Chapitre 5. Un poste mérité ?

La fin du mois arrive comme une flèche. Je n'ai pas eu l'occasion de me préparer à dire aurevoir à tous mes collègues. Même si nous avons passé beaucoup de temps ensemble au sein de ce département de rédaction, j'ai l'impression que ce n'est pas suffisant. Mais il faut que j'aille de l'avant. Les adieux se sont déroulés dans des effusions de larmes et de câlins à n'en plus finir. Puis, une fois que j'ai rangé toutes mes affaires, je sors de mon bureau pour la dernière fois et me dirige vers les ascenceurs pour rentrer chez moi. Demain, je commence mon nouveau travail. Directrice d'une petite maison d'édition : le Golden King qui se trouve à l'autre bout de la ville, à l'opposé de mon appartement.

Pour m'y rendre tous les jours, cela va être un grand parcours du combattant avec les bouchons à n'en plus finir. Il va falloir que je me réveille tôt pour ne pas arriver en retard. Peut-être que je devrais piocher dans mes économies pour m'acheter une petite voiture économique, ce serait très pratique.

Mais encore, il faudrait également que je songe à refaire ma garde robe... J'ignore si mes tenues iront à mon nouveau poste. J'ai besoin de l'avis d'Adi. Je lui envoie un texto pour lui demander si elle voudrait passer la soirée avec moi. Je reçois sa réponse rapidement : " Oui bien sûr, Bichette. Je serai chez toi dans une heure. Je ramène de la pizza. " Eh bien, j'ai vraiment une amie en or.

Une fois chez moi, je me douche. J'enfile ensuite une petite robe légère et je m'attache les cheveux. J'entreprends de surfer sur internet pour avoir des idées de tenues à acheter quand j'entends quelqu'un frapper à la porte. Je me dis qu'Adi a vraiment fait vite. Lorsque j'ouvre la porte, je vois un homme d'une quarantaine d'année qui se tient devant ma porte. Il est élégamment vêtu avec son costume gris bien ajusté.

- Bonsoir Mademoiselle Hiti, je suis navré de vous déranger. Je m'appelle John. Monsieur King m'a demandé de vous informer qu'une voiture viendra vous chercher demain matin à 8 heures tapantes pour vous emmener au Golden King.

- Bonsoir, euh... D'accord, je serai prête à temps. Merci beaucoup.

- Je vous en prie, Mademoiselle. Je vous souhaite donc une bonne soirée.

- Merci, à vous aussi. Aurevoir.

Très bizarre. Comment Monsieur King a su où j'habitais ? Mais qu'est-ce que je suis bête, il a dû parcourir mon CV. Au moins, demain, je n'aurais pas à m'inquiéter du transport.

Quelques instants plus tard, Adi arrive avec un gros carton de pizza à la main. Nous grignotons tout en parlant mode et accessoires. Pour bien s'habiller, Adi est vraiment de bon conseil. Nous faisons le tour de ma garde-robe et elle en conclut qu'il faut absolument une séance shopping ce samedi pour tout renouveler. Je ne suis pas contre et nous convenons d'un rendez-vous devant le centre commercial à 10 heures. Puis, elle m'aide à choisir une tenue pour le lendemain : une robe droite sobre de couleur ivoire qui me donnera un air sérieux tout en étant parfaitement élégante. Une paire d'escarpins noirs, une ceinture et un manteau assorti pour terminer. Je remercie le ciel de m'avoir donné une amie aussi précieuse. Elle m'embrasse sur la joue avant de partir et me souhaite bonne chance. Je m'endors presque tout de suite après en pensant à ce qui m'attend le lendemain.

De bonne heure, je me réveille et me prépare pour ne pas être en retard à mon nouveau job. J'enfile ma tenue soigneusement choisie et je prends une tasse de café noir. Pouah ! Mais c'est infecte. Il faudrait aussi que je fasse les courses en rentrant ce soir pour ne pas mourir de faim. J'ai l'impression que tout ce que je mange dernièrement ne passe pas. En tout cas, je fais un inventaire rapide et je liste tout ce dont j'ai besoin. À 8 heures pile, je sors de mon appartement et je suis accueillie par John qui m'attend debout sur le trottoire. Il m'ouvre la portière après de brèves salutations et j'entre dans la voiture. Et devinez sur qui je tombe ? Monsieur King en personne. Mon coeur fait "Boum Boum" dans ma poitrine. Il s'est donné la peine de se déplacer pour me faire un briefing sur mon nouveau poste.

- Bonjour Monsieur King. Euh, je ne m'attendais pas à ce que vous veniez me chercher. Vous n'auriez pas dû.

- Bonjour Mademoiselle Hiti. Je préfère donner moi-même les directives lorsque de nouvelles personnes intègrent mon équipe. J'espère que cela ne vous dérange pas trop.

- Non, pas du tout, rassurez-vous.

J'ai du mal à m'exprimer devant ce regard perçant. Il est très intimidant, je dois l'avouer, mais tellement beau, avec son costume bleu cintré comme il faut.

- Pour votre première journée, vous allez devoir travailler dur. Nous avons plusieurs manuscrits à valider. Nous estimons qu'avec vos compétences, vous serez bien en mesure de venir à bout de ce cumul de travail. D'après ce que j'en ai vu, vous êtes douée dans ce que vous faites. Néanmoins, sachez que je ne tolère pas le laisser-aller. Je suis quelqu'un de pointilleux sur les bords.

En l'écoutant, mon corps réagit instantanément. Je me rappelle très bien de sa voix douce et suave qui m'a tout de suite plu. Même si je n'ai eu l'occasion de l'entendre que durant quelques minutes, je n'oublierai jamais cette voix qui s'est insinuée dans mon coeur. Je commence à ressentir plus d'attirance pour cet homme, et cela commence à me faire un peu peur. Je n'ai jamais ressenti un tel degré d'attirance pour un homme.

- Est-ce que vous m'écoutez, Mademoiselle Hiti ?

Je sursaute en entendant mon nom. Je ne me suis pas rendue compte que je le fixais intensément et je me mords la lèvre. Il se rapproche de moi, tend le bras pour toucher mon visage. Son contact me fait frisonner, tandis qu'il promène ses doigts doucement sur ma joie.

- J'avoue que vous êtes d'une beauté incomparable. J'espère que nous aurons l'occasion de nous connaitre mieux à partir d'aujourd'hui, dit-il en se rapprochant encore plus de mon visage.

Ses paroles réveille le feu qui sommeille en moi et je me sens fondre sur la banquette de la voiture. Il dépose un léger baiser sur ma bouche et recule doucement. Je vois dans ses yeux un soupçon de désir, mais il se ressaisit et remet le masque de l'homme froid qu'il porte d'habitude.

- Je vous laisse entre de bonnes mains. Vous aurez Elisa pour vous assister. Au moindre souci, vous pouvez vous adresser à elle. Bonne chance Mademoiselle Hiti.