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CHAPITRE 5

*** Dans la peau d'Aslan ***

Aslan : Deriya !!!

Elle me regarde tendrement.

Aslan : Tu dois te ressaisir, je ne voudrai pas que les choses se passent ainsi. Une fois mariés, nous ferons autant de gosses que tu le souhaiteras. D'accord ?

Je lui parle affectueusement et elle se remet en confiance, hoche la tête en souriant. Je dépose mes lèvres sur les siennes puis sur son front.

Deriya : Promets moi que je perds pas mon temps avec toi !

Sans hésiter, je lui serrre fermement contre moi et elle enfouie sa tête dans le creux de mes bras. Je lui réponds avec sérénité.

Aslan : Je te le promets Deriya.

*** Dans la peau d'Azra ***

Nous sommes entrain de dîner, Aslan n'est toujours pas rentré du travail, je me fais du souci pour lui. Je vérifie à chaque instant, espérant qu'il va passer par la porte et nous rejoindre. J'ai fait ce dîner dans l'espoir qu'il le goûterait, je me suis renseignée auprès de ma tante et il s'avère que c'est son plat préféré, les légumes farcis.

Leyla : Dommage que ton mari n'est toujours pas rentré pour savourer ce plat que tu as spécialement fait pour lui.

Dans sa façon de parler, je sens une sorte de moquerie. Elle a l'air amusée qu'Aslan ne soit pas là, je ne daigne lui accorder de l'importance. Elle continue.

Leyla : Je me demande si Aslan a oublié qu'il est désormais un homme marié et qu'il a une épouse qui l'attend à la maison.

J'ignore pourquoi cette femme essaie de m'atteindre émotionnellement, j'ai l'impression qu'elle me lance des piques et fait de tout son possible pour que je me sente décontenancée.

Burak : Leyla !!!

Il l'interpelle avec douceur, elle lui lance un bref regard puis roule des yeux. Je l'observe silencieusement, elle continue de profiter de son plat.

Burak : Pourrais-tu au moins lui, permettre de dîner sans l'embêter ? Aslan n'est toujours pas rentré et alors ?

Une note de reproche se fait entendre de sa voix, elle crispe légèrement sa mine. Mon oncle et ma tante dînent calmement, à croire qu'ils ne veulent pas faire de commentaires aujourd'hui. Nour aussi ne dit rien.

Azra : Mon oncle, je comprends parfaitement ma tante Leyla !

Je parle avec bienveillance et un sourire, elle arque imperceptiblement un sourcil et m'observe, je m'adresse désormais à elle.

Azra : J'imagine que s'il n'est toujours pas revenu du bureau, c'est sûrement le travail. Et ne vous en faites pas, je lui ai déjà réservé sa part.

Usmane : Leyla, tu devrais apprendre d'Azra, sa sagesse !

Il se prononce puis s'essuie la bouche avec sa serviette. Leyla me fixe et à travers ses yeux, j'arrive à déceler la colère qu'elle ressent. Nous continuons de dîner dans le calme. Après le dîner, les domestiques se débarrassent de la table et se chargent des assiettes sales.

Je rejoins ma chambre, je me couche sur le lit et je m'enfile dans la couverture, j'ai déjà éteint la lumière de la chambre, il se fait déjà assez tard pour qu'Aslan ne soit toujours pas rentré. Je suis tout de même inquiète même si mon oncle a pris de ses nouvelles pendant le dîner. J'entends un bruit, la porte de la chambre s'ouvre, une silhouette pénètre dans la chambre. Il éclaire la chambre, c'est Aslan. Je fais semblant d'être endormie. J'entends quelques petits bruits puis plus rien, je laisse les yeux à mi-clos et je constate qu'il n'est plus là. Je me relève tout doucement et descend du lit avec mon pyjama que je porte et chapeau pour me couvrir la tête. Je marche à la pointe des pieds pour éviter de faire du bruit, j'entends de légers bruits provenant de la salle de bain, Aslan est sûrement entrain de prendre son bain.

Je sors discrètement de la chambre, je vais à la cuisine et je lui réchauffe promptement son assiette puis je la lui apporte dans la chambre. Je le trouve avec une serviette nouée autour de la taille, le corps mouillé ainsi que les cheveux. Je reste pendant un bref moment à contempler ce bel homme que j'ai en face de moi, l'homme avec qui je me suis mariée. Il est vraiment beau avec un corps d'athlète en plus, je baisse immédiatement le regard de gêne lorsqu'il me lance un regard étrange. Je vais poser l'assiette sur la petite table au chevet de notre lit.

