouton pour enclencher le deuxième réservoir.

Giorgi : Je t’ai ramenée du courrier.

Elle me donne quelques publicités papiers que je jette directement dans la boîte aux lettres. Je regarde les lettres une par une et devine déjà que c’est des menaces d’expulsion, je les lirai ce soir devant une bonne bouteille de vin. Derrière la grosse pile d’enveloppes, je vois une grande enveloppe noire. Je n’ai jamais encore reçu ce genre d’enveloppe. Vu la grandeur et la noirceur de l’enveloppe, je la garderai pour la fin.

Je verse du café dans le verre de Giorgi et je le lui donne, sans sucre évidemment.

- Merci.

Giorgi réchauffe ses mains avec la tasse de café brûlante. L’hiver commence à s’installer en Croatie.

- Ça va ? M’interroge t-elle avec une once de pitié.

- Oui ça va Giorgi. Honnêtement, je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort, ça ne va rien résoudre et si je veux traverser cet épreuve, c’est pas en étant en état de faiblesse.

- Oui, tu as raison. T’as trouvé des solutions ?

- Non pas encore.

- Tu n’as aucun proche qui pourrait t’aider ?

- Non. Tu sais très bien que mon père était ma seule famille. J’ai pas d’ami, rien du tout.

- J’aurai aimé t’aider.

Elle tourne la tête et regarde vers la fenêtre. Je vois vraiment qu’elle est triste pour moi, et ça me touche du plus profond de mon cœur.

- Je n’en doute pas une seule seconde. Ne te préoccupes pas de ça, je trouverai un moyen de m’en sortir.

Giorgi reste encore quelques minutes puis elle s’en va débuter sa journée de travail.

Je me connecte sur mon ordinateur et commence à chercher des éventuels solutions pour me sortir de ce bourbier dont je ne suis pas coupable. Quand je pense à mon père, je ne sais pas quoi ressentir. Comment un homme que j’ai admiré tout ma vie, que j’ai aimé plus que tout au monde a pu me faire ça ? Comment tu peux quitter ce monde en sachant ce que tu laisses comme héritage à ta fille ? Des dettes ? Non mais sérieusement ? Ou avait-il la tête ?

J’ai jamais demander à avoir la vie de luxe qu’il m’a offerte, d’ailleurs je suis toujours restée humble car je savais que c’était éphémère, je n’allais rien emporter dans ma tombe, à l’heure d’aujourd’hui je ne regrette rien, je ne vais pas cracher dans l’eau que j’ai bu quand j’avais soif, mais je pense juste que mon amour pour lui aurait été le même avec et sans cette luxueuse. Et j’espère qu’il le sait.

Après avoir passer une bonne douzaine d’heures devant cet ordinateur de merde, j’en perds la tête. Je n’ai rien trouvée, ou j’ai trouvée des choses qui n’auraient pas été suffisantes en l’espace d’un mois. Je regarde par la fenêtre et vois qu’il fais déjà nuit. Super, une journée de perdue.

Je pars allumer le chauffage, prends une bouteille de vin et la pile d’enveloppes que j’avais laissée de côtés.

Je commence par les plus petites et comme je m’en doutais ce sont des dettes, encore et toujours des dettes. Franchement, mon père est en train de me faire sortir de mes gongs. Qui était cet homme ?

Je balance toutes les lettres à la poubelle. Je garde la dernière. La noire.

Je remplis mon verre de vin, le fait tournoyer et le porte à mes lèvres. Je le bois d’un coup sec puis je prends l’enveloppe et l’admire. Elle est belle. Sa couleur noire, bien qu’elle fasse peur, est envoûtante. Je vois une écriture blanche, je dirais que c’est de la peinture. Et je vois un tampon et un drapeau, un drapeau qui n’est pas celui de La Croatie. Je me redresse instinctivement.

Un drapeau qui n’est pas celui de La Croatie. Ne me dîtes pas que mon père a des dettes partout dans le monde ? Parce que si c’est le cas je préfère ouvrir ma fenêtre et sauter tout de suite.

Je prends mon courage à deux mains et ouvre l’enveloppe. J’en sors une feuille blanche avec une seule ligne marqué dessus. Un lien. Un lien internet. Mais c’est quoi ce cinéma encore ?

Ni une, ni deux, je tape le lien dans la barre de recherche. Je n’ai plus rien à perdre. Si c’est une dette tant pis, et si c’est une chance de m’en sortir, tant mieux.

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