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CHAPITRE 1 :Ma venue chez ma mère

Il sonnait seize heures et je n’étais pas à la maison. J’étais sous un manguier hors de la maison avec les chauds gars du quartier en train de bavarder. Ils étaient deux et j’étais la seule fille en leur compagnie. L’un était sérieux dans ses dires alors que lautre me faisait juste rire. Le sérieux me disait qu’il avait du mal à supporter le fait qu’on ne soit pas en relation amoureuse. Donc pour lui, il voulait que je lui accorde une chance, celle qui pourrait lui permettre de nager plus tard dans mon jardin d’amour. Par contre, l’autre me disait que mes tétons l’excitaient et qu’il n’arrivait pas à se contrôler à chaque fois que ses regards croisaient mon corps. Je prenais les deux pour des idiots car, comment lon pouvait vouloir dune femme et se donner le courage de lui témoigner ses affections en présence de quelqu’un d’autre ? Ce qui était encore marrant, ils étaient tous des amis parce qu’ils s’étaient remorqués. Là, j’ai vite compris que les deux me voulaient pour juste satisfaire leur besoin sexuel et pour cela, je ne leur prêtais aucune attention.

J’étais sous l’arbre avec les deux salauds lorsqu’une japonaise de dernière classe passa devant nous. La couleur et la marque de la voiture étaient tellement attirantes qu’elle avait su retenir notre attention. Mes gars et moi nous étions mis à suivre le véhicule de nos yeux coquins jusqu’au point où il finit par s’immobiliser devant le vieux portail de notre maison.

Cétait chez toi quallait le conducteur, me fit entendre l’un de mes compagnons.

C’est ce que je viens de conclure moi aussi, répondis-je. Sûrement que c’est une des connaissances de ma grand-mère.

Et mes camarades et moi continuâmes à jaser. J’étais à quelques mètres d’eux deux. Je n’étais pas une prostituée. Il est vrai que j’ai du charme mais je ne badine pas avec ma beauté et la souplesse de mon corps. J’aimais tellement mon corps que j’en prenais soin rigoureusement. Par jour, je me lavais plus de cinq fois. L’hygiène, c’est dans mon corps. Je n’aime pas sentir une petite odeur nauséabonde se dégager de mes aisselles. J’aime trop la propreté en fait.

Plus le temps passait, plus je ne voyais pas la conductrice qui était entrée dans la cour de la maison ressortir.

Bien, les gars, je dois vous fausser compagnie car, il faut que j’aille voir qui est cette personne qui est venue voir ma grand-mère.

Et ce, je faussai compagnie à mes deux amis. Malgré tout ce qu’ils m’envoyaient comme propos interrogateurs, je ne leur répondais plus rien. Je gardai mon regard braqué sur la grosse caisse garée sur le portail de la maison de ma grand-mère jusqu’à ouvrir le portail. De la cour, j’entendais la voix de deux femmes ; deux voix parmi lesquelles je n’identifiais qu’une seule ; celle de ma mémé. Je pénétrai dans le salon après avoir soulevé le rideau et c’est là que japerçus ma maman. Enthousiasmée, je courus pour aller l’embrasser.

Maman, enfin ! m’écriai-je, toute heureuse.

Ma mère, me souriant, ne savait quoi répondre.

Comment ça va ? finit-elle par me demander.

Je vais bien, maman ! Et tu m’as menti ?

Je suis désolée, c’était la voie qui n’était pas bonne pour que je vienne te chercher à temps.

Je croyais que cette dame aurait changé avec sa vie de mensonge mais j’ai finalement réalisé que ce qu’on s’habitue de faire devient une seconde nature de soi.

Ma grand-mère, devant le mensonge de sa fille, souriait.

Et tu es venue cette fois me chercher ou bien tu vas encore me mûrir de mensonge en me promettant demain ?

Ma mère, s’étant surprise attrapée en flagrant délit, pouffa un rire.

Non, ta grand-mère m’a dit que tu deviens insupportable et je suis venue te chercher pour aller te redresser chez moi, me dit ma mère.

Je lorgnai ma grand-mère comme pour lui demander silencieusement si c’était vrai ce que racontait sa fille.

Ayant compris le signe de mon regard, la vieille femme me répondit d’un air taquin et sérieux :

Oui, c’est ce que je lui ai dit ! Ou bien j’ai menti ?

Qu’elle ait menti ou non, c’était une joie pour moi de changer de Joanitau de vie.

Je n’ai pas dit que tu as menti, grand-mère ! Et toi maman, on partira quand ?

Aujourd’hui ! Va faire ta valise et va l’embarquer dans la malle arrière de mon véhicule.

C’était donc à toi le véhicule ?

Arrête de me poser des questions ! Et je ne doute pas enfin des propos de ta mémé ! Lorsque vous les jeunes filles, vous commencez à pousser des citrons sur la poitrine, vous ne respectez plus vos aînés ; ou bien ce n’est pas vrai ?

Maman, mes seins ne sont pas des citrons. Ou s’ils le sont, sache que je les mérite.

Oh ma vieille ! écoutez ce qu’elle me raconte ! As-tu déjà quinze ans pour avoir les seins ?

À quel âge toi tu avais poussé les seins, maman ?

J’avais seize ans avant de commencer à pousser de petits seins.

C’est parce que tu étais sûrement enfant du diable, voilà pourquoi la nature t’a donné tardivement les seins si ce que tu me racontes est d’ailleurs vrai parce que toute ta vie se repose sur le mensonge.

