Chapitre 9 : Il veut la toucher
Flora, qui lui appliquait le médicament, avait l’air particulièrement douce. Elle était si gentille que Lionel en a été ému un instant.
Ensuite, il veut la toucher.
Elle est sa femme. C’est donc normal qu’il fasse n’importe quoi.
Mais pour Flora, il est « Léon », le cousin de Lionel.
Il l’a molestée et embrassée plusieurs fois, bien plus qu’elle ne pouvait en supporter.
Flora le repousse violemment et fait plusieurs pas en arrière, loin de lui, et dit avec un visage froid :
— Léon, je suis la femme de ton cousin ! S’il te plaît, montre un peu de respect !
Après l’incident de la balle, elle ne déteste plus autant « Léon ». Mais elle ne s’attend pas à ce qu’il continue à être aussi imprudent.
Lionel se frotte les lèvres pour encore la goûter. Il y a, dans sa voix charmante, une tentative de séduction :
— Cousine, tu ne seras plus que veuve à vie avec mon cousin. Tu ne veux pas me prendre en considération ?
Flora refuse directement et simplement :
— Non.
Avec un petit visage simplet et un costume moche, elle est comme une petite vieille et n’a absolument aucun charme.
Cependant, Lionel trouve le regard de Flora très éclatant.
Flora sent qu’elle ne peut pas rester plus longtemps sans rien faire, cela ne ferait que rendre « Léon » plus téméraire.
— Appelle quelqu’un pour venir te chercher. Sinon, j’appelle une ambulance, et les gens sauront que tu t’es blessé.
Sa voix est douce. Même quand elle fait la menace, elle n’est pas du tout intimidante.
Lionel lui jette un regard. Comme s’il n’entendait pas, il ferme les yeux et se repose directement.
Flora devient impuissante.
Elle se mord la lèvre. Mais en regardant son visage pâle, elle ne supporte pas de le réveiller et de le faire fuir.
Pendant que « Léon » se repose, Flora va au marché.
Même si elle est en théorie la troisième demoiselle des Boisselot, elle n’a pas une vie de demoiselle. La plupart du temps, si elle est malade, personne ne se soucie d’elle ; si elle a faim, personne ne lui demande rien ; et si elle a du mal, elle doit le supporter seule.
Donc, elle sait vivre.
Même si elle déteste « Léon », elle ne peut pas risquer sa vie et le laisser seul.
Elle a vécu une vie dure et solide, et elle ne veut pas laisser disparaitre une vie ou mourir avec lui.
Alors, à contrecœur, elle lui fait quand même de la soupe.
…
A la tombée de la nuit, Flora réveille « Léon ».
— Tu as faim ? J’ai fait de la soupe, tu en veux ?
Elle se tient à deux pas de lui, craignant qu’il ne fasse à nouveau quelque chose de bizarre.
Lionel lève les yeux vers elle et prononce un seul mot :
— Oui.
Flora sert la soupe, et la pose sur la petite table en face de son lit. Ensuite, elle recule d’un bon pas.
Mais son petit studio est trop petit.
A part la petite cuisine et la salle de bain qui sont séparées, un lit d’un mètre et demi, une petite table pliante, un seul petit canapé, et de vieilles étagères… Quelques choses simples remplissent déjà la plupart de la pièce.
De toute façon, elle ne peut pas sortir du champ de vision de Lionel.
Lionel lui jette un regard et se redresse lentement. Et puis, il tire la couverture, toujours avec un visage sans expression, pour révéler la gaze gorgée de sang sur sa poitrine. Il parle indifféremment :
— La cicatrice s’est ouverte.
Son ton indifférent donne l’impression qu’il ne parle pas de sa blessure mortelle, mais de celle de quelqu’un d’autre.
Flora ne veut pas se préoccuper de lui, mais elle ne peut pas détourner le regard.
Elle ne peut que se diriger vers lui lentement. Elle prend le bol de soupe d’une main, la cuillère de l’autre et la porte à ses lèvres.
Lionel ne dit rien de plus cette fois-ci, baissant ses yeux. Il avale la soupe qu’elle lui donne, une petite bouchée à la fois.
Le silence règne dans la petite pièce. Il n’y a que le petit bruit de la cuillère qui touche le bord du bol. Des sensations ambiguës se diffusent silencieusement.