Azra : J'ai cuisiné les légumes farcis et ma tante m'a avoué que c'est aussi ton plat préféré, nous t'avons attendu pour qu'on puisse dîner tous ensembles mais tu étais indisponible alors je t'ai gardé ton assiette.

Il ne bronche pas, je me sens embarassée par son silence.

Azra : Euh je viens de le réchauffer !

Je m'apprêtais à rejoindre le lit qu'il me perturbe en me tenant fortement par le poignet. Il me serre tellement fort le poignet que je finisse par laisser échapper un gémissement de douleur, il se penche vers moi et plonge son regard neutre dans le mien.

Aslan :

Je hoche frénétiquement la tête.

Aslan : Je ne veux rien qui vienne de toi.

Il pose un regard sur l'assiette posée.

Aslan : Et ce repas, tu en fais de ce que tu veux !

Il me lâche la main, mon poignet est tout rouge et brûle de douleur. Je ramène l'assiette à la cuisine, je reste un petit moment en essayant de connaître la vraie raison de son comportement désagréable à mon égard. Je ne trouve aucune réponse à cette question, j'aurais pu lui poser directement cette question mais nous ne communiquons que rarement.

Je suis introvertie et j'ai du mal à me confier, la seule personne à qui je me confie c'est Reyhan mais nous ne pouvons pas nous voir pour l'instant et la communication d'un tel sujet au téléphone n'aboutira à rien. Je ne peux non plus faire part de cette vie à mon oncle ou à ma tante, cela créerait une confusion entre eux et Aslan.

Je finis par souffler, je laisse échapper une perle de larme que j'essuie rapidement, je suis vraiment dans une prison à vie même si je garde l'espoir qu'un jour Aslan changera.

Je regagne notre chambre, j'apperçois qu'Aslan s'est déjà endormi sur la canapé, je récupère la boîte à secours, j'applique une pommade autour de mon poignet et je vais me coucher sur le lit.

Il est l'heure de faire la prière du petit matin, je quitte le lit, j'effectue ma prière pour débuter ma journée puis je vais pour réveiller Aslan, je pose ma main sur son épaule pour le réveiller. Je l'interpelle avec douceur. Il marmonne le prénom d'une jeune femme.

Aslan : Deriya !!

Azra : Aslan !!

Je continue avec douceur mais il ne cesse de répéter : " Deriya ", je suis confuse. Qui peut bien être cette personne ?

Aslan : Deriya, s'il te plaît laisse moi dormir !

Je soupire puis je continue mais un peu plus fort.

Azra : Réveille toi, il est l'heure de la prière. Aslan !!

Il se réveille nonchalamment, j'essaie de le relever en lui tenant le bras, il me lance un mauvais regard qui me fait frissonner. Il pose son regard sur le bras que je tiens avec ma main puis pose à nouveau son regard hargneux sur moi m'incitant à m'éloigner de lui. Je retire rapidement mes mains sur lui, je suis troublée.

Azra : Euh... Il est l'heure de la prière.

Il se relève du canapé, il fait quelques mouvements pour se réveiller complètement et avance jusqu'à moi.

Aslan : Je t'interdis de poser tes mains sur moi, c'est pigé ?

Il parle odieusement et je me contente de secouer la tête de haut en bas pour lui signifier : « Oui »

Aslan : Bien !

Il me contourne et va dans la salle de bain. Je vais m'assoir sur le lit, je suis intriguée par le nom de cette personne qu'il ne cessait de répéter dans son sommeil. Qui peut elle bien être ? Un membre de sa famille ? Et comment puis je le savoir ?

« Oh Azra cesse de te faire des idées » me dis-je au fond de moi, je ferme les yeux et secoue frénétiquement la tête pour chasser cette pensée de mon esprit. Je me lève et ramasse les vêtements sales d'Aslan pour les rendre propres. Je vérifie dans les poches de sa veste pour m'assurer qu'elle est vide. Je tombe sur une photo, une petite photo d'une jeune femme que je dirai qu'elle a le même âge que moi ou un peu plus.

J'observe longuement la photo de cette jeune femme soudain j'entends une voix menaçante qui me fait tressaillir.

Aslan : Qu'est ce que tu fous avec ma veste ?

Je me retourne et je croise son regard cruel qui me cloue sur place. Il avance furieusement vers moi, je frissonne de peur. Il arrive à mon niveau, récupère violemment sa veste de ma possession et la photo se retrouve par terre. Il fronce les yeux en faisant le constat, j'ai le trac. Il récupère la photo et me toise du regard.

Aslan : Qu'est-ce tu foutais avec ma veste et cette photo ?

Il pose la question froidement, je redoute de ce qu'il peut me faire, je balbutie.

Azra : Euh... Je ... Je voulais mettre ta veste dans la machine à laver et je ... J'ai vu cette photo.