Ma grand-mère et sa fille pouffèrent d’un rire sonore et je m’éclipsai pour aller faire rapidement ma valise.

Ma grand-mère et notre visiteuse bavardaient encore dans le salon lorsque je traînai ma mallette sous la véranda.

Bien, maman, finis vite de parler on va partir.

Mère et fille, s’échangeant du regard, voulaient se demander si j’avais envoyé d’invitation à la nouvelle venue. En tout cas, je men fiche. Ma mère passa tout son temps à vanter les mérites de son époux à sa mère.

Ton mari, c’est un homme de Dieu, disait ma mémé à ma mère. Il t’aime beaucoup.

Et c’est grâce à lui que j’ai commencé l’enseignement dans le collège où je bosse actuellement.

C’est très bien ! Quand on patiente, on finit toujours par obtenir la meilleure chose qui nous est destinée. Prends bien soin de lui.

Oui, maman, c’est ce que je fais. Si jamais je le perds, je serai foutue toute ma vie.

Merci ! Sois-lui soumise et obéissante.

Je le fais déjà ! Tiens cette enveloppe, c’est lui qui m’a demandé de te la remettre.

Oh, mon fiston ! Qu’il soit béni partout où il sera.

Amen ! Maintenant je vais partir. Parce qu’il me faudra six heures de conduire avant d’arriver dans cette ville où nous habitons.

D’accord, je ne vais plus te retenir. Et surtout, prends bien soin de cette fille qui nous regarde, dit ma mémé en me fixant du regard.

Joanita ? Elle ne sortira pas de la maison ! Puisque tout est là ! Il y a la télé et une salle de jeu. Tout ce qu’il faudra pour son divertissement, nous les en avons. Il y a même aussi une domestique dans la maison ; pas donc la peine qu’elle fasse quoi que ce soit.

Et ma maman se leva avec sa mère pour se diriger dans la cour. J’attrapai ma valise et la posai sur la tête comme un voyageur sur la France. À trois, nous nous avançâmes vers la cour puis sur la pelouse externe, là où était garée la grosse japonaise de ma mère. Elle appuya sur un petit bouton de la clé du véhicule et la malle arrière s’ouvrit d’elle-même et j’allai poser ma valise et fermer la malle.

J’ouvris une des portières et m’introduisis dans le véhicule. Oh non, c’était une voiture de dernière classe ! Une voiture très coûteuse.

Ma mère, après ses adieux, elle abandonna sa mère pour s’introduire au volant. Elle démarra quelques secondes plus tard et pif !

***

La maison du mari de ma mère est une grande maison ; une maison à étages ; une maison carrelée du haut jusqu’en bas. La cour, elle est pavée. L’intérieur de l’immeuble respirait au gré des climatiseurs. Tout était frais ! Pouvez-vous imaginer combien de voitures dispose le mari de ma mère ? Quatre grosses japonaises. Dans la cour de la maison, au lieu de quatre voitures, il y en avait cinq. Une était pour ma mère et le reste, à son mari.

Il sonnait vingt heures lorsqu’un vieillard vint nous ouvrir les battants pour permettre au véhicule de ma mère de pénétrer dans la vaste cour.

Ensemble, ma mère et moi traversâmes une petite salle d’attente et commençâmes à gravir les marches des escaliers ; ces marches qui nous conduisirent dans un vaste salon ; un salon très joli et très attirant ; un salon meublé qui donnait la joie au cur ; un salon qui pouvait faire rêver. Non, le salon était tout clean.

Dans lun des divans, était assise une petite fille d’à peine trois ans. Dans un autre, un monsieur assis, torse nu. Lui et la petite avaient le regard sur l’écran de la télévision. De l’appellation « maman », je devinai aussitôt qui était cette fille. C’était la fille à ma mère. L’homme, il ne serait personne d’autre que le mari de ma mère ; un très jeune d’environ trente ans.

Bonsoir chéri, fit ma mère en allant poser un baiser sur le front du monsieur.

Bonne arrivée, mon amour, lui répondit le jeune homme.

Merci bébé ! C’est Joanita, ma fille dont je t’ai souvent parlé.

Mais cest bien ! Cest une grande fille, voyons ! s’exclama l’homme.

C’est une petite, elle n’a même pas encore quatorze ans.

Tu es sérieuse ? Pourtant elle a l’air d’une grande femme !

Non, c’est une petite ! Et toi, viens saluer le monsieur.

Je m’approchai de l’époux de ma mère et lui dis « bonsoir monsieur ».

Oui bonne arrivée, jeune fille et sois la bienvenue !

Merci monsieur !

Et ma mère me conduisit à une chambre.

Ici, c’est ta chambre. Ce lit, c’est hier que je l’ai acheté pour toi. Cette garde-robe, c’est la semaine dernière que le monsieur te l’a achetée. Sois respectueuse envers lui. Si tu le respectes correctement, il te traitera comme sa propre fille. Il est vrai que c’est la petite que tu as vue à ses côtés qui est lenfant aînée de lui et moi. Mais si tu le respectes, je crois qu’il verra en toi l’image de sa fille et fera tout bon avec toi. Ne lui manque surtout pas du respect. S’il te demande n’importe quel service, rends-le-lui avec respect et avec considération.

D’accord, maman, c’est entendu. Je ferai comme tu l’as dit.

Merci ma chérie ! Tu peux ranger tes affaires dans la garde-robe et à la fin, tu viens au salon pour le dîner.

D’accord, maman, à tout à l’heure.

Et ma mère s’en fut, me laissant seule dans ma chambre, cette chambre qui m’était destinée.

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