Chapitre 5

Je suis encore sonnée et carrément effrayée depuis ma conversation avec mon prof de maths. Il y a deux constats : premièrement c'est un gros pervers et un pédophile de surcroît et deuxièmement il semble savoir beaucoup de choses sur moi. Pas les bonnes on dirait, mais la plus mauvaise et peut-être, d'autres de mes frasques d'avant aussi. Si je dois bien reconnaître quelques choses, c'est qu’au lycée je n'étais pas une des plus sages. J'ai aussi fait des choses, dont je ne suis pas vraiment fière.

Il faut que je demande de l'aide et un seul moyen : réunir le clan des C. Ça fait très dessin animé mais que voulez-vous je suis toujours une gamine dans ma tête. Je passe un coup de fil à certaines personnes et je descends voir ma mère dans la cuisine.

-Maman, est-ce que je peux aller au McDonald's du coin pour manger avec Coco et Chéché ?

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.... Tu as tes partiels dans la semaine non ?

- S'il te plait .... S'il te plait....

-Bon d'accord ! Mais tu ne rentres pas trop tard ! OK ?

- Merci, Maman je t'adore !

- Oui c'est ça ! C'est juste dans ces cas-là.

Un bisou rapide et je file dans ma chambre, me préparer. Je mets un jogging noir, un sweet et une paire de basket, tous deux blanc et de la marque Nike.

Je sors de chez moi et je marche jusqu'au McDonald's le plus proche. Je retrouve là-bas Chéché, Coco et son mec Carlos (je sais vous allez vous dire qu'est-ce que j'ai avec les prénoms débutant par c ? Même moi je ne sais pas ??????)

- Alors Lara pourquoi une réunion du clan des C ?

- Coco, arrête de m'appeler comme cela. Ce n’est pas mignon ! C'est plutôt ridicule. Je te plains vraiment Carlos, comment fais-tu pour la supporter mah ?!

- Tu veux parler alors que tu es célibataire ? C'est toi plutôt le cas désespéré.

On se met à rire comme des idiots, Carlos est un peu, voire énormément perdu, mais il essaie de s'y faire.

- Bon, dis-nous ce qui se passe ?

- J'ai... J'ai juste eu envie de vous.... vous voir.

- Tu soules Caca ! On était vraiment inquiet pour toi. Si c'est juste pour se réunir, on peut se voir n'importe quand.

- Mais... Mais... Carlos vit à Lille maintenant et toi tu vas déménager à Bordeaux, Célia....

- Ne pleure pas ! On se verra de temps en temps. Ce n'est pas un drame et on fera souvent des face times.

Elles viennent toutes les deux me prendre dans leur bras. Non, je ne peux pas leur dire ce qui m'arrive. Je ne peux pas.

- Maintenant que madame nous a fait sa crise pouvons-nous manger ?

- Avec ou sans ma crise, tu aurais mangé de toute façon Coco.

Carlos et moi nous levons pour aller commander et chercher nos plateaux. On attend au comptoir le temps que le serveur finisse.

- Vas-tu me dire à moi la vérité ?

- Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai menti ?

- Je te connais mieux que ça, après tout on est sorti ensemble...

- Chut ! On avait dit qu'on ne parlerait plus jamais de cela. Tu sors avec Coraline maintenant et je ne lui ai pas dit que nous.... Que nous étions...

- J'ai compris. Mais au moins, je sais que tu nous cache quelque chose. Dès que tu seras prête, dis-le nous. Mais, plus longtemps tu garderas ce secret, moins tu arriveras à l'avouer. On attendra en tout cas moi, j'attendrai.

- Est-ce que tu ferais quelque chose "d'indigne" avec quelqu'un avec qui tu n'as pas le droit de le faire, pour protéger ta famille d'un secret qui pourrait la diviser à jamais ?

Je n'en crois pas mes oreilles de lui avoir dit mon problème alors que je n'ai même pas réussi à en parler aux filles. J'espère que j'ai réussi à résumer ma situation que je croyais extrêmement complexe. Mais je crois que c'est l'un des pouvoirs cachés qu'il a toujours eu : pouvoir mettre les gens en confiance, pour qu'il se confie à lui.

- Si j'étais dans une telle situation, oui je ferais la chose "indigne" parce que la famille c'est la base et si tu perds cela tu perds tout.

On prend nos plateaux et on se dirige vers notre table. Certes, il n'était pas au courant de toute l'histoire, mais il venait de m'enlever tous mes doutes. Je sais maintenant ce que je vais faire et, de toute manière, avais-je le choix ?