Il contracte la mâchoire puis m'observe fixement avec dédain.

Aslan : Combien de fois dois-je te répéter de rester loin de moi et de tout ce qui me concerne ? T'as un problème auditif ?

Azra : Mais je voulais juste...

Aslan : Je n'ai besoin de rien venant de toi.

Je suis affligée par sa réaction, je suis aux bords des larmes.

Aslan : Aussi, ne m'attends pas ni pour le petit déjeuner ni pour le dîner.

Il tourne ses talons et quitte la pièce. Qu'est ce que j'ai bien pu lui faire pour mériter ce comportement de sa part ? Je ferme les yeux et les paroles de Selma me reviennent à l'esprit, je soupire bruyamment.

« Je dois être patiente, Oh mon Dieu donne moi la force et la patience nécessaire pour supporter cette situation » dis-je au fond de moi avant de me rendre dans la cuisine.

Je tombe sur Leyla dans la cuisine, elle est entrain de croquer une pomme verte.

Azra : Bien le bonjour ma tante !

Leyla : Bonjour !

Elle me tend une autre pomme que je récupère en la remerciant. Elle semble être sereine, j'hésite à lui parler de Deriya.

Azra : Inaya n'est toujours pas revenue de ses vacances chez son oncle ?

J'ai appris que leur petite fille de six ans est allée passer quelques jours avec le grand frère de Leyla et sa femme.

Leyla : Pas encore, je profite bien de son absence aussi ! Tu sais, être une mère est aussi un travail, je dirai le travail le plus épuisant de la terre même si en retour cette dernière n'est pas rémunérée pour cela.

Azra : Vous avez raison, mais la plus grande récompense d'une mère c'est la réussite de son enfant dans la vie.

Elle fait mine de réfléchir !

Leyla : Pas faux ! Aslan et toi, avez déjà pensé à ce sujet ?

Je reste silencieusement pendant un instant.

Azra : Euh... Pour le moment non, mais je crois que nous avons toute la vie devant nous pour faire des enfants.

Je ne vais quand même pas tout dévoiler à la tante de mon mari, les conditions de vie dans mon foyer. Elle acquiesce.

Leyla : Après tout, vous venez tout juste de vous marier !

C'est peut être le moment de lui parler de Deriya et d'essayer d'en savoir plus sur elle.

Azra : Ma tante !

Leyla : Hum !

Azra : Vous connaissez une certaine Deriya ?

Elle me fixe un court instant curieusement puis fait semblant de réfléchir.

Leyla : Deriya ?

Azra : Oui, peut être un membre de la famille ou une connaissancee d'Aslan ?

Elle hausse les sourcils comme si elle se rappelle d'une chose.

Leyla : Ah ça y est, je la connais !

Un sourire se dessine sur mes lèvres mais étrangement son expression faciale change.

Azra : Et !?

Elle met un peu du temps avant de répondre.

Leyla : C'était la petite amie d'Aslan ou du moins sa fiancée.

Je crispe mon visage. Si c'est une de ses vieille connaissance alors pourquoi parle-t-il d'elle dans son sommeil ? Je suis encore plus intriguée.

Azra : Son ex petite amie ?

Leyla : Euh... Enfin, je n'en suis pas suis sûre.

Azra : Pardon ?

Leyla : Au moment de vous marier, Aslan était toujours en contact avec cette jeune femme, je ne pense pas qu'ils se soient séparés.

Un coup de poignard dans le coeur, je suis meurtrie par cette nouvelle. Non, je ne peux pas le croire, Aslan est certe un homme étrange mais pas capable de commettre l'adultère. Il ne peut pas être marié avec moi et entretenir une relation avec cette fille.

Leyla : Ah, tiens c'est une photo récente de lui et de Deriya !

Elle me tend son téléphone portable sur laquelle il y'a une photo de cette même jeune femme avec Aslan. C'est la même jeune femme qui se trouvait dans la photo que j'ai retrouvé dans la poche de la veste d'Aslan. Ils sont tellement beaux ensembles, c'est la première fois que j'apperçois Aslan qui sourit. Il lui souriait et la dévorait du regard dans cette photo, je tremble de colère et de tristesse. Je suis aux bords des larmes et je vais bientôt fondre en larmes.

Je quitte hâtivement la pièce et rejoins la chambre. Je m'enferme dans la chambre, je me jette sur le lit en pleurant. C'est certain, Aslan et cette jeune femme entretiennent toujours une relation, raison pour laquelle il est si distant, odieux avec moi.

Pourquoi m'a-t-il fait de sa femme si c'est de cette jeune femme qu'il est amoureux ?

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