3 - Cette mystérieuse idole

Sana :

Aujourd'hui, c'est l'enterrement de ma sœur. Je m'effondre. Je me retiens pour mes parents qui sont également dans un état mental déplorable. Seulement, on peut dire que je supporte mieux. Je n'ai pas fait d'autres tentatives de suicide. Je l'avoue, Sinus, mon idole m'a sauvé la vie, et m'a également sauvée mentalement. Je soutiens du mieux que je peux mes parents dans cette pénible épreuve. J'ai perdu ma moitié, et je me sens seule comme jamais. Pour ce jour de deuil, je n'ai pas envie de m'apprêter. J'enfile une simple robe, je me brosse les cheveux, et je n'ai pas du tout envie de me maquiller. De toute manière, je vais pleurer, donc, cela ne servira à rien. Je me regarde dans la glace. Je me fais peur. J'ai maigri, mon visage est déformé par la douleur et mes yeux gonflés par les larmes. Je suis à bout physiquement. Mais, je tiens à lui faire honneur, du mieux possible, en l'accompagnant dignement jusqu'au bout. Je sais qu'à un moment donné je vais m'écrouler. Pour l'instant, je dois assurer mon nouveau rôle de pilier de la famille.

Avant de sortir de ma chambre, je regarde une photo de nous deux. Elle était magnifique, bien plus que moi, parce-qu'elle savait s'arranger. Je la pose sur mon cœur, j'ai besoin qu'elle soit avec moi pour avoir le courage d'assister à son enterrement. Je descends, j'ai pris soin d'emmener l'enregistrement avec la chanson du groupe COZ de circonstances "S'envoler loin de moi !". Il y a deux jours, Sinus m'a envoyé un SMS pour savoir comment j'allais. Je suis resté longuement à contempler ce message. J'ignore comment il a réussi à avoir mes coordonnées. Je l'ai informé qu'aujourd'hui, il y avait l'enterrement de ma sœur. Il m'a envoyé un smiley qui pleure à chaudes larmes. J'étais contente de recevoir son SMS. Il est arrivé à point pour m'aider un peu.

Quand nous arrivons dans l'église, il y a déjà beaucoup de monde. Nous passons devant tout le monde, et nous nous asseyons devant. Pendant la messe, nous lançons l'enregistrement avec la chanson du groupe qu'elle aimait tant. Mes yeux piquent, c'est compliquer de rester de marbre devant toute cette tristesse exprimée dans les paroles de la chanson. Je repense à ma surprenante rencontre avec eux. Elle aurait su quoi faire. Moi, j'étais tellement mal que je ne me souviens pas de tout. A la fin de la messe, nous nous dirigeons vers le cimetière. Maman s'écroule à bout de douleurs. Papa, n'est pas beaucoup mieux, et moi j'essaie de m'occuper d'eux. J'aide ma mère à se relever, et, je la soutiens. Ce n'est vraiment pas facile pour nous. Tout le monde est parti. Je suis restée avec maman devant la tombe de ma sœur. Elle lui parle, et moi je pleure. Papa revient chercher maman, je souhaite rester encore quelques minutes avec ma moitié. Je m'approche de sa tombe, je la touche. Je retire une photo de ma poche, celle de mon cadre. Je la regarde un dernière fois, et je l'embrasse. Je lui jette avec tout mon amour.

Je lui parle, et j'évoque d'anciens souvenirs avec elle. Il en sera toujours ainsi parce qu'elle fait partie de moi, et j'en ai besoin. Je continue à lui parler, je n'ai pas envie de la quitter. J'ai l'impression qu'ainsi elle est toujours avec moi. Je me tourne vers mes parents, ils sont presque arrivés à la voiture et discutent avec d'autres personnes que je distingue mal d'ici. Alors, je me lève, et je marche vers eux. Je ne me sens pas très bien. Mes jambes sont lourdes, et bientôt, je ne les sens plus. Je m'effondre au sol et m'affale sur l'herbe. Mes yeux se ferment, mais, je n'ai pas complètement perdu conscience. J'ouvre péniblement les yeux, et je vois son visage inquiet tout près du mien. Je lui souris. Je suis où ? Puis, mon esprit reprend toutes ses fonctions et je réalise que je suis à nouveau dans les bras de mon idole Sinus. Je me lève, il m'aide. Ils sont tous venus. Je suis émue, et les larmes reviennent. Ils me serrent dans leurs bras, Gippeum pleure toujours autant, ainsi que Yi-Hi et Meosjin. Je les remercie d'être venus. Et je réalise, que je ne dois pas être très présentable. Je rejoins mes parents, ma mère ne va toujours pas bien. Le groupe me suit. Je me retourne pour le vérifier, et j'aperçois Sinus balancer un coup de poing dans l'estomac de Jung. Je fronce les sourcils t il violent avec ses amis. Puis, la tristesse m'assomme de nouveau. J'aide ma mère à monter dans la voiture.

Je suis ennuyée de les quitter ainsi. Alors, je sais que c'est irréaliste, mais je leur propose de nous accompagner à la maison. Je n'ai pas de réponse, puis après réflexion, ils acceptent. Je leur fait signe de me suivre. Et oui, c'est moi qui conduit la voiture familiale. Mes parents ne sont pas en état. Quand nous arrivons, mes parents se dirigent directement dans leur chambre, me laissant seule avec les invités. Je leur propose d'entrer. Je les sens embarrassés. Et Syepeu me demande :

"- Tu sais, nous pouvons partir et te laisser. Dans un moment pareil, tu as certainement besoin de solitude ?"

"- Non, vous pouvez rester. En fait, cela m'aide. Et elle aurait été ravie de vous rencontrer. Ah, désolée d'avoir utiliser votre chanson dans de telles circonstances. Mais, elle vous aimait tellement que j'ai pensé qu'elle aurait aimé partir avec vos voix." Je m'excuse.

Meosjin tape affectueusement mon dos pour me soutenir. Je sais qu'ils sont émus et touchés par mon histoire. Et j'ajoute :

"- Merci, d'être venus à l'enterrement de ma sœur, vous lui avez fait un magnifique cadeau, je n'oublierais jamais ce que vous avez faits." Je leur dis en essuyant mes larmes.

"- Qui était son préféré dans le groupe," Me demande Jung.

"- Sinus !" Je lui réponds sans hésiter.

"- Et toi ?" Il me questionne à nouveau.

Je n'ai pas envie de répondre. C'est gênant. Puis, je lui avoue :

"- Sinus, également !"

Je les observe, ils sont très touchés par mes confessions sur ma sœur. Et moi, je suis consciente que je monopolise leur temps alors qu'ils doivent avoir un emploi du temps très chargé. Le seul qui reste insensible est Sinus. Ce qui ne m'étonne guerre. Il est dur.

Syepeu arrive encore à se contenir, mais c'est limite.

Je leur montre l'album photo qu'ils consultent pendant que je prépare des rafraîchissements. Je ne les entends pas. Je reviens vers eux avec les boissons et des gâteaux

"- C'est très dur ce que tu vis en ce moment. Moi, j'ai perdu ma grand-mère, bon ce n'est pas comparable, mais le temps va t'aider à surmonter ta peine" M'annonce Sincheo.

"- Ce n'est pas comparable. Nous étions jumelles, nous ressentions les mêmes émotions, nous étions un tout toutes les deux" Je lui explique.

Un silence de plomb accueille mes paroles...............................................

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